Le marteau-pilon
samedi 30 janvier 1999En ces jours de décembre 1998, où l’on célébrait le 50e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, la présence policière venait prouver l’inanité des gesticulations commémoratives. CRS et gendarmes mobiles encombraient les rues des villes à chaque manifestation de sans-papiers ou de chômeurs : jusqu’à dix policiers pour un manifestant. Citons Libération, daté du 10 décembre 1998, qui commente la mobilisation policière face à 2000 personnes réclamant le droit au travail : « Paris avait sorti le marteau-pilon pour écraser une mouche. Tous les ponts sur la Seine étaient gardés par des rangs serrés de CRS et de gendarmes mobiles, retranchés derrière des grilles amovibles… » Même jeu sordide à Marseille, Lyon, Toulouse, Strasbourg, etc. C’est devenu une abominable habitude : d’un bout à l’autre de la France, dès que les droits de l’homme minimum, sont revendiqués, la police s’affiche, goguenarde, hargneuse et violente.