Petits boulots !
Les policiers ne sont pas contents. La hiérarchie désire réformer leurs horaires de travail. C’est du temps de la gauche que nos gardiens de la paix avaient obtenu un cycle dit des 3-2. En clair, trois jours de travail, suivis de deux jours de repos. Ce qui permettait, paraît-il, une meilleure récupération des efforts consentis. Il semble pourtant que ce système était également mis à profit, par de nombreux policiers, pour se livrer plus facilement à ce travail au noir tellement combattu car vecteur supplémentaire du chômage. Dans certaines cités, en effet, lorsqu’on a besoin d’un peintre, d’un plombier d’occasion, ou d’un ami pour exécuter un petit boulot, le policier, mari de la concierge, est presque toujours disponible. N’oublions pas davantage ceux des policiers qui rendent service en jouant les vigiles de complément pour des sociétés privées. Pour le médecin chef de la police nationale, le rythme de travail actuel aboutit à « un véritable désastre humain ». Ce n’est pas le point de vue des syndicats de policiers qui, protégeant leurs mandants, protestent contre une éventuelle réforme des horaires; d’où cette grève des PV qui s’est déroulée de la fin du mois d’octobre aux premiers jours de novembre. Il est vrai que les petits services rendus « au noir » aident évidemment à payer les traites de la voiture, ou l’achat de l’arme personnelle des policiers. Si le travail au noir n’était pas illégal, nous serions tentés de conseiller aux prescripteurs de confier ces travaux occasionnels aux RMistes ou aux chômeurs…
Décembre 1996
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