Attention : provocateurs
Ce n’est pas un phénomène nouveau. Simplement, la provocation policière tend à devenir habituelle. De plus en plus souvent, au cours des manifestations – particulièrement contre le Front national –, des policiers en civil se trouvent au plus près des manifestants, sans brassard ni aucun signe distinctif particulier. Le comportement parfois brutal et grossier de ces gardiens de l’ordre public, banalisés, ne peut qu’inciter à réagir, sinon à protester.
Le plus souvent, alors, le piège policier se referme sur celui qui est persuadé de se défen-dre contre des nervis du Front national. Peu importe que le policier soit intervenu en cachant sa fonction. En uniforme, en civil, voire incognito, le fonctionnaire de police a toujours le dernier mot, et son intervention qui n’a que rarement pour objet de calmer le jeu tend à faire croire qu’en agissant masqué – si l’on peut dire – il agit en défenseur de l’ordre public. Ces pratiques de basse police ne sont pas considérées comme illégales, et les manifestants agressés, victimes de la violence, sont traités tels des délinquants par les tribunaux, comme ce fut le cas récemment à Marseille ou à Toulouse. Soyons persuadés que les casseurs et les violents ne sont pas forcément ceux que la justice désigne d’un doigt vengeur !
Mai 1997
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