Repentir
Il fallait bien qu’un jour cela soit dit. Et ce fut bien exprimé, le 7 octobre 1997 par les adhérents du Syndicat national des policiers en tenue (SNPT), lesquels ont demandé pardon pour les crimes de leurs anciens, bourreaux des Juifs de France, de 1941 à 1944. Pourquoi a-t-il fallu qu’en écho le ministre de l’Intérieur explique aussitôt qu’il ne fallait pas que les policiers sombrent dans le masochisme ? Encore un petit coup de menton, et Jean-Pierre Chevènement pourra expliquer que les policiers qui officiaient pour le compte de la Gestapo n’avaient fait qu’obéir à la consigne ! Si les policiers du SNPT, dont il faut saluer l’initiative, veulent que leur acte de contrition ait une véritable valeur, il serait nécessaire qu’ils aillent au bout de leur réflexion et regrettent également les ratonnades du 17 octobre 1961, les assassinats de Charonne, le 8 février 1962, et s’engagent eux-mêmes à ne jamais plus participer aux actions violentes contre des Maghrébins ou des Africains noirs, comme ce fut le cas à l’église Saint-Bernard, en août 1996. S’ils se proclament policiers républicains, la voie leur est ouverte pour d’autres avancées… Quant à l’hôte de la Place Beauvau, sa prise de position aide à mieux comprendre son attitude face aux parias de 1997, ces milliers de sans-papiers qu’il s’applique à définir comme des clandestins, alors que ce sont les lois Pasqua-Debré qui, le plus souvent, les ont réduits à cette condition.
Novembre 1997
----------
----------