Un mauvais scénario
Il y a quatre ans, le 6 avril 1994, nous avons – avec quelques amis – créé l’Observatoire des libertés publiques. C’était au temps de la droite triomphante, lorsque les troupes de Charles Pasqua se conduisaient comme en pays occupé. La France était sous haute surveillance.
En ce printemps 1998, la situation est presque identique car la police n’a guère changé de nature. Elle serait pourtant sous la houlette d’un « grand républicain de gauche ». Plus préoccupant encore, les forces de l’ordre sont de plus en plus sous l’influence de l’idéologie du Front national. Le moindre rassemblement se déroule à nouveau sous haute surveillance, comme dans un État totalitaire, et le temps n’est peut-être pas éloigné où chaque SDF, squatter, chaque chômeur manifestant contre le sort qui lui est fait, sera traité comme un vulgaire « bougnoule ».
Depuis juin 1997, rien n’a été entrepris au sommet de l’État pour modifier les comportements des pseudo-gardiens de la paix. Ceux-là mêmes qui, demain, pourraient constituer le bras agissant d’un coup d’État au service du Front national. Tout comme il y a quatre ans, il nous faut renouveler le constat indispensable : « La volonté est nette d’inculquer à chacun de nous la peur de la police. Ce qui doit permettre ensuite tous les abandons, toutes les lâchetés dans une société en crise… » N’oublions jamais que les nazis ont commencé à pren-dre le contrôle de la société allemande avec l’aide de la police…
Avril 1998
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