La police d’ordre
Zorro est de retour. En uniforme de père Fouettard. Il nous explique que le thème de la sécurité est aussi une préoccupation de gauche. Jean-Pierre Chevènement, car c’est de lui qu’il s’agit, affirme également que le discours compatissant est un faux discours de gauche. Tout cela pour nous convaincre du rôle indispensable d’une police qui lui est chère – véritable régulateur de la vie de la Cité. D’ailleurs, le ministre de l’Intérieur aime à rappeler que « la police d’or- dre est une tradition dans les pays latins ». C’est sans doute pour cela que les citoyens d’origine musulmane sont un peu plus maltraités que les autres au pays des droits de l’homme.
Interrogé par Michel Field, dans l’émission « Public » sur TF 1, le 10 janvier 1999, Jean-Pierre Chevènement a surtout cherché à nous émouvoir en rappelant qu’en 1998 onze policiers ont été tués en service et que de nombreux autres ont été blessés. Ce qui est fâcheux, certes, mais le ministre n’a pas eu un mot de compassion pour les victimes de la police, le plus souvent de jeunes Français prénommés Habib, Ali, Mohamed, Abdelkader ou Youssef. Sans oublier les centaines de jeunes harcelés au quotidien et fréquemment bastonnés. Notre ministre de l’Intérieur, comme ses devanciers, a la nuque raide mais nul ne nous fera croire qu’il a des œillères.
Février 1999
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