Ensemble contre le tout sécuritaire
Pour refuser le tout sécuritaire, plus de cent cinquante militants associatifs et syndicalistes se sont réunis le 3 juin 1999, à la Bourse du travail de Paris. La violence policière et la volonté d’exclusion étaient à l’ordre du jour, pour la première fois, dans une réunion publique unitaire – témoignages à l’appui. Unanimes, les participants ont réfléchi aux moyens de lutte à envisager contre la répression frappant les sans-papiers, les jeunes issus de l’immigration, mais, également, les sans-logis et les chômeurs. Jamais il n’y a eu autant de forces de l’ordre dans les rues des villes et des quartiers, dans le métro et dans les gares. Jamais les luttes sociales n’ont été « surveillées » d’aussi près par des policiers plus répressifs que préventifs. Jamais la violence économique n’a été aussi féroce. Jamais le fichage policier n’a été aussi menaçant.
Qu’un tel constat puisse être établi sous un gouvernement de gauche (plurielle) donne une idée approximative de ce qui pourrait se passer si la droite revenait en force, avec les pouvoirs de plus en plus préoccupants dont dispose la police. C’est pour lutter contre cette dérive d’un tout sécuritaire, qui ne concerne pas prioritairement les grands truands et les délinquants en col blanc, qu’a été envisagée la création d’un large réseau national dont l’objectif sera de briser l’isolement dans lequel se trouvent trop souvent les victimes d’une répression conduite par ceux-là mêmes qui se revendiquent toujours du progrès social.
Juin-Juillet 1999
----------
----------