Proximité
Dormez tranquilles, braves gens. La police socialiste veille. Le 1er mars 2000, le ministre de l’Intérieur a présidé à la mise en place de la première phase de généralisation de la police de proximité. En 2001 et 2002, l’ensemble du territoire sera concerné, et l’on ne pourra plus passer à l’angle d’une rue sans apercevoir la silhouette rassurante d’un gardien de la paix.
Pour l’heure, seuls soixante-huit sites plus sensibles que d’autres sont prioritairement concernés. Particulièrement dans les départements où des expériences pilotes ont déjà démontré l’utilité de la présence policière et singulièrement dans les communes qui « bénéficient » d’un Contrat local de sécurité (CLS). Il paraît que les vingt mille policiers chargés de cette mission vont être choyés et les fonds débloqués en priorité d’urgence serviront surtout à construire des locaux de police dans les quartiers concernés. De même, quatorze mille policiers vont bénéficier, dès cette année, d’un stage d’intégration à la police de proximité. Quel sera le contenu de ce programme de formation ? Enseignera-t-on enfin aux gardiens de la paix, comme aux gradés, à châtier leur rude langage, à garder leurs mains dans leurs poches lors des interpellations ou des interrogatoires ? Ces policiers vont-ils arriver dans les banlieues en redresseurs de torts partant en guerre ? Seront-ils le bras armé d’une croisade contre l’incivilité des « sauvageons » ? Les premières bavures de proximité risquent d’être au rendez-vous de cette nouvelle approche de l’idéologie sécuritaire.
Avril 2000
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