Supers citoyens
Il faut en finir avec cette détestable habitude des policiers de se considérer comme le centre du pouvoir. Les policiers ont, bien souvent, les droits qu’ils se donnent et les lois qu’ils inventent, selon les circonstances. Leur supériorité proclamée tient surtout à l’uniforme et à l’arme dont ils sont dotés. Curieusement, ces pseudo-gardiens de la paix ignorent de plus en plus leurs devoirs et le sens de la mission qui leur est confiée : la protection des personnes et des biens. Ces fonctionnaires se plaisent à considérer, prioritairement, que leur rôle consiste à protéger l’État, bien plus que de se soucier des citoyens. Finalement, ils ont sans doute le sentiment d’être l’État; la France représentant à leurs yeux un territoire de chasse où tout leur serait permis. Le cri du cÅ“ur imbécile du policier de Ris-Orangis, le 26 mars dernier : « Pas de chance, la loi c’est moi ! » constitue la bible de base de nombre de ces défenseurs de l’ordre public. Ils n’ont de cesse d’être performants, créant des incidents là même où il ne se passe rien. Dominateurs, les policiers aiment se présenter en victimes des bandes de « sauvageons » des banlieues. Ce qui doit leur permettre de se comporter en justiciers dans ces quartiers qui font partie des zones à « sécuriser ». Ce sont les policiers qui décident de tout, donnent des leçons de civisme, contrôlent, interpellent, rudoient à loisir, sans avoir à répondre de leurs actes. Qu’ont-ils à faire de la démocratie ?
Septembre 2000
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