quefaitlapolicelogo Au viol !

On ne viole pas plus que l’on ne tue dans les commissariats de la douce France. Simplement, cela arrive quelquefois. Grande différence, quand un policier tue un suspect – en situation de légitime défense, naturellement –, une excuse peut être invoquée. Il n’en va pas de même lorsque l’un de ces gardiens de l’ordre public se laisse aller à violer une femme. C’est encore bien plus grave s’il s’agit d’un officier de police. Ces choses-là sont peut-être moins rares qu’on ne le croit et, en tout cas, lorsqu il n’y a pas flagrant délit, le violeur peut toujours arguer que seules la fatalité et une pulsion incontrôlée peuvent être coupables de ses débordements.

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C’est une histoire déjà ancienne puisque le viol qui nous intéresse ici remonte à la nuit du 3 au 4 mars 2000. Quoi de plus facile, pour une personne ayant autorité, que de faire des avances sans raffinement, puis de violer une jeune femme affolée, mise en garde à vue pour une petite escroquerie. Plus facile encore si la « délinquante », une jeune Zaïroise, noire évidemment, sait qu’elle va être jugée en flagrant délit dans les heures qui suivent. La jeune femme, qui s’est tue pendant deux jours, finit par se confier à son avocat, commis d’office. L’homme de robe fait son travail, l’IGS est saisie, et du sperme peut encore être recueilli sur la table où l’officier a commis son forfait. Depuis près d’un an, le salaud est en liberté, sous contrôle judiciaire, il est vrai. Les autorités l’ont malgré tout suspendu (mesure conservatoire).

Libération, du 30 dé-cembre 2000, qui a mené l’enquête, a pu apprendre, grâce aux écoutes téléphoniques divulguées, que, trois jours après ce forfait, il était possible d’entendre sur l’une des lignes du commissariat de police du quartier Saint-Georges : « … II y aurait pas, des fois, une gonzesse qui se serait fait bourriquer en garde à vue et qui se serait plainte ? » Belle formule, beau spécimen du jargon policier. Et, en plus, la victime se serait plainte. Un comble. Pour un civil lambda, un tel crime est passible d’une peine de vingt ans de réclusion criminelle. Répétons-le : le policier n’est pas un justiciable comme un autre citoyen. Jusqu’à quand ?

Février 2001

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