QUE FAIT LA POLICE ? Bulletin intérieur d’information – Numéro 101 – Avril 2004
Editorial : Profession
Policier, c’est un rude métier. L’homme au service de l’ordre , constamment sous tension, largement instrumentalisé par sa hiérarchie, pète fréquemment les plombs. Quelques cannettes de bière aidant, le policier calme ses nerfs sur le pékin qui lui tombe sous la main. Une force de police, dressée au contrôle social, et soumise à l’obligation de résultat, ne peut que produire des brutes.
La maltraitance des personnes interpellées est tellement quotidienne que les gazettes n’y prètent plus guère attention. Il faut malgré tout relativiser : il n’y a pas que des brutes dans les forces de l’ordre, on y trouve aussi des racistes et des sexistes, ainsi que leurs collègues qui ne peuvent s’exprimer que vulgairement.
Il arrive pourtant que la bavure soit trop visible pour être passée sous silence, car il y a des témoins, et que la responsabilité d’officiers soit mise en cause. C’était le cas avec cette bavure du 19 février, révélée le 26 février par la préfecture de police.
Nicolas Sarkozy s’est indigné, lui qui affirmait en novembre 2003 que, depuis son arrivée place Beauvau, il n’y avait pas eu la moindre bavure. Faut-il en déduire que le ministre était aveugle au point d’ignorer le comportement habituel de ses troupes ?
« Les brebis galeuses – doivent être écartées de la police », s’est-il écrié en choeur avec le prefet de police Jean-Paul Proust.
Chiche ! Dans ce cas il serait nécessaire d’affréter de nombreuses charettes pour évacuer tout ce beau monde. Ne nous risquons surtout pas à des amalgames hasardeux, mais il faut bien constater que les mauvaises manières ont la vie dure, et nul n’a jamais oublié les méthodes amicales de la police de Vichy.
Maurice Rajsfus
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