L’Europe des polices
L’Europe de Schengen prend de l’ampleur. Les pays scandinaves, ainsi que l’Islande, ont rejoint cet espace où la police est reine, bien qu’en principe la libre circulation des hommes y soit assurée. À l’intérieur de ce demi-continent, la convivialité des pays démocratiques tend à disparaître. À l’inverse, la violence des forces de l’ordre à destination des exclus, et son ampleur, pourrait bientôt s’estimer en euros si l’on calculait les dommages et intérêts dus aux victimes des bavures. Cette entrée des pays du Nord dans l’espace Schengen a évidemment pour but de verrouiller plus encore l’accès à un hypothétique pays de cocagne. Les victimes, toujours les mêmes, seront ces sans-papiers considérés comme des envahisseurs bien plus dangereux que les groupes fascistes qui prolifèrent et menacent directement nos libertés fondamentales. Il sera bientôt nécessaire d’être polyglotte pour comprendre l’inévitable question : Que fait la police ? Cette interrogation pourra être formulée en une dizaine de langues :
Was macht die Polizei ? – What are the police doing ? (ou What are the police up do ? Comme on dit à New York) – Que hace la policia ? – ¿ Que faz a policia ? – Causa fa la polizia ?
Comme il fera bon vivre dans cette Europe forteresse, de Brest à Brest-Litovsk (bientôt) lorsque la vue rassurante du policier permettra de ne plus craindre l’arrivée des barbares…
Mai 2001
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