À droite toute
Nos policiers se comportent déjà comme si la droite était de retour au pouvoir. L’optimisme est de rigueur puisque, sous la gauche, les policiers meurtriers sont purement et simplement acquittés. Dans les commissariats, comme au sein des compagnies de CRS, on astique l’artillerie. On frétille d’aise, et les plus joyeux colportent la bonne nouvelle : « Chirac va gagner ! » Avec cette arrière-pensée : « Nous aurons de nouveau un ministre de l’Intérieur musclé ! » Dans quelques mois, il n’y aura plus rien à justifier, et la répression banale ira de soi. Proximité oblige, la police sera de plus en plus proche des citoyens – bien trop proche. En fait, nous serons de plus en plus surveillés.
Soyons sérieux : sous la gauche, depuis juin 1997, la police n’a pas changé de nature, au point que le préfet de police de Paris, Philippe Massoni, est resté en place jusqu’en avril 2001. L’homme était pourtant un proche de Charles Pasqua. Il est même possible de dire que, depuis plus de quatre ans, la situation s’est quelque peu aggravée. En effet, nos policiers républicains n’ont jamais été aussi agressifs, arrogants, brutaux, racistes, sexistes, sûrs de leur pouvoir au travers des droits qu’ils se donnent. Le retour à une légalité de droite ne se manifesterait-il donc que par un changement d’étiquette ? Gardons-nous bien de cet élan d’optimisme tempéré : la police peut toujours mieux faire ! Bien entendu, la droite n’attendra pas quatre ans pour se débarrasser de l’actuel préfet de police de Paris, Jean-Paul Proust, grand ami de J.-P. Chevènement, malgré sa bonne volonté et son application à manier la trique…
Novembre 2001
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