Liberté
Que peut bien signifier ce simple mot pour un corps répressif dont la fonction essentielle consiste à priver leurs contemporains des éléments de base de la Déclaration des droits de l’homme ? Les forces de police et de gendarmerie n’ont jamais été aussi nombreuses et choyées, aussi bien payées. Depuis la période de l’occupation nazie, les policiers n’ont jamais eu autant de pouvoir ! Poursuivons : les policiers, dans leur majorité, n’ont jamais été aussi arrogants, aussi racistes, aussi brutaux. Chargé d’assurer l’ordre public, le policier n’a pas à être haineux. Les policiers ne se sont jamais aussi peu inquiétés de la vie de la Cité, préférant traquer les jeunes des banlieues, les SDF ou les sans-papiers bien plus que les truands du grand banditisme ou les éventuels terroristes. En quoi des CRS, postés devant les tourniquets du RER parisien, peuvent-ils sécuriser les usagers des transports en commun ? C’est, en effet, à ce stade que se situe, le plus souvent, la manifestation de cette politique sécuritaire dont on nous explique, à droite comme à gauche, comme à l’extrême droite, qu’elle est réclamée par les citoyens de ce pays. La vue du policier, de plus en plus présent dans tous les actes de notre vie quotidienne, n’est pas de nature à favoriser cette convivialité dont toute société a besoin, particulièrement en période de crise. Bien au contraire. La police se nourrit de la décomposition du corps social, et les inconscients qui se satisfont de cette situation seront peut-être les premiers à pleurer sur la disparition de ce que l’on appelle encore la liberté…
Février 2002
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