Poubelles
Après la destruction des deux tours jumelles du World Trade Center, à New York, le 11 septembre 2001, le plan Vigipirate (renforcé) avait été réactivé. La police, plus nombreuse, et plus hargneuse, s’affichait dans les lieux publics. Dans le métro parisien, dans le même temps, toutes les poubelles, sur les quais comme dans les couloirs de correspondance, étaient aussitôt obturées – un terroriste aurait pu y déposer une bombe aux effets meurtriers. Cette perspective ne doit plus être envisagée puisque, depuis quelques semaines, ces poubelles sont peu à peu rouvertes. Ce qui signifie clairement qu’il n’y a plus de terroristes dans le collimateur. Pourtant, les policiers sont toujours aussi présents, plus vigilants que jamais, jouant même les contrôleurs près des portillons. Il est donc évident que le plan Vigipirate n’a plus pour fonction que de traquer les jeunes des banlieues et les précaires. Il faut bien justifier la loi sécurité quotidienne (LSQ), adoptée le 15 octobre 2001 et qui prévoit l’emprisonnement pour les usagers voyageant sans titre de transport. À quoi donc pourrait bien servir la police si l’on pouvait frauder dans les transports en commun ? Et puis, puisqu’il faut bien sourire quelquefois comment ne pas rappeler le souvenir du préfet Poubelle qui, à la fin du xixe siècle, avait imposé l’usage de cet indispensable auxiliaire de l’hygiène urbaine ?
Mars 2002
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