Ras l’crâne
Policiers et gendarmes se sont adaptés à la mode skinhead la plus visible. En effet, nombre d’entre eux, tout comme les parachutistes, ont le crâne rasé. Comme si, à l’ordre musclé, devait correspondre un look obligé. Avoir le sommet de la tête passée à la tondeuse à chiens procure sans doute le profil indispensable : faisant craindre celui qui a choisi de paraître redoutable. Il faut faire peur. C’est le credo de forces de l’ordre de moins en moins conviviales. Cela ne doit rien au hasard car, depuis quelques décennies, les nostalgiques des régimes forts sont convaincus qu’en éliminant leur chevelure, ils seront considérés comme des incorruptibles. De plus, le crâne rasé a certainement pour fonction d’ajouter à la dureté du regard. Déjà les paras avaient suivi l’exemple des fachos, lorsqu’ils torturaient les Algériens, de 1954 à 1962. Pourquoi faut-il que les victimes potentielles des brutes patentées et salariées pour faire peur, singent elles aussi leurs possibles tortionnaires en se rasant le crâne à leur tour ? Ont-ils réellement envie, ces militants, de ressembler à ceux qui manient la trique ? Croient-ils vraiment qu’en imitant les bœufs ils pourront les attendrir ? Rions un peu et rappelons-nous le mythique Samson qui, en laissant repousser ses cheveux, retrouva sa force originelle.
Avril 2002
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