Bonne année
Il semblerait, à l’analyse des réactions des syndicats de policiers, que l’on n’a plus le droit de dire ce que l’on pense des forces de l’ordre de ce pays. Même en évitant les mots qui fâchent, comme le fameux « Mort aux vaches » des anars de la Belle Époque. Nous n’en sommes plus là . Le syndicat Alliance de la police nationale s’est récemment indigné du fait que les usagers de la ligne 6 du métro parisien ont pu lire, sur une affichette artisanale, que les policiers faisaient de nous des bâtards. Ce n’est là qu’une opinion libre, parmi d’autres, n’induisant pas nécessairement la véracité du propos. Bientôt, nous n’aurons peut-être plus le droit de dire que nombre de policiers sont racistes, brutaux, sexistes, sensibles à l’idéologie autoritaire. Et même que leur niveau d’éducation (bac ou même bac + 2) peut constituer une circonstance aggravante. L’État policier, ce n’est pas seulement plus de policiers, mais l’état d’esprit dans lequel ces gens-là travaillent. Sont-ils au service d’une sécurité bien comprise ou vecteur d’une insécurité permanente pour les plus démunis ? Cette situation trouble, qui permet aux tenants d’un pouvoir fort de ne donner la parole qu’aux policiers, et laisser libre cours à leurs rejets, n’est plus que l’ombre de la démocratie.
Janvier 2003
----------
----------