Respect !
Nos policiers exigent du respect à leur égard. Comment cela serait-il possible alors qu’ils inspirent surtout de la crainte ? Jamais les membres des forces de l’ordre n’ont été aussi arrogants envers les citoyens que depuis le 21 avril 2002 – et plus rugueux encore pour ceux qui ont le front d’avoir la peau colorée. Le policier trouve naturel de s’adresser vulgairement à celui qu’il interpelle – et il voudrait être respecté. Il tutoie et rudoie ceux qu’il tient à sa merci. Il ne comprend pas le rejet dont il fait l’objet. Il voudrait être respecté pour ce qu’il représente – l’ordre public – et craint pour ce qu’il est un homme disposant d’un pouvoir désormais discrétionnaire. Le respect se mérite.
Ajoutons que le respect exige aussi l’honorabilité, l’estime de ses concitoyens, et la dignité humaine en toute circonstance. Le Code de déontologie de la police nationale ne dit pas autre chose. Pour être respecté, encore faut-il respecter les autres, les considérer. Ce qui suppose l’indispensable déférence, la politesse, la considération. Rien de tout cela dans le comportement de ces agents de la force publique qui, se croyant au-dessus des lois, trouvent naturel de traiter leurs contemporains en sous-hommes.
Pour plaire au policier, et lui témoigner ce respect confortant son pouvoir, il faudrait non seulement lui obéir au doigt et à l’œil, mais également lui rendre hommage pour ce qu’il est. Non plus un gardien de la paix mais, bien souvent, un trouble à l’ordre public.
Mars 2003
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