QUE FAIT LA POLICE ? – Bulletin d’information anti-autoritaire – Nouvelle série – été 2008
Black-out
Il ne se passe pas de jour sans que des adolescents de banlieue soient interpellés, insultés, voire rudoyés par nos policiers républicains. Avec pour conséquence de nombreuses poursuites pour outrage frappant ceux qui sont considérés tels des délinquants.
Il ne se passe pas de jour sans que des travailleurs immigrés sans papiers, en voie d’expulsion, soient traités comme des criminels par les policiers de la PAF, qui ont pour eux des attentions de geôliers. La maltraitance accompagnant les mauvaises manières langagières. Aucun de ces policiers imaginant qu’il se conduit comme un prédateur.
Il ne se passe pas de jour sans que des familles soient séparées, victimes d’une véritable épuration ethnique. Peu importe que des femmes et des enfants puissent se retrouver abandonnés au pays de la liberté ! Surtout, ne pas évoquer des situations similaires, dans la manière, de 1941 à 1944. Il y aurait outrage.
Il ne se passe pas de jour sans que dans un quartier ou une cité, des policiers partent en chasse contre les nouveaux parias, bloquant une rue ou un foyer de travailleurs immigrés pour embarquer quiconque ne présente pas le bon profil. Si l’on se hasarde à qualifier ces opérations de « rafle », les bons esprits s’enflamment, comme si l’on proférait une insanité.
Il ne se passe pas de jour sans que des étrangers, réclamant le droit d’asile, et le statut de réfugié, soient rejetés, même s’ils risquent la mort dans le pays dont ils se sont difficilement enfuis. Peu importe, la majorité de ceux-là ne sont que des « Bougnoules », des « Bamboulas » ou des « Chinetocks »…
Il ne se passe pas de jour sans que le pouvoir en place ne stigmatise ces étrangers qui encombrent le territoire national, au détriment d’une immigration qui serait « choisie ». D’où sans doute la présence permanente de policiers à l’oeil aiguisé aux portillons du métro parisien ou dans les gares.
Il ne se passe pas de jour sans que les droits de l’homme ne soient bafoués dans ce pays qui s’honore d’une constitution démocratique. Il n’en reste pas moins que les informations concernant ces exactions se retrouvent le plus souvent dans les colonnes de la presse gratuite. Comme la censure officielle n’existe pas encore dans ce pays, il convient de s’interroger sur les raisons présidant au manque de volonté de faire connaître une situation préoccupante, contraire aux idéaux d’un pays qui n’en continue pas moins à se revendiquer comme le phare de la liberté.
Il ne se passe pas de jour sans que l’idéologie sécuritaire ne gagne du terrain. Les citoyens de ce pays s’inquiètent, à juste raison, de la dégradation de leur niveau de vie, mais se désintéressent du sort de ceux qui leur sont présentés comme la cause principale de leur difficulté économique. Nous avons déjà connu cela en d’autres temps, lorsque la loi policière tenait lieu de loi naturelle…
L’Observatoire des libertés Publiques (été 2008)
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