quefaitlapolicelogo QUE FAIT LA POLICE ? – Bulletin d’information anti-autoritaire – Nouvelle série – numéro 22 – août-septembre 2008

Editorial

Délinquance

Dans le regard du policier, formaté par Nicolas Sarkozy, le citoyen ordinaire n’est rien d’autre qu’un délinquant potentiel. Au XIXème siècle, on évoquait les classes dangereuses pour les quartiers bourgeois alors que, de nos jours, il est surtout question de fauteurs de troubles dans leurs propres cités. La liste peut être nombreuse de ces faits jugés délictueux par nos gardiens de l’ordre public. En fait, il est surtout prioritaire de « faire du chiffre » en traquant ces jeunes des banlieues que Jean-Pierre Chevènement considérait comme des « sauvageons », lesquels sont devenus des « racailles » pour l’actuel président de la République. Comme la politique du résultat prime sur la volonté de prévention, nos policiers s’attachent aux délits les plus simples, les plus productifs également pour leur carnet de chasse. Dans les cités, le gibier est à portée de main, sans qu’il soit nécessaire de longues enquêtes à résoudre -sans véritable procédure même. Pour ces délits mineurs, c’est la parole du policier qui prime puisque le fonctionnaire d’autorité est assermenté. Ce qui lui permet de mentir, par esprit de corps, pour soutenir un collègue auteur d’une dérive. En face, le gamin de banlieue ne peut qu’être terrorisé car il n’a pas de défense. Avec de tels « clients », le policier est à son affaire. D’une part, il peut respecter les quotas d’interpellations qui lui sont imposés par sa hiérarchie, d’autre part il lui est possible de remplir son escarcelle en faisant condamner ses victimes pour outrage ou même pour rébellion. Si la morale n’y trouve que rarement son compte, force reste à la loi !
Maurice Rajsfus

Violences policières (1)
Dans la nuit du 8 mai, à Villepinte (93), à la cité de la Fontaine-Mallet, un jeune homme de 29 ans est interpellé. I1 est brutalisé, et les policiers refusent de le conduire à l’hôpital où il est suivi pour une maladie génétique rare. Placé en garde-à-vue, il en sort le lendemain avec des points de suture au front et six jours d’ITT. I1 se plaint d’avoir été frappé avec la crosse d’un flash-ball, puis à coups de pied. Suite à ces brutalités, il a déposé plainte devant 1’IGS. Que s’est-il passé ce 8 mai ? Lamba rentrait chez lui alors que des policiers dispersaient sans raison un groupe de jeunes au pied de son immeuble. Il est attrapé, puis frappé. Comme il crie, on lui dit : « Ferme ta gueule ! »,avant de le laisser repartir. Pourtant, alors qu’il se rend à la gendarmerie pour déposer plainte, il est croisé par les mêmes policiers, et il est de nouveau interpellé pour l’empêcher de porter plainte. Version contredite par les policiers, qui affirment avoir été pris à partie par cet homme de 50 kilos, qui avait résisté à cette seconde interpellation. Dès lors, il est placé en garde-à-vue pour « outrages », ainsi que « menaces » et « rébellion ». Le 31 mai, les habitants de la Fontaine-Mallet manifestaient dans le calme pour protester contre les violences policières. (Sources, Le Monde et Le Parisien, 2 juin 2008)

Il était temps
A la fin du mois d’octobre 2005, Zied et Bouna, morts électrocutés dans un transformateur électrique, à Clichy-sous-Bois (93), avaient été présentés par les autorités comme des petits délinquants, alors qu’ils s’enfuyaient à la vue des policiers. Il est bien connu que dans certaines banlieues, la police fait peur. La mort de ces deux jeunes garçons avait été à l’origine de la révolte des banlieues, en novembre 2005. Près de trois ans plus tard, le tribunal de Pontoise a finalement admis « qu’aucune infraction n’a été constaté » contre ces jeunes alors accusés d’avoir voulu piller une cabane de chantier, alors qu’ils revenaient d’une partie de football. (Source, Libération, 2 juin 2008)

Comptine
Cette charmante évocation du policier est adaptée d’une rengaine jadis fredonnée dans l’Ouest et le Centre de la France :
« A la soupe soupe soupe
Par peur du chom’du du du
Ils jouent du bâton ton ton
Comme de bons lardus du du
Attendant des galons lon lon
Les autres en zonzon zon zon… »
Si cette rubrique a le don de vous distraire, n’hésitez pas à prendre la suite

Violences policières (2)
Du 26 au 29 mai, quatre jeunes parisiens du 18ème arrondissement, placés en garde à vue pour prévention de trafic de drogues, étaient victimes de violences durant leur détention. Le père de l’une des victimes, avocat, a déposé plainte auprès du procureur de la République contre un commandant, un capitaine et un brigadier-chef du commissariat de la Goutte-d’Or. Selon cet avocat, il s’agirait d’un coup monté, la police étant soupçonnée d’avoir déposé de la drogue dans l’appartement de l’un des jeunes, ensuite perquisitionné. Durant les 72 heures de garde-à-vue, les quatre jeunes gens, qui avaient été contraints de rester debout, auraient été victimes d’insultes, de coups, ainsi que du jeu du pistolet sur la tempe. Indignée de ces accusations, la préfecture de police a déposé plainte à son tour pour « dénonciation calomnieuse » mettant en cause la probité des policiers du commissariat du 18ème arrondissement. Il n’en reste pas moins que les charges ne devaient pas être vraiment sérieuses puisque les quatre jeunes, mis en examen, ont été laissés en liberté sous contrôle judiciaire. Il convient de noter que les coups et blessures n’ont pas été démentis. Que sortira-t-il de l’enquête dont l’IGS a été chargée ? (Source, Métro, 3 juin 2008)

Visite ministérielle
Le 2 juin, dans la matinée, le Premier ministre, François Fillon, accompagné du ministre de l’Education nationale, Xavier Darcos et de la ministre de la Justice, Rachida Dati, s’étaient invités au lycée Paul-Bert, dans le 14ème arrondissement de Paris, pour y parler de la drogue en milieu scolaire. Les ministres ne s’étaient pas déplacés seuls puisqu’un important service d’ordre, composé de CRS et de gendarmes mobiles, était présent pour repousser les lycéens et parents d’élèves venus pour manifester. Les forces de l’ordre allaient charger brutalement (les images TV en témoignent) et des lycéens étaient plaqués au sol puis interpellés. Suite à ces « incidents » la mairie du 14ème arrondissement dénonçait une « visite improvisée, inopportune et inconséquente ». (Source, Libération, 3 juin 2005)

Brutes en action
Le 4 juin, en fin d’après-midi, à Montreuil (93) se déroulait une manifestation en soutien à des sans papiers placés en garde à vue au commissariat. Malgré l’arrivés de la maire, Dominique Voynet, et de plusieurs élus municipaux, les policiers intervenaient brutalement pour disperser les manifestants, dont huit seront interpellés, d’autres étant blessés par tirs de flash-ball. Cela faisait des semaines que la police procédait à des contrôles d’identité sur les travailleurs de couleur se rendant à leur travail. Finalement, c’est surtout l’arrivée des policiers qui a troublé l’ordre public. (D’après France Inter, 5 juin 2008)

L’ordre règne à Nancy
Jusqu’à présent, chaque déplacement ministériel était accompagné d’une forte présence policière. Il semble que cette pratique a évolué. La police est toujours très visible, mais place nette a été faite avant l’arrivée des éminences. Il arrive même que des policiers en civil conseillent aux habitants des quartiers qui seront traversés par les personnalités soient invités à fermer leurs fenêtres. Le 7 juin, François Fillon était à Nancy, accompagné de trois secrétaires d’Etat. Les journalistes étaient incités à s’éloigner, les caméras n’ayant pas le loisir de filmer d’éventuelles interpellations. Par ailleurs, les taxis et les ambulanciers, désireux de manifester, étaient bloqués aux portes de la ville. Alors qu’une poignée d’éducateurs spécialisés avaient réussi à s’approcher du cortège ministériel, des policiers se précipitaient pour les faire taire. Au dessus du centre ville, même si l’ordre régnait, un hélicoptère veillait au grain. (Source, Libération, 8 juin 2008)

On n’arrête pas le progrès !
Désormais, les chiens policiers utilisés à Paris par la brigade cynophile porteront des chaussettes avec « semelle caoutchouc anti-percement ». Cela afin de protéger leurs pattes et de « préserver la scène du crime ». Dorénavant donc, les papattes de nos chiens policiers seront protégées. La préfecture de police précise qu’il s’agit de « la première collection de chaussettes canines opérationnelles ». Encore bravo pour cette avancée de haute technologie. (Source, Libération, 9 juin 2008)

Dérangé…
Le 9 juin, dans l’après-midi, un lieutenant de la PJ, en poste dans le 14ème arrondissement de Paris, tente de se suicider dans son bureau avec l’arme de service d’un de ses collègues, pourtant enfermée à clé dans un placard. Dépressif, ce policier avait été interné en service psychiatrique, et désarmé. L’IGS enquête, mais comment se fait-il qu’un malade mental puisse exercer dans la police ? (D’après 20 Minutes,10 juin 2008)

Souriez, vous êtes filmé !
Dès la fin de cette année, les principaux feux rouges de Marseille seront équipés de caméras de surveillance. C’est l’annonce faite au début du mois de juin par le préfet de police de la ville. D’où plus de facilité pour détecter les infractions au Code de la route, sans intervention humaine, et l’arrivée rapide des amendes chez les auteurs d’infractions. Ce n’est pas nouveau puisque ce système est déjà expérimenté à Toulouse et au Vésinet (78), tout comme à Metz, Nancy et Paris. Plus généralement, il y a déjà 5 224 caméras de surveillance installées à Marseille et ce n’est qu’un début, paraît- il. Ce sera bientôt le cas sur l’ensemble du réseau de transport marseillais (RTM). Les nouveaux bus sont déjà équipés de quatre caméras chacun. Le préfet de police de Marseille révèle :  »La préfecture des Bouches-du-Rhône a dégagé une enveloppe de 300 000 euros pour aider les collectivités qui veulent mettre en place des réseaux reliés au commissariat central… (Ce système) est dissuasif, préventif et rassurant pour le citoyen honnête… C’est un outil efficace ! » Il y a effectivement de quoi être rassuré ! (Source, La Marseillaise, 12 juin 2008)

Suicide (1)
Le 2 juin, une adjointe de sécurité, en poste au commissariat de police d’Epinal, se suicide avec son arme de service, sur son lieu de travail. Selon le procureur de la République, la jeune femme, âgée de 24 ans, n’aurait pas dû être en possession de son arme dans la mesure où elle était en congé maladie, et que les adjoints de sécurité ne doivent pas garder leur arme avec eux hors service. (Source, La Liberté de l’Est, 3 juin 2008)

Face à face
Le 11 juin, à Nantes, des enseignants et des parents d’élèves occupent les locaux de l’Inspection académique dans le cadre des manifestations contre les projets du gouvernement en matière d’éducation. Les forces de l’ordre interviennent pour évacuer les lieux, et des heurts ne manquent pas de se produire. Le 13 juin, un instituteur, interpellé lors de la manifestation est placé en garde-à-vue. Il sera convoqué devant la justice, en février 2009. Motif ? « rébellion et résistance violente à agent de la force publique ». L’agent en question aurait été blessé à un doigt. Et si le policier s’était blessé lui-même en faisant tournoyer sa matraque ? (D’après Le Monde, 17 juin 2008)

Performance
Le 19 juin, au cours d’une conférence de presse, Brice Hortefeux, ministre de l’Identité nationale, s’est plu à citer le chiffre des expulsions, en constante augmentation. Soit 29 729 personnes (hommes, femmes et enfants), entre le 1er juin 2007 et le 31 mai 2008. Sur la même période, 22 403 personnes ont été refoulées à l’entrée sur le territoire national. Pour les cinq premiers mois de 2008, ce sont 14 660 immigrés sans papiers qui ont été expulsés, s’est félicité le ministre. Lequel aurait dû complimenter la police de l’air et des frontières pour son efficacité. (D’après Canal + et Le Monde, 20 juin 2008)

Feu !
Dans la soirée du 19 juin, dans le quartier de La Nacelle, à Corbeil-Essonnes (91) des policiers sont appelés pour un différend familial : le mari armé, menacerait ses proches. A l’arrivée des policiers, l’homme s’est déjà enfuit. Poursuivi, il est rejoint et aurait menacé les policiers, qui tirent cinq coups de feu, et tuent le « forcené » qui reçoit trois balles. En légitime défense, affirment les gardiens de l’ordre public, qui sont, malgré tout, placés en garde-à-vue. Comme à l’ordinaire, on fait savoir que l’homme était bien connu des services de police. (Sources, France Inter et France 3, 20 juin 2008)

Suicide (2)
Une policière a mis fin à ses jours, le 16 juin, en région parisienne, tandis qu’une autre aurait tenté de se suicider, quelques jours plus tard. Comme cette information de donne pas d’autres détails, il est possible de s’interroger sur les motifs de ces gestes désespérés. Ces jeunes femmes auraient-elles été l’objet de harcèlement dans leur commissariat respectif ? (D’après Libération, 21 juin 2008)

Provocation policière ?
Dans la nuit du 20 au 21 juin, quelques milliers de lycéens se réunissent, après la fin des épreuves du baccalauréat, sur le champ de Mars, à Paris. Soudain, selon la police, une trentaine de casseurs s’engouffrent dans la rue du Commerce, et brisent les vitrines d’une dizaine de commerces. Va s’ensuivre une trentaine d’arrestations. L’information est légèrement différente : côté jeunes. Selon un témoin, présent sur les lieux, les lycéens étaient assis sur la pelouse du Champ de Mars quand, sans raison, des policiers sont arrivés, et ont chargé brutalement. D’où une débandade et, au cours de la poursuite, des vitrines étaient brisées. Provocation policière ? C’est très possible. Toujours est-il que quelques dizaines ont été interpellés et qu’autant de délits constatés sont à porter au crédit des policiers. Ce qui permettait, la nuit suivante, au cours de la Fête de la musique, de déployer des milliers de policiers dans la capitale. (D’après France Info et images de France 2, 21 juin 2008)

Un mort au CRA de Vincennes… bâtiments incendiés !
La conférence de presse du 19 juin de Brice Hortefeux, ministre de l’Identité nationale, avait pour objet de vanter la politique d’immigration du pouvoir, et les records d’expulsion battus. Cette triste prestation n’a pas manqué d’avoir des retombées : non seulement on expulse, mais de plus, on maltraite des sans papiers, criminalisés et considérés comme de dangereux troubles à l’ordre public par des policiers transformés en gardiens de prison. Le 21 juin, un sans papiers de nationalité tunisienne « retenu » au centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes, meurt d’une crise cardiaque. La veille, son compagnon de chambre avait alerté la direction du centre de ses difficultés respiratoires mais les policiers n’avaient pas jugé indispensable d’intervenir, et moins encore de faire venir un médecin. Dans la nuit du 21 au 22 juin, face aux protestations des « retenus », une équipe de CRS intervient brutalement, et tabassent lourdement les sans papiers. Il est possible d’affirmer que les propos de Brice Hortefeux ont permis de déclancher de bas instincts chez des policiers déjà haineux. Il y a de nombreux blessés. En réaction le 22 juin, en début d’après-midi, le feu éclate, suite à un incendie de paillasses, et les deux bâtiments du CRA, en flammes, sont rapidement détruits. Une quinzaine de « retenus », asphyxiés par la fumée sont conduits à l’Hôtel-Dieu par le Samu. Les autres étant rapidement expédiés vers d’autres CRA, également semblables a des établissement pénitentiaires. A noter qu’un parlementaire UMP, plutôt du type forcené, s’est laissé aller à déclarer que ces événements relevaient de la responsabilité du réseau Education sans Frontières (RESF). Sans commentaires. (D’après l’ensemble des quotidiens, radios et télévisions, du 22 au 24 juin 2008).

Gendarmes à l’hôpital
Une fois de plus, le 21 juin, des incidents, provoqués par des gendarmes mobiles, éclatent devant la préfecture de Quimper où des manifestants étaient venus protester contre la suspension des activités de chirurgie et de maternité, à l’hôpital de Carhaix. Malgré la présence d’une cinquantaines d’élus bretons, ceints de leur écharpe tricolore, les gendarmes ont chargé, matraques hautes, faisant un blessé. Depuis plusieurs semaines, chacun de ces rassemblements se termine régulièrement par des affrontements musclés avec les gendarmes. (Source, 20 Minutes, 23 juin 2008)

Interpellation musclée
En septembre 2005, à Tours, trois policiers agressaient un homme qui avait proposé son aide à une jeune femme en pleurs. Celle-ci, qui estimait avoir été importunée avait appelé la police. Le jeune homme, prénommé Larbi aurait été interpellé de façon musclée. Le 21 juin 2008, 1es trois policiers ont été mis en examen pour « coups et blessures volontaires ». (Source, Libération, 23 juin 2008)

Immondice policière
Suite à l’incendie du centre de rétention de Vincennes, le 22 juin, cent « retenus » avait été transférés au centre de rétention de Nîmes. Pour différentes raisons, et sans doute la surpopulation des lieux, 46 d’entre eux étaient libérés, le 23 juin. Pourtant, les autorités qui leur avaient affecté un train spécial, à l’aller, ont refusé de leur payer le trajet de retour. Ce sont donc des militants de RESF, de la Cimade, ainsi que des journalistes locaux, qui se sont cotisés pour acheter les billets de train pour Paris. (Source, Libération, 28 juin 2008)

Société policière ?
Le 10 juin,une assistante sociale, qui avait rencontré un jeune Sénégalais sans papiers, dans le cadre de ses activités professionnelles, le dénonce au commissariat de police de Besançon. L’homme est aussitôt interpellé, et placé en centre de rétention. Le 23 juin, le jeune homme comparaissait devant le juge des libertés qui, contre l’avis du parquet, décidait de le remettre en liberté. Au coeur de cette affaire, il y a la violation du secret professionnel, et le fait que cette assistante sociale n’avait aucune obligation à agir comme elle l’a fait. L’avocat de la victime précise que si le Code de l’action sociale prévoit des cas dans lesquels un professionnel est dispensé de son secret, « la dénonciation d’un sans papiers ne figure pas parmi ces cas. » A suivre. (Source, Le Monde, 28 juin 2008)

Surarmement policier
Le 27 novembre 2007, un lycéen de Nantes, âgé de 17 ans, était atteint au visage par un tir tendu de flash-ball, au terme d’une manifestation pacifique. Ce garçon a quasiment perdu son oeil droit. Après cette véritable agression policière, les parents avaient saisi l’IGPN, ainsi que la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS). Huit mois plus tard, nul ne sait ce qu’est devenu le rapport de l’IGPN, ce qui entrave l’enquête de la CNDS. De son côté, si le parquet de Nantes n’a pas classé l’affaire, il se garde bien de répondre aux demandes de réparation de la famille. Le père du lycéen ne veut pas en rester là : « …Nous voulons que soit débattu le surarmement de la police, et qu’on sache si on peut encore manifester, sans risquer d’être mutilé… » Il semble que, ce 27 novembre 2007, 1es policiers de la BAC et les CRS expérimentaient une nouvelle variété de flash-ball, d’ou sans doute le silence des autorités policières. Par ailleurs, cette véritable agression n’était pas hasardeuse puisque le lendemain, 28 novembre 2007, devant un lycée privé nantais, un policier usait de ce même type de flash-ball lors d’un sit-in paisible. Sans faire de blessé, heureusement. (Sources, Le Monde, 28 juin et Libération, 30 juin 2008)

Un képi de plus ?
Comme le suggère Le Monde, dans un éditorial, Rachida Dati aurait déserté la place Vendôme pour s’installer place Beauvau. Le quotidien du soir rappelle une interview donnée par la garde des sceaux au Journal du Dimanche, dans lequel elle révèle avoir demandé au préfet de police de Paris la création d’un « fichier sur les bandes organisées ». Cela suite aux incidents qui s’étaient déroulés au Champ de Mars dans la nuit du 19 au 20 juin. Outre que la ministre de la justice n’est pas compétence pour donner des instructions au préfet de police -ce qui relève plutôt du ministère de l’Intérieur- il y aurait intérêt à définir ce que peut représenter une « bande organisée » dans l’esprit vengeur de la ministre. Une certitude, même au sein de ce gouvernement de droite il doit y avoir séparation des pouvoirs entre les différents ministère. A moins que cette initiative n’ait été suggérée par le sommet de l’Etat. (Source, Le Monde, 1er juillet 2008)

Un lecteur de la presse gratuite
Nous avons trouvé ça dans Métro : « Aucune personne dotée d’une once d’humanité ne souhaiterait voir s’étendre l’utilisation du Taser, cette arme utilisée par des policiers pour immobiliser une personne en lui lançant une décharge électrique… Qu’importe l’opinion de cette vermine qu’on appelle citoyen français. Vive la trique électrique ! S’il ne courbe pas l’échine, s’il ne ploie pas le jarret, 50 000 volts dans la couenne lui rappelleront qui sont ses maîtres ! Faisons très attention à ce risque : que le citoyen lambda ne finisse par entrer en résistance face à des moyens de répression aussi primaires et aussi barbares. » (Dans Métro, 2 juillet 2008)

Petits salauds pandores
Trois sous-officiers d’un escadron de gendarmerie de l’Orne ont été mis en examen, le 18 juin. Cette information « tombée » le 1er juillet fait suite à des sévices à caractère humiliant et sexuel, infligés à l’un de leurs collègues, le 7 juin, lors d’une fête entre amis… (Source, 20 Minutes, 2 juillet 2008)

Fichés dès 13 ans !
Le fichier Edvige, dont on avait affirmé qu’il était seulement à l’étude, est maintenant officiel et vise également les mineurs. Selon une décret, paru au Journal Officiel daté du 1er juillet, les mineurs pourront être fichés par la police, dès l’ âge de 13 ans, lors d’affaires de violences urbaines. Même si c’est la police qui est à l’origine des troubles à l’ordre public, comme à Villiers-le-Bel, suite à la mort de deux adolescents, en novembre 2007. (D’après 20 Minutes, 2 juillet 2008)

Retour sur Villiers-le-Bel

Nul n’a pu oublier cette soirée du 27 novembre 2007, à Villiers-le-Bel, lorsque deux mineurs de 15 et 16 ans, circulant à bord d’une petite moto, décédaient après avoir été heurtés par un véhicule de police. Aussitôt, les autorités policières faisaient savoir que la voiture des policiers circulait à faible allure et qu’ils n’étaient pas en intervention. De plus, le public était rapidement informé que la moto avait été volée.
Selon un certain nombre d’expertises, révélées par l’avocat des familles des victimes, le 1er juillet 2008, il apparaît que la voiture des policiers roulait à 67 km/h, au moment du choc et que les policiers étaient effectivement en intervention. Pourquoi ces mensonges jamais démentis ? Par ailleurs, comme les policiers roulaient sans gyrophare, précisait l’avocat, ils se devaient de respecter le Code de la route. Il s’agirait donc, « au minimum, d’une sérieuse infraction au Code de la route, avec mise en danger délibérée de la vie d’autrui. »
Reste que la mort de ces deux jeunes garçons, du fait des policiers, devait provoquer une nuit d’émeute, avec des dizaines de policiers qui, pris pour cible, avaient été blessés, dont certain par des tirs de fusil de chasse. Résultat, 27 jeunes interpellés puis mis en examen, dont cinq sont toujours écroués. C’est-à-dire punis pour s’être révoltés contre les dérives policières.
N’oublions pas que comme à, Clichy-sous-Bois, le 27 octobre 2005, comme aux Tarterêts, le 19 septembre 2006, les déclarations des policiers ont été infirmées par les enquêtes. Sans que les auteurs de ces véritables faux témoignages – y compris au plus haut niveau de l’Etat – n’aient jamais été poursuivis pour ce délit. Un dernier détail doit être rappelé : au lendemain de la révolte des cités à Villiers-le-Bel, un appel à la délation avait été lancé auprès de la population. Ce qui ne pouvait manquer de rappeler un passé fâcheux. (D’après Le Monde, 2 juillet 2008)

Exploit

Dans l’après-midi du 2 juillet, à Paris, les forces de l’ordre se sont appliquées à évacuer une dizaine de tentes installées par des SDF, rue de la Banque, près des locaux de l’association Droit au logement (DAL). Les manifestants demandaient l’application de la loi sur le logement opposable. (Source, Le Monde, 3 juillet 2008)

Paris conserve ses RG

On respire. Bien que les RG ont été absorbés, de fait, par la DST, depuis le 1er juillet, Paris va conserver ses RG. Seule l’appellation sera modifiée mais cette institution demeure. Il s’agira désormais de la Direction du renseignement à Paris (DRP). Cette structure comptera 700 policiers, et disposera de moyens techniques renforcés. (Source, Direct-Matin, 4 juillet 2008)

Désarmement

C’était une promesse électorale. Promesse tenue. Les 30 policiers municipaux de Colombes (92) ont été désarmés, par décision de la nouvelle municipalité. Exemple à suivre, évidemment. (Source, Direct-Matin, 4 juillet 2008)

Voyages au long cours

Il paraît que les policiers d’escorte, lors de l’expulsion des sans papiers (trois policiers pour un paria) n’aiment pas la tache qui leur est assignée. Voire. Tous touchent de confortables primes et, sans doute pour se défouler, tabassent lourdement ceux qu’ils ont pour mission de rapatrier. Durant l’année écoulée, ces braves chiens de garde ont participé à l’expulsion de plus de 29.000 sans papiers mais jamais le moindre de ces policiers n’a refusé cette mission.
Généralement, ces opérations ont lieu à bord de vols Air France, mais ce ne serait bientôt plus le cas. Sans doute pour éviter que les voyageurs ne s’indignent du spectacle offert par les policiers de la PAF. Désormais, donc, des avions seront loués à des compagnies privées, de même des véhicules privé assureraient le transfert des expulsés vers les aéroports de départ. D’où l’inquiétude exprimée par plusieurs syndicats de policiers de voir externaliser cette « mission régalienne » dont ils ont eux-mêmes la charge. Ah, les braves gens ! (D’après Le Monde, 4 juillet 2008)

Joli coco

Soupçonné d’avoir détourné de l’argent liquide, lors d’une descente de police dans un cercle de jeu du 9ème arrondissement de Paris, à la mi-juin 2007, un police de l’office central de répression de la grande délinquance, a été mis en examen le 4 juillet, pour vol aggravé, avant d’être libéré puis placé sous contrôle judiciaire. Pour bien moins que cela, un simple pékin connaîtrait la paille humide des cachots, en détention préventive. (D’après 20 Minutes, 7 juillet 2008)

Policier rapeur

Il semble qu’il y a quelques policiers contestataires. L’ennui c’est que ceux-là sont obligés de se masquer pour ne pas risquer la révocation. Il n’en reste pas moins que, sur le terrain, ces policiers se comportent comme leurs collègues. Il y a donc un brigadier, en poste dans le « 9-3 » qui, sur son site Internet, balance des raps vengeurs contre cette institution dont il mange pourtant le pain. Très en verve, ce policier qui paraît ne pas apprécier le travail qu’il lui faut accomplir, propose des titres comme : « Les descentes sans décence » ou « L’industrie de la preuve », voire « Traquage au faciès ». Très conscient de la malfaisance de son activité, il déclame : « On nous demande de faire du crâne. C’est électoralement juteux, pourvu que la banlieue crame. » Pas encore identifié par sa hiérarchie, ce brigadier qui espère faire des émules, a pour ambition de « briser la loi du silence professionnel et dénoncer, de l’intérieur, nos dérives ! » (D’après 20 Minutes, 9 juillet 2008)

Acrobates

Le 13 juillet, à Paris, des militants de Greenpeace manifestaient contre la politique nucléaire de la France. Douze d’entre eux, qui avaient déployé une banderole sous la tour Eiffel, étaient rudement interpellés par la police. (Source, Le Monde, 15 juillet 2008)

Feu

Le 14 juillet, dans le 11ème arrondissement de Paris, trois policiers s’appliquaient à interpeller un homme qui brandissait un couteau. Un policier étant gravement blessé au cours de l’opération, les deux autres ouvraient le feu sur le « forcené », qui devait mourir de ses blessures (Sources, France 3, 14 juillet et France 2, 15 juillet 2008)

Curieuses pratiques

A l’issue de sa garde à vue, les 9 et 10 juillet, dans les locaux de la brigade financière de la police judiciaire de Strasbourg, le président de la Mutuelle nationale de la police était mis en examen, mais laissé en liberté sous contrôle judiciaire. En sa compagnie, le commissaire aux comptes de cette mutuelle professionnelle, était également mis en examen. Poursuivis pour « abus de confiance » et « fausses informations », les deux policiers « mutualistes » expliquent qu’ils sont victimes d’une « dénonciation calomnieuse. » De son côté, le procureur de Strasbourg aimerait bien démêler « quelques opérations comptables pas d’une très grande limpidité. » A suivre… (Source, Le Monde, 18 juillet 2008)

Epidémie

Le 12 juillet, un brigadier-major de la police de proximité, âgé de 52 ans, se tire une balle dans la tête, alors qu’il était en service dans le bois de Vincennes. Le 15 juillet, un gardien de la paix, âgé de 24 ans, affecté à la direction de l’ordre public de la préfecture de police de Paris, s’est tué un pleine rue, à Saint-Maur-des-Fossés (94). L’un et l’autre ayant utilisé leur arme de dotation pour se suicider. (Source, Le Monde, 18 juillet 2008)

Agents de sécurité ?

Le 26 avril, à Colombes (92), la passagère d’un autobus de la RATP refuse de montrer son titre de transport à des agents du GPRS (Groupe de protection et de sécurité du réseau). Pourquoi ? Elle a reconnu l’un d’eux, avec qui elle avait déjà eu maille à partir. Elle est traînée hors du véhicule, plaquée contre un mur puis jetée au sol, face contre terre,l’un des agents de sécurité lui appuyant un genou dans le dos tandis qu’elle est menottée sous les yeux de son fils paniqué. Conduite au commissariat de police, elle porte plainte pour violences. En vain. Ces brutalités n’auraient pas été connues sans le rappel des faits par un témoin. De leur côté, l’une des brutes (100 kilos), selon le témoin, porte plainte également, au prétexte qu’il aurait été blessé au cours de cette opération. Interrogée, la direction de la RATP n’a pas souhaité communiquer… (Source, France 3, 19 juillet 2008)

Faux témoins ?

Suite à des « heurts avec la police », survenus à Asnières, le 14 juillet, deux jeunes, « reconnus par des policiers » avaient été condamnés, en comparution immédiate, à de la prison ferme. Il se trouve, pourtant, qu’un prêtre de cette ville affirme que les deux garçons « n’avaient pas participé à ces faits. » Qui ment ? (Source, Libération, 24 juillet 2008)

Silence, on fiche !

Nous connaissions déjà ces très nombreux fichiers policiers que sont le STIC, Judex, le FNAEG (empreintes génétiques, le FAED (empreintes digitales), le FPR (fichier des personnes recherchées). S’y sont ajoutés récemment les fichiers Ardoise (né de la fusion entre les RG et la DST) et Edvige, permettant le fichage de suspects, dès l’âge de 13 ans. Rappelons que Edvige peut collecter des données sur toute personne « jouant un rôle politique, économique, social ou religieux significatif » ; sans oublier la possibilité d’y faire figurer des paramètres personnels comme l’orientation sexuelle ou la santé. Voici maintenant le superbe fichier Cristina (Centralisation du renseignement intérieur pour la sécurité du territoire et des intérêts nationaux – ouf !). Le nouveau fichier est classé « secret défense » – ce qui signifie que nul ne peut y accéder, à part les policiers, bien entendu. La particularité de Cristina, c’est que ce fichier, s’il contient des données personnelles sur les « individus » fichés, bénéficie d’un spectre très large puisqu’il englobe leurs proches et leurs relations. De plus, étant classé « secret défense », Cristina n’est pas soumis au contrôle de la CNIL (Commission nationale informatique et libertés). Bonne rentrée quand même ! (Source, Le Monde, 25 juillet 2008)

Criminalisation des sans papiers

Après l’incendie du centre de rétention administrative de Vincennes, le 22 juin 2008, la Cimade alerte l’opinion sur la situation des « retenus » du centre du Mesnil-Amelot (77). Dans cet autre lieu de non droit se multiplient les harcèlements physiques, les violences policières et les discriminations diverses envers les sans papiers. (Source, Rouge, 24 juillet 2008)

Violeur assermenté

Le viol est toujours lourdement puni lorsque le citoyen ordinaire s’en rend coupable. Il semble qu’il en va tout autrement quand un policier se livre à des agressions que la morale réprouve. Ce qui s’est passé à la fin du mois de juillet ne fait que confirmer la mansuétude de certains juges envers les fonctionnaires d’autorité si certains d’entre eux se comportent comme des déchets de l’humanité.
Le 26 juillet, à Marseille, un officier de police judiciaire est mis en examen pour « viol et abus d’autorité ». Quelques jours plus tôt, alors qu’il interrogeait une jeune femme pour un délit de petite escroquerie, placée en garde à vue, il lui fait un odieux chantage. Il peut faire en sorte que ce délit soit oublié, à condition que la délinquante lui accorde une petite faveur sexuelle sous la forme d’une fellation. Terrorisée à l’idée d’aller en prison, la jeune femme finit par accepter. Il n’en reste pas moins qu’immédiatement après, elle portera plainte
La suite est tout aussi odieuse. En effet, si l’officier de police est interpellé et avoue son forfait, il n’en reste pas moins en liberté, sous contrôle judiciaire. Certes, très logiquement, le parquet de Marseille fait appel de cette étonnante décision, avec ce commentaire : « Nous considérons que la détention provisoire est opportune et nécessaire pour ces faits d’une gravité particulière. » Vaine intervention. Bien sûr, le ministre de l’Intérieur estime cet acte « inadmissible », le 27 juillet, et demande la suspension du policier. Curieusement, la ministre de l’Intérieur ne propose pas la révocation du policier violeur, estimant peut-être que les faits n’étaient pas avérés. Bizarrement, nous n’avons pas entendu les syndicats de policiers, sans doute peu désireux de charger un collègue. Une certitude : cette affaire démontre, une fois de plus, que le policier déviant n’est pas un justiciable comme un autre citoyen. Qu’en pense notre ministre de la Justice, Rachida Dati, tellement prompte à lutter contre la petite délinquance ?

L’Observatoire des libertés publiques (28 juillet 2008)

Promotion au choix…

En mars 2007, en pleine campagne pour les élections à la présidence de la République, c’est avec étonnement qu’il avait été possible de prendre connaissance d’une déclaration de Martine Monteil, directrice centrale de la police judiciaire. Ce grand flic au féminin, sortant de son devoir de réserve, avait annoncé que seule la droite avait vocation à diriger la France et qu’elle souhaitait, « à titre personnel », l’élection du candidat Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur. Cette prise de position n’a pas manqué d’être récompensée puisque, le 28 juillet, Martine Monteil était nommée préfet et secrétaire générale de la zone de défense de Paris. (Source, Le Monde, 30 juillet 2008)

A l’abordage !

Il faut du temps pour être informé de certaines mauvaises façons patronales, comme du zèle apporté par la police à combattre la colère des salariés. Le 17 juillet, le directeur du site SECMA de Gennevilliers (92), décide le licenciement d’un jeune ouvrier sous un mauvais prétexte. Le 18 juillet, les 200 salariés de l’entreprise se mettent en grève. Faute de se faire entendre, les ouvriers bloquent le directeur dans son bureau. Ce cadre supérieur, qui ignore les nuances, appelle immédiatement la police. Sans attendre, une soixantaine de policiers, équipés de flash-ball et boucliers, et même accompagnés de chiens policiers, arrivent pour délivrer le directeur. Bel exercice d’entraînement des forces de l’ordre en préparation d’une rentrée sociale qui pourrait être chaude. (D’après Rouge, 31 juillet 2008)

Violences au Mesnil-Amelot

Suite au décès d’un sans papier au centre de rétention administrative de Vincennes, le 21 juin, les locaux de ce lieu de non droit avaient été détruits par un incendie. Le 2 août, après des incidents violents, et usage de gaz lacrymogènes par les gendarmes mobiles, au CRA du Mesnil-Amelot (77), deux chambres de « retenus » étaient incendiées. Curieusement, un élu UMP accusait immédiatement les associations de soutien « d’incitation à la violence », appelant les autorités à interdire les manifestations de solidarité à proximité des centres. En fait, il semble que, déjà, des interdits soient mis en œuvre. L’animateur d’un collectif, « SOS-Soutien aux sans papiers », rappelle que, le 26 juillet, les militants de cette association, qui se proclament « apolitiques », ont été interpellés à la Porte de la Chapelle, à Paris, alors qu’ils se rassemblaient pour se rendre au Mesnil-Amelot. A cette occasion, une quinzaine de personnes auraient été conduites au commissariat, pour vérification d’identité. (Source, Le Monde, 4 août 2008)

Centralisation

Suite à la fusion des RG et de la DST, il est devenu évident que le grand chef du Renseignement, en France, n’est autre que Nicolas Sarkozy lui-même. Selon les dernières données officielles, ce sont 12.517 personnes qui travailleraient aujourd’hui pour les différents services de renseignement :
ß 4.500 agents pour la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure)
ß 4.000 agents de la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur)
ß 1.800 agents de la DRM (Direction du renseignement militaire)
ß 1.450 agents à la DSPD (Direction de la protection et de la sécurité de la défense)
ß Sa ns oublier les 747 agents de renseignement du service des Douanes et les 70 agents de la cellule anti-blanchiment du ministère de l’économie.
Comme Nicolas Sarkozy nomme lui-même les directeurs de ces différents services, tout comme leurs collaborateurs proches, le futur CNR (Conseil national du renseignement) sera en de bonnes mains : celles du président d’une République où le renseignement risque de primer sur les libertés fondamentales… (D’après Le Monde, 4 août 2008)

Chocs mortels

Quelques informations nous avaient échappé. Particulièrement ces deux morts, à moto, suite à une course poursuite conduite par des policiers dans la nuit du 19 au 20 juin. Cela se passait à Cambrai (Nord). Certes, l’un des deux motards était ivre, et l’autre ne portait pas de casque. Cela méritait-il la peine de mort ? Mais, diront les policiers, ces deux hommes se sont tués eux-mêmes en s’écrasant contre un arbre.
Il n’est inintéressant de noter, à cette occasion que, sur Paris et la banlieue, les policiers ont provoqué 1.208 accidents de la circulation, dont 742 avec des tiers, pour le seul quatrième trimestre de 2007. Dans de nombreux cas, la responsabilité du chauffeur assermenté étant engagée. Dernier détail : pour la même période, des policiers chargés de la circulation et de l’ordre public étaient impliqués dans 122 accidents. (Sources, L’Est Républicain, 21 juin et Le Canard Enchaîné, 25 juin 2008)

Encore le Taser

Dans la nuit du 1er au 2 août, à Vernon (Eure), un contrôle d’identité tourne mal, et devient musclé. Un automobiliste, qui veut protéger son passager, menacé par des policiers de la BAC, est jeté au sol avant d’être victime d’un tir de Taser, tiré à moins de deux mètres. L’homme qui réussit à se relever, après cette véritable agression, peut se rendre à l’hôpital proche, avec les électrodes du Taser encore plantées dans la tête. Les médecins procèdent à de nombreux points de suture et décident de l’hospitalisation. Pour le porte parole du syndicat Alliance de la police nationale, il serait impossible de se relever si rapidement après avoir reçu un tir de Taser. Si les spécialistes l’affirment… (Source, France Info, 5 août 2008)

Excès de zèle

Lors de son séjour à l’hôpital Sainte-Anne, l’ex-brigadiste italienne Marina Petrella était sous contrôle policier permanent. Ce n’était peut-être pas suffisant puisque certains policiers se sont appliqués à faire du zèle, demandant leurs papiers aux infirmières et fouillant même leur sac. (Source, Libération, 6 août 2008)

Agression raciste

Dans la nuit du 24 au 25 juillet, à Guyancourt (91), un homme d’une trentaine d’années est agressé par deux voyous. Il se prénomme Nouredine, et cela doit se remarquer puisque ses agresseurs vont le tabasser lourdement, l’un d’eux lui expliquant tranquillement : « Nous sommes des nazis ! » Gravement blessé, Nouredine dépose plainte au commissariat pour agression raciste. Curieusement, le PV des policiers ne retient que des « violences volontaires » aggravées. » Quelques jours plus tard, face à cet « oubli », Nouredine devra insister auprès de la police pour l’agression soit requalifiée en acte raciste, ce qui constitue une circonstance aggravante. Il reste à s’étonner de la difficulté des policiers à accepter un dépôt de plainte ppur racisme. (Source, Libération, 8 août 2008)

Le violeur de Marseille (suite)

Le 26 juillet, un officier de police judiciaire, en poste à Marseille, était placé en garde à vue, suite à une plainte pour agression sexuelle (Voir plus haut). Ce triste gardien de l’ordre public avait pourtant été laissé en liberté, sous contrôle judiciaire. Les événements se sont pourtant accélérés puisque, le 6 août, ce délinquant sexuel était incarcéré au quartier d’isolement de la prison des Baumettes. Entre temps, il avait reconnu les faits.
La mise en examen de ce policier a incité d’autres jeunes femmes à parler. Deux d’entre elles l’avaient croisé pendant une garde à vue, une troisième étant victime d’un cambriolage. Toutes trois évoquent de multiples allusions sexuelles, l’un d’entre elle parle même d’agression. Selon le parquet de Marseille, le policier aurait tenté d’obtenir les faveurs des jeunes femmes contre les facilités que lui permettraient son statut. (Source, Aujourd’hui, 8 août 2008)

Edvige

A la date du 7 août, ce sont 73.000 citoyens de ce pays qui ont signé une pétition exigeant l’abandon du fichier Edvige qui permet aux policiers de recenser, dès l’âge de 13 ans, les personnes jugées « susceptibles de porter atteinte à l’ordre public. » Source, Libération, 8 août 2008)

Du bon usage des sans papiers…

Un comble. Deux sans papiers, qui étaient employés à l’extension du centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot (77) ont été contrôlés, le 7 août, à l’entrée du chantier, par les agents d’un organisme privé chargé de la sécurité du lieu, lesquels ont immédiatement alerté le commissariat de police. Les deux hommes étaient aussitôt placés en rétention. Un troisième était interpellé, puis libéré, mais lesté d’un arrêté de reconduite à la frontière. Il est quand même curieux de constater que le ministère de la Défense, maître d’œuvre du chantier, et le ministère de l’Identité nationale, puissent utiliser des sans papiers. Sans doute à des tarifs défiant toute concurrence – par le bas. Il n’y a pas de petites économies ! En fait, en la circonstance, cette police privée était sans doute plus motivée que la police officielle, peut-être incitée à fermer les yeux. (Source, Le Monde, 12 août 2008)

Médaille d’or de la lâcheté policière !

S’il y avait un jury qualifié pour décerner la médaille d’or de la lâcheté policière, il n’y aurait pas photo. Dans la nuit du 13 au 14 juin, à Lallaing (Nord), deux policiers de la sûreté urbaine de Douai s’étaient appliqués à passer à tabac un jeune homme dans leur fourgon. La punition avait duré une dizaine de minutes. Motif ? La voiture de l’un des deux policiers avait été incendiée, et il leur fallait absolument trouver un coupable pour passer leur colère. Le 12 août, ces deux brigadiers-chefs, « au comportement de voyous », selon la formule du procureur, comparaissaient pour « violences volontaires aggravées. » Il paraît que ces deux policiers, âgés de 40 ans, étaient jugés « très compétents » par leur hiérarchie. Ces deux brutes avaient malgré tout reconnu les faits, suite à une plainte de leur victime. Ils ont été condamnés à neuf mois de prison ferme. Ils n’en estiment pas moins qu’ils ont été injustement condamnés car ayant agi « sous le coup de l’émotion. » En fait, ces policiers déviants voulaient être jugés comme de simples civils, car ce soir-là ils n’étaient pas de service Ils ont donc décidé de faire appel, ne se considérant pas coupables. Comme si « l’interpellation musclée » d’un innocent pouvait aller de soi, en dehors des heures de service. (Source, Aujourd’hui et France Info, 13 août 2008)

Erreur d’appréciation…

Le 14 août, à Tourcoing (Nord), des policiers qui cherchent à interpeller des braqueurs se trompent de « client » et enfoncent la porte d’un autre appartement. Une fois dans les lieux, ils malmènent la voisine et abattent son chien qu’ils estiment menaçant. Une enquête à été ouverte sur les conditions de cette intervention policière. (Source, France 2, 15 août 2008

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