quefaitlapolicelogo QUE FAIT LA POLICE ? – Bulletin d’information anti-autoritaire – Nouvelle série – numéro 23 – octobre 2008

Editorial : Les mauvaises habitudes

Nos policiers de l’ère Sarkozy savent-ils seulement ce que peut signifier l’expression « droits de l’homme » ? Même si ce texte est obligatoirement affiché dans tous nos commissariats. Les libertés fondamentales dont devraient pouvoir disposer tous les êtres humains ont une limite dans la réflexion courte de ceux qui ont pour mission de protéger l’ordre public. Pour être considéré, « l’individu », comme disent nos anges-gardiens? doit disposer des indispensables papiers d’identité, voire d’un permis de séjour provisoire. Encore faut-il ne pas négliger le regard mauvais jeté sur le porteur de l’indispensable talisman lorsque sa couleur de peau peut le rendre suspect. De tout temps, nos gardiens de la paix se sont conduits plutôt tristement avec les étrangers visibles -ou audibles. A l’occasion, même, de nauséabonds relents de racisme émanent des rangs de ces fonctionnaires d’une République qui se proclame démocratique. Depuis quelques années, pourtant, ce phénomène n’a fait que se développer. Particulièrement depuis qu’un fils d’immigré hongrois, devenu président de la République a jugé nécessaire de doter le pays de la liberté d’un ministère de l’Identité nationale, animé par le nommé Hortefeux, qui occupe ce poste indispensable avec l’arrogance qui sied et l’efficacité qui va de soi. Pour accomplir sa tâche, Brice Horteteux dispose d’une troupe dont les éléments n’ont sans doute jamais analysé les articles de la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen. Il s’agit de la police de l’air et des frontières (PAF) qui s’illustre tristement envers des hommes et des femmes dont le seul crime est de vouloir survivre en travaillant dans un pays qui s’était illustré, jadis, par sa généreuse politique du droit d’asile. Le sans papier est désormais un hors-la-loi ! Tout aussi dangereux qu’un criminel de droit commun. Je ne répéterai jamais suffisamment que, lorsque mon père est arrivé en France, comme immigré clandestin, en 1923, la République n’avait pas tardé à le régulariser. Ce sont pourtant des policiers de ce pays, passés à la solde de la Gestapo, qui le rafleront, dix-neuf ans plus tard, pour le confier aux bons soins des bourreaux. En 2008, fort heureusement, il n’y a, comme instruments répressifs, que les centres de rétention administrative et l’expulsion…
Maurice Rajsfus

Filtrage au faciès
Parents adoptifs, conservez votre livret de famille sur vous. Surtout si vos enfants viennent d’un autre continent. La mésaventure survenue à un bon Français de France, bien blanc, est édifiante à ce propos. Le 22 juin, cet homme paisible traverse le bois de Boulogne en voiture, avec ses deux filles, aux traits asiatiques. Suite à une manifestation sportive, il fait un demi tour pour éviter un barrage. Mal lui en prend car deux policiers le rattrapent et lui demandent les papiers de ses deux fillettes, âgées de quatre et cinq ans, en négligeant toute forme de politesse -cherchant surtout la petite bête- rappelle le père qui, lui, a ses papiers en règle. Les policiers verbalisent à trois reprises cet automobiliste qui conteste la validité des motifs. Dès lors, les policiers décident d’appeler des renforts, avec cette menace : « …On vous enlèvera vos enfants car ils ne vous ressemblent pas ! » Le père, choqué, dépose une plainte le lendemain. A la préfecture de police de Paris, l’explication fournie n’est pas banale :  » Avec les affaires d’enlèvement d’enfants les policiers sont devenus méfiants ! » Face à cet acharnement de policiers sans doute en quête de délits à constater pour remplir la norme, ce père adoptif est indigné : « Ma femme aurait très bien pu être asiatique! » (Source, Libération, 16 août 2008)

Comptine
Cette charmante comptine nous a été envoyée par un correspondant marseillais, sans doute quelque peu rancunier suite à un contact rugueux avec les policiers :
« Un individu
Du du
Comme disent les flics
Flics flics
Victime de prunes
Prunes prunes
Criait à l’injustice
Tice tice
Reçu des coups de lattes
Lattes lattes
Pour apprendre à se taire
taire taire… »
Bien entendu, prenez la suite si ce petit jeu vous amuse. Adressez vos comptines à notre nouvelle boite postale : Observatoire des Libertés publiques, chez Agora-NSP, 20 rue Courat, 75020 Paris.

Automatismes
Le 23 août, à Paris, des militants protibétains déployaient une banderole, près de l’ambassade de Chine, portant l’inscription « China lies, tibetans die » (La Chine ment, les tibétains meurent). Rapidement, des policiers montaient sur un toit pour décrocher la banderole délictueuse. Ce n’est pas tout. Trois photographes de presse s’étaient risqués à filmer la scène. Ils étaient immédiatement interpellés, et devaient subir une fouille corporelle musclée avant d’être relâchés. Ces policiers étaient-ils en service commandé ou agissaient-ils mécaniquement, en souvenir sans doute des incidents qu’ils avaient eux-mêmes provoqués, lors du passage de la flamme olympique à Paris, au printemps dernier. (Source, 20 Minutes, 25 août 2005)

Policiers, cachez vos armes…
Le policier ne devrait jamais laisser traîner son arme de service, de retour au domicile conjugal. Le 19 août, au Raincy (93), l’épouse d’un brigadier-chef, en poste au commissariat de Bobigny, abattait son mari d’une balle dans la poitrine. La « forcenée » a été mise en examen et écrouée le 22 août. L’histoire ne dit pas si le policier se comportait chez lui comme à son travail… (D’après Métro, 26 août 2008)

CRA : prière de ne pas regarder !
Le centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes était détruit par le feu, en juin 2008. Il paraît que la reconstruction de ce lieu de non-droit va bon train mais nul ne doit savoir où en sont les travaux. Et la police veille. Ainsi, le 24 août, deux photographes de presse, qui faisaient leur métier, en venant s’informer sur place, étaient interpellés par cinq policiers postés en permanence sur le site, qui les ont obligés à effacer les images prises. (Source, 20 Minutes, 27 août 2008)

Pas trop coupable ?
Le 14 mars 2008, un commissaire de police parisien, patron de la brigade des fraudes aux moyens de paiement, était mis en examen pour « violation du secret professionnel et corruption passive d’une personne dépositaire de l’autorité publique ». Le 25 mars, il était placé en détention provisoire. Nous apprendrons, à la fin du mois d’août, que cet excellent policier, assermenté, était désormais en liberté provisoire, sous contrôle judiciaire, malgré tout, depuis la mi-juillet. Preuve sans doute qu’un policier délinquant est moins coupable que « l’individu » ordinaire poursuivi pour une peccadille, et qui peut moisir de longs mois en prison avant que la justice ne prenne le temps de s’intéresser à son sort. (D’après Le Monde, 28 août 2008)
Retour sur innovation
Le 1er septembre, quatre personnes étaient interpellées en Seine-Saint-Denis pour avoir, dans la nuit du 31 août au 1er septembre, tiré à plusieurs reprises avec un flash-ball ou une arme de type « gomme-cogne » sur une équipe de la BAC. Ces policiers avaient tenté d’arrêter, quelques jours plus tôt, l’auteur présumé d’une agression violente, à Epinay-sur-Seine. Si les « individus » se mettent à utiliser les mêmes armes « non létales » que les policiers, où allons-nous ? Reste une question nécessaire à ce type d’arme : est-il en vente libre ou ce flash-ball peut-il provenir d’un arsenal policier ? (D’après Libération, 2 septembre 2008)

Le fait du prince !
Le 29 août, une cinquantaine de militants nationalistes corses s’installaient symboliquement sur la pelouse de la somptueuse résidence secondaire de l’acteur Christian Clavier à Porto Vecchio. Il se trouve que le saltimbanque est un ami très proche du président de la République. A l’Elysée, on aurait très mal pris cet happening qui avait vu de mauvais esprit boire à la santé du principal personnage des Visiteurs, comme pour se moquer indirectement de Nicolas Sarkozy. Il semble que le ministère de l’Intérieur, pour une fois chargé de mission, a dû prendre une sanction dictée par d’impératives raisons de sécurité publique -même s’il n’y avait eu ni dégradations, ni attentat à la bombe. Simple plaisanterie, en fait. Très rapidement donc, la décision tombait : le 1er septembre, le contrôleur général, Dominique Rossi, qui était le plus haut responsable des forces de sécurité dans l’Ile, se voyait écarté de son poste et muté à 1’IGPN (structure décrite par les policiers eux-mêmes comme le « cimetière des éléphants »). Au syndicat des commissaires de police on s’indigna d’une telle sanction qui frapperait le meilleur expert de la mouvance indépendantiste, qui avait d’ailleurs été décoré de la rosette de la légion d’honneur, en janvier 2008. Ce qui n’était qu’un simple fait divers risque de devenir une affaire d’Etat car il semble que la lettre de cachet soit redevenue à l’honneur. Il y a quelques années, la maison du caricaturiste Siné avait été dynamitée, en Corse, on ne s’était guère indigné au sommet de l’Etat. (D’après Le Monde et Libération, 3 septembre 2008)

Edvige, sainte fiche
Nous étions au courant depuis la mi-juin. Pourtant, il semble que la France profonde ne s’était pas émue depuis la publication au Journal Officiel, le 1er juillet 2008, d’un décret portant création d’un nouveau fichier policier, gentiment baptisé du doux prénom d’Edvige. (Se reporter à Que fait la Police d’août/septembre 2008). Avec ce nouvel outil policier, le citoyen ordinaire peut passer, sans qu’il s’en doute du statut de la présomption d’innocence à celui de la certitude de culpabilité, par destination obligée.
Explication : Ce fichier, qu’il est possible de qualifier de scélérat, Edvige, regroupe des renseignements concernant les personnes « ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique, ou qui jouent un rô1e institutionnel économique, social ou religieux significatif. » Sans oublier les « individus ou organisations susceptibles de porter atteinte à l’ordre public. » Avec possibilité de faire figurer, parmi les présumés coupables, des mineurs de 13 ans. La description de ce fichier serait incomplète si n’y étaient mentionnées des données sur les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses, l’appartenance syndicale, la santé, ou les pratiques sexuelles des « individus » concernés.
Dès le 16 juin, pourtant, la Commission nationale informatique et liberté (CNIL) avait émis de sérieuse réserves au sujet d’Edvige mais le pouvoir maintenait l’essentiel du projet, tout en refusant de préciser la durée maximum de conservation des données. (A quoi peut bien servir la CNIL, dont le président, Alex Turc, est d’ailleurs membre de 1’UMP ? ) Par ailleurs, tout au long de cet été, il y a eu plusieurs recours en annulation auprès du Conseil d’Etat, tandis que près de 700 associations et plus de 95 000 citoyens signaient une pétition intitulée Non à Edvige !
I1 aura fallu attendre la rentrée de septembre pour qu’enfin l’opinion publique, déjà sensibilisée, dès le mois de juillet, par le PCF, le PS, la LCR et plusieurs organisations syndicales, soit largement alertée. Même François Bayrou s’est ému à son tour au cours d’une longue émission du France Inter, le 2 septembre, avant que la « grande presse » ne se mette de la partie. I1 était temps. D’autant plus que nous savons que dans de nombreux cas, d’autres fichiers comme le STIC (Système de traitement des infractions constatées) étaient consultés non seulement par les policiers et gendarmes mais également par des chefs d’entreprise désireux d’en savoir davantage sur leur personnel ou les postulants à un emploi. (D’après Le Monde, 3 septembre 2008)

Barjot en uniforme
A la fin du mois d’août, un policier en poste a Meaux (77), a été suspendu pour s’être tiré lui-même une balle dans le pied et une autre dans la main. I1 prétendra ensuite avoir essuyé les tirs d’un cambrioleur. A l’hôpital, ce brave gardien de la paix devait avouer sa mise en scène, avant d’être placé en garde vue. I1 fera l’objet de poursuites en correctionnelle pour dénonciation de délit imaginaire et détention d’arme irrégulière. (Source, Le Monde libertaire, 4 septembre 2008)

Les exploits de la PAF
Le 23 août, un père de famille sénégalais, vivant et travaillant à Marseille depuis 22 ans, et dont un entant est scolarisé à l’école primaire, était expulsé avec brutalité par des policiers de la PAF. Pourtant, selon ces derniers, il n’y aurait pas eu de violences mais simplement « utilisation des procédures habituelles. » Le témoignage des passagers de ce vol Air-France est très différent : « cet homme a été traité comme un animal. I1 y avait trois agents sur lui pour le maintenir, ils le bâillonnaient de la main pour 1’empêcher de crier. Des passagers pleuraient. C’était violent. » En fait ce Sénégalais s’était déjà opposé à une première tentative d’expulsion le 21 août et, selon la PAF, il aurait alors cassé le nez de l’un des policiers de l’escorte. D’où sans doute la violence déchaînée, deux jours plus tard. (Source, l’Est Républicain, 28 août 2006)

La CIMADE au placard
Le 22 août, le ministre de l’Identité nationale publiait un décret mettant fin aux prérogatives de la CIMADE, seule association habilitée à apporter une aide juridique aux étrangers  »retenus » dans les centres de rétention administrative (CRA), et en attente d’expulsion. Désormais, il y aura un émiettement d’associations pouvant intervenir, par secteurs séparés. Ce qui met fin à toute vision cohérente d’ensemble du problème des sans papiers. I1 semblerait bien que la CIMADE, d’obédience protestante ait vivement déplu à Brice Hortefeux pour avoir dénoncé les conditions d’enfermement des victimes de la discrimination. Comment ne pas rappeler que la CIMADE, créée en 1939, n’a jamais été interdite d’accès dans les camps de concentration de la France de Vichy, de l’automne 1940 à l’été 1944. C’est donc un véritable scandale que de voir un gouvernement démocratique « démanteler toute possibilité sérieuse d’accompagnement et de défense des étrangers en rétention », protestent les responsables de la CIMADE. De plus, il apparaît que le décret du 22 août 2008 a surtout pour objectif de contraindre les associations à un devoir de neutralité et de confidentialité. En clair, dénoncer les comportements brutaux des policiers de la PAF et des garde-chiourme des CRA pourrait faire l’objet de poursuites devant les tribunaux. Toujours est-il que la demande d’audience faite par la CIMADE à Brice Hortefeux n’a jamais reçu le moindre début de réponse. (D’après Libération, 6 septembre 2008)

Le pape sous bonne escorte
Pour son voyage « apostolique » en France du 12 au 15 septembre, le pape Benoît XVI devait bénéficier de la protection de 5 000 policiers par jour, ainsi que d’une garde rapprochée composée de six gardes Suisses, d’une trentaine d’hommes du service de protection des hautes personnalités, et autant du RAID. La brigade fluviale étant mobilisée, de même des démineurs et des tireurs d’élite présents sur les toits de Paris. Lors de la messe nocturne, aux Invalides 1 500 policiers devaient être sur le terrain. De plus, il est possible d’apprendre que, depuis le mois de juin, les policiers se sont appliqués à contrôler les personnes habitant sur des trajets prévus par le cortège emprunté par le pape. Par ailleurs, sur ce même secteur, il ne fallait « laisser aucun objet sur les rebords des fenêtres et balcons. » Difficile de mieux protéger la papa-mobile, pourtant déjà blindée. (Source, Libération, 6 septembre 2008)

Edvige mise entre parenthèses !
Mais que devient Cristina ?

C’est le monde à l’envers. Face à la colère finalement provoquée par le décret du 1er juillet 2008, portant création du fichier Edvige, le ministère de l’Intérieur fait mine de jeter l’éponge. Le 9 septembre, Nicolas Sarkozy annonçait sa volonté de voir les Assemblées voter une loi pour protéger nos libertés. A ce signal, la main sur le cœur, les caciques du tout sécuritaire, affirmaient qu’il n’avait jamais été question de « fliquer » l’ensemble des citoyens de ce pays. Il n’est pas inutile de rappeler que l’UMP a conquis le pouvoir, en 2002, et s’y est maintenu en 2007, en surfant sur des lois sécuritaires de plus en plus drastiques. Comprenant sans doute que cette accumulation de textes législatifs finirait par inquiéter jusqu’à sa propre base, le pouvoir avait choisi de faire passer Edvige par décret, et non pas suite à un débat parlementaire. De plus , comme tous les mauvais coups, ce décret scélérat avait été pris pendant les vacances – sans doute pour éviter les possibles remous.
Il n’est pas hasardeux de noter que si plusieurs centaines d’associations et pus de cent mille pétitionnaires n’avaient cesser de donner de la voix tout au long de l’été, le pouvoir n’avait pas varié dans sa volonté de contrôler les faits et gestes d’une population sans doute jugée suspecte. Il aura fallu l’intervention indignée de François Bayrou, le 1er septembre, et du ministre de la Défense, Hervé Morin, quelques jours plus tard, pour qu’à la tête de l’Etat on finisse par s’émouvoir. C’est ainsi que ce décret aux relents scélérats, inquiétait tellement, jusque dans les allées du pouvoir, qu’il devenait important de rassurer le bon peuple.
Il n’est pas nouveau de voir un pyromane tenter d’éteindre l’incendie qu’il a lui-même allumé
et le chef de l’Etat veut donc apparaître comme le chevalier blanc, ardent défenseur des libertés publiques. Attention, cet apparent recul n’exprime peut-être qu’une prudence temporaire, avant une nouvelle vague de textes répressifs. Notons que, seuls les syndicats de policiers se sont émus de l’abrogation du décret. Toujours est-il que, pendant ce temps on nous fait oublier la dizaine de fichiers policiers toujours en activité et, particulièrement, le fichier Cristina (Centralisation du renseignement intérieur pour la sécurité du territoire), qui est classé « secret défense », et dont le citoyen doit ignorer le contenu, auquel même la CNIL n’a pas le droit d’accéder.
Espérons que les défenseurs des libertés publiques seront nombreux à se faire entendre, le 16 octobre 2008, jour de la sainte Edvige. Avec pour revendication l’abrogation de tous les fichiers de basse police !

(Communiqué de l’Observatoire des libertés publiques, en date du 9 septembre 2008)

Répression électrique

Depuis le 9 septembre, suite à décret du ministère de l’Intérieur, les polices municipales sont autorisées à s’équiper du pistolet à impulsion électrique Taser. Cette arme, soi-disant « non-létale » est cependant jugée dangereuse puisque même les syndicats de la police nationale se déclarent opposés à cette dotation pour les « municipaux ». De source bien informée, on ne cesse de rappeler que, depuis quelques années, suite à l’utilisation du Taser aux USA et au Canada, il y a eu de nombreuses victimes de cette a rme, particulièrement des porteurs de pace-maker. (D’après le Journal Officiel du 9 septembre 2008)

Pochetron tueur

Le 8 septembre, en fin de journée, dans le 12ème arrondissement de Paris, un motard de la police, pris de boisson, renverse une personne qui traversait la chaussée sur un passage protégé. Le motard devait rouler à vive allure et le choc était si violent que la victime se retrouvera avec une jambe et un bras sectionnés – elle décèdera de ses blessures en arrivant à l’hôpital. Selon les témoins, le motard circulait sans avoir actionné son gyrophare et pas davantage sa sirène. Relevé de ses fonctions, le policier sera poursuivi pour homicide involontaire aggravé. Il n’en a pas moins été laissé en liberté, sous contrôle judiciaire. (Source, France 2, 10 et 11 septembre 2008)

Tir au but

Le 9 septembre, à Château-Gonthier (Mayenne), suite à une altercation entre deux gendarmes, l’un d’eux sort son arme, mais un lieutenant qui tentait de s’interposer reçoit trois balles dans la poitrine, et est grièvement blessé. Le tireur, un adjudant proposé pour un avancement, retourne alors son arme contre lui et se tue. (Source, Canal +, 10 septembre 2008)

De la maison poulaga à la maison close

Après une existence consacrée à l’ordre public, l’âge de la retraite venu, ce brigadier de police était devenu co-gérant d’un club échangiste du quartier Pigalle, à Paris, En fait, cette structure libertine hébergeait également une maison de passe, entre 2003 et 2006. Ce joli monsieur, qui faisait peut-être la leçon aux « individus » qu’il lui arrivait de verbaliser avait également été élu du Front national, dans l’Oise. Le 10 septembre, cet ancien fonctionnaire, au passé irréprochable, comparaissait devant le tribunal correctionnel de Paris. L’avocat général a requis, contre le policier devenu taulier, une peine de cinq ans de prison. (Source, 20 Minutes, 10 et 11 septembre 2008)

Ripoux

Scandale à la préfecture de police de Paris. Une dizaine de fonctionnaires, dont sept policiers, proposaient aux automobilistes de faire sauter les amendes et les retraits de points du permis de conduire. Tarif : 100 euros le point. Tous ont été placés en garde à vue pour corruption active et trafic d’influence. (Source, France Info, 11 septembre 2008)

Rigolo

Réagissant à la critique du fichier Edvige par Laurence Parisot, présidente du MEDEF, le syndicat d’officiers de police Synergies ironisait dans son bulletin interne du 9 septembre sur les « fichiers croisés de ces multinationales tentaculaires. « (Source, Le Monde, 12 septembre 2008)

La police fait peur !

Le 11 septembre, à Drancy (93), un père de famille, menacé d’expulsion de son logement HLM se tranche la gorge avec un morceau de verre lorsque les policiers, accompagnant un huissier, tambourinent contre sa porte, avec la vocifération bien connu : « Ouvrez, police ! » (Source, 20 Minutes, 12 septembre 2008)

Quelques détails sur une équipe de ripoux

A propos des sept policiers mis en cause dans une affaire d’annulation de PV (voir plus haut), la presse nous en apprend de belles. Dans cette fine équipe se trouvaient quatre policiers du service de traitement des contentieux et des contraventions de la préfecture de police de Paris et, parmi eux, un brigadier-major et son épouse, également policière. Ces braves défenseurs de l’ordre public s’activaient en compagnie de trois anciens membres de ce service, dont un ancien officier de ce service ayant le grade de capitaine. Selon une source proche du dossier, ces braves gens ne se contentaient pas seulement de garnir leur escarcelle ; ils acceptaient également le champagne et les bons vins qui leur étaient proposés en échange de leurs services. Il paraît que ces excellents policiers risquent jusqu’à dix ans de prison ferme. Nous verrons bien. (Source, Métro, 12 septembre 2008)

Surtout ne pas être ivre devant des policiers

Le 12 septembre, une femme de 40 ans décède dans une cellule de dégrisement dans un commissariat de police du 18éme arrondissement de Paris. Interpellée pour « ivresse publique », puis conduite à l’hôpital où elle allait être vue par un médecin, qui signait un certificat de non-admission, cette personne était ensuite ramenée au commissariat où elle devait décéder une heure et demie plus tard. Il paraît que l’IGS a ouvert une enquête. (Source, 20 Minutes, 15 septembre 2008)

« C’est quoi ce pays ? »

Une Marseillaise, épouse d’un sans papier kurde, raconte le calvaire du père de ses enfants, que la police a tenté d’expulser à deux reprises, et toujours menacé. Lors de son second séjour en centre de rétention, elle constate l’état physique de son mari : « On dirait un vieil homme. C’est quelqu’un d’autre. Il a un cocard. Son visage est griffé. Il est voûté. Son regard est fixe et vide. Il n’arrive pas à dormir…S’ils réussissaient à l’embarquer, les Turcs vont le mettre en prison…Il travaille ici et son patron l’apprécie beaucoup…Le comble, c’est qu’il est convoqué en octobre à l’OFPRA. C’est quoi ce pays ? » Traumatisée, cette Française jette un terrible jugement sur la France de Sarkozy et de Hortefeux : « C’est comme si on vivait dans un pays en guerre. On se cache. On est toujours en train de surveiller s’il n’y a pas de barrage de police. Quand je vois des uniformes, je cherche par tous les moyens à les éviter. A chaque fois, mes enfants me demandent pourquoi j’ai l’air si inquiète. Quand je ne suis pas avec mon mari, je l’appelle dès que je vois un barrage et des contrôles dans les rues. Je lui indique d’autres chemins à prendre pour ne pas avoir de problèmes… » Effectivement, qu’en est-il du pays de la liberté ? (Source, CQFD, septembre 2008)

Lutte de classe…

Le 17 septembre, le syndicat national des officiers de police (SNOP) a saisi le Conseil d’Etat afin d’annuler un texte qui enlevait aux officiers de police le droit aux heures supplémentaires. (Source, 20 Minutes, 18 septembre 2008)

Faut-il vraiment dire adieu à EDVIGE ?

Les maîtres policiers qui nous gouvernent ont été pris la main dans le sac – leur volonté de mal faire étant particulièrement visible. La décision de nous ficher tous est apparemment abandonnée mais tout se passera désormais dans la froide discrétion des nouveaux cabinets noirs. De plus, le langage codé conduit la ministre de l’Intérieur à ne plus évoquer l’ordre public mais la sécurité. Des pans entiers du projet initial de haute surveillance de notre société seraient abandonnés mais les mineurs restent toujours dans l’oeil du cyclone. La CNIL, qui n’a qu’un rôle consultatif, devrait donner son avis vers la mi-octobre…
EDVIGE n’existe plus, paraît-il, mais qu’en est-il de ce fichier CRISTINA, classé secret défense, et que même la CNIL ne peut pas consulter ? Une certitude, il reste, au pays de la liberté une dizaine de fichiers policiers qu’il n’est pas question de supprimer. Dans le même temps, le parc de caméras de surveillance ne cesse de se développer. La vigilance est donc toujours de rigueur !

(Communiqué de l’Observatoire des libertés publiques, 20 septembre 2008)

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