quefaitlapolicelogo Edvige mise entre parenthèses ! Mais que devient Cristina ?

C’est le monde à l’envers. Face à la colère finalement provoquée par le décret du 1er juillet 2008, portant création du fichier Edvige, le ministère de l’Intérieur fait mine de jeter l’éponge. Le 9 septembre, Nicolas Sarkozy annonçait sa volonté de voir les Assemblées voter une loi pour protéger nos libertés. A ce signal, la main sur le cœur, les caciques du tout sécuritaire, affirmaient qu’il n’avait jamais été question de « fliquer » l’ensemble des citoyens de ce pays. Il n’est pas inutile de rappeler que l’UMP a conquis le pouvoir, en 2002, et s’y est maintenu en 2007, en surfant sur des lois sécuritaires de plus en plus drastiques. Comprenant sans doute que cette accumulation de textes législatifs finirait par inquiéter jusqu’à sa propre base, le pouvoir avait choisi de faire passer Edvige par décret, et non pas suite à un débat parlementaire. De plus , comme tous les mauvais coups, ce décret scélérat avait été pris pendant les vacances – sans doute pour éviter les possibles remous.

Il n’est pas hasardeux de noter que si plusieurs centaines d’associations et plus de cent mille pétitionnaires n’avaient cesser de donner de la voix tout au long de l’été, le pouvoir n’avait pas varié dans sa volonté de contrôler les faits et gestes d’une population sans doute jugée suspecte. Il aura fallu l’intervention indignée de François Bayrou, le 1er septembre, et du ministre de la Défense, Hervé Morin, quelques jours plus tard, pour qu’à la tête de l’Etat on finisse par s’émouvoir. C’est ainsi que ce décret aux relents scélérats, inquiétait tellement, jusque dans les allées du pouvoir, qu’il devenait important de rassurer le bon peuple.

Il n’est pas nouveau de voir un pyromane tenter d’éteindre l’incendie qu’il a lui-même allumé et le chef de l’Etat veut donc apparaître comme le chevalier blanc, ardent défenseur des libertés publiques. Attention, cet apparent recul n’exprime peut-être qu’une prudence temporaire, avant une nouvelle vague de textes répressifs. Notons que, seuls les syndicats de policiers se sont émus de l’abrogation du décret. Toujours est-il que, pendant ce temps on nous fait oublier la dizaine de fichiers policiers toujours en activité et, particulièrement, le fichier Cristina (Centralisation du renseignement intérieur pour la sécurité du territoire), qui est classé « secret défense », et dont le citoyen doit ignorer le contenu, auquel même la CNIL n’a pas le droit d’accéder.

Espérons que les défenseurs des libertés publiques seront nombreux à se faire entendre, le 16 octobre 2008, jour de la sainte Edvige. Avec pour revendication l’abrogation de tous les fichiers de basse police !

(Communiqué de l’Observatoire des libertés publiques, en date du 9 septembre 2008)

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