quefaitlapolicelogo QUE FAIT LA POLICE ? – Bulletin d’information anti-autoritaire – Nouvelle série – numéro 35 – décembre 2009

Editorial : La police est-elle un service public ?

En un temps où les services publics sont de plus en plus menacés, il convient de poser la question essentielle : la police nationale est-elle un authentique service public ? Il faut être cohérents : la SNCF, la RATP, la Poste ou EDF rendent un évident service aux usagers. Est-ce le cas de la police ? Bien sûr, les uns et les autres font plus ou moins partie de la Fonction publique, mais seuls les policiers sont armés pour assurer des prestations, de type répressif il est vrai.
Les postiers, les cheminots ou les électriciens d’EDF sont proches des préoccupations des citoyens de ce pays, dont ils facilitent le quotidien. Peut-on en dire autant des policiers, particu1ièrement dans ces banlieues déshéritées où les petites casquettes s’appliquent surtout à pourrir la vie des jeunes dont ils considèrent l’origine incertaine. Les policiers seraient de bons français, d’où cette volonté de s’affirmer comme les meilleurs défenseurs de cette Identité nationale pour laquelle un ministère a été créé en 2007.
Ca serait donc également au nom de l’Identité nationale que les CRS ou les gendarmes mobiles sont lancés en permanence à la chasse aux jeunes Afghans, Irakiens, Kurdes, etc. qui ont eu l’audace de passer par la France pour tenter de rejoindre l’Angleterre. En ce sens nos policiers joueraient un rôle de salubrité publique essentiel dans un pays où, comme dans les partitions musicales, une blanche vaut deux noires
Maurice Rajsfus

Volée de bois secs

En février 2009, un policier municipal, en poste a Contrexeville (Vosges), s’était laissé aller à voler du bois, dans un écart de la ville. Voleur et stupide car ce fonctionnaire municipal s’appropriait le bien d’autrui, sans quitter son uniforme, et à l’aide d’un véhicule appartenant visiblement aux forces de l’ordre locales. Cet excellent citoyen s’est vu frappé, le 7 octobre, d’une peine d’interdiction d’exercer pendant six mois, et donc l’inscription de son délit au bulletin numéro 2 de son casier judiciaire. (Source,Vosges-Matin, 8 octobre 2009)

Police partout, manif nulle part !

Le 17 octobre, à Rennes, la police était sur les dents. Raison de ce déploiement policier massif ? Une manifestation « radicale». avait été interdite, place de la gare. Plus de 200 policiers étaient présents sur les lieux, ainsi qu’un escadron de gendarmes mobiles venus en soutien. On ne sait jamais… Seuls une quarantaine de militants avaient tenté de se rassembler, place des Lices, avant l’arrivée des hommes en bleu. Avec, à la clef, contrô1e systématique des papiers, fouilles des sacs,et autres amabilités. Le tout sur fond de véhicules de police actionnant leur gyrophare. Pour ne pas s’être déplacés en vain, les gardiens de l’ordre public avaient interpellé trois personnes qui devaient être rapidement relâchées. (Source, Libération, 19 octobre 2009)

La faim justifie certains moyens

Selon les Restos du CÅ“ur de Rouen, les policiers se sont invités à leur dépôt, le 14 octobre. A cette occasion, une dizaine de bénéficiaires, sans papiers, venus chercher une aide alimentaire devaient être interpellés. Ce qui contredisait une promesse du gardien de l’Identité nationale, faite en juillet 2009, selon laquelle, « les lieux où sont soignés, alimentés, 1es personnes en situation de détresse ne sauraient être la cible d’une politique de contrôle et d’interpellation… » (Source, 20 Minutes, 20 octobre 2009)

Poitiers : acharnement policier

Le 10 octobre, à Poitiers, une « Journée anticarcérale » devait se terminer par un dérapage dû à l’intervention croisée d’une équipe de voyous, peu soucieux du caractère humanitaire de la manifestation, et de policiers décidés également à en découdre. A la suite de quoi, les policiers allaient interpeller, au hasard, quelques manifestants n’ayant aucun lien avec le désordre provoqué. Dans la soirée de ce 10 octobre, les policiers s’invitaient dans les lieux, occupés par un groupe local où devait se dérouler un concert et des débats, agressant la cinquantaine de jeunes présents. Un témoin raconte : « â€¦Ils ont sorti tout le monde dans la cour, les mains sur la tête, puis ils nous ont pris en photo, un par un, jusqu’à une heure trente du matin.  » Un autre expliquait : « On ne va pas être ultra gauchistes pour faire plaisir à Hortefeux ! » Une perquisition sans objet devait compléter cette descente de police. (Source, Le Monde, 21 octobre 2009)

Va te faire fiche !

Le 20 octobre, le Syndicat de la magistrature et le Syndicat des avocats de France ont dénoncé la création, par décret, des deux nouveaux fichiers de police dans lesquels ils voient une atteinte « patente » aux libertés publiques. Il s’agit d’un remix du fichier EDVlGE, mis en sommeil en 2008 et d’un fichier concernant les jeunes, dès l’âge de 13 ans. (Source, Libération, 21 octobre 2009)

Taser vend la mèche

Le fabricant US du pistolet Taser a reconnu, le 21 octobre, que l’impulsion électrique de son arme pouvait provoquer un risque cardiaque « minimum ». Il conseille aux policiers qui en sont dotés de ne pas viser le torse mais plutôt le ventre et les jambes. Doit-on en conclure que certains policiers s’appliqueraient à tirer sur des zones sensibles ? (Source, France Info, 22 octobre 2009)

Comptine

D’après une gentille rengaine en vogue dans le sud-est de la France, au XIXème siècle

« Rondins de bois
Matraques en bois
Piquent piquent
Les bourriques
A une seule
On fait la nique
Si elles sont huit
On fait la gueule »

(Si le cœur vous en dit, continuez à alimenter cette rubrique gentiment subversive)

Illégitime défense ?

Le 21 octobre, à Ozoir-La-Ferrière (77), un homme âgé de 52 ans, qui avait tenté de se suicider, sortait de chez lui, un couteau la main. Des policiers sont présents sur les lieux. Afin de stopper cet homme, ils font d’abord usage de Taser puis de Flashball. Cette utilisation d’armes « non-létales » paraissant insuffisante, l’un des policiers, qui estime qu’un collègue est menacé, ouvre le feu à plusieurs reprises. Quelques impacts de balles seront relevées sur une voiture garée à proximité. L’homme va décéder sur place, « en dépit des soins prodigués ». Bien entendu, l’IGS a fait savoir qu’elle enquêtait. (Sources, Canal +, avec images significatives, et Direct Matin, 22 octobre 2009)

Encore un arbre mal placé : un mort !

Dans l’après-midi du 25 octobre, à Fréjus, des policiers poursuivaient un motard, âgé de 21 ans, qui tentait d’éviter un contrôle. Comme trop souvent, ce type d’intervention se terminera par la mort de ce jeune homme, dont la moto allait heurter un arbre. Comme d’habitude, les services de police devaient expliquer que le véhicule des poursuivants n’avait jamais été en contact avec le fuyard. Comme si cela était nécessaire pour affoler un garçon pris en chasse par des policiers. Il n’en reste pas moins que des témoins, dont des familiers de la victime, envisagent une poursuite plus active : coups de portière contre le motard ou même coups de matraque pour lui faire perdre l’équilibre. Toujours est-il que l’IGPN enquête sur la mort de ce garçon. (France Inter et France Info, 26 octobre, Canal + 27 octobre)

Expulsion volontaire

Le 21 octobre, une jeune fille de 19 ans quitte le domicile familial, situé dans le 11ème arrondissement de Paris, pour se rendre à son lycée, situé dans le 10ème arrondissement, où elle prépare un BTS. Dans la correspondance du métro, à la station gare du Nord, cette jeune congolaise, titulaire d’un passeport en règle fait l’objet d’un contrôle d’identité. Elle est immédiatement conduite à Orly, et placée à bord d’un avion à destination de Brazzaville, d’où elle appellera sa mère, le lendemain matin. Pour la police, interrogée, il ne s’agit nullement d’une expulsion, et le vendredi matin, une version étonnante est proposée : la jeune fille a été raccompagnée « Ã  sa demande », dans son pays d’origine. Comme l’explique sa maman, qui craint que sa fille se suicide : qui partirait pour le Congo avec un sac à dos d’écolier sur le dos ? (Source, Métro, 26 octobre 2009)

Encore le sursis

En juin 2007, à Marseille, un véhicule de police fauchait, sur un passage protégé, un garçon âgé de 14 ans. Le 23 octobre 2009, le policier qui conduisait le fourgon, reconnu coupable par le tribunal correctionnel de Marseille, n’est pourtant condamné qu’à un an de prison avec sursis. Quant au supérieur de ce policier stagiaire, qui était à bord de la voiture, la justice l’a simplement relaxé. (Source, Le Monde, 26 octobre 2009)

Patience et longueur de temps judiciaire

Les policiers faisant l’objet de poursuites s’appliquent toujours à faire durer la procédure. Le 27 octobre 2005, à Clichy-sous-Bois, à l’issue d’une course poursuite avec des policiers, deux adolescents trouvaient la mort dans un transformateur où ils s’étaient réfugiés. Allaient suivre trois semaines d’émeute, de colère sur tout, dans cette banlieue du « 93 ». Depuis, la procédure se prolonge. Pourtant, deux policiers ont été mis en examen, en 2007, pour non assistance à personne en danger. Depuis, les avocats de ces défenseurs de l’ordre public n’ont cessé de demander aux juges d’instruction de reporter la date de fixation d’un éventuel procès. Très récemment, les avocats des policiers ont demandé un complément d’instruction, afin de pouvoir auditionner le garçon survivant, l’accusant curieusement d’avoir mis en danger la vie de ses camarades. Ce qui permettrait de retarder, une fois de plus, la clôture de l’instruction de plusieurs semaines ou plusieurs mois. (Source, Le Monde et 20 Minutes, 26 octobre 2009)

Encore un non-lieu

En novembre 2007 à Villiers-le-Bel (95), un véhicule de police, avec deux fonctionnaires à bord, heurtaient, dans un carrefour, une mini-moto sur laquelle circulaient deux garçons, âgés de 15 et 16 ans. Tous deux devaient décéder sur le coup. Certes, les deux garçons roulaient assez rapidement, mais les policiers également. A noter que les policiers n’avaient pas actionné leur gyrophare et pas davantage leur avertisseur deux tons, au moment de l’impact. Toujours est-il que, le 26 octobre 2009, les deux policiers étaient mis hors de cause, bénéficiant d’un étonnant non-lieu. Cette décision des juges intervenait le jour même de l’ouverture du procès en appel de trois jeunes de Villiers-le-Bel, accusés de « caillassage des Forces de l’ordre, en réunion, avec guet-apens lors de ces violences ». L’avocat général du tribunal correctionnel de Versailles requierant à nouveau des peines de un à trois ans de prison entre les prévenus, comme en première instance. I1 convient de rappeler que ces « violences » était intervenue en réaction à la mort des jeunes. (Source, 20 Minutes, 27 octobre 2009)

Précaution sécuritaire

Le 27 octobre, Nicolas Sarkozy, se déplaçait dans le Jura pour y prêcher la bonne parole. Dans la matinée, après avoir visité une ferme d’élevage, et dialogué avec quelques paysans, il devait se rendre à Poligny pour intervenir devant un public « choisi ». Pour être certains de tenir à distance les manifestants paysans qui l’attendaient de pied ferme, ses proches avaient établi un périmètre de sécurité, avec environ 800 gendarmes mobiles visiblement déployés dans cette petite ville, quasiment en état de siège pour quelques heures. (D’après Canal + et France Inter, 27 octobre 2009)

On expulse en banlieue…

A l’aube du 17 octobre, à Villetaneuse, quelques dizaines de familles de Roms ont été expulsées. En tout entre 300 et 400 personnes devaient être priées par les CRS d’aller voir ailleurs. I1 paraît que, lors de cette expulsion les familles ont pu récupérer un peu de leurs affaires. La plupart de ces parias ont ensuite tenté de gagner un autre terrain, toujours dans le « 93 », à Epinay-sur-Seine. A la mi-septembre, les élus locaux avaient réclamés l’organisation d’une table ronde, pour tenter de régler le problème de l’hébergement de ces familles Roms, auquel le ministre de l’Identité nationale s’était engagé -mais sans suite jusqu’ici. (Source, 20 Minutes, 28 octobre 2009)

La Haine

Dans la nuit du 28 au 29 octobre, dans le 17è arrondissement de Paris, une armoire métallique de deux mètres de haut était balancée du deuxième étage d’un immeuble sur une patrouille de police lancée à la poursuite de deux « individus ». Heureusement, il n’y a pas eu de blessés. (Source, 20 Minutes, 29 octobre 2009)

L’étranger, voilà l’ennemi !

Le 29 octobre, la CIMADE présentait son rapport annuel pour l’année 2008. Les informations et les conclusions de ce travail sont tristement édifiantes. En 2008, ce sont 32.268 personnes interpellées par les services de police, puis placées en détention. Ces parias, originaires de 163 pays différents, devaient être enfermés de 24 heures à 32 jours. Parmi ces étrangers sans papiers « retenus », il y avait 222 enfants. Pour la CIMADE, c’est le résultat de « l’application mécanique de la loi. Sans prise en compte des situations personnelles », ainsi que « la politique du chiffre », décidée par le gouvernement, qui conduit « à l’enfermement de femmes enceintes, de nourrissons, de malades et de personnes dont toute la famille vit en France et y travaille depuis parfois 20 ans. » Pour faire du chiffre, l’obsession du résultat conduit même à arrêter des touristes en règle, que l’on enferme avant de les expulser. Ce qui permet d’arrondir les chiffres au ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale.
Au-delà de l’aspect répressif, le rapport de la CIMADE met en lumière le coût de cette politique, que l’on peut qualifier de nettoyage ethnique. Pour 2009, l’objectif des expulsions est de 27.000, ce qui coûterait environ 500 millions d’euros, chaque expulsion revenant à 18.500 euros. Dans le même temps, rappelle la CIMADE, cette politique d’expulsion entraîne nécessairement une réduction du droit des étrangers, ainsi que des atteintes graves aux droits fondamentaux de la personne humaine. (Sources, Le Monde et L’Humanité, 30 octobre 2009)

Lieux de garde à vue

Le contrôleur général des lieux de privation des libertés s’est permis de critiquer les conditions de garde à vue, au travers de recommandations publiées au Journal Officiel du 28 octobre. Sont particulièrement épinglés les lieux d’enfermement gérés par la police, que le contrôleur qualifie « « d’atteintes à la dignité de la personne », ainsi que les pratiques en usage comme le retrait du soutien-gorge pour les femmes, ou des lunettes de vue, mesures imposées aux personnes placées en garde à vue. Plus généralement, le contrôleur a mis l’accent sur « la vétusté des locaux et les conditions dans lesquelles peuvent intervenir les avocats et les médecins. » (Source, Le Monde, 30 octobre 2009)

Suicides en série

Le 1er novembre le syndicat SGT-FO, le plus représentatif parmi les policiers en tenue, demande, une fois de plus au ministre de l’Intérieur, « des engagements fermes » pour lutter contre les suicides de policiers. Dans un communiqué, ce syndicat déplore : « Depuis le 1er janvier 2009, la police nationale compte encore trente trois suicides à fin octobre 2009, et une moyenne de cinquante suicides par an sur un bilan de quinze années. » (Source, Métro, 2 novembre 2009)

Sur le tas

Dans l’après-midi du 2 novembre, la police devait procéder à l’évacuation de 300 travailleurs sans papiers qui occupaient, depuis le matin, le chantier de la tour First de La Défense, sur laquelle ils travaillaient habituellement. (Source, 20 Minutes, 30 novembre 2009)

Moins de suicides…

Le 3 novembre, le ministère de l’Intérieur annonçait que le nombre de suicides de policiers était en baisse, contredisant le communiqué du syndicat SGP-Police. Si 33 policiers se sont donnés la mort au cours des dix premiers mois de 2009, ce sont 44 de leurs collègues qui ont mis fin à leurs jours sur la même période de 2008. (Source, 20 Minutes, 4 novembre 2009)

Gestes techniques…

En novembre 2005, au cours de la révolte des banlieues, des policiers en poste à La Courneuve (93) s’étaient livrés à des violences physiques sur un jeune homme âgé de 21 ans, au sortir de sa garde à vue. Projetée au sol, la victime avait reçu des coups de poing et des coups de genoux au visage, avant d’être traîné de nouveau dans le commissariat. Cela en présence de six autres policiers, qui n’étaient pas intervenus. Il se trouve que la scène avait été filmée par des journalistes de France 2. Au cours du procès, le 2 novembre 2009, l’une de ces brutes devait expliquer qu’il s’agissait « de gestes techniques appris en école de police. » Ah bon, dans le programme de pédagogie active dispensé aux futurs gardiens de la paix, i ; y aurait l’enseignement de la trop célèbre « balayette », suivis de brutalités sur un homme à terre ? Devant le tribunal de Bobigny, trois de ces policiers étaient poursuivis pour « violences aggravées », ainsi que pour « faux en écritures ». Deux policiers ont été condamnés à un an de prison avec sursis et interdiction d’exercer pendant cette période, le troisième écopant de six mois de prison, également avec sursis. Le syndicat de policiers en tenue, Alliance, devait trouver ce verdict « disproportionné. » (D’après France Info et France Inter, 3 novembre 2009)

Rafle !

Dans la nuit du 3 au 4 novembre, des cars de CRS encerclaient le square Villemin, dans le 10è arrondissement de Paris. Une quinzaine de sans papiers, majoritairement Afghans, devaient être interpellés au cours de cette opération. (Source, correspondant RESF, 4 novembre 2009)

Mauvais comptes

Le 2 novembre, à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur annonçait le recrutement de plus de 10.700 policiers et gendarmes, en 2010, (4.240 policiers et 6.514 gendarmes). Cela grâce à une augmentation de son budget. Pourtant, les syndicats de policiers, tout la Commission des finances de l’Assemblée nationale, estiment que la police nationale devrait perdre 1.390 postes et la gendarmerie 1.354, en 2010, en raison de la RGPP (Révision générale des politiques publiques). Les une et les autres feraient bien de se mettre d’accord. (Source, Direct Matin, 4 novembre 2009)

Rigolo

Un général d’armée (dont nous tairons le nom par charité mécréante) commandeur de la Légion d’honneur, est renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris. De quoi cet éminent militaire peut-il être coupable ? Peu de choses ! Nous venons seulement d’apprendre que ce « gégène », jadis charger d’inculquer les vertus patriotiques aux jeunes recrues, avait tendance à surtout s’intéresser aux bambins en culottes courtes. En effet, alors que les policiers français avaient été mis sur sa piste, en 2006, par des collègues autrichiens sur des réseaux pédophiles, puis mis en examen en juin 2008, nous avons aujourd’hui la certitude que ce collectionneur attentif avait rassemblé quelques 3.000 photos pornographiques mettant en scène des enfants âgés de 6 mois à 12 ans. Le général a reconnu les faits et s’est dit prêt à engager « une démarche thérapeutique ». Il serait temps, car ce glorieux traineur de sabres a déjà 68 ans. Il nous a paru important de relater ce triste fait divers car les militaires font partie de ces forces de l’ordre que les mauvais sujets risquent de rencontrer sur leur chemin. (D’après 20 Minutes, 4 novembre 2009)

Un groupuscule aux contours mal définis

Dans la soirée du 3 novembre, dans le 4è arrondissement de Paris, la police a procédé à l’évacuation d’un squat occupé par une dizaine de jeunes. Pourtant, contrairement aux autres opérations de ce genre, cette évacuation devait donner lieu à plusieurs interpellations pour « vérifications d’identité » car ces jeunes seraient « issus de la mouvance de l’ultra-gauche, un « groupuscule aux contours mal définis », selon une source policière. Dans la soirée, tous devaient être remis en libertés. (Source, Métro, 5 novembre 2009)

500 manifestants, 1.500 policiers !

Le 8 novembre, une manifestation et contre les longues peines de prison, et le respect des proches des personnes incarcérées se déroule dans les rues de Paris. Cette manifestation réunissait un millier de personnes – cinq cents selon la police. Une certitude : ce petit cortège était encadré par plus de 1.500 policiers en tenue. Il n’empêche, pour ne pas être venus en vain, la police procédait à dix interpellations pour contrôle d’identité. (Source, Le Monde, 10 novembre 2009)

Toujours le flash-ball

Le 31 novembre 2007, à Nantes, lors d’une manifestation étudiante, un lycéen, grièvement blessé à la face par un tir tendu de flash-ball, perdait l’usage d’un œil. Les parents du garçon constatant, deux jours après avoir porté plainte que, si le policier auteur du tir a été clairement identifié, rien ne s’est vraiment passé depuis. Ils réclament « l’interdiction de l’usage de cette arme inappropriée pour le maintien de l’ordre. » Par ailleurs, l’auteur de ce tir de flash-ball n’ a pas été mis en examen, comme cela a été le cas, en juillet 2009, pour l’auteur d’un tir identique, à Montreuil, s’étonnent les parents. A Nantes, l’auteur « présumé » du tir é été placé sous le statut de « témoin assisté », c’est-à-dire bénéficiaire de la présomption d’innocence. Dès lors, la partie civile exige la saisie de l’intégralité des films tournés par les policiers, à cette occasion, ainsi que les circulaires relatives à l’emploi du lanceur de balles de défense, arme plus puissante que le flash-ball, alors en expérimentation. (Source, Le Monde, 11 novembre 2009)

Les ripoux ont la vie dure

Il existe, au sein de la police nationale, un Service de protection des hautes personnalités (SPHP) qui a pour mission d’assurer la sécurité des visiteurs de marque. Il n’est pourtant pas exclu que certains membres de cette unité d’élite se laissent aller à pratiquer la Tricoche (travail au noir). Ainsi, lors de visites à Paris de la famille royale d’Arabie Saoudite, plusieurs de ces policiers étaient payés au « black » – entre 300 et 500 euros par jour – pour protéger ces éminents visiteurs. En compagnie de collègues des RG, ces excellents fonctionnaires de l’ordre public améliorait leur ordinaire en travaillant pour une officine de gardiennage et de sécurité, la Security Guards International, en dehors des heures de service, évidemment. Parmi ces policiers d’élite se trouvait un major, par ailleurs élu du syndicat Alliance de la police en tenue qui, accessoirement jouait les recruteurs pour cette louche institution. Le comique de cette histoire nauséabonde, c’est que l’officine dénommée Security Guards s’était installée rue des Saussaies, à quelques mètres du ministère de l’Intérieur. C’est même un policier qui veillait sur la berline du patron de ce « bouclard » (comme on dit en jargon policier), à bord de laquelle les enquêteurs de la police devait retrouver un gyrophare, des gilets pare-balles, ainsi que des fausses cartes de police. Malgré le procès en correctionnelle, qui devait dé »buter le 23 novembre, seuls des sous-fifres étaient appelés à comparaître. Les principaux protagonistes de cette tricoche sont toujours en service actif, après avoir été mutés. Il va de soi que l’enquête concernant les policiers a été stoppée. A suivre, peut-être… (Source, Le Monde, 11 novembre 2009)

Inertie policière

Le 19 septembre, à Montauban, un français d’origine camerounaise et l’un de ses amis, « vrai blanc », étaient agressés dans la nuit par deux inconnus, lesquels avaient traité le premier de « sale noir ! » Le « noir » avait été sérieusement amoché et les deux hommes portaient plainte pour agression à caractère raciste. Il aura fallu attendre le 4 novembre, suite à l’injonction d’un magistrat, pour que la police locale se décide à interpeller l’un des agresseurs qui, le 6 novembre, donnera le nom de son complice, tous deux mis en examen, le même jour, pour « violences volontaires » avec, enfin, l’ouverture d’une information judiciaire. Cette affaire met en lumière l’inquiétante inertie de la police dans une enquête techniquement simple. Il est rappelé que l’épouse du « noir » avait dû se rendre à deux reprises au commissariat, où l’on avait d’abord refusé de recevoir sa plainte. Au commissariat, les enquêteurs devaient expliquer, par la suite, qu’ils avaient reçu « ordre de ne pas communiquer ». Pas raciste, la police ? Enfin, pas trop ! (Source, Le Monde, 11 novembre 2009)

Pandores énervés…

En avril 2008, à l’Ile-d’Abeau (Isère), quatre gendarmes mobiles « s’occupent » d’un adolescent, lors d’une interpellation. Ils le frappent rudement après l’avoir menacé. Le 10 novembre 2009, ces pandores brutaux sont condamnés, en correctionnelle, à des peines allant de quatre mois de prison avec sursis à un an ferme. (Source, Direct-Matin, 12 novembre 2009)

On expulse durant la période hivernale

Il paraît qu’une loi interdit d’expulser les précaires durant la saison hivernale. Il semble que cela ne concerna pas les parias venus de Roumanie. Ainsi, à l’aube du 12 novembre, près de quatre-vingts Roms étaient expulsés de leurs campements, à Villabé et à Ormoy, dans l’Essonne – les forces de l’ordre étant à la manœuvre. Selon l’association Solidarité avec les familles roumaines, « On éjecte les gens et on les repousse d’une commune à l’autre, sans régler le problème. » (Source, 20 Minutes, 13 novembre 2009)

Je te surveille, je te vois !

D’ici à 2011, 60.000 caméras de vidéosurveillance seront mises en place dans les rues de notre beau pays de France, contre 20.000 actuellement. C’est ce que le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, annonçait le 12 novembre. Il est vrai que nous avions été avertis, dès le 2 octobre par le premier ministre, François Fillon, qui qualifiait ce futur dispositif de « priorité absolue ». Pour le gouvernement, qui connaît les vertus du langage codé, il n’est pas question de vidéosurveillance mais de « vidéo-protection », ce qui ne maque pas de signifier qu’il est bien question d’assurer la sécurité des bons citoyens. De même, sans prendre trop de protection langagière, Nicolas Sarkozy avait fait savoir, dès le 15 septembre, qu’il trouverait les moyens de développer la vidéosurveillance, en passant « par-dessus la tête » des maires réticents. Pour la seule ville de Paris, 60 caméras par arrondissement seront mises en place. Ce qui s’ajouterait aux 120 caméras de voie publique et aux 120 caméras embarquées utilisées par la police, aux 206 caméras appartenant à la ville de Paris, aux 114 caméras du Parc des Princes, ainsi qu’aux 9.500 caméras installées par la RATP et la SNCF. Peut-on dire que 1984 n’est pas loin ? (D’après Le Monde, 13 novembre 2009)

Course-poursuite : un mort !

Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, à Gray (Haute-Saône), un véhicule de gendarmerie entame une course-poursuite contre une voiture qui venait de forcer un contrôle. Comme bien souvent, ce genre d traque ne peut que se terminer tragiquement. C’est ainsi qu’à l’entrée de la ville le véhicule de ce fuyard terminait sa course contre un mur. Le conducteur, âgé de 22 ans, nécessairement « bien connu des services de police », devait décéder des suites de ses blessures au CHU de Besançon. Son passager, grièvement blessé, était admis à l’hôpital de Gray. Une enquête était aussitôt ouverte sur cet « accident » dont la victime se prénommait Hakim. Dans la soirée du 1er novembre, le quartier des Capucins, à Gray, était placé sous le contrôle d’une cinquantaine de CRS venus rapidement de Reims et de Joigny. (Source, Vosges-Matin, 2 et 3 novembre 2009)

Angers : des policiers interpellent François Fillon

Le 7 novembre, à Angers, une vingtaine de policiers du syndicat SGT-FO unité police, manifestaient contre le manque de moyens dont ils estiment souffrir. Cette manifestation se déroulait à l’occasion d’un déplacement du premier ministre dans cette ville. Parmi ses collègues, l’un des contestataires avait revêtu un costume de poulet, les autres scandant : « On finance des banques à hauteur de plusieurs milliards d’euros pour avoir des beaux locaux comme ceux que Fillon va inaugurer, mais nos locaux sont totalement vétustes ! » Le porte-parole de ces policiers en colère déplorait le fait que les policiers soient obligés de « travailler dans des conditions scandaleuses… » (Source, Vosges-Matin, 8 novembre 2009)

Mort dans un fourgon de police

Le 12 novembre, à Valentigney (Doubs), un homme de 41 ans, prénommé Mohamed, devait décéder dans le fourgon de police où il avait été chargé après un différend avec le pharmacien où il avait été chercher ses médicaments. Comme il se plaignait de la qualité des produits, et s’énervait, le pharmacien avait appelé la police. Les petites casquettes, qui étaient arrivées sans tarder, devaient affirmer avoir tenté de raisonner cet homme, avant de le sortir physiquement de la pharmacie et de le traîner dans le fourgon, tout en ajoutant qu’ils « avaient eu énormément de mal à le maîtriser, en raison de son excitation. » Après un premier bilan médical, effectué par les pompiers, ces derniers devaient constater un arrêt cardiaque. En fait, selon le rapport d’autopsie aussitôt établi, l’homme souffrait d’une « altération cardiaque pré-existante » et d’un important stress. L’un de ses frères indiquait, au cours d’une conférence de presse donnée le 15 novembre, qu’avec sa famille il allait se porter partie civile, en raison des « zones d’ombre » dans cette affaire. Il précisait : « Mohamed a pu se rebeller lorsqu’on lui a passé les menottes mais il a été maîtrisé par les policiers d’une façon qui a pu provoquer une détresse respiratoire. » Il affirmait également, qu’à l’occasion de la toilette mortuaire de son frère, celui-ci avait « des bleus sur le visage et la lèvre éclatée. » Une enquête pour « rechercher les causes de la mort » a été confiée à la police judiciaire. (Source, Vosges-Matin, 14 et 15 novembre 2009)

Bracelet électronique

Le 17 novembre, à Saint-Jean ( Haute-Garonne), des gendarmes sont venus passer un bracelet électronique à une femme camerounaise, âgée de 60 ans. Cette personne n’avait pas commis d’autre délit que d’être venue en France, avec un visa danois, pour y épouser un Français. Une fois mariée, elle avait déposé, comme la loi l’y autorise, une demande de naturalisation. Mal lui en prend : arrêtée, placée en centre de rétention administrative, puis libérée, et assignée à résidence chez elle, mais sous surveillance électronique, cette femme malade, diabétique et insulo-dépendante, devait être expulsée en urgence dans la matinée du 18 novembre. Le préfet de Haute-Garonne n’avait peut-être pas atteint ses quotas d’expulsion. (D’après Libération, 18 novembre 2009)

Comique de situation

Le 11 novembre, à Rennes, suite aux réquisitions du procureur, sans doute informé par quelques âmes charitables et patriotiques, les policiers interpellent onze personnes déguisées en clowns. Ces dernières, soupçonnées d’appartenir à la Brigade active des clowns (BAC) paraissaient vouloir perturber la célébration de l’armistice du 11 novembre 1918. Emmenées au commissariat, elles devaient en ressortir libres, quelques heures plus tard. Il n’y aura pas de poursuites. (Source, Le Monde Libertaire, 19 novembre 2009)

Gardes à vue à gogo…

La garde à vue systématique est devenue une pratique habituelle de la police. En 2008, ce sont près de 578.000 « individus » qui se sont retrouvés en cellule de garde à vue, pour quelques heures ou plusieurs jours. Les policiers n’ont pas appris à faire dans le nuance !
Le 16 novembre, une avocate du barreau de Paris était placée en garde à vue à Meaux. Il lu était reproché d’avoir violé le secret de l’instruction dans une affaire de stupéfiants. Convoquée à la police judiciaire de Meaux, elle passera huit heures en garde à vue, dans des conditions très dures. Refusant de passer outre au secret professionnel, elle sera soumise au rituel habituel de la procédure. Elle témoigne : « J’ai été fouillée à nu, photographiée comme un bandit, on a pris mes empreintes qui vont servir à nourrir je ne sais quel fichier. » Comme l’avocate ne se laisse pas faire, elle va faire l’objet d’un rapport d’incident pour son attitude, et la police envisage même de la poursuivre pour délit d’outrage. Amèrement, elle raconte : « J’étais seule dans une cellule…J’appelais pour aller aux toilettes, personne ne me répondait. J’ai eu droit à un demi verre d’eau pour prendre un cachet…En garde à vue, les gens sont traités comme des animaux… »
Pour le bâtonnier du barreau de Paris, « C’est une nouvelle fois l’illustration des abus de garde à vue en France que nous dénonçons. » De son côté, le syndicat d’officiers de police, Synergie, estime que « Les avocats ne sont pas les garants des libertés publiques. Ils ne sont que les représentants des intérêts particuliers de leurs clients ! » Et de qui les policiers sont-ils les représentants ? Nous savons déjà, qu’à terme, les juges d’instruction sont amenés à disparaître. En sera-t-il de même pour les avocats dans un avenir plus lointain ? (D’après Métro, 18 novembre et Le Monde, 19 novembre 2009)

A Reims : lycéens en colère

Le 19 novembre, le premier ministre était en visite à Reims. Il était venu y développer son thème sur l’égalité des chances. Peu convaincus, environ 150 lycéens manifestaient contre la prestation de François Fillon. Ce qui ne devait pas plaire aux forces de l’ordre – lesquelles ne tardaient pas à charger avec la plus grande violence. Sept des manifestants, qui protestaient surtout contre la réforme des lycées, devaient être interpellés et placés en garde à vue. (Sources, Canal + avec images significatives, 19 novembre et Métro, 20 novembre 2009)

Pas raciste, la police ?

Cette information malsaine nous arrive tardivement. Le 17 novembre au soir, après le match de foot Egypte/Algérie, de nombreux jeunes d’origine maghrébine manifestaient leur joie sur les Champs-Elysées. Anys, étudiant à Sciences-Po, qui se trouve sur les lieux avec quelques amis, regarde avec étonnement les CRS matraquer tous ceux qui se trouvent à leur portée, et viennent de fracasser le nez d’un jeune homme, d’un coup de matraque bien ajusté. Un CRS s’approche de lui, menaçant, et éructe : « Qu’est-ce que tu regardes ? Dégage, dégage ! » Comme il répond à ce policier : « Je regarde devant moi, je connais mes droits, je suis étudiant à Sciences-Po… » L’homme casqué lui lance sur le mode énervé : »J’emmerde Sciences-Po ! » Comme l’étudiant lui fait observer qu’il est poli et qu’on ne doit pas utiliser untel langage, le dialogue prend fin car il vient de recevoir un jet de gel lacrymogène en pleine figure. Après cette agression gratuite, il croit entendre un policier lui dire : « Dégages, sale Arabe ! » Selon ses amis, le défenseur de l’ordre public lui aurait dit : » Sciences-Po ou pas, tu restes un Arabe ! » Contactée le 23 novembre, la préfecture de police n’a su répondre qu’à ce jour aucune plainte n’avait été déposée auprès de l’IGS… (Source, Libération, 24 novembre 2009)

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