QUE FAIT LA POLICE ? Bulletin intérieur d’information – Numéro 103 – Juin-Juillet 2004
Editorial : Droit et devoir
Sans droit à l’outrage, il n’y a pas d’hommage possible. Sans possibilité de rebellion, comment envisager une société différente – et en tout cas meilleure ?
Depuis quelques décennies, nos gouvernants successifs ont voulu nous convaincre violemment que la police, protectrice d’une certaine vision de la démocratie, était intouchable. Finalement, à force de trop flatter ce corps répressif, ses tuteurs l’on rendu arrogant et persuadé de représenter le meilleur rempart des institutions.
Certes, il est toujours possible d’exprimer son opinion, de voter contre, mais pas de remettre en cause le pouvoir de plus en plus discrétionnaire de la police.
Curieusement, si l’on évoque toujours les devoirs des citoyens, il n’est question que des droits de la police. Le simple pékin se doit de faire profil bas devant les forces de l’ordre, sauf à être sanctionné. Comme à l’armée, le droit de contester n’existe qu’après avoir accepté la punition.
Le policier bénéficie d’un droit outrancier. Il a même tous les droits, surtout ceux qu’il se donne. En quel monde vivons-nous lorsque les hommes en uniforme peuvent défier le droit, et remettre en cause les libertés fondamentales ?
Dans ce pays, il y a un policier ou gendarme pour 233 habitants, mais certains estiment que ce n’est pas suffisant. La France baigne dans le bleu-marine, et seuls les daltoniens feignent ne pas s’en apercevoir. Il faudrait donc marcher au fouet, mais quelle peut être la nature d’une démocratie qui prétend prospérer sous la protection des matraques ?
Maurice Rajsfus
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