quefaitlapolicelogo QUE FAIT LA POLICE ? – Bulletin d’information anti-autoritaire – Nouvelle série – numéro 39 – avril 2010


Editorial : Démocratie policière

Il était admis que les militaires et les policiers ne faisaient pas de politique. Cette vérité première est visiblement contredite depuis la candidature de Bruno Beschizza, comme tête de liste UMP en Seine-Saint-Denis, lors des élections régionales des 14 et 21 mars derniers. Nous avons d’ailleurs pu constater la qualité de ses propositions lors de cette campagne électorale. (Se reporter à Que fait la Police ?, mars 2010) Ce n’est pourtant qu’un petit fait divers si l’on se reporte aux années passées, et à l’arrivée en politique de grosses pointures comme Charles Pasqua. Lequel avait tout appris de son métier au SAC (Service d’action civique) au cours des années I960. Il en allait de même de son bras droit au ministère de l’Intérieur, Robert Pandraud, qui demandait à ses inspecteurs de ne jamais rater leur cible, lorsqu’il était directeur général de la police nationale. Pandraud nous a quitté récemment mais Pasqua, toujours parmi nous devrait être en mesure de relater tous les coups tordus auxquels la police ne manque jamais de participer. Revenons rapidement au commandant Beschizza qui, jusqu’à ces derniers jours était encore secrétaire général du syndicat Synergie des officiers de police. Il ne serait pas exclu que lui-même, ou certains de ses collègues, aient fourni aux candidats UMP du Val d’Oise les informations calomnieuses concernant le candidat socialiste Ali Soumaré -les renseignements fallacieux ayant été péchés illégalement dans le sinistre fichier STIC.

En fait, les institutions policières n’ont jamais été neutres en politique. N’évoquons que pour mémoire l’actuel président de la République, qui avait utilisé le poste de ministre de l’Intérieur pour accéder à la magistrature suprême. Plus préoccupant encore, l’arrivée au rôle de numéro 2 de l’État de Claude Guéant, lui aussi ancien directeur de la police nationale, puis chef du cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur. Secrétaire général de la présidence de la République, Claude Guéant, qui n’a jamais bénéficié du moindre mandat électif, est en situation de donner des leçons aux ministres, de morigéner et de critiquer ceux d’entre eux qui s’éloigneraient de la ligne décidée en haut lieu.

Peu à peu, les citoyens de ce pays s’habituent à cette situation. D’autant plus qu’il est suggéré aux gros naïfs qu’ils ne doivent jamais hésiter à faciliter les dures tâches des forces de l’ordre. Tout comme les travailleurs sociaux et les enseignants sont incités à se faire les auxiliaires actifs de la police. Attention, est-il précisé : que les uns et les autres soient bien convaincus qu’il s’agirait là d’un comportement civique bien naturel. C’est ainsi que l’on s’oriente peu à peu vers l’avènement d’une société policière bien tempérée. Bien sûr, ce ne serait pas l’Etat policier car nous sommes toujours en démocratie, n’est-ce pas. Nous n’en vivons pas moins sous la haute surveillance d’une police qui s’ est toujours affirmée républicaine. Faut-il être rassurés pour autant ? Ce n’est pas évident. Comme le suggèrent nos philosophes de banlieue : « La police nous protège, mais qui nous protège de la police ? »

Maurice Rajsfus

Forte pensée

« Tant qu’une société n’aura pas découvert un nouveau système pour remplacer la police, elle ne sera pas nouvelle. Elle ne sera qu’une vieille chaussure raccommodée… »(Casamayor, in La Police)

Rigolo

Le I8 janvier, un gendarme à la retraite depuis un an, longtemps en poste dans le secteur de Remiremont, était interpellé, puis placé en garde à vue. Ce brave ex-pandore, âgé de 55 ans, s’était avéré être un habitué des sites pornographiques. Sa trace avait été retrouvée par les enquêteurs car cet ancien excellent serviteur de l’ordre public s’était risqué à s’exhiber nu sur la toile. (Source, Vosges-Matin, 21 janvier 2010)

Petits profits

Le 5 février, deux CRS étaient mis en examen, à Metz, pour « corruption passive » et suspendus de leur fonction. Ils sont soupçonnés d’avoir soutiré 50 euros à un automobiliste, en échange de leur clémence, lors d’un contrôle routier. Les faits s’étaient déroulés le 29 janvier et, peu de temps après, l’automobiliste s’était présenté au commissariat pour accuser les deux policiers de leurs mauvaises manières. Version démentie par les intéressés. Côté syndical, les  »collègues » s’indignent, estimant que ces deux CRS devraient « bénéficier de la présomption d’innocence ». (Source, Vosges-Matin, 8 février 2010)

Brocantes

Le 10 février, à Strasbourg, six policiers municipaux de Bischwiller étaient condamnés à des peines de 8 mois à 2 ans de prison avec sursis. Ces braves municipaux étaient impliqués dans une affaire de corruption sur les marchés et brocantes de leur ville. Reconnus coupables de « corruption » et « d’escroquerie”, ils ont été également suspendus de leur fonction. (Source, Vosges-Matin, 12 février 2010)

Comptine

Les bouts rimés impertinents qui suivent ne doivent rien au folklore passé. Ils ne sont que le reflet d’une situation où la répression ne cesse de prendre le pas sur l’apaisement qu’il serait possible de souhaiter.
« Hortefeux
Feu, feu
Alliot-Marie
Rie, rie
Beschizza
Za, za
Claude Guéant
Pan, pan
Sarkozy
Zit, zi »
(Et si vous preniez la suite, à votre tour, pour alimenter cette rubrique)

Citoyens européens

A l’aube du 23 février, de nombreux policiers, suivis d’un bulldozer, devaient procéder à l’évacuation, puis à la destruction d’un camp abritant quelque 200 Roms, à Sarcelles. Sans même leur permettre d’emporter leurs bagages. Tous devaient être expulsés rapidement vers la Roumanie. (Source, France Info, 23 février 2010)

Milices patronales

Le 19 février, à Paris 32 intérimaires sans papiers, en grève, manifestaient pacifiquement devant les locaux de leur employeur, l’agence Multipro. Ils étaient aussitôt agressés par des nervis casqués Les grévistes et leurs soutiens, étaient insultés et frappés. Une militante des Verts devait être conduite à l’hôpital, tandis qu’un journaliste était pourchassé. Quant à l’employeur, il lançait aux grévistes : « Vous n’êtes que des merdes ! » (Source, Tout est à nous, 25 février 2010)

Le Conseil constitutionnel retoqué…

Le 25 février, le Conseil constitutionnel a censuré une disposition de la loi sur la vidéo surveillance, intégrée dans le cadre de la loi sur les bandes, qui lui a semblé contraire au respect de la vie privée. Il faut rappeler que l’article 5 de la loi « contre les violences de groupes » autorisait les propriétaires ou exploitants des immeubles collectifs à transmettre, « en temps réel », à la police, la gendarmerie ou la police municipale, les enregistrements des parties communes, « lorsque des événements ou des situations nécessitaient leurs interventions ». En pratique, cet article de loi autorisait le raccordement des systèmes de vidéo surveillance des HEM aux commissariats. Pour le Conseil constitutionnel, « le respect de la vie privée » fait partie des droits imprescriptibles décrétés en I789. I1 est donc anticonstitutionnel de ne pas « prévoir les garanties nécessaires à la protection de la vie privée des personnes qui résident ou se rendent dans les immeubles. » En fait, il ressortait surtout de cet article de loi la volonté de retirer à la CNIL (Commission nationale informatique et liberté) sa compétence en matière de transmission d’images encadrée par les lois de 1978 et 2004. Ce coup d’arrêt ne convenant pas vraiment au ministre de l’Intérieur qui, le 10 février, avait signifié, a l’Assemblée nationale : « A ce jour-là, la vidéo protection ne relève pas du domaine de la CNIL, qui traite les questions essentielles des fichiers et des bases de données ». Au piquet donc Big Brother Hortefeux . (Source, Le Monde, 1er mars 2010)

Membres actifs !

Le 1er mars, quatre policiers étaient mis en examen, a Nice Trois de ces braves défenseurs de l’ordre public avaient violé une prostituée, le quatrième étant mis en cause pour non-assistance a personne en danger. Tous prétendent qu’il s’agissait de relations « consenties ». I1 va de soi que nos policiers, surmenés, ont parfois besoin de quelques moments de détente après une journée de dur labeur… (D’après France Info, 2 mars 2010)

Cardes à vue

Depuis la révélation du nombre de gardes à vue, qui va croissant, (près de 900 000, en 2009), la propension des policiers à faire du chiffre fait problème en haut lieu, où l’on a fait mine de s’inquiéter. Le 1er mars, en s’appuyant sur la récente loi permettant de contester une loi déjà en application, un groupe d’avocats parisiens a incité le tribunal de Paris à saisir la cour de cassation sur la constitutionnalité de la garde à vue, telle qu’elle est mise en œuvre depuis quelques années. Dans le même temps, des ténors du barreau lyonnais étaient commis d’office par l’ordre des avocats, afin de contester systématiquement les gardes à vue. De même, d’autres avocats interviennent devant le tribunal des enfants ou face aux juges chargés de trancher sur le transfert des sans papiers en centre de rétention. Nul n’a encore eu connaissance des réactions des syndicats de policiers ; lesquels ne cessent de clamer que les placements en garde à vue leur sont imposés par leur hiérarchie. (D’après Métro, 2 mars 2010)

Difficile retour de bâton

Le 14 octobre 2008, après le caillassage d’un fourgon de police, à Montfermeil (93), les forces de l’ordre déclenchaient une opération punitive dans les immeubles du quartier. Au menu : portes enfoncées, habitants malmenés, brutalité extrême. Manque de chance, un témoin avait pu enregistrer cette ruée sauvage. Sur internet, le document permettait de voir, distinctement, deux policiers infligeant des coups de crosse et de matraque à un étudiant âgé de 20 ans, déjà menotté, dans le hall d’un immeuble. Après une instruction qui aura duré près de dix-huit mois, la chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris confirmait, le 12 février, le renvoi en correctionnelle des deux policiers, auteurs présumés de ce matraquage gratuit pour « violences volontaires ». Un troisième fonctionnaire étant poursuivi pour « non-empêchement de délit. » La victime de ce passage à tabac, affirme que, ce soir-là, il était en famille et regardait un match de football à la télévision. Lorsque les policiers avaient enfoncé la porte de l’appartement, sous le prétexte qu’il avait été reconnu lançant des pierres, ils 1’avaient immédiatement frappé, plaqué au sol, avant de le menotter, le trainer vers le rez-de-chaussée, tout en continuant à le frapper. A cet instant, les policiers ne savaient pas, qu’à l’extérieur de l’immeuble, un réalisateur professionnel, habitant du quartier, filmait cette intervention. Les images, vues largement sur internet, montrent deux policiers frappant Abdoulaye, menotté dans le dos. Pour expliquer son geste, l’auteur d’un coup de crosse avait expliqué au juge d’instruction : « J’avais vu dans ses yeux qu’il était agressif… J’ai pensé qu’il allait me donner un coup de pied. » Le second policier qui devait porter trois coups de matraque à la victime -menottée dans le dos- se justifiait également : « J’ai fait cela pour qu’il ne frappe pas mes collègues, pour qu’il s’arrête d’être virulent… »

Les enquêteurs de 1’IGS qui ont relevé « l’incohérence » de ces déclarations n’en oublient pas moins la passivité des autres policiers, au moment de l’intervention brutale de leurs collègues : « Le positionnement des policiers, au moment de la scène, et enfin 1’orientation des visages des fonctionnaires permettent d’établir la mise en cause de ces fonctionnaires pour non empêchement d’un délit contre l’intégrité corporelle. » Il n’en reste pas moins que la Cour d’appel, n’a pas suivi cette analyse, et décidé de ne renvoyer devant le tribunal qu’un seul policier témoin, pour non empêchement de délit. Malgré les faits, quasiment établis, la date du procès reste encore inconnue, suite à la demande du parquet et des avocats des policiers. I1 semble que le procès devrait être repoussé de plusieurs mois. En fait les avocats des policiers veulent que le procès de leurs clients se déroule en même temps que celui du caillassage. D’où cette remarque de l’avocat de la victime : « lorsqu’un jeune est jugé pour outrage et rebellion, mais a déposé par ailleurs une plainte pour violence, on ne se pose jamais ce genre de question, et on se dépêche de le juger en comparution immédiate ». A suivre avec intérêt. (Source, Le Monde, 3 mars 2010)

N’oubliez pas

L’Observatoire des libertés publiques attend vos informations pour alimenter les colonnes de Que fait la Police? 20 rue Courat – 75Q2C Paris

Pandore maladroit

En février, seize gendarmes mobiles, cantonnés à Orange (Vaucluse) étaient blessés par l’explosion d’une grenade, lors d’un entraînement, en Dordogne. L’un d’eux avait lancé une grenade, par « méprise » sur ses collègues pandores. Cette information, connue seulement le 2 mars ne peut que poser une question essentielle : ces gendarmes mobiles ne s’entraînaient pas avec des grenades lacrymogènes ou assourdissantes. Il semble que ces pandores à matraque jouaient peut-être avec de véritables armes de guerre. Question : à qui veut-on faire la guerre dans ce pays ? (D’après Direct Matin, 3 mars 2010)

Pandore pyromane

Le 2 mars, un gendarme en poste à Brignoles (Var) était mis en examen. Cet excellent pandore occupait ses loisirs à incendier des voitures. Il a quand même été relevé de ses fonctions, et soumis à un contrôle judiciaire strict, avec obligation de soins. D’après les habitants, les feux de véhicules et de poubelles se produisaient depuis plusieurs mois dans la ville et les communes proches. (Source, Direct Matin, 3 mars 2010)

Retour à la Goutte-d’Or

Le 2 mars, l’avocate des victimes de la descente des forces de l’ordre, boulevard Barbès (voir Que fait la Police ?, mars 2010) devait déposer plainte contre la police auprès du procureur de la République, pour « violences aggravées, injures et abus de pouvoir », après une première plainte déposée à l’IGS, le I5 février. Les victimes ayant saisi la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS). L’avocate souligne que ses clients sont : enseignant, cadres financiers, ingénieurs et conseillère principale d’éducation. Cette dernière explique qu’elle a toujours eu de « bonnes relations avec les policiers formés à la prévention. Elle se dit également « outrée par l’incapacité de ces hommes à dialoguer et à rassurer », tout en se disant impressionnée par la brutalité et la véhémence de ces trois policiers qui cherchaient un combat masculin… Nous avons été traités comme des merdes sur le parvis mais nous sommes restés pacifiques. Nous avons une éducation de non-violence. Mais quand la police devient agressive, c’est le monde à l’envers. Ca devient infernal… » (Source, Libération, 3 mars 2010)

Sans suite…

On se souvient que, le 2 février, suite une altercation entre élèves du collège Gambetta, dans le 20ème arrondissement de Paris, trois adolescentes âgées de 14 ans avaient été interpellées (dont l’une d’elle à son domicile, en l’absence de ses parents) et placées en garde à vue durant une dizaine d’heures. Il semble établi que les trois jeunes filles étaient intervenues uniquement pour séparer les protagonistes. L’avocat de l’une des familles a déposé plainte pour dénoncer les conditions de ces interpellations : garde à vue prolongée et menottage. Toujours est-il que, le 3 mars, le parquet de Paris a classé cette affaire sans suite. De son côté, l’IGS, saisie d’une plainte par la famille de la jeune fille interpellée et conduite au commissariat en pyjama, a décidé d’enquêter.
Cette famille attend des excuses publiques de la part de la police. Par ailleurs, une question ne peut qu’être posée : y aura-t-il des poursuites contre des policiers qui, pour faire du chiffre, se sont attaqués sans raison à trois adolescentes ? (D’après Métro, et France 3, 4 mars 2010)

La bande, ennemie numéro 1

Le Journal officiel daté du 3 mars a publié la loi sur les bandes. Rédigée en 2009, cette loi prévoit des peines de 1 an de prison et 15.000 euros d’amende pour toute personne qui « participerait sciemment à un groupement en vue de la préparation de violences volontaires. » Cette présentation d’un nouveau texte sécuritaire est suffisamment vague pour une exploitation bien plus large qu’il est possible de l’envisager. Il n’est pas seulement question de lutter contre les « hooligans » qui se livrent à la castagne lors des matches de football dans l’esprit des auteurs de cette loi. Il suffirait de l’amender, voire simplement de l’adapter pour en faire une machine infernale contre toutes les manifestations revendicatives ou défilés qui déplairaient au pouvoir. (D’après 20 Minutes, 4 mars 2010)

Pleins pouvoirs

Le préfet de police de Paris devient une sorte de super préfet chargé désormais de la répression dans les trois départements de la petite couronne parisienne. Sur ce territoire élargi, Michel Gaudin aura la charge de l’ordre public, comme la direction de l’action des services de la police nationale et des unités de gendarmerie. Selon la préfecture de police, cette extension des pouvoirs du préfet de police de Paris permettrait de mieux lutter contre « une délinquance mobile ignorant les frontières du périphérique. » (Source, Métro, 4 mars 2010)

Quand la police s’intéresse à la politique !

Ce qui paraissait évident est devenu quasiment certain. Des élus de l’UMP du Val d’Oise auraient pris contact avec des policiers afin de consulter illégalement le STIC, ce fichier policier fourre-tout (5 millions et demi d’auteurs de délits les plus divers, en compagnie de plus de 28 millions de victimes et de témoins), afin de pouvoir présenter le candidat socialiste Ali Soumaré comme un petit malfrat de banlieue. Le but de la manœuvre ? Salir ce candidat de la « diversité », pour tenter de gagner l’élection dans le Val d’Oise. C’était à la mi-février et, rapidement, sur les tracts distribués par les militants de l’UMP, Ali Soumaré était présenté comme un « délinquant multirécidiviste chevronné. » Très rapidement, l’affaire a pris un tel retentissement que le président de la CNIL (Commission nationale informatique et libertés), Alex Turk (lui-même élu UMP), estimait nécessaire de mettre les pieds dans le plat en alertant le directeur général de la police nationale, Frédéric Péchenard. Lequel se contentait d’indiquer qu’il réservait sa réponse, tout en rappelant qu’il « n’excluait pas d’ouvrir une enquête et de saisir l’IGS. » Tout en précisant qu’il procédait à des vérifications et à un « état des lieux sur les accès aux antécédents de M. Soumaré. » A aucun moment, ce haut responsable de la police nationale n’a reconnu que l’on avait imputé au candidat socialiste des faits commis par un homonyme. Pour tenter de dégager la police de cette intrusion dans la campagne électorale, Frédéric Péchenard expliquait que certaines informations concernant Ali Soumaré ne provenaient peut-être pas du STIC, mais du casier judiciaire de l’intéressé. Ce qui permettrait de mettre en cause des magistrats et des avocats ayant accès aux dossiers judiciaires en cours. Pauvre défense car il paraît acquis que trente à quarante policiers ont pu fouiller la fiche STIC du candidat socialiste. Si les autorités judiciaires désirent vraiment connaître les « délinquants » policiers qui ont pu fournir ces informations crapuleuses aux candidats UMP du Val d’Oise, il suffirait de vérifier, dans une base de données, l’identifiant et le code strictement personnel des utilisateurs. Opération réalisable en quelques minutes. Chiche !
Le 4 mars, il était possible d’apprendre que le directeur général de la police nationale avait ouvert une enquête en interne, laissant entendre que, le cas échéant, il pourrait prendre des sanctions disciplinaires. (Sources, Le Monde et 20 Minutes, 5 mars 2010)

Ambiance

Le 6 mars, à 8 heures 30, Nicolas Sarkozy arrivait au Salon de l’agriculture, soit une demie -heure avant l’ouverture au public. Depuis l’aube, de nombreux policiers se trouvaient aux abords de la Porte de Versailles, tandis que d’autres quadrillaient les allées désertes du Salon. Sécurité oblige… (Source, France Inter, 6 mars 2010)

Nantes : flingueur rattrapé par les preuves

Même lorsque les bavures policières sont avérées, il faut être très patient pour que leurs auteurs se retrouvent devant la justice. Ce qui s’est passé à Nantes, le 27 novembre 2007 est tout à fait représentatif des lenteurs de la procédure lorsqu’un représentant des forces de l’ordre se trouve mis en examen.
Ce jour-là, des lycéens mineurs manifestent contre la loi Pécresse sur l’autonomie des universités, et franchissent les grilles du rectorat. Aussitôt, les policiers évacuent les lycéens à coups de matraque. En réaction, certains d’entre eux lancent des cailloux. L’un des lycéens, Pierre, qui se trouve à l’extérieur du rectorat, reçoit une balle de caoutchouc (40 mm de diamètre) dans l’œil droit. C’est un policier casqué et cagoulé qui a tiré, à une dizaine de mètres de distance, avec un lanceur de balles, dit de défense, sept fois plus puissant que le flash-ball ordinaire (arme soi-disant non létale).
Les parents de Pierre, qui a quasiment perdu un œil, portent plainte contre X, pour violence illégitime, dès le 6 décembre 2007. L’enquête, diligentée par l’IGPN ne fait que traîner. Jusqu’au jour où un groupe de soutien est en mesure de présenter des films amateurs captés par téléphone portable. Des pièces sont transmises au procureur de Nantes, en mars 2008, lequel ouvrira une instruction en juillet 2008. Ce qui permettra d’identifier le flingueur, gardien de la paix à la compagnie d’intervention de Loire-Atlantique. Au cours de l’instruction, ce policier d’élite expliquera qu’il a mis en joue « une personne portant une capuche grise et une foulard noir », sur l’injonction de son chef qui lui a désigné ce supposé lanceur de pierres, avec ce propos : « Il faut le neutraliser ! »
Finalement, ce fin tireur a été mis en examen, dans les premiers jours de mars 2010 pour « violence volontaire avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique. » Par ailleurs, saisie par les parents de Pierre, la Commission de déontologie de la police nationale (CNDS) regrette « le port d’une cagoule » par un fonctionnaire, ce qui « prête à confusion », tout en s’inquiétant des conditions d’utilisation du lanceur de balles de défense (alors en phase d’expérimentation) d’une portée de 25 à 30 mètres, au lieu de 7 mètre pour un simple flash- ball. Ce qui supposerait « un tir plus réfléchi mais à grande distance, permettant de viser aux jambes. Il semble bien que ce flingueur, présenté comme un novice en la matière, n’a pas hésité à viser directement la tête. A suivre… (D’après Libération, 6 mars 2010)

Pétrole ou gaz ?

Le 8 mars, quelque 300 salariés de la raffinerie Total de Dunkerque manifestaient devant la tour Total, à La Défense, pour signifier leur refus de la solution proposée par leur direction : l’installation d’un terminal gazier, qui ne sauverait que 50 emplois. Réponse expéditive : la police, appelée rapidement, dispersait les manifestants à l’aide de jets de … gaz lacrymogènes. (Source, France Inter, 8 mars 2010)

Gros poisson harponné

Le 9 mars, un commandant de police judiciaire, en poste à Paris, était interpellé et placé en garde à vue. Ce policier de haut grade est soupçonné de mauvaises manières présumées. Tout ce qu’il a été possible d’apprendre, c’est que ce probable ripoux, écroué à Créteil, serait impliqué dans le cadre d’une vaste et « importante » affaire de malversations. Nous n’en savons pas davantage mais le délit doit être grave car, le plus souvent, même pour des actes importants, le policier soupçonné est laissé en liberté, et pas nécessairement sous contrôle judiciaire. A suivre, bien évidemment… (D’après Libération, 10 et 12 mars 2010)

Encore le flash-ball

Le 8 juillet 2009, à Montreuil (93) un manifestant pacifique perdait un œil suite à un tir de flash-ball. Le 9 mars 2010, la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) a finalement réagi dans un rapport sévère, avec la recommandation de « ne pas l’utiliser lors des manifestations sur la voie publique, hors de cas très exceptionnels qu’il conviendrait de définir strictement. » La CNDS pointe la « dangerosité des flash-ball, et insiste sur les trajectoires de balles très aléatoires », tout en rappelant « l’écart entre le point visé et le point touché, qui peut être de 50 cm. » C’est pourquoi la CNDS demande des poursuites disciplinaires pour ceux qui ne respectent pas les conditions d’utilisation du flash-ball.
Réaction immédiate du syndicat d’officiers de police Synergie, nettement situé à droite : « Nous relayons le dégoût des policiers face à ce qui ressemble plus à un procès stalinien qu’à une recherche de la vérité ! » Toujours est-il que l’auteur du tir, mis en examen en septembre 2009, pour « violences volontaires », est toujours en attente de jugement. Ce qui est insuffisant pour la CNDS qui, dans son rapport, demande également des sanctions disciplinaires à l’encontre du lieutenant qui supervisait l’opération. (Sources, Libération et Métro, 11 mars 2010)

Pressions policières

Le 10 mars, à Albi, débutait le second procès de Jacques Viguier, acquitté en première instance. Il était accusé d’avoir tué son épouse. A la barre, le père de l’accusé racontait qu’après le placement en garde à vue de son fils, en mars 2000, il avait rencontré le commissaire de police qui suivait l’affaire. Lequel lui avait dit : « Votre fils est coupable, ça ne fait aucun doute…Vous allez lui conseiller d’avouer et l’affaire sera terminée… » Cela après lui avoir suggéré que, suite à ce procès, la fille de l’accusé allait devenir prostituée, et ses garçons des toxicomanes. Belles manières policières. L’ennui c’est que ce type de pratique est bien plus courant qu’il est possible de l’imaginer. (D’après Aujourd’hui, 11 mars 2010)

Retour au pays…

Le 10 mars, quelque 300 Roms, regroupés dans un gymnase municipal de Massy (91), après l’incendie de leur campement, en étaient expulsés, en vue de leur reconduite en Roumanie. Il paraît que cette opération s’est déroulée avec leur accord, suite au versement d’un pécule de 300 euros. Cette opération, qualifiée de « départ volontaire » étant assortie d’une interdiction de retour sur le territoire français pendant dix ans. Accord ou pas, il n’en reste pas moins que ces Roms avaient été retenus dans ce gymnase pendant trois jours, sous la surveillance de la police. De même, l’escorte policière accompagnant les Roms vers l’aéroport était des plus importantes. Pour la CIMADE, il s’agissait surtout d’un « retour forcé volontaire ». Cette association humanitaire s’indignant du fait que des mineurs isolés avaient fait partie de cette expulsion, ce qui est contraire au droit français ? La CIMADE, et d’autres associations, ont immédiatement demandé une enquête sur « ces faits extrêmement graves. » Source, Aujourd’hui, 11 mars 2010)

La peur de la police

Le 11 mars, dans le 5è arrondissement de Paris, un homme recherché dans le cadre d’une affaire de viol présumée sur mineur, s’est grièvement blessé en tombant du toit d’un immeuble de six étages en tentant d’échapper aux policiers qui le poursuivaient. (Source, Direct Matin, 12 mars 2010)

Faux témoins

En janvier 2005, à Courbevoie (92), un Malien placé en garde à vue décédait dans sa cellule. Selon les policiers, en fonction à cette époque, ce sans papier, âgé de 38 ans, se serait volontairement cogné la tête contre la porte de sa cellule. Suite à une enquête récente, trois médecins légistes ont, pour la seconde fois, livré une version très différente de celle de la police. Une certitude, la thèse du suicide ne serait pas compatible avec les compte-tenus de l’autopsie, et pas davantage avec le dossier médical de la victime. Selon les médecins légistes, la mort de ce Malien serait intervenue par « ébranlement cérébral », provoqué par des secousses. De plus, le fait que l’un des policiers ait procédé à une tentative « d’étranglement » pour immobiliser le gardé à vue a pu contribuer à son décès. Les médecins estiment donc que les « différents éléments » ne concordent nullement avec l’hypothèse avancée par les policiers. (Sources, 20 Minutes, 12 mars et Le Monde, 16 mars 2010)

La haine de la police

Le 16 mars, deux officiers de police de la BAC étaient pris à partie à Gennevilliers (93). Ayant reçu des cailloux sur leur véhicule, ils devaient quitter les lieux pour se réfugier dans un hall d’immeuble. Il n’est pas impossible que ces deux policiers d’élite se soient particulièrement distingués lors de contrôle d’identité musclés dans cette ville de banlieue. (D’après Métro, 17 mars 2010)

Cannibalisme ?

Toujours à Gennevilliers, ce même 16 mars, des policiers de la BAC, en patrouille dans la cité du Luth, interpellaient des dealers. L’un d’eux, qui tentait de s’enfuir, devait se débattre avec « une rare violence, n’hésitant pas à mordre profondément deux des policiers, aux et aux bras. » Comme le souligne l’un des policiers, « Nous avons été obligés de le brutaliser un peu pour qu’il lâche prise. » Quelques heures plus tard, les marques de dents étaient encore très visibles. (Source, Aujourd’hui, 17 mars 2010)

Chez nos voisins aussi…

Pendant le carnaval de la petite ville de Jalay, en Belgique, des policiers avinés sont tombés ivres morts en pleine rue. Le film tourné sur cette scène devait faire la joie des internautes. Pour le maire de cette petite ville, qui s’est confié au Parisien : « La durée de leur service, le froid, et le fait qu’ils connaissent beaucoup de monde, tout ça a dû jouer. Voilà le danger de la police de proximité ! » (Source, Le Canard Enchaîné, 17 mars 2010)

Gardes à vue : surtout, ne pas ricaner

Curieusement, le 16 février, le directeur de la sécurité publique, au ministère de l’Intérieur, faisait parvenir une longue note aux services de police. Ce haut fonctionnaire de l’institution sécuritaire rappelait : « (La garde à vue) n’est pas systématique, et son application doit être adaptée aux circonstances de l’affaire et à la personnalité du mis en cause. » Il en va de même pour l’usage intempestif des menottes, qui ne doivent être utilisées que si la personne interpellée est considérée « comme dangereuse pour elle-même, ou susceptible de prendre la fuite. » (Ce qui est déjà très explicite dans le Code de procédure pénale). Quant aux mineurs de 13 à 18 ans, le menottage devrait rester « exceptionnel » et carrément à « proscrire » pour les mineurs de 13 ans. De plus, le directeur de la sécurité publique a paru s’émouvoir des conditions de la garde à vue en demandant aux policiers « d’assurer l’hygiène, la salubrité et la sécurité des locaux de garde à vue. » Cela en priant les responsables des différents services de « diffuser ces rappels fondamentaux », tout en insistant sur « leur caractère obligatoire. » Authentique ! (Source, Le Canard Enchaîné, 17 mars 2010)

La charge de la brigade légère

Le 10 mars, dans le quartier des Halles, à Pairs, soucieux d’appliquer visiblement la récente loi sur les bandes, le commissariat de police de la rue Pierre-Lescot déclenchait une opération anti-bande à quelques jours du premier tour des élections régionales. Quatorze personnes étaient interpellées, au faciès apparemment : Antillais et Africains. Sur le terrain intervenaient lourdement des ilotiers, la BAC du 1er arrondissement plus la compagnie d’intervention de Paris. Finalement, les policiers interpellèrent surtout des « bronzés ». Lesquels s’étaient trouvés au mauvais moment au mauvais endroit, mais allaient connaître vingt quatre heures de garde à vue et une fouille au corps, avant d’être libérés sur l’ordre du parquet. Comme le rappelle l’hebdomadaire humoristique qui paraît le mercredi : « Une bande organisée en rangers, et le plus souvent vêtue de bleu, rôde toujours dans le quartier… » (Source, Le Canard Enchaîné, 17 mars 2010)

Vient de paraître

Maud Manotti, surtout connue comme auteur de polars, s’est aventurée cette fois dans le domaine des dérives policières. Ne serait-ce qu’au travers du jargon, comme du comportement habituel des serviteurs de l’ordre. Dans son dernier ouvrage, elle cite ce policier qui vient de procéder à un contrôle d’identité au faciès, et jette les papiers de ce « suspect » dans le caniveau en lui disant que c’est là le lieu naturel de sa « carte d’identité d’envahisseur. » De même, il est intéressant de noter qu’à l’école des commissaires de police, un « formateur » croit bon d’asséner : « On ne fait pas de bonne police avec les droits de l’homme. » A lire absolument !
Bien connu des services de police, de Maud Manotti, Chez Gallimard, dans la Série noire, 212 pages, 14,95 €.

Amis-amis…

A la sortie de Pornic, des gendarmes interceptent un véhicule roulant à 140 km/h sur une route où la vitesse est limitée à 90 km/h. Le conducteur aurait dû écoper d’une amende assortie d’un retrait de points. Mais il y avait à bord un passager de marque en la personne de Xavier Bertrand, secrétaire général de l’UMP. Les gendarmes ont donc passé l’éponge. (Source, Marianne, 16 mars 2010)

Pas trop féministes, les policiers toulousains

Le 8 mars, à Toulouse, au cours d’une manifestation féministe nocturne, une militante, dont le crime était d’avoir peint, sur un mur de la rue du Taur, « Rien ne sert de courir, il faut jouir à point ! », a eu l’occasion d’apprécier la convivialité policière. Pour cette futilité, cette manifestante se voyait violemment plaquée au sol, au cœur de la foule, la tête écrasée par la botte d’un policier de la BAC. Plusieurs femmes, qui tentaient de dialoguer, demandant aux policiers d’arrêter cette violence, étaient à leur tour frappées et blessées par ces serviteurs de l’ordre public visiblement inaptes au dialogue, tout en donnant l’impression de manquer de la plus élémentaire maîtrise d’eux-mêmes. (Source, Le Monde libertaire, 18 mars 2010)

Gestes affectueux

Le 12 mars, trois garçons de 18 et 19 ans étaient retenus en garde à vue, sans raison, durant plus de 24 heures, au commissariat de Gagny (93). Ils en sont sortis sans avoir fait l’objet de poursuites mais visiblement contusionnés sur tout le corps. (Source, France Inter, 19 mars 2010)

Sans suite

Le 15 juin 2009, à Paris, un photographe professionnel, âgé de 28 ans, était agressé dans la rue. Se rendant au commissariat pour déposer plainte, il affirme y avoir été frappé par les policiers qui le considéraient comme un délinquant. Relâché après 12 heures de détention, il aurait perdu 40% de sa capacité auditive à la suite d’un coup reçu. Cet homme devait également porter plainte auprès de l’IGS. Ces deux plaintes ont classées sans suite. D’où une nouvelle plainte déposée, avec constitution de partie civile, entre les mains du doyen des juges d’instruction du tribunal de grande instance de Paris. (Source, Métro, 19 mars 2010)

Les policiers soumis au régime des quotas

C’était de notoriété publique, même si les autorités policières s’acharnaient à le nier. Dans de nombreuses unités, les policiers se voient donner des objectifs répressifs. Même si cela pouvait frapper des citoyens n’étant les auteurs d’aucun délit. Fort opportunément, Le Parisien a pu se procurer un document émanant de la police parisienne, fixant des objectifs de PV à atteindre en matière de stationnement et de circulation, pour 2010. Depuis quelques mois, un certain nombre de fonctionnaires de police n’hésitent plus à dénoncer cette obligation qui leur est faite de constater des délits imaginaires.
Il est vrai que les PV qui se déversent sur les auteurs d’infractions routières supposées rapportent, annuellement, 1,5 milliards d’euros au fisc. C’est ainsi que des policiers du ressort de la préfecture de Paris ont dressé 6,4 millions de PV, en 2007, tandis que les gendarmes se contentaient de dresser 2,8 millions d’amendes forfaitaires pour la même période. Il est vrai que la Cour des comptes estime que le chiffre exact pourrait être bien plus important. Selon un policier, qui a tenu à garder l’anonymat : « Certains chefs nous parlent d’opération tirelire. On travaille avant tout pour renflouer les caisses de l’Etat ! »
Ne pas oublier que les policiers, bien notés pour cette traque aux automobilistes, sont considérés comme méritants par leur hiérarchie et peuvent recevoir une prime annuelle de 600 euros. Exemple, cette lettre de félicitation, émanant du commissaire de police, coordinateur général de la circulation : « Au cours de l’année 2009, votre implication dans l’application de la règlementation routière a été remarquée par l’ensemble de vos gradés et de vos officiers de compagnie. En conséquence, je vous adresse mes plus vives félicitations pour votre travail et vous informe qu’une copie de cette lettre figurera dans votre dossier individuel. »
Cette politique d’objectifs chiffrés fixés aux policiers, enfin reconnue, a fait réagir le préfet de police de Paris, qui menace de sanctions celui ou ceux qui ont rédigé le document cité ici. C’est ainsi que Michel Gaudin a précisé qu’il était « tout à fait hostile » à l’établissement des quotas de contraventions. Il n’empêche, ce document confidentiel a été établi au sein même de la préfecture de police de Paris. Ce que fait ma main droite devant ignorer ce que fait ma main gauche, le préfet de police peut s’indigner vertueusement. Il n’en reste pas moins qu’un policer parisien a pu déclarer : « Lorsque le nombre de PV visant un certains types d’infractions n’est pas atteint, on nous demande de verbaliser plus. On doit atteindre des objectifs fixés par des chefs de service. On devient des machines sans discernement ! » Un autre policer commente : « En travaillant de la sorte, notre image auprès de l’opinion publique est entamée. En axant exclusivement notre action sur la répression, comment voulez-vous que les gens aient une bonne image de la police ? » (Source, Le Parisien, 19 mars 2010)

Partagez et diffusez:
  • Envoyer cet article par Email !
  • Facebook
  • Twitter
  • del.icio.us
  • Google Bookmarks
  • Identi.ca
  • Live
  • Netvibes
  • Technorati
  • Viadeo
  • Wikio FR
  • Zataz
  • Digg France

----------

----------

Les commentaires sont fermés.