QUE FAIT LA POLICE ? Bulletin intérieur d’information – Numéro 105 – Octobre 2004
Editorial Stic en stock
Stic. Cela ressemble à une onomatopée. En développant ce sigle, cela donne : « Systéme de traitement des infractions constatées. »
En son temps, nous avions déjà tiré le signal d’alarme contre ce fichier criminogéne, illégal durant une dizaine d’années, et légalisé en août 2001 par un ministre socialiste de l’Intérieur : Daniel Vaillant.
De son côté, la gendarmerie posséde également son propre fichier répressif : Judex.
Il semblerait que huit à neuf millions de noms figurent déjà dans le Stic. Peut-étre y serons nous tous, bientôt. Cette inflation est justifiée par le fait que tout est bon pour se re t rouver dans le Stic. Les seuls coupables ou vaguement suspects ne suffisant pas, les policiers ont jugé indispensable d’y intégrer aussi bien les témoins que les victimes. Ce qui permet d’étendre, aussi bien le champ d’investigation du moment que d’avoir sous la main de possibles futurs délinquants, dont on retrouvera sans doute la trace dans le Stic, comme témoins ou victimes passés.
C’est ce qui est arrivé à quatre salariés d’une société de surveillance travaillant pour la centrale de Flamanville – site sensible. Pour une peccadille ancienne, ces hommes ont perdu leur emploi dés lors que, sur interrogation de l’employeur puis du préfet, tous quatre ont été repérés comme de véritables « délinquants. »
Dans son rapport pour l’année 2003, la Commission nationale informatique et liberté (CNIL) a relevé des dizaines de fichages abusifs et cite en exemple une personne fichée dans une affaire d’escroquerie, vieille de 20 ans, alors qu’elle n’était que témoin.
A quand une victime, déjà fichée et poursuivie pour une mauvaise lecture de ce fichier ? Qui a parlé d’Etat policier ? I
Maurice Rajsfus
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