quefaitlapolicelogo QUE FAIT LA POLICE ? – Bulletin d’information anti-autoritaire – Nouvelle série – numéro 44 – novembre 2010


Editorial : Quand le passé nous prend à la gorge

Trop occupés à pourchasser les Roms, et à détruire leurs pauvres campements, nos policiers et gendarmes ont oublié, qu’en d’autres temps, leurs anciens se livraient tranquillement à la chasse aux Juifs, ne négligeant jamais de rafler des femmes en couche, des enfants et des vieillards grabataires. Ils ne faisaient alors qu’obéir aux ordres, expliqueront-ils, après la Libération. Certes, la situation n’était pas la même, et il faut prendre garde à la tentation de faire le moindre amalgame. Il n’en reste pas moins que les missions les plus nauséabondes sont toujours exécutées, avec l’obéissance à la consigne de rigueur, par des forces de l’ordre qui se revendiquent des valeurs républicaine. Sans oublier que la consigne est améliorée dans le mauvais sens. Acteur des actions répressives, le policier ou le gendarme mobile se veut sourd, muet et aveugle face à la détresse de ceux qu’il est chargé de marginaliser, au mieux, d’éliminer, au pire.
Depuis le discours ultra sécuritaire prononcé à Grenoble par le chef de l’Etat, le 30 juillet 2010, la chasse est ouverte contre d’autres parias. Dans le même temps, plusieurs milliers d’entre eux ont été expulsés du sacro-saint territoire national, et de nombreux autres sont en passe de l’être. Les finances de ce pays sont en berne mais le Trésor public est toujours en mesure d’être ponctionné pour débarrasser la France de ces intrus qui ont eu le mauvais goût de venir chercher refuge au pays de la liberté, jadis patrie des Droits de l’homme. Bientôt, ceux-là seront peut-être rejoints, dans la vindicte officielle, par ceux qui, par erreur sans doute, avaient eu l’insigne honneur de se voir décerner le titre de citoyen français, malgré leur origine étrangère. Il est vrai que, pour mériter une telle sanction, il faudrait tuer un policier ou un gendarme. Question : combien d’étrangers naturalisés, depuis moins de dix ans, ont bien pu se laisser aller à un tel acte ? Si le chiffre était significatif, nos autorités n’auraient pas hésité à nous le communiquer !
Bien sûr, ce serait insulter nos policiers et nos gendarmes, que de leur prêter des intentions xénophobes ou même racistes. Ces fonctionnaires d’autorité ne doivent pas avoir d’état d’âme et n’ont pas à réfléchir sur le contenu peu humanitaire de leurs interventions. D’autant plus que leur activisme, à l’occasion dévoyé, n’est jamais considéré à la hauteur des dégâts occasionnés, et parfois même récompensés. Faut-il rappeler ce 14 octobre 1944, moins de deux mois après la Libération de Paris, lorsque le général de Gaulle, président du gouvernement provisoire de la République française retrouvée, décernait la fourragère rouge -légion d’honneur collective- à ces mêmes policiers parisiens qui, avant de participer à la prise de la préfecture de police, s’étaient livrés durant quatre ans à la chasse aux Juifs et aux résistants ? Alors, bien évidemment, nos policiers et gendarmes mobiles ne peuvent être comparés à ceux aux ordres de l’occupant nazi, de l’été 1940 à l’été 1944. Tout simplement, trop d’entre eux commencent à leur ressembler …
Maurice Rajsfus

Forte pensée

« Pourquoi est-ce que j’aime les chats, plutôt que les chiens ? C’est parce qu’il n’y a pas de chats policiers !  » (Jean Cocteau)

Ainsi parlait un juge lucide

« En général, le policier se contente de son image de marque, de l’étiquette collée sur le flacon, mais il n’en connait pas le contenu. Personne, d’ailleurs, ne lui demande de le connaitre et, quand il pose la question, quand il ne se contente pas de phrases toutes faites, de platitudes rabachées toute la journée, il est assez vite désorienté. Les deux aspects de sa fonction, rassurer et faire peur, ne le satisfont pas. Lui-même peut avoir peur, et qui va le rassurer… ?  » (In, La Police de Casamayor, Gallimard, 1973)

Les mots pour le dire

Le 16 septembre, quatre militants du Réseau éducation sans frontière (RESF) et de Soif d’Utopie, comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Tours pour diffamation à l’encontre du ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux. En avril 2010, ces militants avaient rédigé un tract contre l’utilisation « supposée » du fichier base-élèves de l’Education nationale dans le but de repérer les parents sans papiers, afin de les expulser. Le texte assimilant cette pratique à celle de l’Etat français sous l’Occupation. Question : si l’on met entre parenthèses l’évocation de la période du gouvernement de Vichy, faut-il entendre que l’utilisation du fichier base-élèves avait malgré tout un usage visant à l’expulsion de sans papiers ? (D’après Aujourd’hui en France, 16 septembre 2010)

Comptine

Il s’agit d’un texte purement contemporain, qui a le mérite de n’utiliser aucun autre emprunt qu’un rappel à quelques sobriquets dont sont affublés -à tort ou à raison- nos gardiens de l’ordre public.
« Gaffe, gaffe, gaffe
Voilà les gaffres.
Les doux Mickeys
Mettent le paquet
Les Bignolons
Lon, lon, lon
Toujours grognons
Gnons, gnons, gnons »
(Que le policier qui n’a jamais cogné veuille bien se faire connaître, propose tristement le correspondant marseillais auteur de cette bluette, lequel doit encore porter les traces physiques ou morales d’un contact malencontreux)

Quel malheur d’avoir un fils

Etre le fils du directeur général de la police nationale (DGPN) fait-il d’un adolescent un justiciable à part ? Une certitude : si un garçon de 16 ans, vivant dans une cité de banlieue, se permettait de dire à un policier : « T’es qu’un pauvre con, tu fais un métier de con ! », il passerait certainement un sale quart d’heure. Cela n’a pas été le cas pour le fils de Frédéric Péchenard, numéro 1 de la police. Sûr de son pouvoir, par héritage, le rejeton du DGPN avait cru bon ajouter, en direction du policier qui voulait le verbaliser pour conduite d’un scooter en état d’ébriété : « Je vais te faire muter à la circulation », après lui avoir dit : « Je vais t’exploser. T’es qu’une merde ! » A ce niveau, pas de doute, le fiston avait bien intégré le langage du policier de base. Cela se passait dans la nuit du 17 au 18 février 2009. Bien sûr, le policier insulté allait porter plainte pour outrage, mais son indignation restera sans suite. Il n’en reste d’ailleurs pas de trace au parquet de Paris. Il se trouve, pourtant que le PV de l’interpellation et une note de service rédigée au commissariat de police du 8ème arrondissement de Paris sont curieusement revenus à la surface -dix-huit mois après les faits. A cette occasion, il convient de rappeler le projet de loi concocté par Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, -chargé des problèmes de sécurité à l’UMP, qui prévoit des peines de prison pour les parents de mineurs délinquants. Il est même possible de dire que, pour Frédéric Péchenard, il y aurait circonstance aggravante s’il y a eu volonté de subordination de témoins en la personne des policiers insultés. Lesquels se seraient vu intimer l’ordre de garder le silence sur les débordements de son fils. (D’après Le Parisien, 16 septembre 2010)

Péchenard père et fils…

Plus le scandale est évident, et plus il est important de le minimiser. Dans l’urgence, Frédéric Péchenard a tenu à indiquer : « Mon fils a fait une connerie, comme en font tous les enfants. Et comme n’importe quel père de famille je suis allé le chercher au commissariat. J’étais évidemment navré, je me suis excusé. Cette affaire, qui sort 18 mois après les faits, dans le contexte actuel, n’a qu’un but : me salir. Qu’on dirige des attaques contre moi, je peux 1’admettre, cela fait partie de mon job. Mais pourquoi s’en prendre à mon fils ? « . (Source, Le Monde, 17 septembre 2010)

Affaire Péchenard : les syndicats de policiers à la rescousse

Les syndicats de policiers n’ont pas tardé à soutenir leur grand patron. En premier lieu, Jean-Claudes Delages, secrétaire-général du syndicat de policiers en tenue, Alliance, ne tardait pas à proclamer : « Péchenard n’est pas un homme à vouloir de passe droit. » De son côté, pour compléter les déclarations de son collègue de droite, Nicolas Comte, secrétaire général d’Unité-Police SGP (soi disant de gauche) s’est dit surpris que cette « affaire sorte maintenant », laissant entendre que ces pratiques, même si elles sont taboues, sont courantes quand elles concernent un « fils de…  » I1 n’en va pas de même du côté des syndicats de magistrats et le président de l’Union syndicale des syndicats de magistrats s’indigne : « Il me semblait qu’en 1789 les privilèges avaient été abolis. Le fait que les syndicats de police tiennent ce genre de propos est inquiétant. Rappelons que l’outrage à agent et la conduite en état d’ivresse sont combattus avec force. » Et puis, cette réflexion : « Ce n’est pas aux policiers de déclarer s’ils doivent ou non classer une affaire… S’il avait porté un autre nom, ce jeune homme aurait donc dû être placé en garde à vue et convoqué devant un tribunal !  » Quant au parquet, il n’a pas souhaité s’exprimer… (Source, Le Parisien, 17 septembre 2010)

Policiers menteurs et violents

Les scandales, qui finissent par être connus du public, ne sont peut-être qu’une faible partie des pratiques d’une « corporation » qui ferait Å“uvre utile en s’interrogeant sur les qualités morales des fonctionnaires qui opèrent en son sein. Ainsi, en Seine Saint-Denis, sept policiers sont soupçonnés avoir menti à leur hiérarchie, à l’issue d’une course poursuite avec le conducteur d’une voiture volée, le 9 septembre, à Aulnay-sous-Bois (93). Tous ont été présentés à un magistrat du parquet de Bobigny, le 15 septembre. Les sept « gardiens de la paix », qui comparaitront en correctionnelle le 4 novembre, seront jugés pour « faux en écriture publique » et « dénonciation calomnieuse ». Trois d’entre eux sont aussi poursuivis pour « violences volontaires aggravées », sur l’automobiliste, au moment de son arrestation. Ces sept fonctionnaires sont également soupçonnés d’avoir menti, en expliquant que l’un d’eux avait été percuté par la voiture du conducteur pris en chasse.
En effet, selon plusieurs témoins, ce sont les policiers qui ont fauché accidentellement leur collègue. Tous avaient malgré tout déclaré, sur le PV, que le fuyard avait renversé leur collègue, pour tenter de se dédouaner. Suspendus jusqu’à leur jugement, ces policiers avaient été placés en garde à vue, avant de reconnaitre qu’ils avaient menti. Curieusement, le porte-parole du syndicat UNSA Police, commentait : « On pousse de jeunes fonctionnaires au rendement, et au premier pépin la hiérarchie les lâche… » (Source, Aujourd’hui, 17 septembre 2010)

Retour sur le procès de Villiers-le-Bel

Deux mois après le procès de Villiers-le-Bel, un témoin est revenu sur ses déclarations. Ce jeune homme accuse les policiers de 1’avoir forcé à témoigner à charge dans l’affaire des « Ã©meutes » qui avaient suivies la mort de deux adolescents, suite à un fâcheux « contact » avec un véhicule de police. Lors du procès qui s’était déroulé à Pontoise, en juillet 2010, ce témoin avait affirmé que les trois jeunes qui allaient être condamnés s’étaient vantés d’avoir tiré sur des policiers. Ceux-là avaient alors écopé de peine allant de trois à quinze ans de prison ferme. Les trois condamnés ont d’ailleurs fait appel. (Source, Métro, 17 septembre 2010)

Petit ripou

Le 17 septembre, un policier, en poste dans les Bouches-du-Rhône, était mis en examen pour corruption. En échange de fortes sommes, il promettait d’intervenir pour aider certains justiciables. Laissé en liberté, sous contrôle judiciaire, il lui est interdit d’exercer sa fonction. Depuis le mois de juin 2010, c’est le troisième fonctionnaire de police de ce département poursuivi pour des faits identiques. (Source, France Inter, 18 septembre 2010)

Le pandore flingueur acquitté

Un décret daté du 20 mai 1903 stipule que les gendarmes peuvent faire usage de leur arme pour arrêter un fuyard, sans « Ãªtre en situation de légitime défense, après un premier tir de sommation. Il est vrai qu’un arrêt de la cour de cassation, du I8 mars 2003 précise que l’usage de l’arme doit être : « absolument nécessaire et strictement proportionnée au danger ». Il ne semble pas que cette dernière prescription a été respectée, dans la soirée du 23 mai 2008, lorsqu’un gendarme tirait à sept reprises en direction d’un Gitan, père de trois enfants qui, au cours de sa garde à vue à la gendarmerie de Draguignan, avait sauté par une fenêtre, en dépit des menottes qui l’entravaient. Le gendarme affirmait avoir lancé les sommations d’usage avant d’ouvrir le feu, et visé les parties inférieure du corps du jeune homme. Il n’en reste pas moins que trois des sept tirs devaient toucher la partie supérieure du corps de la victime, l’un d’eux mortel, lui ayant perforé le thorax. Comme cet homme réussissait à poursuivre sa fuite, il était rejoint par trois gendarmes qui le malmenaient en tentant de le maîtriser. Perdant ensuite connaissance, le Gitan devait décéder de ses blessures en dépit de l’arrivée des secours. Suite à ce drame, le gendarme flingueur était initialement mis en examen, pour homicide involontaire, et placé en détention provisoire durant trois jours -ce qui allait provoquer la colère de ses collègues gendarmes. En août 2009, 1es deux juges d’instruction saisis du dossier, rejoignaient l’analyse du procureurs adjoint, qui ordonnait un non-lieu, considérant que le gendarme avait accompli « un acte prescrit ou autorisé par des dispositions législatives ou réglementaires. » L’enquête, suivant malgré tout son cours, le gendarme, âgé de 43 ans, devait comparaître devant la cour d’assises du Var, à Draguignan, du 13 au 17 septembre 2010, pour répondre de l’accusation de « coups mortels par personnes dépositaire de l’autorité publique. » Pourtant, conformément aux réquisitions du ministère public, qui avait estimé, la veille du verdict, que le gendarme ne pouvait pas être pénalement condamné car il avait agi « conformément à ce qui lui a été enseigné… dans le cadre légal, » les jurés ont prononcé un verdict d’acquittement. Comment ne pas rappeler que ce jeune Gitan, Joseph Gerdner, avait été interpellé alors qu’il remplissait, à la gendarmerie de Brignolles, les obligations d’un contrôle judiciaire pour des faits anciens. (Source, Le Monde, 14 et 20 septembre 2010)

Ex-pandore assassin

Il n’est pas rare que d’anciens (ou actuels) policiers ou gendarmes se comportent comme des truands. Il arrive même, parfois, que d’anciens gendarmes participent à des actes plus violents. C’est le cas d’un ancien pandore de Toulouse, âgé de 54 ans qui, avec un complice, vient d’être mis en examen. Cet ex-défenseur de l’ordre public avait participé à l’agression, suivie d’un cambriolage chez une vieille dame, âgée de 97 ans. Avec son complice, il a été mis en examen pour « vol avec violence ayant entrainé la mort. » (D’après Libération, 20 septembre 2010)

Curieuse investigation

Suite à la révélation des mauvaises manières du fils du directeur général de la police nationale, l’Inspection générale des services (IGS) -police des police- a été saisie d’une enquête. Il convient, en effet, de déterminer prioritairement l’origine des fuites révélant l’intervention de Frédéric Péchenard en faveur de son rejeton. Lequel avait été rapidement relâché, peu après son interpellation pour conduite en état d’ivresse et outrages à agents. Il est vrai que ces délits constatés seraient moins graves que le comportement inconséquent d’un fonctionnaire de police qui n’a pas hésité à mettre en difficulté le plus haut fonctionnaire de notre police nationale. A la limite, nous serions presque dans ce fameux « secret défense » qu’affectionnait tellement Charles Pasqua, au temps de sa puissance. (D’après Libération, 21 septembre 2010)

Le Corbusier dans la police…

Il semblerait que le ministère de l’Intérieur s’intéresse de plus en plus à l’urbanisme des cités sensibles. De fait, une circulaire interministérielle prévoit d’accroitre le rôle de la police dans les choix urbanistiques effectués dans les quartiers relevant de la politique de la ville. En clair, l’objectif affiché serait de tenir compte des impératifs sécuritaires, « le plus en amont possible » des actions de construction et de rénovation urbaine. Cela dans une logique « d’anticipation des risques. » C’est là un mode d’intervention défendu par Claude Guéant, en 1995, alors que l’actuel secrétaire général de l’Elysée était directeur général de la police nationale. Cette attention portée à l’urbanisme va tellement loin dans la réflexion policière que des experts préconisent de ne plus construire de toits plats, pour éviter que des émeutier puissent y stocker des pierres… (Source, Le Monde, 22 septembre 2010)

Droit d’asile ?

« La France est le second pays le plus généreux au monde, mais il faut voir dans quelle condition nous accueillons les demandeurs d’asile…  » (Eric Besson). Passant des vaines paroles aux actes, à 1’aube du 18 septembre, à Gonesse (Val d’Oise), des policiers, venus en nombre, déboulaient pour évacuer un squat de réfugiés du Darfour (Soudan), tous demandeurs d’asile, qui s’abritaient dans un immeuble vétuste, avant que la préfecture du Val d’Oise ne les transfère provisoirement dans des hôtels, jusqu’à une nouvelle expulsion (Source, Libération, 23 septembre 2010)

Etonnant

Alors que le gouvernement s’applique à sonner le tocsin, prétextant une menace terroriste imminente, il délègue le directeur général de la police nationale dans les médias (presse écrite, radios et chaines TV) pour alerter la population. Logiquement, ce serait le rôle du premier ministre ou du ministre de l’Intérieur. Ce choix a une signification : le bon peuple doit savoir que les autorités policières sont devenues le meilleur rempart du pays de la liberté. (D’après Libération, 23 septembre 2010)

Vient de paraître

Il n’est pas hasardeux que l’armée bénéficie du qualificatif de « Grande Muette ». Le chef d’escadron pandore Jean-Hugues Matelly, en a fait l’amère expérience pour avoir osé critiquer publiquement la fusion de la gendarmerie et de la police, ce voyait sanctionné pour « manquement au devoir de réserve ». Ce haut gradé, par ailleurs chercheur associé au CNRS, s’est vu radié à vie de ce corps, dit d’élite, par un décret signé de la main de Nicolas Sarkozy lui-même, le 12 mars 2010. Il est vrai que ce militaire s’était également laisser aller à critiquer la politique du tout sécuritaire. Mal remis de cette exclusion, il vient de relater son aventure dans un ouvrage qu’il n’est pas inutile de lire. Même s’il s’estime déshonoré, le chef d’escadron n’en a pas moins appris à ses dépens qu’il n’est pas évident d’être serviteur de l’ordre républicain. (L’affaire Matelly, Jean-Claude Gaweevitch, 250 pages, 19 euros 90)

Police de rétention

Les parlementaires de ce pays ont le droit de visiter n’importe quel prisonnier détenu dans une prison. Il semble qu’il n’en aille pas de même avec les étrangers enfermés dans les centres de rétention administrative (CRA). C’est ainsi que, dans la matinée du 28 septembre, une délégation de députés et sénateurs « Verts » s’est vue refuser l’entrée du CRA du Mesnil-Amelot (77). C’est une capitaine de la police aux frontières (PAF) qui a fait barrage pour interdire aux élus l’accès à ce CRA, au prétexte que sa rénovation n’est pas terminée. Pendant ce temps, agglutinés au grillage de la cour, les retenus de ce centre, proche de l’aéroport de Roissy, interpellaient les journalistes présents : « Parlez de nous ! La PAF nous fait la misère. On ne mange pas à notre faim. On n’a aucun lieu pour prier. On ne dort pas avec tous ces avions qui nous passent sur la tête ! » Sans oublier que les « retenus » ne sont pas des criminels, leur délit étant d’être démunis de papiers. (D’après Libération, 28 septembre 2010)

Course-poursuite ?

Le 28 septembre, à Aubervilliers (93), deux jeunes circulant à bord d’un scooter, faisaient une chute, suite à une possible course-poursuite avec des policiers. Selon la police, l’accident serait survenu alors que les deux garçons, en fuyant, auraient percuté un camion, après avoir été surpris pendant qu’ils commettaient un vol à la portière. Tous deux ont été hospitalisés mais leurs jours ne seraient pas en danger. La préfecture de Seine Saint-Denis affirme néanmoins qu’il n’y a pas eu de course-poursuite avec les forces de l’ordre. (Sources, 20 Minutes et Direct Matin, 29 septembre 2010)

Dangereux terroristes

Le 23 septembre, à Saint-Nazaire, à la fin de la manifestation contre le système de retraite, qui avait rassemblé quelque 17.000 personnes, les forces de l’ordre répliquent aux invectives en gazant la fin du cortège, avant d’organiser une véritable chasse à l’homme dans la ville. Sous le prétexte que des manifestants se trouvaient en « attroupement illicite », les policiers arrêtaient six personnes au hasard. Trois d’entre elles étaient jugées en comparution immédiate, le procureur demandant trois mois de prison ferme pour toutes, laissant entendre que cela servirait d’exemple à ceux qui liaient les journaux. (Source, Tout est à nous, 30 septembre 2010)

Bébé à bord…

Depuis le 27 septembre, un bébé de sept mois se trouvait « retenu » au centre de rétention administrative de Metz. C’est le juge de libertés qui devait mettre fin à cette situation, et le bébé, né en France (en février 2009), était libéré en compagnie de ses parents, le 29 septembre. A la grande indignation sans doute des ministres Besson et Hortefeux, le juge avait estimé que les conditions de vie du bébé, dans le CRA, étaient contraires à l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme, qui dénonce les traitements inhumains et dégradants. (Source, Libération, 30 septembre 2010)

Pas pour des prunes

Le 28 septembre, à Brest, des policiers qui intervenaient pour dégager le hall d’un immeuble, étaient reçus par des projectiles lancés par des jeunes. Six policiers souffraient d’hématomes. (Source, Libération, 30 septembre 2010)

Rigolo

Le 29 septembre, dans le 18è arrondissement de Paris, trois policiers étaient attaqués et blessés par une trentaine de chats, alors qu’ils intervenaient dans un appartement. Cette unité de policiers spécialisés avait été alertée par l’association Brigitte Bardot. (Source, Direct-Matin, 30 septembre 2010)

Connaissez-vous Oscar ?

A partir du 1er octobre, la mise en place du fichier biométrique des étrangers voulant bénéficier de l’aide au retour volontaire dans leur pays d’origine, a officiellement commencé. C’est ainsi que tout étranger se trouvant dans cette situation devra laisser son identité aux services de police, sa photo et ses empreintes digitales. L’ensemble étant consigné désormais dans le fichier OSCAR (Outil simplifié de contrôle des aides au retour). Il est bien connu que charité bien ordonnée commence par une nécessaire méfiance. Il n’en reste pas moins que plusieurs associations, dont la Ligue des droits de l’homme, ont déposé un recours devant le Conseil d’Etat pour contester ce fichier qui « constitue un déni inacceptable » de la citoyenneté européenne des Roms. (Source, 20 Minutes, 1er octobre 2010)

Quand la police gaze les anesthésistes

Dans l’après-midi du 1er octobre, les infirmiers anesthésistes manifestaient dans Paris pour la reconnaissance, par diplôme, de leur spécialité. Rapidement, les forces de l’ordre chargaient ces trublions que la ministre de la Santé refusait de recevoir, et les agressaient brutalement, tout en les arrosant généreusement de gaz lacrymogènes. (Sources, images significatives sur Canal+, 1er octobre, et RTL, 2 octobre 2010)

Le gendarme n’était pas innocent !

Le 16 juillet 2010, à Thésée-la-Romaine (Loir-et-Cher), près de Saint-Aignan, un gendarme blessait mortellement un jeune Gitan de 22 ans, recherché pour un vol de 22 €. La voiture à bord de laquelle le jeune homme se trouvait comme passager, avait forcé un contrôle. Reste que la réaction du gendarme n’a pas été effectuée en situation de légitime défense puisque ses tirs étaient latéraux et que, contrairement aux déclarations de son avocat, le véhicule des Gitans n’avait pas foncé sur lui. Finalement, le gendarme devait être mis en examen, le 1er octobre, pour « coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. »
Dans les heures qui allaient suivre, Brice Hortefeux, tout feu tout flamme, déclarait ; « Je tiens à manifester publiquement mon soutien moral et matériel à ce militaire, aujourd’hui dans l’épreuve, à sa famille, ainsi qu’à ses 97.000 camarades de la gendarmerie nationale. » Que valent ces paroles vertueuses d’un ministre qui n’hésite pas à sortir de son obligation de réserve ? Toujours est-il que le conducteur du véhicule présente une autre approche du dossier : « Ces gendarmes n’avaient pas d’uniforme, pas de lumière. En les voyant, j’ai freiné puis je suis reparti. Et c’est là qu’ils ont ouvert le feu. J’étais là, il ne faut pas me prendre pour un imbécile ! », avait-il déclaré, le 22 juillet. Cet homme n’en a pas moins été mis en examen pour « tentative d’homicide volontaire et refus d’obtempérer. » La morale est donc sauve. A suivre. (Source, Libération, 2 octobre 2010)

Il faut être poli avec les pandores

Comment ne pas s’inquiéter du triste pouvoir de facebook ? Exemple : en janvier 2010, suite à un contrôle routier à l’issue duquel il avait dû poursuivre son chemin à pieds, un jeune homme, âgé de 19 ans avait publié, sur facebook, des propos injurieux envers les gendarmes du Faou (Finistère). Manque de chance, les paroles lourdes de sens, considérées comme un outrage public, étaient restées en ligne durant trois mois. Le 1er octobre, ce mauvais sujet, quasiment délinquant, a été condamné à trois mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Brest, ainsi qu’à 1.200 € de dommages et intérêts aux gendarmes. De son côté, Internet sans frontières, association oeuvrant à la promotion de la liberté d’expression sur Internet, devait déplorer « la sévérité inédite de la peine. » (Source, Le Monde, 4 octobre 2010)

Suicide

Dans la matinée du 4 octobre, un gardien de la paix, affecté à la brigade des stupéfiants de la police judiciaire parisienne, a mis fin à ses jours avec son arme de service, dans les toilettes. Il a laissé une lettre pour son épouse et une autre pour son chef de service. (Source, Métro, 6 octobre 2010)

Purification ethnique

Dans la matinée du 5 octobre, à la demande du préfet de Seine-Saint-Denis, les forces de l’ordre s’activaient à démanteler un camp de Roms, à Pantin. Ce sont les écologistes de cette ville qui ont informé sur cette descente de police, dénonçant « les méthodes inhumaines » mises en œuvre. Tout en précisant que les familles évacuées n’ont d’autre solution que de « s’établir ailleurs dans notre ville ou dans une ville à proximité. » Source, Métro, 6 octobre 2010)

Pas francs du collier…

Le 13 juillet 2009, lors d’une manifestation en soutien aux sans-papiers, à Montreuil (93), un journaliste stagiaire au journal Le Monde était interpellé brutalement. Il lui était reproché d’avoir lancé des projectiles en direction des forces de l’ordre. A cette occasion, un policier l’aurait identifié, parmi une dizaine de manifestants portant un casque. Placé en garde à vue, bien qu’ayant fait état de sa qualité de journaliste, fouillé et mis à nu, après avoir été bousculé violemment par les CRS, la journaliste avait fait saisir la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS), le 25 novembre 2009. Le 5 octobre 2010, se basant sur la consultation d’une vidéo mise en ligne sur Internet, la CNDS devait conclure que si le journaliste était bien sur les lieux, pour « couvrir » la manifestation, « il ne portait pas de casque, au moment de son interpellation, et qu’il ne jetait aucun projectile sur les forces de l’ordre. » Pour le directeur départemental de la sécurité publique, l’explication de cette méprise est simple : « J’ai pu le confondre avec un autre manifestant… » Dans ses recommandations, la CNDS souhaite que « de sévères observations soient adressées à ce responsable qui a manqué de discernement, circonstance particulièrement regrettable compte tenu de ses fonctions à l’époque des faits. » Quant au policier qui avait assuré, contre toute évidence, que le journaliste portait un casque et avait lancé des projectiles, la CNDS demande à son encontre « des poursuites pénales, compte tenu du caractère infractionnel des faits qui lui sont reprochés… » Quand même ! (Source, Le Monde, 7 octobre 2010)

Alertez les bébés !

En 2008, ce sont 165 enfants qui se sont trouvés en centre de rétention, avec leurs parents sans-papiers. Cette performance a été largement dépassée en 2009 puisque 318 mineurs ont connu cet enfermement. Ces chiffres ont été fournis le 6 octobre dans un rapport publié par la CIMADE. (Source, 20 Minutes, 7 octobre 2010)

Un fichier pandore pour les « gens du voyage »

Ca vient d’être révélé. Le fichier MENS (Minorités ethniques non sédentarisées) a été constitué par les services de gendarmerie. Ce petit joyau xénophobe et raciste se trouve à l’Office central de lutte contre la délinquance itinérante, au fort de Montrouge, à Arcueil (94). Pourtant, assurait récemment l’honnête Brice Hortefeux : « Il n’y a pas de statistiques sur des communautés, mais des statistiques, naturellement, sur des nationalités… » Suite à cette révélation, les avocats des quatre principales associations de Roms et de gens du voyage ont porté plainte, le 6 octobre, auprès du procureur de la République de Paris, pour constitution de fichiers non déclarés et conservation « de données à caractère personnel qui font apparaître les origines raciales et ethniques. » Ce sont là des infractions punies de cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de 300.000 €. Au ministère de l’Intérieur – qui tient désormais la gendarmerie sous sa tutelle – on indique ne pas avoir connaissance de ce fichier. Côté gendarmerie, on affirme tranquillement que ce fichier n’existe pas… (Source, Le Monde, 8 octobre 2010)

Chauffard en uniforme

Le 7 octobre, vers 17 heures 30, dans le centre ville d’Argenteuil (95), un collégien, âgé de 11 ans était renversé par un fourgon de police. Dans ce quartier, où les établissements scolaires sont nombreux, le garçon commençait à traverser la chaussée, hors d’un passage protégé. Arrivait cette camionnette de la police – roulant à vive allure – circulant sur la voie réservée aux autobus. Renversé, le garçon, qui souffrait d’un traumatisme crânien, était transporté à l’hôpital Necker, à Paris, dans un état préoccupant. Certes, le garçon qui avait un walk-man sur les oreilles n’avait sans doute pas entendu la sirène actionnée par les policiers, mais le Code de la route ne prévoit-il pas que le conducteur doit rester maître de son véhicule – surtout en ville ? Il n’en reste pas moins que, dans les deux minutes qui allaient suivre, sept voitures de police, plus un véhicule banalisé, arrivaient sur les lieux car, selon une jeune femme, témoins de l’accident : « Un attroupement s’est formé, et l’atmosphère était tendue. » La police d’Argenteuil n’a pas souhaité commenter… (Source, 20 Minutes, 8 octobre 2010)

Les lycéens ne doivent pas penser à la retraite !

Le 8 octobre, des milliers de lycéens manifestaient à travers la France. Ils protestaient à leur tour contre la réforme des retraites. A Saint-Quentin, dans l’Aisne, des heurts avec la police ont éclaté. Au prétexte qu’un policier aurait été molesté par les manifestants, les forces de l’ordre devaient interpeller des lycéens, saisir leurs téléphones portables, et même consulter leurs contacts – la mobilisation par SMS étant devenue courante. Cela en violation avec la loi, dénonce l’Union nationale des lycéens, qui ne manquait pas de noter la brutalité des policiers. (Source, Libération, 9 octobre 2010)

Pourquoi ?

Dans la nuit du 9 au 10 octobre, le quartier nord d’Amiens a été le théâtre de plusieurs heurts entre une dizaine de jeunes et les forces de l’ordre, donnant lieu à cinq interpellations. Des feux de poubelle étaient allumés et huit voitures incendiées. Des véhicules de police et un autobus recevant des projectiles divers. Suite à ces incidents, 120 fonctionnaires de police devaient être dépêchés sur place pour ramener le calme. Il manque un détail à cette information brute : quelle était la raison de cet affrontement entre jeunes et policiers ? (Source, 20 Minutes, 11 octobre 2010)

Aveux extorqués

A Marseille, en 1997, un homme, accusé de viol sur mineure, par sa belle-sœur, allait effectuer un séjour de plusieurs mois en prison avant d’être mis hors de cause. Sans avocat, il avait cédé au chantage d’un fonctionnaire de police, sans doute désireux de boucler un dossier, cet homme avait avoué sous la pression, pour protéger ses enfants que le policer menaçait de « confier » à la Dass, avant de se rétracter devant un juge d’instruction. Cette victime du zèle policier va poursuivre ce fonctionnaire zélé pour « aveux extorqués lors d’une garde à vue. » (Sources, Métro et 20 Minutes, 12 octobre 2010)

Retour sur le passé

Durant l’été 2010, un juge d’instruction parisien devait perquisitionner à deux reprises au siège de la Direction générale de la sécurité extérieure à propos de l’enquête sur la disparition du leader marocain Mehdi Ben Barka. Rappelons, qu’en 1965, ce dernier avait été enlevé, à Paris, lors d’une opération des services marocains, avec la complicité de policiers et de truands français. A suivre. (Source, Métro, 12 octobre 2010)

Repentance ?

Interrogée le 11 octobre, sur la réforme de la garde à vue, imposée par le Conseil constitutionnel, la ministre de la Justice devait estimer que 800.000 garde à vue par an « C’est beaucoup trop ! » Par ailleurs, la ministre s’est laissée aller à reconnaître que « l’aveu obtenu hors de la présence de l’avocat ne peut plus conduire seul à la condamnation. » Ah, quand même… (Interview parue dans 20 Minutes, 12 octobre 2010)

Tir tendu !

A Caen, au terme de la manifestation contre la loi sur les retraites, le 12 octobre, des étudiants, à l’appel de l’Unef, s’étaient regroupés devant le siège régional du Medef. La police ne manquait pas d’intervenir et un étudiant, âgé de 19 ans était victime d’un jet de grenade lacrymogène, lancé à tir tendu (ce qui est formellement interdit aux forces de l’ordre). Le jeune homme, admis au CHU de Caen se trouve dans un état préoccupant. Il souffrirait d’un enfoncement de la boîte crânienne – preuve peut-être qu’il aurait été visé sciemment. Son père a porté plainte contre X. (D’après France-Info, 14 octobre 2010)

Flash-ball contre lycéens

A Montreuil (93), des lycéens qui manifestaient devant leur établissement contre la loi sur la réforme des retraites ont été agressés par les CRS. L’un des adolescents devait être blessé à la tête par un tir de flash-ball. En guise d’excuse, la préfecture de police indiquait que des éléments « incontrôlés » s’étaient glissés parmi les manifestants. (Source, France-Inter, 14 octobre 2010)

CRS et journalistes

Le 12 octobre, vers 20 heures, sur la place de la Bastille, à Paris, lors de la dispersion de la grande manifestation contre la loi sur la réforme des retraites, un preneur de son de la chaîne de télévision TF1 et un reporter de Canal + se sont faits matraquer par les CRS. Ce qu’u document vidéo, diffusé sur le site Post.fr, montre visiblement. Réaction du préfet de police qui a saisi l’IGS : « Nous sommes conscients de la difficulté, pour les forces de l’ordre, de devoir intervenir dans un tel contexte. Toutefois, les images font apparaître des gestes et des échanges verbaux qui ne sont pas tolérables. » Source, Le Monde, 15 octobre 2010)

Rigolo

C’est un CRS qui, matraque haute, poursuit un lycéen, avec cette interrogation : « Tu crois que c’est de ton âge de manifester ? » Réponse du lycéen : « Tu crois qu’à 65 ans tu courras aussi vite ? (Dessin de Ranson dans Le Parisien, 15 octobre 2010)

Vrai fichier inexistant

La CNIL (Commission nationale informatique et liberté) qui a exploré les bases de données de la gendarmerie, les 8 et 12 octobre, conclut que « s’il n’existe pas de fichier MENS (voir plus haut), certaines des informations enregistrées par la gendarmerie » n’en révèlent pas moins « les origines ethniques des personnes contrôlées. » En fait, ce fichier MENS aurait été détruit en 2007. Il n’en reste pas moins qu’à lOffice central de lutte contre la délinquance itinérante, les enquêteurs de la CNIL ont découvert une base suspecte de « rapprochement entre les personnes identifiées par les noms. » Par ailleurs, la CNIL a repéré un autre fichier qui « révèle l’origine ethnique des personnes contrôlées, avec la mention Rom ». Pour la CNIL, ces contrôles montrent que « la fonction de renseignement de la gendarmerie ignore largement « la loi relative à l’informatique te liberté… (Source, Libération, 15 octobre 2010)

Le flash-ball en procès ?

Suite aux graves blessures subies par un lycéen de Montreuil (93) le 14 octobre, après un tir tendu de flash-ball, il semble que les autorités craignent un syndrome Mali Oussekine – cet étudiant tué par les voltigeurs de la police parisienne, le 7 décembre 1986, après la dislocation d’une manifestation contre la loi Devaquet. Réactions diverses dans le camp de la majorité :
. « Le flash-ball n’est pas fait pour être une arme anti-manifestation, et ce n’est pas la première fois qu’il est utilisé à mauvais escient. » (Christophe Lagarde, député Nouveau Centre, le 15 octobre 2010, sur Europe 1)
. Le 15 octobre, le préfet de police de l’agglomération parisienne, Michel Gaudin, donne pour consigne aux policiers de « faire attention au maniement du flash-ball » mais sans en interdire l’usage. (Source, Libération, 16 octobre 2010)
. De son côté, Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur, demande aux forces de l’ordre de « limiter l’usage de la force au strict nécessaire. (Source, Libération, 16 octobre 2010)

Humanisme policier

Sur la photo, il est possible de voir le commandant d’une unité de CRS, le regard mauvais, qui hurle en direction d’un groupe de lycéens partant en manifestation, le 15 octobre, à Lyon :
– Cassez-vous !
Réplique d’une lycéenne :
– Vous n’avez pas honte ? On est à mains nues, pas vous ! On se bat pour vous !
(Source, Le Monde, 18 octobre 2010)

Provocation policière ?

Dans la matinée du 18 octobre, une dizaine de cars de CRS stationnaient dès 7 heures 30 devant le lycée professionnel Joliot-Curie de Nanterre (92). Dès lors, des incidents n’allaient pas tarder à éclater entre policiers et lycéens, les parents d’élèves tenaient bien de s’interposer mais les policiers mettaient en œuvre les gaz lacrymogènes, certains d’entre eux exhibant des flash-ball. La confrontation ne tardait pas à dégénérer, les chaînes de télévision s’attardant surtout sur les feux de poubelles et les voitures incendiées. (Source initiale, France-Inter, 18 octobre 2010 et correspondants)

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