QUE FAIT LA POLICE ? Bulletin intérieur d’information – Numéro 107 – Décembre 2004
Editorial : Chers cowboys
Il devient de plus en plus fréquent de voir des policiers utiliser leur 38 spécial, calibre 9 mm, hors du service. Comme si cet ustencile, destiné à impressionner ou à donner la mort pouvait étre mis en oeuvre pour de sordides usages – en interne.
On peut en faire l’inventaire : duel avec un collégue, colére contre un rival portant le méme uniforme, maladresse de manipulation au commissariat ou à domicile.
Ces derniers mois, certains défenseurs de l’ordre public ont tué ou griévement blessé leurs semblables sans avoir été missionnés à cette fin. La petite sauterie sanglante qui s’est déroulée dans la nuit du 16 au 17 octobre au commissariat de Nantes, donnant lieu à une large information (avant d’étre oubliée), ne peut laisser dans l’ombre d’autres faits tout aussi délictueux, et bien représentatifs de la mentalité d’un certain nombre de nos policiers.
Le 1er octobre, un gardien de la paix avait blessé griévement un de ses collégues, avant de se suicider – avec son arme. Rappelons que le 21 octobre 2003, à Aubervilliers (93), un adjoint de sécurité avait tué « accidentellement » un de ses amis. Le 26 juin 2004, un policier parisien qui manipulait son arme de service, chez lui, tuait un garçon de six ans qui avait eu la malencontreuse idée de se trouver dans l’appartement d’à côté.
La violence fait tellement partie de l’univers policier que la tentation d’utiliser l’arme de dotation est fréquente, y compris au sein de l’institution. Constamment armé, y compris hors du service, le policier peut devenir dangereux. Il parait que les coups de feu partent toujours accidentellement. Comme si, à l’école de police, on n’avait jamais appris aux futurs gardiens de la paix que l’arme était munie d’un cran de sécurité.
Maurice Rajsfus
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