QUE FAIT LA POLICE ? – Bulletin d’information anti-autoritaire – Nouvelle série – numéro 48 – mars 2011
Editorial : Sommes-nous tous des « individus » ?
Les fonctionnaires de police de la Vème République ont pris de très mauvaises habitudes. A l’école où ils ont été formés, nul n’a dû leur apprendre qu’ils vivent dans un monde constitué d’authentiques citoyens. C’est pourquoi ils ne connaissent surtout que des individus. En fait des suspects et, sans doute, de possibles délinquants. Tout comme les juges, qu’ils n’apprécient guère par ailleurs, nos policiers sont armés de cette intime conviction qui peut transformer un paisible homme de la rue en cet individu pouvant s’avérer dangereux. L’ennui, c’est qu’à l’imitation des hommes d’ordre, la presse utilise bien souvent les communiqués des autorités policières, sans changer un seul mot parfois, reproduisant tranquillement ce vocabulaire-méprisant. Il faut donc être bien convaincu que, dans ce pays, de plus en plus sécuritaire, les policiers côtoient une population qu’il convient de surveiller étroitement puisqu’elle est constituée d’une masse informe d’individus. Comme il ne peut être question de faire le tri, il suffit de se limiter à une simple signification. Ainsi, quiconque ne fait pas partie de la tribu policière ne peut être considéré que comme un individu. Dans ce pays, héritier de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, il n’y aurait pas d’autre choix que de surveiller étroitement ceux qui pourraient être à l’origine de troubles publics ou, pire encore, de mettre en péril des institutions qui n’ont plus de républicaines que le nom. Le constat est simple : d’un côté se trouvent quelque 65 millions d’individus et, de l’autre, environ 250 000 policiers et gendarmes. C’est ainsi que sur une rive de cet Etat, bénéficiant d’une constitution démocratique, se trouve un vil troupeau que l’on s’applique à ficher, alors qu’en face est installée une petite armée de redresseurs de torts dont la mission serait de veiller sur la tranquillité de ceux qui, s’étant attribué l’essentiel des pouvoirs, ont oublié ce que peut signifier l’expression libertés fondamentales.
Maurice Rajsfus
Ordre public
Cela se passe dans la nuit du 11 au 12 décembre 2010, dans le quartier de Belleville, à Paris. Des jets de bouteilles, provenant des véhicules de police stationnés non loin, tombent aux pieds des noctambules. Il y a 1à volonté évidente de provocation. Stratégie de tension même dans ce quartier outrageusement coloré. Ce qui ne manque pas d’arriver. Une jeune femme perd son sang-froid, et lance à l’adresse des robocops en tenue anti-émeute : « Enculés de flics ! » Elle n’aurait pas dû. Aussitôt un brave défenseur de l’ordre public fonce sur le compagnon de l’imprudente, avec cette imprécation : « Viens, petit enculé, petit pédé. Allez, viens me le dire en face ! » Propos sympathique, immédiatement suivi de coups de savate pour faire tomber le chevalier servant, avant que les coups de matraque s’abattent, cependant que d’autres défenseurs de l’ordre public forment le cercle pour assurer l’incognito du bastonneur. Un humaniste qui passe par là , et pense pouvoir calmer le jeu, est à son tour jeté à terre, puis arrosé d’une giclée de gelée lacrymogène. Sans doute pour l’inciter, à l’avenir, de ne pas se mêler de ce qui le regarde pas. (Source, CQFD, janvier 2011)
Quand la garde à vue conduit au suicide
C’est l’histoire d’un petit voleur à la tire, prénommé Farid qui, interpellé le 5 janvier, à Givors (Rhône) sera traité par les policiers comme un grand criminel. Au commissariat, un médecin, qui admet que son état est compatible avec un placement en garde à vue, note malgré tout : « Sous réserve qu’il prenne ses médicaments ». En effet, cet homme, âgé de 41 ans, est invalide à 80%, et souffre d’une tumeur au cerveau pour laquelle il est sous traitement. Aucun médicament ne lui sera fourni ! En comparution immédiate devant le tribunal de grande instance de Lyon, les policiers consignent un incident de garde à vue, et qu’ils ont dû le plaquer à terre, et le menotter, au prétexte que Farid les avait menacés et tenter de les frapper. De fait, l’avocat de permanence devait s’inquiéter du fait que l’homme présentait « des marques rougeâtres au niveau du cou, du torse et du dos. Il était en pleurs et dénonçait les conditions de sa garde à vue ». Le 7 janvier, il sera retrouvé pendu avec ses lacets, dans sa cellule, après 48 heures de garde à vue qui n’avaient pas dû être câlines. Avant de se suicider, Farid avait écrit à sa femme, lui racontant que « Les flics de Givors » l’avaient « vraiment fait chier ! » (Source, Libération, 20 janvier 2011)
Gardes à vue abusives
Alors que nombre de gardes à vue serait en diminution dans l’ensemble de la France, il est en nette augmentation en Seine Saint-Denis, ce fameux « 9-3″ doté d’un préfet issu de la police, par la volonté de Nicolas Sarkozy. Soit 30 123 gardes à vue recensées dans ce département en 2010. Il est intéressant de noter que, sur ce nombre, 910 personnes ont été traduites en 2010, contre 1 300 en 2009. Ce qui tendrait à démontrer que le placement en garde à vue relève bien plus d’une volonté de faire du chiffre que d’une authentique nécessité sécuritaire. (D’après Direct Matin, 20 janvier 2011)
Comptine
Cette gentille bluette doit tout, à l’origine, à un hymne de l’armée américaine. Les paroles venant après la musique.
« Je sens ta matraque qui m’chatouille
Ton taser qui m’gratouille
Ton flash-ball ouille ouille ouille
Tes grosses mains qui me fouillent
Oublie donc tes magouilles
Et nous casse pas les…urnes ! »
(Ce texte, que nous a fait parvenir un malicieux correspondant, ne peut qu’appeler une suite)
« Liberté, liberté chérie » (Sur un air connu…)
Dans la soirée du 20 janvier, environ 150 personnes manifestaient devant le Sénat pour protester contre l’adoption, le jour même, de la loi LOPPSI 2 qui renforce les textes répressifs déjà en vigueur. En guise de comité d’accueil, il était possible d’apercevoir douze fourgons de la gendarmerie mobile, plus quelques véhicules de la police nationale. Une heure avant le rassemblement statique, prévu à 18 heures, des dizaines de gendarmes mobiles, habillés en robocop et armés jusqu’aux dents, patrouillaient déjà dans le quartier. Sur la petite place située face au Sénat, les manifestants étaient séparés de la chaussée par des barrières de sécurité métalliques. Il faut remarquer que la presse nationale brillait par son absence, de même les grandes chaînes de télévision pour informer de cette manifestation qui se déroulait sous le slogan explicite : « Si tu ne t’occupes pas d’elle, LOPPSI 2 s’occupera de toi ! »
I1 faut rappeler, une fois de plus que LOPPSI 2 (Loi pour l’optimisation et la performance de la sécurité intérieure) a surtout pour fonction de faire la guerre aux pauvres, accentuer le contrôle social et multiplier les expulsions de sans papiers. La vente à la sauvette sera punissable d’une peine de six mois de prison et de 3 750 euros d’amende. Les habitats de fortune pourront être détruites sur simple décision du préfet, dans les 48 heures. Par ailleurs, la mise en place de 40 000 nouvelles caméras de vidéo surveillance seront mis en place, avec contrainte faite aux maires récalcitrants d’en installer, tout comme seront autorisées les entreprises privées à filmer l’espace public. Comme si ces mesures n’étaient pas suffisantes, dans le même temps que les effectifs policiers sont en diminution, des « citoyens relais » seront utilisés comme supplétifs de la police, avec pour mission de surveiller la population. De plus, les agents de sécurité privés, ainsi que les vigiles, auront certaines compétences qui, jusqu’alors, n’étaient attribuées qu’aux policiers : contrôles d’identité, fouilles, etc. Plus généralement, la loi LOPPSI 2 va permettre le filtrage et la censure des sites internet, et la création d’une milice supplétive dite « réserve civile », forte de 200 000 gendarmes et policiers à la retraite, plus des étudiants rémunérés à cette fin. Ce n’est pas encore l’Etat policier mais nous en approchons à marche forcée. (Source, correspondant de l’Observatoire des libertés publiques, 21 janvier 2011)
Forte pensée
« …Notre époque policière n’est qu’une étape. Elle porte nécessairement les germes de son avenir. Il n’est pas sans conséquence qu’à l’obligation résultant de l’autorité directe se soit substituée l’obligation résultant de la menace et du soupçon. Il ne s’agit plus d’être coupable ou innocent. C’était la Belle Époque où l’on pouvait être victime d’une injustice ou bénéficier d’un pardon. Notre société perfectionnée feint d’ignorer l’une et l’autre. Ce que chacun redoute, jusqu’à la terreur, c’est d’être mal considéré, d’avoir une fiche à son nom, d’être surveillé, vaguement compromis et toujours tenu en lisière… » (Casamayor, La Police, Gallimard, 1973, pages 34 et 35)
Au viol ?
Nos policiers trouvent naturel de traiter rudement les « individus » qu’ils choisissent d’interpeller. En revanche, ils n’apprécient pas du tout que l’on puisse porter plainte quant à leur comportement. C’est ainsi que, généralement, ce sont eux qui portent plainte systématiquement contre leurs victimes. Ainsi, le 18 janvier, une enseignante bordelaise avait dénoncé auprès des différents médias les conditions de sa garde à vue, accusant une policière de violence et de viol, lors d’une fouille au corps appuyée, affirmant qu’elle envisageait de porter plainte. Indignée, la policière s’est empressée de la devancer, et a porté plainte pour diffamation publique. A suivre, si la presse nous fournit de nouveaux éléments d’investigation. (D’après Métro, 25 janvier 2011)
Perturbations ?
Le 26 janvier, cinq adolescents étaient convoqués devant le tribunal correctionnel de Montpellier. En novembre 2010, ces égarés avaient été interpellés alors qu’ils distribuaient des tracts contre la réforme des retraites. Les policiers avaient estimé que ces garçons perturbaient la circulation. (Source, 20 Minutes, 27 janvier 2011)
Curieuse association
L’un était plombier, l’autre policier. Sous une fausse identité, ces deux « individus » étaient également voleurs. Les deux lascars s’étaient invités chez un couple de retraités parisiens, prétextant un problème de canalisations défaillantes. Profitant de la crédulité de leurs victimes, Ils en avaient profité pour leur subtiliser leurs biens. L’un des deux malfrats, déjà impliqué dans dix autres affaires de ce type était entendu, le 26 janvier, par le3è district de la police judiciaire. Il est dommage que cette information, émanant de la préfecture de police, ne précise pas qui était « l’un des deux ». (D’après Direct-Matin, 27 janvier 2011)
Antisèche
Le 26 janvier, quelque 700 candidats policiers passaient l’examen d’entrée à l’école de police, à Cissel. Il semble que des fuites se soient produites lors des épreuves, un surveillant s’étant laissé aller à faire « circuler » certaines réponses. Moralité : il faudra repasser l’examen. C’est du joli, pour de futurs gardiens de l’ordre public, chargés de faire respecter la loi républicaine. Bien entendu, l’IGS n’a pas manqué de diligenter une enquête. (Source, France-Inter, 27 janvier 2011)
Nouveau
Il paraît que les policiers vont jouer la carte de la proximité dans le département des Hauts-de-Seine. Le 27 janvier, le préfet de police, Michel Gaudin, devait installer une nouvelle brigade spéciale de terrain (BST), basée au commissariat d’Asnières. Cette unité d’un nouveau genre aura pour mission de surveiller les quartiers « sensibles » d’Asnières-Gennevilliers et de Colombes. En fait, les anciennes UTEQ (Unités territoriales de quartier), bientôt transformées en BTS, ne changeront guère de nature car, selon Brice Hortefeux, elles sont d’ores et déjà décrites comme des « unités d’intervention spécifiquement dédiées à la lutte contre la délinquance », avec des missions multiples. Tout en traquant les trafics de stupéfiants et les « occupations abusives de halls d’immeubles, la nouvelle BTS sera chargée de lisser les relations avec les habitants des quartiers concernés, afin de réduire leur sentiment d’insécurité », devait préciser le ministre de l’Intérieur. Tout un programme ! (D’après Direct-Matin, 27 janvier 2011)
Haute paye pour les mercenaires
En marge de la loi LOPPSI 2 (voir plus haut), il est possible d’apprendre que les « réservistes » de la police, travaillant vingt jours au tarif minimum, auront un revenu mensuel plus élevé qu’un gardien de la paix en début de carrière : soit 1.500 €, contre 1.235 € pour le policier. Le SNOP (Syndicat national des officiers de police) s’étonne qu’un volontaire soit mieux payé qu’un fonctionnaire. Par ailleurs, ces « réservistes » volontaires pourront avoir le statut d’agent de police judiciaire. A noter également que ces « réservistes », souvent étudiants, seront armés. (Source, Libération, 27 janvier 2011)
Encore le sursis !
Le 27 janvier, un policier en poste à Manosque (Alpes de Haute-Provence) a été condamné à six mois de prison avec sursis, pour des violences commises en garde à vue. (Source, Direct-Matin, 28 janvier 2011)
Toujours le sursis !
Le 27 janvier, deux policiers poursuivis pour des violences, lors d’une interpellation à la cité des Bosquets à Montfermeil (93), en 2008, ont été condamnés à quatre mois de prison avec sursis. Un de leurs collègues, jugé pour « abstention volontaire d’empêcher un crime ou un délit contre l’intégrité d’une personne » a été relaxé. Une certitude, la scène de violence filmée par un témoin, avant d’être mise en ligne, était sans équivoque. On y voyait un jeune homme, déjà menotté, se faire matraquer dans le hall d’un immeuble. Comme devait le préciser l’avocat de la victime : « S’il n’y avait pas eu la vidéo, ces policiers n’auraient jamais été condamnés ! » De son côté, l’avocat des brutes ne manquait pas d’afficher une certaine satisfaction, estimant que cette peine de sursis correspondait à une quasi-relaxe. (D’après Métro, 28 janvier 2011)
Qu’en pensent nos gardiens de l’ordre public ?
« La police est en mauvaise voie quand ceux qui la font règlent, en la faisant, leurs comptes avec un mode de socialisation qu’ils rejettent, en se regardant comme enrôlés dans une croisade contre un régime, qu’on leur ait désigné ou qu’ils aient identifié eux-mêmes. » (In La police au rapport, de Jean-Michel Belorgey, Presses universitaires de Nancy, 1991, page 77)
A la porte, les sans papiers !
Le 28 janvier, la Cité nationale de l’immigration (ancien musée des colonies) au sein de laquelle un local avait été mis à la disposition de travailleurs sans papiers, en attente de régularisation, a fait appel aux forces de l’ordre pour mettre fin à cette occupation. (Source, Le Monde, 31 janvier 2011)
Curieux grévistes de la faim…
Des CRS en grève de la faim, on n’avait jamais vu cela. Ayant appris la fermeture prochaine de leur base, à Marseille, une cinquantaine de policiers de la compagnie CRS 54, en mission dans le Val-de-Marne, entamaient une grève de la faim après avoir été informés de leur triste avenir, le 29 janvier. Cette réaction intervenant dans le même temps qu’était également annoncée la fermeture de la CRS 46, basée à Saint-Foix-lès-Lyon (Rhône). Loin de se limiter à ces deux sites, il semblerait que les projets de fermeture pourraient concerner une quinzaine des soixante compagnies de CRS ayant pour mission de sécuriser le pays. C’est ce que semblait confirmer, le 31 janvier, le secrétaire général du syndicat de gardiens de la paix Unité-SGP Police, Nicolas Comte. Lequel laissait entendre que ses collègues ne laisseraient pas faire sans réagir. Incriminant au passage la politique de réduction des emplois de fonctionnaires. Surtout si cela peut concerner également les forces de l’ordre. Versons une larme…
Par ailleurs, cinq à sept escadrons de gendarmerie pourraient également disparaître. Comme un malheur n’arrive jamais seul, le CRS de Bergerac semblaient avoir suivi le mouvement, le 30 janvier, entamant également une grève de la faim, faisant don de leurs plateaux repas à la Croix-Rouge, tandis que les policiers de la CRS 58 de Perpignan s’étaient portés pâles le 29 janvier. A Strasbourg, l’administration aurait fait pression sur le commandement de la CRS 5 pour que les policiers ne donnent pas leurs plateaux repas aux associations humanitaires. Un policier, membre de cette CRS 5, précisait, le 30 janvier : « Le ministre aurait tort de minimiser la détermination de ses fonctionnaires ! » Le ton devait monter rapidement puisque, le 31 janvier, la CRS 39 basée à Nancy, qui devait assurer la protection du premier ministre, en visite en côte d’Or, se déclarait indisponible. Dans le même temps, le CRS 35 de Troyes, qui devait assurer le maintien de l’ordre lors du déplacement de Nicolas Sarkozy dans le Cher, enregistrait déjà 39 arrêts maladie dans la soirée du 30 janvier. Des petits malins, ces CRS. Comme ils n’ont pas le droit de grève, certains se mettent en grève de la faim et d’autres en arrêt maladie. Attention, si ceux-là persistent dans leur action, ils risquent de perdre le bénéfice de l’entraînement au maniement de la matraque, lors de la reprise des hostilités. (Source, Métro, 31 janvier 2011)
CRS et dialogue social
Lorsque des ouvriers se mettent en grève pour empêcher la fermeture d’un site industriel qui réalise pourtant des profits, l’Etat explique qu’il ne peut rien contre la logique du marché. Il n’en va pas de même quand des CRS font le chantage de la grève de la faim, et menacent de bloquer la machine répressive. Ayant reçu les doléances des syndicats de policiers, dans la soirée du 31 janvier, Brice Hortefeux annonçait rapidement qu’il renonçait à fermer les bases de CRS de Marseille et de Lyon. C’est au nom du « dialogue social » que le ministre de l’Intérieur devait donner satisfaction aux revendications des CRS. Force est donc restée à la loi policière. « Ce n’est pas la rue qui gouverne ! », ne cessent de marteler nos moralistes politiques. Il semble qu’il n’en va pas de même lorsque la police montre les dents contre ses maîtres. (D’après France Info et France Inter, 1er février 2011)
Le réalisme social de Brice Hortefeux
« Je n’ai jamais annoncé la dissolution de quelque compagnie de CRS que ce soit. Il ne s’agissait que de rumeurs ! » Cette déclaration de Brice Hortefeux, dans la matinée du 1er février, faite pour rassurer les forces de l’ordre, ne pouvait que faire sourire. Il n’en reste pas moins qu’à l’occasion, les policiers peuvent constituer un véritable contre-pouvoir. (Source, Canal +, 1er février 2011)
Course-poursuite mortelle
Le 30 janvier, un conducteur qui avait refusé de se soumettre à un contrôle routier était pris en chasse par des gendarmes, à Onzain (Loir-et-Cher). Résultat des courses : après avoir percuté un mur, le fuyard devait mourir décapité. Comme bien souvent, il a paru utile aux autorités de rappeler ue cet homme était bien connu des services de police, comme si cela pouvait excuser la traque mortelle. (D’après Direct-Matin, 1er février 2011)
CRS : le fin mot de l’histoire
Il semble que le projet de fermeture de deux compagnies de CRS, à Marseille et à Lyon, ne relève pas seulement de la stricte application de la RGPP (Révision générale des politiques publiques) qui prévoit l non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. En fait, les CRS, exclusivement destinées au maintien de l’ordre (l’été, on ne les voit plus sur les plages) coûtent trop cher à l’Etat, tout e faisant double emploi avec les gendarmes mobiles qui, eux, présentent l’avantage de ne pas disposer de syndicats professionnels. Ces deux corps répressifs, réunis, représentent un effectif d’environ 28.000 hommes (et femmes). Le priorité étant de renforcer les forces de l’ordre sur la voie publique, le redéploiement des policiers ira sans doute de pair avec la suppression de 2.000 postes de fonctionnaires de police, en 2011. D’où la fureur, momentanément calmée des CRS. (D’après Le Monde, 2 février 2011)
Il est des nôtres…
Il paraît que les policiers de ce pays ne boivent pas plus que la moyenne de la population. Ce qui est un peu top malgré tout. C’est ainsi que, le 2 février, un gardien de la paix, âgé de 35 ans, a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire. Le 31 janvier, en état d’ébriété, cet excellent défenseur de la sécurité avait renversé avec sa voiture, à Provins (77), un homme de 80 ans, hospitalisé suite à cet « accident » de la circulation. (D’après Libération, 3 février 2011)
La haine
Dans la nuit du 1er au 2 février, le commissariat de police de Marignanne (13), a été victime d’une attaque. Trois cocktails Molotov ont été lancés contre la façade de ce bâtiment. (Source, Direct-Matin, 3 février 2011)
Grogne policière
Prenant exemple que leurs collègues CRS, les syndicats Alliance (policiers en tenue) et Synergie (officiers), ont « engagé une forte mobilisation dans les commissariats » qu’ils jugent menacés de fermeture. C’est ainsi que les policiers ont planté des tentes, dans la soirée du 2 février, devant le commissariat de Montbrison (Loire), tandis qu’à Libourne (Gironde), d’autres policiers ont réduit leur activité à un service minimum. (Source, Métro, 3 février 2011)
On ferme !
Le 2 février, le directeur général de la gendarmerie nationale a confirmé que quinze escadrons ont été supprimés ou son en voie de l’être : 8 en 2010 et 7 en 2011. (Source, Le Monde, 4 février 2011)
Des fichiers à revendre
L’Assemblée nationale a voté, le 2 février, la possibilité d’autoriser la création de nouveaux fichiers de police par simple arrêté. Une mesure que le Sénat avait abandonnée à la mi-décembre 2010, dans le cadre d’une proposition de loi UMP de simplification du droit. Selon ces dispositions, de nouveaux fichiers peuvent être créés par arrêtés s’ils entrent dans le cadre de finalités définies par la loi. Plusieurs amendements du gouvernement visant à inclure les douanes dans le dispositif ont été également adoptées. (Source, Le Monde, 4 février 2011)
Sécurité, quand tu nous tiens
Un ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats de Paris vient de publier un ouvrage plein d’intérêt où il s’insurge contre le « tout sécuritaire » de Nicolas Sarkozy. Désignant particulièrement la loi LOPPSI 2, il note « la légèreté avec laquelle la puissance publique…traite les principes les plus sacrés de notre état de droit dès lors qu’il est question de sécurité. » A lire, pour mieux comprendre les mécanismes du système Sarkozy. (La rage sécuritaire, de Christian Charrière-Bournazel, Stock, 12 €)
Rigolo
Une voiture placée sous scellées, dans le cadre d’une enquête judiciaire, a été volée devant le 36, Quai des Orfèvres. Ce véhicule faisait partie d’un lot de cinq voitures saisies par les enquêteurs dans le cadre d’une affaire de trafic de stupéfiants. En fait, ce vol avait été constaté dès le 20 janvier. Par ailleurs, les services de police précisent que cette voiture n’avait pas été munie d’un sabot de Denvers. (Source, Direct-Matin, 4 février 2011)
Quand les pandores se lâchent
Le 1er février, le procureur d’Alès (Gard) a saisi l’Inspection générale de la gendarmerie pour ouvrir une enquête après une manifestation à Anduze, marquée par une intervention musclée des gendarmes, à la fin du mois de janvier. Un officier aurait utilisé, sans raison apparente, des gaz lacrymogènes contre des manifestants. (Source, Direct-Matin, 4 février 2011)
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