QUE FAIT LA POLICE ? – Bulletin d’information anti-autoritaire – Nouvelle série – numéro 55 – décembre 2011
Editorial : A propos de coups de bâtons…
Les bons Esprits ne cessent de nous expliquer que les citoyens ont la police qu’ils méritent. Bien entendu, il convient de modifier cette sentence. Les peuples subissent les sbires dont on affirme que leur présence est indispensable au bon ordonnancement de la société. En fait, nous devrions nous exercer à marcher sur trois jambes : les deux que la nature nous a données, la troisième étant constituée par la trique du policier qui veille sur notre sécurité. Il est vrai que, selon les périodes, le bâton blanc du protecteur de la veuve et de l’orphelin peut se transformer en ce long morceau de bois, bien connu sous l’appellation de « bidule », le 17 octobre 1961 et le 8 février 1962 – à la station de métro Charonne – tout comme lors de la répression sauvage du mouvement de mai et juin 1968. Depuis, au fil des années, il semble que le matériel a évolué car nos gardiens de la paix évitent le combat rapproché, sauf si, sur le terrain, ils se trouvent 3 trois contre un. Comment ne pas rappeler ce commissaire de police, qui demandait à ses hommes, à la veille d’une manifestation, de laisser tremper leur bidule, toute la nuit dans un seau d’eau, pour qu’il devienne plus rigide et ne se casse pas sur la tête des fauteurs de l’ordre public -mieux valait fracasser les crânes…
Pourquoi s’acharner à rappeler que le modernisme répressif s’est intéressé à la corporation connue sous l’appellation de forces de l’ordre ? Tout simplement pour ne pas oublier que le flash-ball et le taser, qualifiés d’armes non-létales ou peu létales peuvent tuer légalement. Le sang coule moins, et il est plus difficile de désigner celui qui a gravement blessé le quidam qui s’est trouvé au mauvais moment au mauvais endroit. L’interrogation, « On peut cogner chef ? », n’est plus de saison car nos archers du Roy connaissent bien leur devoir et n’hésitent jamais à dégainer lorsque cela leur paraît nécessaire. Sans négliger cette possibilité offerte d’inonder de gaz lacrymogène, à bout portant, les insolents qui s’obstinent à descendre dans la rue pour exprimer leur colère.
Ne désespérons pas. Nous avons appris, récemment, qu’il est désormais interdit aux policiers tunisiens de bastonner ceux qu’ils contrôlent, et pas davantage de les gifler comme cela se faisait couramment au temps où le clan Ben Ali régnait sans partage sur la Tunisie. La révolution arabe est passée par là et les anciens porte-flingues du régime déchu ont rapidement compris qu’il leur fallait se calmer pour être de nouveau acceptés dans un pays où la violence aux ordres du pouvoir n’a plus sa place. En ce sens, nos policiers républicains feraient bien de réfléchir au regard qui pourrait être porté sur leurs dérives lorsqu’ils se déchaînent en bandes organisées Que ceux qui malmènent les « racailles » des cités, ou s’acharnent sur les familles Roms chassées de leur campement, n’oublient pas qu’il y a cinquante ans, leurs anciens assassinaient tranquillement les Algériens qui manifestaient paisiblement dans Paris. Ces mêmes anciens n’avaient jamais refusé d’obéir à l’ordre de traquer les Juifs étrangers et leurs enfants. Ce sinistre héritage nous est commun.
Maurice Rajsfus
Maniement d’arme
Le 16 octobre, à Carrières-sous-Poissy (78) un policier a grièvement blessé sa compagne avec son arme de service. Atteinte au visage, la jeune femme est décédée. Selon les premiers éléments de l’enquête, le policier, âgé de 22 ans, aurait « voulu par jeu, sans intention malveillante, faire peur à sa compagne », oubliant qu’une balle était restée dans le chargeur. D’autres pistes ont été évoquées dont celle d’un jeu érotique. (Sources, Direct Matin et Métro, 18 octobre 2011)
Travailler plus…
Les policiers marseillais doivent être contents. Depuis le 17 octobre, ils sont chargés d’appliquer un arrêté destiné à lutter « contre les comportements portant atteinte à l’ordre public » et notamment contre les actes de mendicité, visant donc directement les déshérités qui se risqueraient à faire la manche dans le centre-ville, en contrevenant les édits. (Source, 20 Minutes, 18 octobre 2011)
Persiste et signe
Le 17 octobre, pendant que de nombreuses manifestations se déroulaient, en commémoration du massacre des Algériens, le 17 octobre 1961, à Paris, Claude Guéant tenait à s’illustrer. En ce jour anniversaire, le ministre de l’Intérieur a réaffirmé que l’Etat « ne devait pas présenter d’excuses à l’Algérie » pour la répression sanglante au cours de laquelle les policiers parisiens s’étaient déchaînés, sous les ordres du préfet de police Maurice Papon. Il est bon de rappeler que jamais les autorités policières de la République n’ont présenté d’excuses, ni même de regrets pour la rafle du Vel d’Hiv’, le 16 juillet 1942, tout comme pour celles qui allaient suivre. (D’après 20 Minutes, 18 octobre 2011)
Le « squale », au rapport !
Connu de ses services sous le sobriquet de « squale », Bernard Squarcini, patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), convoqué par un juge d’instruction, le 17 octobre, a été mis en examen pour « atteinte au secret de correspondance, collecte illicite de données et recel de violation du secret professionnel. Tout d’abord appelé à comparaître comme « témoin assisté », le numéro 1 du Renseignement est ressorti de son audition habillé pour l’hiver. La justice soupçonne ce proche de Sarkozy d’avoir demandé, et obtenu, les factures téléphoniques détaillées d’un journaliste du Monde qui enquêtait sur les agissements douteux de Eric Woerth alors ministre du Budget. Certes, Bernard Squarcini a bien reconnu les faits, tout en niant qu’ils puissent constituer une infraction, expliquant qu’il n’entendait pas démissionner de son poste. Cela d’autant plus tranquillement que son ministre de tutelle, Claude Guéant, estime que « la présomption d’innocence continue à s’exercer ». (Source, Libération, 18 octobre 2011)
Acrostiche
Calculateur éminent
Louffiat de l’Elysée
Adorateur de son maître
Ultime piédestal
De la répression
Exécuteur des basses œuvres
Garant
Urtiquant d’une triste démocratie
En quête
Active d’un possible gibier
Nettement plus féroce qu’il en a l’air
Tel est Claude Guéant
L’affaire du Carlton de Lille (suite)
Un commissaire divisionnaire, chef de la sûreté de Lille, serait impliqué dans l’affaire de proxénétisme de l’hôtel Carlton de Lille. C’est grâce à des écoutes téléphoniques que cet excellent défenseur de l’ordre public a pu être impliqué dans une information judiciaire ouverte pour « proxénétisme aggravé en bande organisée, association de malfaiteurs et blanchiment d’argent ». Rien moins ! D’autres noms de policiers seraient apparus et certains d’entre eux seraient bientôt entendus par la Justice. A en croire plusieurs sources judiciaires, le commissaire divisionnaire était en contact avec la quasi totalité des personnes mises en cause. D’après les écoutes téléphoniques, cet excellent policier appelait fréquemment le proxénète pour « prendre des commandes » et des réservations de « chambres avec colis ». Pour en terminer provisoirement avec cette affaire nauséabonde, comment ne pas évoquer les relations douteuses de ce haut gradé de la police avec le chef de cette filière de prostitution, qui opère depuis la Belgique. L’un et l’autre déjeunant fréquemment ensemble. (Source, Libération, 18 octobre 2011)
Squarcini… ça se corse
Interrogé, par une juge d’instruction dans. le cadre de l’affaire des écoutes téléphoniques, dont a été victime un journaliste du Monde, Bernard Squarcini a déclaré que le directeur général de la police nationale, Frédéric Péchenard, lui avait « simplement demandé d’identifier la source, sans toutefois lui donner de consigne opérationnelle. » (Source, Le Monde, 19 octobre 2011)
Que fait la police ?
Selon le bilan dressé par l’Observatoire de la délinquance, le nombre de cambriolages d’habitations principales a augmenté de façon spectaculaire entre octobre 2010 et septembre 2011. Ce sont 17,5% d’effractions supplémentaires qui ont été constatées, soit 30 000 de plus, sur une année. (Source, Direct Matin, 19 octobre 2011)
Crise cardiaque
Cela fait plusieurs semaines que des manifestations, durement réprimées par les CRS et les gendarmes mobiles, se déroulent à Mayotte, nouveau département français de l’Océan indien. Le 19 octobre, lors d’un affrontement avec les forces de l’ordre, un manifestant devait trouver la mort. Au cours des échauffourées, les policiers avaient usé en abondance de gaz lacrymogènes et de tirs de flash-ball. Selon la préfecture, le décès serait dû à une crise cardiaque. (Source, Libération, 20 octobre 2011)
Rigolo
Le 16 octobre, le préfet de police de Paris, Michel Gaudin, se faisait dérober son smartphone alors qu’il s’apprêtait à prendre un train à la gare de Lyon. Les pickpockets avaient réussi à détourner son attention en lui présentant une pétition. De source policière, on assure que l’appareil ne comportait pas de données sensibles. Cette même mésaventure était survenue le 20 août à Ange Mancini, coordinateur du Renseignement intérieur. Quant à Bernard Squarcini, patron de la DCRI, il avait simplement perdu ses papiers d’identité et sa carte professionnelle, à bord du ferry oui le conduisait en Corse, le 6 août. Décidément, nos superflics ne sont pas sérieux ! (D’après Direct Matin, 20 octobre 2011) .
Le feuilleton de l’hôtel Carlton de Lille
Dans le cadre de l’enquête sur le dossier de l’enquête Carlton de Lille sur une affaire de « proxénétisme aggravé, en bande organisée », le commissaire divisionnaire Jean-Christophe Lagarde était interpellé dans la matinée du 20 octobre, et placé en garde à vue par les policiers de 1’IGS. A suivre. (Source, Le Monde, 21 octobre 2011)
Forte pensée
« Chez les sauvages, le même homme peut être tantôt bon, tantôt cruel mais chez les civilisés, la cruauté est confiée à des institutions spéciale : l’armée, la police, les tribunaux, les prisons ». (Léon Tolstoï)
On n’arrête pas le progrès !
Les succès remportés par les drones d’attaque de l’armée américaine, au Moyen Orient, ont donné des idées à la police du Texas, qui aimerait tester ces avions miniaturisés pour assurer la sécurité. Déjà , des drones avaient été utilisés au Texas pour des missions de vidéo surveillance dans des affaires d’immigration clandestine. Dans la version moyenne de ces petits avions sans pilote, un entrepreneur du comté de Montgomerie vient de mettre au point des appareils susceptibles d’être équipés de fusils de calibre 12 et, surtout, de tasers capables de harponner un être humain à 30 mètres de distance, lui administrant une décharge électrique pendant vingt secondes d’affilée. Ces petites merveilles étant également opérationnelles de nuit grâce a ses caméras infrarouges. L’ingénieux inventeur s’intéresse d’ores et déjà au marché étranger. Suggestion : dans le cadre de la campagne électorale qui s’ouvre, Claude Guéant ne devrait pas négliger cet excellent auxiliaire des forces de l’ordre, en un temps où le nombre de fonctionnaires de police commence à souffrir d’un manque d’effectifs. (D’après Le Monde, 24 octobre 2011)
Lagarde, coupable mais pas trop…
Un policier ne peut pas être tout à fait mauvais. C’est ainsi que le commissaire divisionnaire Jean-Christophe Lagarde, chef de la sûreté du département du Nord qui, bien que mis en examen, et suspendu de ses fonctions le 21 octobre, pour « proxénétisme aggravé, en bande organisée » et « recel d’abus de biens sociaux », a pourtant été laissé en liberté sous contrôle judiciaire Ce policier, que ses subordonnés décrivent toujours comme un grand flic, va-t-il terminer sa carrière avec la réputation d’un « dos vert » ordinaire ? Pourtant on lui trouvera bien quelques excuses. En effet, en réaction à ce dossier des plus gênants, le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, devait annoncer rapidement : »…Un certain nombre d’initiatives pour encadrer d’un soutien déontologique, juridique, plus fort, les policiers qui se trouvent dans des situations délicates (et qui) se posent la question de savoir jusqu’où ils peuvent ou pas aller avec leurs informateurs. » Ajoutant : »I1 y a une ligne jaune a ne pas franchir. Un homme seul peut, parfois, ne pas apprécier exactement le franchissement… » Décidément, les « grands flics » devront désormais se méfier de leurs « tontons ». (D’après Libération, 22 octobre et Le Monde, 24 octobre 2011)
Suicide accompagné ?
Un gardien de la paix de Nantes, et son épouse, ont été retrouvés morts par balles, tirées dans la tête, à leur domicile, le 23 octobre. La maison était fermée, ce qui semble écarter, à ce stade, l’intervention d’une tierce personne. (Source, Libération, 24 octobre 2011)
Faire plus avec plus !
En ces temps d’économies budgétaires, le ministère de l’Intérieur a malgré tout promis une rallonge de 123 millions d’euros pour « rénover la police ». C’est ce que Claude Guéant a annoncé, le 24 octobre, expliquant que grâce à ce coup de pouce, il souhaitait « construire, restructurer et renouveler les commissariats », dans le but d’offrir en 2012 « de meilleurs conditions de travail aux fonctionnaires, et d’accueil au public ». Dans l’immédiat, le ministre réclamait le déblocage de 50 millions d’euros pour l’achat de 2 200 voitures et motos pour les services de police et, de même pour la gendarmerie. I1 convient de rappeler que, pour 2011, le budget total de la police nationale était de 9,14 milliards d’euros. (Source, Direct Matin, 25 octobre 2011)
Les cow-boys municipaux de Nice
Le 24 octobre, le procureur de la République de Nice, Eric de Montgolfier dénonçait les « dérives » de la police municipale, l’accusant d’intervenir trop souvent, sans en avertir la police nationale. Un exemple parmi d’autres : le procureur poursuit un « municipal » pour blessure involontaire, en septembre 2010. Droit dans ses bottes, le député-maire de Nice, Christian Estrosi, devait immédiatement renouveler sa confiance a sa police municipale. (Source, Libération, 25 octobre 2011)
Les cow-boys nationaux en action
En 2006, une fine équipe du RAID perquisitionnait dans un appartement de Montreuil, (93). Ce jour là , vers 6 heures du matin, les policiers de choc avaient enfoncé la porte, menacé les parents et les enfants avec leurs armes et menotté le suspect, jeté au sol. Grosse erreur, les cow-boys s’étaient simplement trompés de porte, croyant s’introduire dans l’appartement d’une famille liée au grand banditisme. Cinq ans plus tard, la famille victime de cet assaut, a quand même été indemnisée, a-t-on appris le 25 octobre. En effet, l’Etat a été condamné à verser 10 000 euros, au titre de préjudice moral, 5 000 euros pour le préjudice matériel, plus 3 000 euros de frais de justice. Question : les cow-boys auteurs de cette méprise ont-ils été filmés ? (D’après Métro, 26 octobre 2011)
Hécatombe
Au cours des neuf premiers mois de l’année 2011, ce sont 2 659 policiers qui auraient été blessés dans l’exercice de leur fonction à Paris et en petite couronne, annonçait la préfecture de police, le 26 octobre. Il n’en reste pas moins que c’est 58 de moins qu’en 2009. Selon la préfecture de police, ces fonctionnaires ont été blessés principalement dans des « opérations de maintien de l’ordre, de contrôle routier et d’interpellations. » (Source, Direct Matin, 27 octobre 2011)
Un « grand flic » ne peut pas être tout à fait coupable…
Suite à l’affaire du « flicage » des journalistes au Monde par la police, où le directeur central du renseignement intérieur (DCRI), Bernard Squarcini est gravement mis en cause, c’est le tour de Frédéric Péchenard, directeur général de la police nationale d’être en pleine lumière. Face à cette nouvelle difficulté pour l’administration policière, Claude Guéant n’a pas manqué de monter en première ligne : « Une mise en examen ne signifie pas culpabilité ! » Au contraire même, pourrait-on dire, si l’on avait mauvais esprit, ce qui n’est pas le cas du ministre de l’Intérieur. (D’après 20 Minutes, 27 octobre 2011)
Alerte au gaz !
Le 6 octobre, trois salariées de la clinique de la Mutualité, de Saint-Etienne, étaient blessées à Lyon où les trois femmes participaient à un rassemblement intersyndical. Deux d’entre elles sont dans un état grave, tout particulièrement la secrétaire de la CGT, dont le pronostic vital est engagé. A l’origine de ce dramatique événement, le gazage sans aucune justification par les forces de l’ordre, d’une manifestation pacifique. A la suite de ce gazage massif par les policiers, un mouvement de foule devait se produire, au cours duquel les trois salariées s’étaient retrouvées sur une bouche d’aération qui ne tardait pas à céder. (Source, Tout est à Nous !, 27 octobre 2011) –
Feu à volonté !
Dans la soirée du 26 octobre, à Carcassonne, un jeune homme de 18 ans se suicidait avec un fusil à pompe, après un échange de tirs avec la police, à la fin d’une soirée trop arrosée. (Source, Métro, 28 octobre 2011)
Fichage racial
Le 25 octobre, des responsables de la Commission nationale informatique et liberté (CNIL) se rendaient à la mairie de Saint-Gratien (95) pour vérifier les accusations de fichage des plaques d’immatriculation appartenant à des musulmans. Selon l’association Franco-musulmane de cette ville, des policiers municipaux ont effectué des relevés durant la prière, le 19 août. Ce qui ne peut que s’apparenter à du fichage. Version démentie par la maire UMP. (Source, Métro, 28 octobre 2011)
Lille : un autre « grand flic » dans la tourmente
Dans la matinée du 27 octobre, le commissaire Jean-Claude Menault, grand chef de la police du Nord, était placé en garde à vue durant cinq heures, dans le cadre de l’affaire de prostitution de l’hôtel Carlton. Les enquêteurs désiraient l’interroger sur son voyage à Washington en compagnie du commissaire Lagarde, autre « grand flic ». Durant ce déplacement, les deux policiers auraient rencontré DSK, et les prostituées qui faisaient partie du voyage. Jean-Claude Menault, qui nie avoir participé à des parties fines, était laissé en liberté, avant de démissionner. (Sources, Direct Matin et Métro 28 octobre 2011)
A Marseille : voyage infernal des Roms
A l’aube du 26 octobre, une escouade de CRS, dont l’intervention était réclamée par le maire, Jean-Claude Gaudin, devait se dérouler à coups de matraques et de bombes lacrymogènes. Deux familles françaises de « gens du voyage », qui occupaient depuis vingt-cinq ans une maisonnette construite sur une friche industrielle. Les deux familles, jetées à la rue, pouvaient trouver refuge dans les caravanes de leurs proches, expulsés dans le même temps. Tous squattent depuis dans un parking public du quartier. (Source, Libération, 28 octobre 2011)
Une autre éminence policière sur la brèche
Le 28 octobre, Frédéric Péchenard, directeur général de la police nationale, était entendu comme témoin assisté, dans l’affaire d’espionnage des journalistes du Monde. Une dizaine de jours plus tôt, Bernard Squarcini, directeur général de la sécurité intérieure (DCRI), assurait que son supérieur -Frédéric Péchenard- lui avait demandé d’identifier les sources de ces journalistes, sans préciser le mode opératoire. D’ores et déjà , le ministre de l’Intérieur prévenait que, quelque soit l’issue de cette audition, Frédéric Péchenard ne serait pas suspendu, renouvelant ce commentaire : « Une mise en examen ne vaut pas culpabilité ! » (Source, Direct Matin, 28 octobre 2011)
Un livre blanc plutôt gris
Le 26 octobre, le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, se faisait communiquer un « Livre blanc sur la sécurité », coordonné par le préfet de police, Michel Gaudin et le criminologue Alain Bauer. En principe, i1 y est question « d’améliorer les rapports en police et population. » Dans les faits, les propositions contenues dans ce document apparaissent plus préoccupantes puisqu’il y est question particulièrement de la création d’un fichier de reconnaissance faciale, lequel compléterait le fichier automatisé des empreintes digitales, et le fichier national d’analyse des empreintes génétiques (FNAEG). Une création déjà réclamée par Frédéric Péchenard, le 22 juin 2011, devant la Commissions des lois de l’Assemblée nationale. Cette innovation permettant notamment d’identifier de potentiels suspects des images audiovisuelles. (Source, Métro, 28 octobre 2011)
En librairie : une enquête sur les BAC
L’anthropologue Didier Fassin vient de publier un édifiant travail sur les BAC, ce corps policier devenu depuis les années 1990, 1’instrument principal de la police des quartiers, et le bras armé de la politique sécuritaire de la politique sécuritaire qui associe immigration, banlieue et délinquance. Au sein de ces unités, fonctionnant sur la base de la cooptation et du volontariat, la réflexion est courte, et la morale simpliste, expose l’auteur : « Ils peuvent user de leur pouvoir à leur gré ; telle est la mission que se donnent, par défaut, les membres de la BAC, dès lors qu’ils se rendent bien compte qu’ils n’arrêtent pas, comme ils l’avaient imaginé en choisissant leur uniforme, des voleurs et des voyous. » A lire absolument. (Les Forces de l’ordre une anthropologie de la police des quartiers, de Eric Fassin, Seuil 393 pages, 21 euros)
Claude Guéant à la manœuvre !
Le 31 octobre, à l’occasion d’une visite très médiatisée à Saint-Ouen (93), Claude Guéant a annoncé son intention d’ouvrir la réserve de la police nationale aux « citoyens », pour des actions de « médiation, prévention, surveillance générale » des quartiers où les dealers se livrent au marche de la drogue. Sur le même ton employé par Nicolas Sarkozy, lors de son discours sur le « karcher », en 2005, à La Courneuve, il devait lancer : « Je vais nettoyer ce quartier du deal de la drogue. Je veux tendre la main aux habitants… Le devoir de l’Etat, c’est de répondre à la mobilisation citoyenne. » C’était l’occasion, pour le ministre de l’Intérieur d’annoncer l’application d’un décret récemment pris en Conseil des ministres. Alors que la réserve de la police ne concernait que des « anciens policiers » la nouvelle disposition permettra de recruter, former, rémunérer, des personnes qui veulent, à titre citoyen, « apporter une contribution à l’Å“uvre de sécurité. » Ce même jour, au Raincy (93), Claude Guéant se disait « d’accord » pour l’utilisation des « fadettes » (factures détaillées des communications téléphoniques), dans le cadre d’enquêtes de police et de gendarmerie, afin de lever toute « ambiguïté ». Ce qui n’était peut être pas le cas auparavant ? (Source, Libération, 1er novembre 2011)
Nice : démonstration des forces de l’ordre
Le 1er novembre, à Nice, entre cinq et dix mille manifestants anti G 20 se rassemblaient dans les rues de la ville. Apparemment inquiet, le ministère de l’Intérieur avait dépêché près de 2 000 policiers et gendarmes mobiles pour maintenir un ordre nullement menacé. Sans négliger la présence de deux hélicoptères. Hélas, la casse prévue ne n’est pas produite mais comme les forces de l’ordre ne pouvaient s’être déplacées pour rien, la police procédait a l’interpellation de quelques jeunes ayant mis le feu à un matelas, et de cinq espagnols soupçonné d’avoir voulu créer le désordre dans la ville. Par ailleurs, 12 000 membres des forces de l’ordre avaient été déployés sur l’ensemble du département des Alpes-Maritimes. (Source, Métro et 20 Minutes, 2 novembre 2011)
Les gros menteurs vont-ils échapper à la punition ?
C’est une affaire qui débute dans la soirée du 9 septembre 2010, à Aulnay-Sous-Bois (93), . Des policiers, qui patrouillent en ville, prennent en chasse une Twingo qui a grillé un feu rouge. Rien que de très banal. Pourtant, la situation se complique lorsque deux autres véhicules de police viennent se joindre à la traque. La Twingo est bloquée, mais l’un des policiers est heurté à une jambe. De retour au commissariat, les cow-boys rédigent un PV d’où il ressort que le fuyard, prénommé Hocine, aurait délibérément renversé un policier. C’est-à -dire tentative d’homicide sur un fonctionnaire d’autorité, avec pour sanction probable la prison à perpétuité. Pourtant, quelques jours plus tard, un gradé va surprendre une conversation entre deux des protagonistes laissant entendre que l’esprit de corps à joué dans la rédaction du PV. Ces policiers vont finir va avouer qu’ils avaient tout inventé. En fait, c’est bien l’une des trois voitures de police qui a heurté et blessé le collègue.
Le 10 décembre 2010, devant le tribunal correctionnel de Bobigny (93), sept policiers sont condamnés à des peines de six mois à un an de prison ferme, pour « dénonciation calomnieuse et faux en écriture. » Cette décision de justice, somme toute légère, va pourtant déclencher la fureur des syndicats de policiers et de nombre de leurs mandants. Lesquels vont manifester leur colère et encercler le tribunal, sirènes hurlantes. A la rescousse, le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, justifie ce dérapage, en affirmant : « Ce jugement peut apparaître, aux yeux des forces de sécurité, comme disproportionné ! » Il n’en reste pas moins que ce « faux en écritures publiques » aurait pu se terminer aux assises. Le 2 novembre 2011, les sept menteurs, qui avaient fait appel du jugement initial, se retrouvaient devant les juges. Le 3 novembre, l’avocate générale devait évoquer le « stress » de jeunes policiers, caillassés peu après l’incident, suggérant aux juges de limiter les peines antérieures à six mois et un an de prison avec sursis. Jugement mis en liberté au 15 décembre 2011. (Sources, Libération, 2 et 4 novembre 2011)
Encore le non-lieu
Le 2 novembre, deux policiers parisiens, soupçonnés de vol, vont bénéficier d’un non-lieu. En décembre 2009, ces braves défenseurs de l’ordre public avaient été piégés par la caméra de vidéosurveillance d’une boutique de téléphonie, alors qu’ils s’appliquaient à vider la caisse. Devant un juge, les deux malfrats tenteront d’expliquer qu’ils avaient mis l’argent dans un sac pour le remettre au gérant. Les témoins de ce probable hold-up ayant fluctué dans leurs dépositions, le juge d’instruction devait estimer que les charges n’étaient pas suffisantes. Evidemment, si les faits ne sont pas avérés… (Source, Le Monde, 4 novembre 2011)
Petit ripoux ?
Un policier de Vitry-sur-Seine (94), sera jugé en décembre 22011, à Créteil. Cet honnête gardien de la paix est poursuivi pour détournement de plus de 35.000 dollars au détriment de d’un sans papier placé en garde à vue. Par ailleurs, cet officier, qui a quand même été suspendu de ses fonctions, aura également à répondre de « faux en écriture, pour avoir promis, en 2009, à un réfugié haïtien, de faire « avancer » un dossier de régularisation moyennant une somme de 6.000 euros, le plaignant affirmant avoir versé 2.000 euros d’avance. Incarcéré depuis neuf mois, cet officier intègre manque par trop de chance puisqu’il a été dénoncé par sa compagne. L’affaire sera jugée le 2 décembre devant le tribunal de Créteil. (Source, Libération, 4 novembre 2011)
Suicide
Dans le nuit du 3 au 3 novembre, un policier affecté au commissariat de Strasbourg, s’est donné la mort, à son domicile, avec son arme de service. Depuis le début de 2011, c’est le troisième suicide parmi les policiers strasbourgeois. (Source, Libération, 4 novembre 2011)
Qui nous protège de la police ?
Dans la soirée du 3 novembre, à Paris, à la station Saint-Lazare du RER E, un passager, jugé agressif, est interpellé, de façon musclée, par des agents de la SUGE (Police des chemins de fer). Lorsque les policiers arrivent sur les lieux, le jeune homme, âgé de 25 ans, déjà maîtrisé après avoir été matraqué, est menotté. Il ne va pas tarder à sombrer dans le coma. Il décédera dans la matinée du 5 novembre, après son arrivée à l’hôpital. Infarctus du myocarde, dit-on, de source judicaire. Suite à cette authentique agression, sept agents de la SUG étaient placés en garde à vue. (Source, France-Inter, 4 et 5 novembre 2011)
Indignité ?
Le 4 novembre, en fin de journée, quelque 500 « indignés » s’étaient réunis dans le quartier d’affaire de La Défense, avec l’intention d’y dresser un campement durant plusieurs jours. Une dizaine de tentes étaient déjà installées sous l’Arche de La Défense lorsque les policiers et gendarmes qui surveillaient l’opération depuis le début de l’après-midi, se mettaient en devoir d’évacuer lourdement ces manifestant paisibles, avec matraques et usage de gaz lacrymogènes. (Source, Aujourd’hui, France 2 et France 3, avec images violentes, 7 novembre et Le Monde, 8 novembre 2011)
Allez voir là -bas si j’y suis !
Expulsés d’une basse d’immeuble vouée à la démolition, à la cité des 4.000, à La Courneuve (93), en juillet 2010, quelques dizaines de familles qui, depuis, avaient installé un campement sur la place de la Fraternité, étaient encerclés par les forces de l’ordre, à , l’aube du 7 novembre, à l’heure où les hommes partaient travailler. Les femmes et les enfants, essentiellement africains, étaient priés d’aller voir ailleurs pour se loger de façon tout aussi précaire. Bien sûr, nous sommes entrés dans la période hivernale pendant laquelle les bailleurs ne peuvent plus expulser, mais cela ne peut concerner les sans abris. Les policiers et gendarmes n’ont pas besoin de se le faire dire deux fois. (Sources, Canal +, avec images violentes, 7 novembre et Le Monde, 8 novembre 2011)
La police n’aime pas les lycéens !
Dans la matinée du 8 novembre, devant la cité scolaire Balzac, dans le 17è arrondissement de Paris, des incidents se sont produits entre les lycéens et des policiers appelés par le proviseur. Les élèves voulant empêcher l’accès des lieux aux forces de l’ordre, des frictions ne manquaient pas de se produire. Selon plusieurs témoignages, quelques lycéens auraient été victimes de la violence des forces de l’ordre, un mineur étant même interpellé. Les élèves réagissaient en soutien au personnel enseignant, en grève contre des suppressions de poste et des clases surchargées. (Source, Métro, 9 novembre 2011)
L’affaire Neyret se complique
Le 8 novembre, un important fonctionnaire des Douanes était placé en garde à vue par les policiers de l’IGS de Nice. Ce gabelou de haut niveau avait participé à des voyages au Maroc, en compagnie de Michel Neyret, ex numéro 2 de la PJ de Lyon. Il semble que ce fonctionnaire intègre facilitait le trafic de cigarettes en provenance du Maroc, auquel se livraient les amis de Michel Neyret. Depuis quelques temps, ce n’est plus une affaire « de flics à l’ancienne » qui a été mise à jour, mais la procédure en cours cerne un vaste réseau d’escroqueries dont Michel Neyret avait largement profité avec, pour prix de sa collaboration, des bijoux volés et et d’importantes sommes d’argent en liquide. (Source, Le Monde, 10 novembre 2011)
Squarcini : ça se corse de plus en plus
Le patron de la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur), Bernard Squarcini, déjà en délicatesse avec la Justice, continue à se distinguer sous l’œil bienveillant de Claude Guéant, qui suggérait, à , propos des ennuis de ce grand flic : « La mise en examen ne vaut pas culpabilité… » Cela après sa mise en cause dans l’affaire du « flicage » des journalistes du monde. Malgré les propos rassurants du ministre de l’Intérieur, ce policier très proche du président de la République, doit malgré tout s’inquiéter pour son avenir. Sans y être mêlé directement, le nom de Bernard Squarcini est apparu dans l’affaire du cercle de jeux Wagram, à Paris, qui se trouve au cœur de la véritable lutte armée qui se déroule entre deux factions d’un gang corse. En effet, l’une des principales employées de ce cercle était très proche du chef de la DCRI, qu’elle appelait « Tonton ». Au domicile de cette « compatriote » les enquêteurs devaient trouver un porte clé des Renseignements généraux et des cartes de visite de Bernard Squarcini. Comme le hasard fait bien les choses, il apparaît que la jeune femme avait été recommandée pour son emploi par un policier des RG, ami, proche de son père. Sans que cela puisse s’apparenter à de l’humour corse, Bernard Squarcini tenait à expliquer récemment : « Un cercle est un monde de passage très intéressant pour la mouvance policière. » L’expression « mouvance » est intéressante. (Source, Le Monde, 10 novembre 2011)
On peut tirer chef ?
Dans la matinée du 9 novembre, sur la rocade de Bordeaux des policiers ont ouvert le feu sur un camion espagnol qui zigzaguait dangereusement, et refusait de s’arrêter, percutant un véhicule de police. Le chauffeur, en provenance de Valence (Espagne), avait été victime d’un gros malaise hypoglycémique. Il a été transféré au CHU de Bordeaux. (Source, 20 Minutes, 10 novembre 2011)
On enfonce !!!
A Marseille, le 25 octobre, à six heures du matin, des forcenés du GIGN défonçaient la porte de l’appartement d’une dame âgée de 85 ans, et tiraient au flash-ball sur un malfrat invisible. Ils s’étaient simplement trompés de porte, et se retiraient en s’excusant. Quinze jours plus tard, dans l’après-midi, une autre équipe des forces de l’ordre était de retour et défonçait de nouveau la porte de l’appartement de la vieille dame, encore traumatisée par la première visite domiciliaire des hommes en cagoule. Ces fois, les fiers-à -bras repartaient sans même s’excuser. (Source, France 3, 12 novembre 2011)
Affaire Michel Neyret (suite)
Au fil des jours, il est possible d’en apprendre davantage sur les exploits de l’ex numéro 2 de la PJ de Lyon. Selon Paris-Match, ce « grand flic à l’ancienne » aurait vendu à des truands des fiches de police concernant leurs activités. Comme rien n’est gratuit au royaume des ripoux, ces documents confidentiels étaient cédés au tarif de 50.000 euros. (D’après France 3, 12 novembre 2011)
L’arnaque de Tarnac
Finalement, il paraît de plus en plus évident que l’improbable tentative de sabotage d’une ligne de TGV, en Seine-et-Marne, en novembre 2008, attribuée au « groupe de Tarnac », ne serait qu’une provocation policière de plus. Les leaders supposés de cette équipée d’ennemis publics, qui se contentaient de gérer une épicerie, avaient déjà porté plainte pour « faux en écriture publique », en février 2011. Ces derniers jours, les dix militants mis en examen accusaient formellement la Sous-direction anti-terroriste (SDAT) d’avoir « rédigé un procès-verbal mensonger pour les faire plonger. » Selon l’un de leurs avocats, « il n’y a toujours pas le moindre indice ou commencement de preuve. C’est la fin de l’instruction contre les dix mis en examen, et le début de celle contre la police ! » Entre temps, Julien Coupat et sa compagne Yuldine Lévy, mis en examen pour « destructions et dégradations et association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme », avaient passé plusieurs mois en prison, avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire, l’une en janvier et l’autre en mai 2009. A cette époque, l’intègre Michèle Alliot-Marie étant ministre de l’Intérieur, avait suivi attentivement ce dossier. Une enquête vient d’être ouverte. A suivre. (D’après Libération, 12 novembre 2011)
Banlieues : convivialité policière
Un jeune Français, Endy, dont les parents sont venus d’Afrique, n’est pas près d’oublier le comportement des policiers de sa cité envers sa mère. Cela se passait à Villiers-sur-Marne (94).
« …Un incident s’est produit un jour, lors d’une émeute dans le quartier. Je me suis fais arrêter et j’ai essuyé des insultes raciales provenant de gardiens de la paix. Le jour même, mes parents sont passés au commissariat pour prendre de mes nouvelles, et m’apporter à manger. Une petite échauffourée est alors survenue entre des policiers et d’autres parents qui étaient venus, eux-aussi, voir leur enfant. C’est alors que l’un d’eux a aspergé ma mère avec de la bombe lacrymogène. A bout portant, soit disant pou se défendre ! Comme si ma mère pouvait agresser un agent devant le commissariat. Lui-même n’a pas eu un petit blâme, tandis que le visage de ma mère était brûlé. Elle a dû se rendre aux urgences. » (In Les gars de Villiers, présenté par Pascale Egré, Ginkgo éditeur, 300 pages, 14 euros, novembre 2011)
Police guette au trou (de serrure)
Le 4 octobre 2011, L’Express faisait état d’une enquête policière conduite depuis plusieurs mois sur la journaliste compagne de François Hollande. Le but aurait été « d’établir une notice biographique fouillée sur cette personne, y compris sur son réseau relationnel. » Aussitôt, sur le mode indigné, Claude Guéant avait démenti, et porté plainte pour « diffamation et diffusion de fausse information », contre l’hebdomadaire. Il n’en reste pas moins que la compagne du candidat socialiste à la présidence de la République devait porter plainte également, contre X, auprès du parquet de Paris. Le 14 novembre, la journaliste était entendue par l’IGS, laquelle enquête désormais sur l’existence d’une fiche de police concernant sa vie privée. A suivre. (Source, Libération, 15 novembre 2011)
Excès de zèle
Dans la matinée du 14 novembre, à Fontenay-sous-Bois (94), les policiers interpellent onze jeunes, qui occupent un squat depuis quelques jours. Véritable raison de cette descente policière ? Ces jeunes qui se proclamaient anarchistes, organisaient des soirées sur des sujets d’actualité dans ce lieu qui avait été une école privée protestante. Tous sont ressortis libres du commissariat. (Source, 20 Minutes, 15 novembre 2011)
Suicide ou meurtre ?
Dans la nuit du 13 ou 14 novembre, à Livry-Gargan (93), un policier était retrouvé mortellement blessé, avec son arme de service. Touché au cœur et au poumon, il semble que ce policier soit mort suite à un différent d’ordre privé. En fait, les hypothèses d’un suicide ou d’un meurtre en réunion ne sont pas exclues. (Source, Métro, 15 novembre 2011)
Ripounet
En détention depuis la fin de 2010, le chef du groupe « stupéfiants » au 2è district de la police judiciaire de Paris pourrait être renvoyé devant un tribunal pour « trafic d’influence », comme vient de le requérir le parquet de Créteil. Ce « flic à l’ancienne » est accusé d’avoir aidé un entrepreneur du BTP, soupçonné de diverses malversations, dont l’emploi de sans papiers non déclarés et de la création de sociétés fictives. En échange de coups de téléphone, cet excellent serviteur de l’Etat prévenait l’intéressé des descentes de police. En récompense, le policier aurait perçu plusieurs milliers d’euros, bénéficié de voyages à l’étranger, ainsi que de travaux gratuits dans son pavillon. (Source, Libération, 16 novembre 2011)
Indignité…
Dans la soirée du 15 novembre, une centaine de CRS expulsaient rudement les « indignés » réunis depuis le 4 novembre sur l’esplanade de La Défense. Les quelque cinquante manifestants permanents avaient déjà été agressés par les forces de l’ordre dans l’après-midi, qui les avaient gazés pour avoir amené une palette dans leur campement. De source préfectorale, « l’intervention des forces de l’ordre visait à nettoyer l’esplanade des cartons et des meubles accumulés par les indignés mais ne visait pas à évacuer les personnes, ni à procéder à des arrestations. » Il n’en reste pas moins que, dans la nuit, les forces de l’ordre seraient de nouveau intervenues, piétinant nourriture et médicaments, ont indiqué les « indignés », qui projetaient déjà de s’installer prochainement sur un des secteurs des Champs-Elysées. (Sources, Métro, 16 novembre et Le Monde, 17 novembre 2011)
Gros cochon municipal
Un policier municipal, en poste à Sanvignes-les-Mines (Saône-et-Loire) a été mis en examen, le 16 novembre, pour agression sexuelle dans l’exercice de ses fonctions. Appelé par une femme pour un différend de voisinage, il avait procédé à des attouchements sexuels. (Source, Métro, 17 novembre 2011)
Il n’est plus des nôtres !
Le 17 novembre, Jean-Claude Menault, directeur de la sécurité du Nord, récemment muté à Paris, suite à ses frasques supposées avec des dames de petite vertu, à l’hôtel Carlton de Lille et à Washington, devait offrir un pot de départ aux 4.700 policiers du département. D’ordre de la place Beauvau, la fête a été décommandée. Claude estimant sans doute que ce « grand flic » avait intérêt à se faire oublier. (Source, Le Monde, 18 novembre 2011)
On n’arrête pas le progrès
Pistés depuis un hélicoptère, lors d’un vol de surveillance, à Aubervilliers (93), des policiers de Seine-Saint-Denis ont pu repérer des voleurs qui avaient dérobé un sac dans une voiture. L’un d’eux, arrêté, était déféré au parquet, le 17 novembre. Sans doute s’agissait-il de l’expérimentation d’une pratique qui pourrait se généraliser lors de manifestations susceptibles de déplaire à la police. (D’après Métro, 18 novembre 2011)
Toujours sur les BAC
A propos de l’ouvrage de l’anthropologue Didier Fassin, sur les BAC, La Force de l’ordre (voir plus haut) « anthologie de la police des quartiers », bien des réactions émanent des milieux policiers, où l’on s’indigne d’une « mauvaise caricature ». Les réactions des jeunes des banlieues sont évidemment bien différentes et nombreux sont ceux qui estiment que les Bac « se comportent comme s’ils avaient tous les droits. » L’un d’eux expliquant : « Tu te retrouve toujours en tort, même quand tu es victime ! » Analysant cette longue enquête, un éditorial de Libération fournit une autre facette sur le corps policier, univers raciste et violent : « …Ce qui frappe d’abord, c’est l’omniprésence du racisme ordinaire. Qu’il soit possible de placarder une affiche électorale de Jean-Marie Le Pen sur les murs d’un commissariat ne manquera pas de désespérer, y compris les plus indulgents à l’égard des forces de l’ordre. » (Source, Libération, 18 novembre 2011)
Abus sexuels municipaux
Cinq policiers municipaux de Cannes ont été suspendus de leurs fonctions, le 17 novembre. Cela suite à des attouchements présumés sur une collègue. Laquelle, ayant été mutée à Nice, offrait un pot de départ qui devait s’avérer moins que convivial. En effet, cette charmante fliquette municipale, poussée de façon perverse sous la douche par cinq de ses collègues aurait été victime d’un gentil pelotage de ses seins. La mairie de Cannes, qui ne souhaite pas trop communiquer, s’est refusée à fournir plus de détails, et le dossier est désormais entre mes mains du procureur de la République de Grasse. Il n’en reste pas moins que les services compétents de la mairie tentent de relativiser le comportement de ces malotrus en uniformes : « Les témoignages sont contradictoire… » (Source, Libération, 19 novembre 2011)
Que fait la police ?
Dans la soirée du 20 novembre, à Toulouse, des intégristes catholiques ont réussi à perturber la représentation de la pièce Golgota Picnic. Quelques 150 excités ont pu faire entendre leurs slogans, accompagnés de prières, à l’intérieur du théâtre où est joué ce spectacle qu’ils jugent blasphématoire. Les mêmes ont promis de nouvelles actions lorsque la pièce sera jouée à Paris. Une certitude, à Toulouse, la police paraît s’être bien gardée d’intervenir. Sans doute au nom de la liberté d’expression… (D’après Métro, 21 novembre 2011)
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