quefaitlapolicelogo QUE FAIT LA POLICE ? – Bulletin d’information anti-autoritaire – Nouvelle série – numéro 62 – août-septembre 2012

Editorial : La police a-t-elle perdu de son arrogance ?

Nous sommes débarrassés de Nicolas Sarkozy depuis le 6 mai 20I2. En principe, nous devrions respirer un air plus pur, et même afficher notre satisfaction. Nous étions sous la menace, de plus en plus évidente, d’un authentique Etat policier. I1 ne restait, en effet, qu’à perdre les dernières libertés fondamentales dont il était encore possible de disposer. Pourtant, il semble que l’idéologie sécuritaire a toujours droit de cité au pays des Droits de l’homme. Certes, il y a eu, dès l’entrée en fonction de François Hollande, quelques avancées positives comme l’abrogation partielle de la circulaire de Claude Guéant du 11 mai 2011, pénalisant les étudiants étrangers en leur indiquant la direction de la frontière, tout comme la remise en cause de la décision de faire juger les mineurs récidivistes par des tribunaux correctionnels – à la grande colère des syndicats de policiers. I1 est vrai que nos policiers aimeraient également rendre la justice.
I1 n’en reste pas moins, qu’à part l’éviction de quelques hauts fonctionnaires de la police de l’ère Sarkozy/Guéant, le « ménage » n’a pas été effectué dans les services de la police nationale. Pas plus que cette soi-disant « chasse aux sorcières », évoquée par une droite déçue d’avoir perdu le pouvoir, tout en conservant des nostalgiques du tout répressif dans les rangs de l’administration tape dur. Nous attendons toujours quelques textes forts, signifiant aux policiers de tous grades qu’il leur faut respecter leur Code de déontologie, et changer de manière vis à vis des citoyens, toujours considérés comme des « individus ». Par ailleurs, la hiérarchie n’a pas été incitée fermement à rappeler à la base policière que la population de ce pays n’est pas composée que de supposés suspects. I1 manque de nombreux signaux pour nous persuader que nous en avons terminé avec un système ne connaissant que des justiciers triomphants, et des victimes bénéficiant de la compassion policière
Maurice Rajsfus

Embrouille policière
Dans la soirée au 11 mai, à Villejuif (94), un homme âgé d’une trentaine d’années devait perdre la vie suite à un différend avec son ex compagne. Celle-ci, policière de son état, démarrait sa voiture avec à bord ses deux jeunes enfants. L’homme s’était alors accroché au capot, mais comme la conductrice faisait des embardées, elle devait perdre le contrôle de son véhicule, heurtant le mobilier urbain. C’est ainsi que le père des deux enfants devait mourir écrasé entre la voiture de son ex et les panneaux publicitaires. (Source, Vosges Matin, 14 mai 2012)

Apparences
Dans la nuit du 21 au 22 mai, une voiture équipée d’un gyrophare et d’une sirène deux tons, percutait un véhicule de la BAC, à Romans-sur-Isère. Ce mauvais contact se déroulait alors que des policiers tentaient d’interpeller un troisième véhicule dont les occupants étaient soupçonnés de vol. Les agresseurs sont parvenus à prendre la fuite. (Source, Direct Matin, 24 mai 2012)

Forte pensée
 » Utiliser des mouchards ou faire le mouchard, enregistrer des paroles ou écouter aux portes, c’est pareil et c’est vilain. Cette vilenie entache le métier de policier… » (Casamayor, in La Police Gallimard, 1973, page 93)

Quand l’Etat protège l’extrême droite
Le 12 mai, une distribution de tracts, unitaire, avait lieu dans le 13ème arrondissement de Paris. I1 s’agissait de dénoncer l’ouverture du loca1 de Serge Ayoub, figure de l’extrême droite radicale. Peu après cette action, une vingtaine de militants antifascistes étaient interpellés par la police, puis placés au dépôt après 24 heures de garde à vue. Dans le même temps, un groupe de l’extrême droite pouvait défiler en toute impunité dans Paris. Cherchez l’erreur. Il est vrai que, le 12 mai, Claude Guéant expédiait encore les affaires courantes. (Source, Tout est à nous, 24 mai 2012)

Comptine
D’après une rengaine, jadis très en vogue dans les cours de récréation, quelques vers d’un correspondant coquin:
« Un poulet
Peau d’navet
Un lardu
Peau d’zébu
Un képi
Peau d’zizi
Une pervenche
Poil ou j’pense

Policière photographe
Le 22 mai, au tribuna1 de Grande instance de Paris, un journaliste de l’agence Owni, en compagnie d’un membre de la CNIL, avait la surprise de découvrir une policière des Renseignements généraux de la préfecture de po1ice de Paris, qui photographiait des témoins et des personnes venues assister à un procès. La policière, cachée derrière une glace sans tain, opérait avec, semble-t-il, la complicité des gendarmes du Palais de justice. Embarrassé, 1e Parquet affirmait qu’il n’était « absolument pas au courant », tout en expliquant que les prises de vue ne sont pas interdites dans toute l’enceinte du tribunal, sauf en salle d’audience. Sans toutefois être en mesure de justifier l’existence de ce miroir sans tain. (Source, Le Monde, 25 mai 20I2)

Au viol
Le 24 mai, un brigadier de police, en poste à Mantes-la-Jolie (78), était mis en examen au Palais de justice de Versailles pour viol. Cet excellent policier, âgé de 38 ans, est accusé d’avoir violé une femme de 45 ans, retenue en cellule de dégrisement au commissariat de Mantes. Selon une source proche de l’affaire, « cette femme était dépressive depuis des années, et donc en situation de vulnérabilité, mais il a abusé d’elle à deux reprises. » Placé en garde à vue, le 22 mai, le policier reconnaissait avoir eu un rapport sexuel avec la victime, mais en soutenant qu’elle était consentante. (Source, Le Parisien, 25 mai 2012)

Pochtron
La police des polices a ouvert une enquête dans l’affaire du commissaire central du 4ème arrondissement de Paris. Cet éminent policier avait été arrêté, ivre, au volant de sa voiture de service, au début du mois de mai. Après avoir grillé plusieurs feus rouges, et interpellé, son taux d’alcoolémie s’était avéré positif. Agité, il avait été placé en garde à vue, puis gentiment reconduit chez lui. En août 2011, ce même policier avait renversé un cycliste, lequel avait été gravement blessé au crâne. (Source, 20 Minute, 25 mai 20I2)

Mauvais signal donné à la police
Le 25 mai, le rattachement des services de l’immigration au ministère de l’Intérieur était décidé par la publication des décrets d’attribution du nouveau gouvernement. Cette décision était immédiatement critiquée par un certain nombre d’associations, qui auraient préféré que la politique de l’asile et des naturalisations soit attribuée au ministère de la Justice ou à celui des affaires sociales. Réaction : « L’asile, les naturalisations et l’intégration par nature ne relèvent pas d’une logique sécuritaire », a regretté l’association France Terre d’asile. De son côté, 1a Ligue des droits de l’homme indiquait « regretter profondément que le gouvernement aborde, lui aussi, la question de l’immigration sous un angle purement policier. » Il convient de remarquer que, depuis 2007, les questions d’asile relevaient du Quai d’Orsay, tandis que les problèmes liés aux naturalisations étaient attachés aux Affaires sociales. (Source, Le Monde, 28 mai 2012)

Gentils pandores et méchants policiers…
A son arrivée à l’Elysée, en mai 2007, Nicolas Sarkozy avait immédiatement éjecté les gendarmes censés assurer sa protection, pour les remplacer par des policiers, en qui il avait une confiance absolue. Lesquels le lui rendaient bien. Le 31 mai, retour à la case départ : les policiers en charge de la protection du palais présidentiel ont été en partie virés, et les gendarmes y ont repris leurs habitudes. Y aurait-il de bons gendarmes républicains légalistes, et des policiers en qui le président nouvellement élu ne pourrait avoir confiance ? Pas tout à fait puisque c’est une femme, commissaire de police, qui assure désormais la direction du Groupe de sécurité de la présidence de la République. (D’après France Inter, 31 mai 2012)

Chaises musicales
Le 29 mai, le préfet de police de Paris, Michel Gaudin, était révoqué par Manuel Valls. Le 30 mai, en Conseil des ministres était prise la décision de limoger Frédéric Pechenard, directeur général de la police nationale et ami d’enfance de Nicolas Sarkozy ainsi que Bernard Squarcini, patron de la Direction centrale du renseignement intérieur. Sans attendre, les amis de ces « grands flics » ont hurlé à la « chasse aux sorcières ». (D’après France Info, 31 mai 2012)

La haine de la police
Dans la soirée du 30 mai, deux policiers, en poste à Chanteloup-les-Vignes, étaient pris a partie par un groupe d’hommes alors qu’ils tentaient d’interpeller un jeune homme circulant sur un vélo volé. L’un des policiers souffre d’une fracture et l’autre de contusions. Nous ne connaissons pas les conditions de cette interpellation pour ce crime majeur. (D’après Métro, 1er juin 20I2)

Un peu moins grave que pire
Pièce par pièce, l’appareil xénophobe mis en place sous la gouvernance Sarkozy est peu à peu détricotée. C’est ainsi que, le 31 mai, la circulaire Guéant du 31 mai 2011 a été abrogée par le gouvernement. Ce texte limitait, c’est peu de le dire, les possibilités des étudiants étrangers ayant terminés leur cursus de pouvoir travailler au pays de la liberté et du droit d’asile. Il n’en reste pas moins que la loi de juillet 2006, qui avait introduit des restrictions dans l’accès au marché au travail de la main d’Å“uvre ne semble pas devoir être abrogée. Comme les mauvaises habitudes ont la vie dure, un texte devrait inviter les préfets a examiner plus favorablement les dossiers déjà reçus. (Source, Le Monde, 1er juin 2012)

Full métal jacket
Le 1er juin, dans l’après midi, les ouvriers sidérurgistes de la société Arcelor-Mital étaient accueillis par des gendarmes habillés en crustacés devant le siège de la société, a Saint-Denis (93). La bousculade semble avoir été assez rude, mais les matraques étaient restées au vestiaire. (Source France 2, avec images significatives, 1er juin 20I2)

Au viol (2)
Deux policiers, affectés au commissariat du 7ème arrondissement de Lyon, avaient interpellé une jeune fille, étudiante en école de commerce, dans un quartier chaud de la ville. Par la suite, ces deux braves gardiens de la paix, l’avaient fait chanter en menaçant de révéler son activité à ses parents, dans le but d’obtenir des relations sexuelles non consenties. Dans un premier temps, ces deux moralistes avaient affirmé que ces rapports étaient consentis, avant d’expliquer qu’ils avaient été tarifés. Tous deux ont été écroués pour viol. (Source, France 2, 7 juin 2012)

Contrôles d’identité : grosse colère des policiers
Le 1er juin, Jean-Marie Ayraut annonçait un prochain texte de loi remettant en cause les contrôles au faciès. Non pas que les vérifications d’identité n’auraient plus lieu mais qu’un récépissé serait délivré pour éviter la multiplication des contrôles au cours d’une même journée. C’en était trop pour les syndicats de policiers qui n’ont pas manqué de protester avec véhémence. Cette mesure étant considérée comme discriminatoire à leur endroit. Il n’en reste pas moins que la fin des contrôles au faciès faisait partie de l’un des engagements du candidat Hollande. Nos policiers préfèrent s’en tenir à l’article 78-2 du Code de procédure pénal, datant de l’époque où Charles Pasqua officiait au ministère de l’Intérieur. Ce texte précise : « permet de contrôler toute personne, quel que soit son comportement… ». Ce qui, depuis sa mise en Å“uvre, a permis la généralisation des contrôles au faciès, permettant par ailleurs de réaliser les « performances » fixées par la hiérarchie. Ce qui, selon une étude réalisée par la Fondation Soros et le CNRS de Paris, permet de relever le constat suivant : les Arabes subissent six fois plus de contrôles que les Blancs et les Noirs environ huit fois plus ! Il convient également de rappeler qu’en janvier 2012 Human Right Watch avait épinglé la France sur les contrôles d’identité, mettant notamment en évidence « un profilage ethnique ». Ce qui avait déjà provoqué l’ire des syndicats de policiers. Parmi les protestations, ce sanglot de Jean Claude Delage, secrétaire général du syndicat Alliance des policiers en tenue : « On nous stigmatise comme étant une police raciste… » Ce qui ne serait pas exact. A suivre. (D’après Libération, 2 juin 2012)

Les limites du flagrant délit
Le 4 juin, à Aubervilliers (93), vers cinq heures du matin, une équipe de braqueurs attaquait un fourgon blindé de transport de fonds. Bilan : 190 000 euros dérobés et un convoyeur grièvement blessé. Il se trouve que les malfrats étaient surveillés depuis plusieurs jours par les policiers de l’antigang, qui avaient « Ã©quipé » leurs véhicules de balises GPS. En fait, ces convoyeurs attendaient le flagrant délit pour intervenir. D’où ce commentaire de l’un des convoyeurs : « La police a laissé les braqueurs nous tirer comme des lapins. Il se trouve, en effet, que les cow-boys de l’antigang ne sont arrivés sur les lieux du hold-up qu’après avoir entendu les coups de feu, la puissante BMW des braqueurs ayant déjà pu prendre le large. A suivre. (Source, Libération, 6 juin 2012)

Soupçon de fumette : un mort par noyade
Dans la nuit du 4 au 5 juin, sur les berges de la presqu’ile de Melun (77), Youssef et quelques amis s’étaient retrouvés. Tous venaient d’une cité populaire voisine. Les policiers municipaux les avaient repérés sur leur central de vidéo surveillance, et auraient remarqué que ces jeunes « consommaient des stupéfiants ». Ne pouvant procéder eux-mêmes à des contrôles d’identité, les « municipaux » transmettaient leurs images à leurs collègues de la police nationale, qui ne tardaient pas à dépêcher, en urgence, quatre hommes de la compagnie départementale d’intervention. Procédure fréquente, en cet endroit. Selon la mairie, « ces policiers ont constaté que, parmi ces jeunes, certains roulaient des joints. » Sur le groupe contrôlé, seul Youssef était interpellé et, au moment où les policiers lui intimaient de les suivre, ce garçon de 24 ans s’était jeté dans la Seine, avant de couler à pic. Repêché par les pompiers, il avait cessé de vivre. Comme à l’ordinaire, la victime « Ã©tait bien connue des services de police ». D’après les témoins, les contrôles d’identité étaient « incessants », le soir, sur les berges de la Seine. (Source, Libération, 6 juin 2012)

Est ce un début de changement ?
Le 5 juin, la Chambre criminelle de la cour de cassation a estimé que le séjour irrégulier d’un étranger ne peut suffire pour le placer en garde à vue. Cette instance recommande donc de s’aligner sur la jurisprudence européenne, et sa lecture de 1a directive dite de « retour ». En clair, être en situation irrégulière ne constitue pas un délit pénal et ne peut être le motif d’un emprisonnement. Il n’ en reste pas moins que les policiers doublent souvent leur arrestation d’un autre motif pour la justifier : présomption de travail clandestin, outrage, etc. Finalement les étrangers sans papiers ne sont pas encore sortis de l’auberge espagnole de la police. (D’ après Libération, 7 juin 2012)

Villiers-le-Bel : bis repetita !
Il y a bientôt cinq ans, le 25 novembre 2007, deux adolescents de Villiers-le-Bel (95), qui circulaient sur une mini-moto, trouvaient la mort lors de la collision de leur deux roues avec un véhicule le police. Comme bien souvent, l’enquête préliminaire écartait immédiatement la responsabilité des policiers, avec un juge d’instruction rendant un non-lieu, en 2009. Décision infirmée en 2010 par la Cour d’appel, avant que le policier conduisant le véhicule soit mis en examen pour « homicide involontaire ». Comme l’esprit de corps est très fort dans les rangs policiers, l’un de ses collègues, présent le soir des faits, avait été mis en examen, le 29 avril 20I2, pour faux témoignage quant à la vitesse du véhicule de police au moment de la collision. Dans l’après-midi du 9 juin 2012, toujours à Villiers-le-Bel, quatre policiers de la BAC, à bord d’une voiture banalisée auraient repéré deux jeunes circulant sens casque. Ce qui est contesté par des témoins. C’était une patrouille de routine mais, pour les forces de l’ordre, il n’y a pas de menu fretin, et il ne faut jamais manquer l’occasion de faire un flagrant délit. Ayant constaté la présence des cerbères, les jeunes font « demi-tour sur un trottoir. Le véhicule de la BAC décide de suivre le scooter », selon le commissaire de police local, qui précise que le deux roues « surgit entre deux voitures et vint heurter le véhicule de la BAC, à l’avant gauche ». Le passager du scooter, légèrement blessé, affirme : « …On quittait le trottoir, ils nous ont rentré dedans ! » Un habitant du quartier abonde dans le même sens : « Les policiers ont accéléré comme des cow-boys. C’est à ce moment-là qu’ils les ont percutés ». Il y a plus grave, et peut-être une volonté de maquiller les preuves puisqu’une mère de famille raconte avoir vu les policiers manipuler le scooter accidenté : « Ils l’ont changé de sens, avant même de porter les premiers secours » au jeune conducteur, relevé dans un état grave. Un responsable d’association du quartier confiait aux journalistes : « C’est tendu, en ce moment, entre les flics et les jeunes. Depuis trois semaines ils leur mettent la pression ! » Le soir même, le ministre de l’Intérieur rendait visite au blessé, hospitalisé mais, le lendemain, il ne manquait pas de se déplacer au commissariat pour « faire part de son soutien et de sa confiance » aux policiers. A suivre. (D’après Libération et 20 Minutes, 11 juin 2012)

Gastronomes et policiers sur le grill
Dans la nuit du 2 au 3 juin, à Saint-Dié, des habitants du quartier Saint-Roch alertaient la police pour se plaindre de l’organisation d’un barbecue qui les importunait. Arrivés sur place, les policiers auraient demandé aux organisateurs de la soirée de mettre fin à leur festivité. Le ton montant, et les esprits s’échauffant, les force de l’ordre utilisaient les bombes lacrymogènes. Pourtant, face à la réaction du groupe, les policiers se retiraient, avant de revenir vers minuit, suite à un appel pour un feu de poubelles. Rapidement, les BAC d’Epinal arrivaient en renfort, en compagnie de gendarmes de Saint-Dié. En tout, un effectif de plus de vingt hommes en arme. De retour sur les lieux, les policiers s’étaient retrouvés face à une barricade composée de barrières et de grillages de chantier. Au cours de cette nuit, cinq personnes devaient être interpellées, avant d’être placées en détention provisoire. Certes, aucun policier ni gendarme n’avait été blessé mais un véhicule de la BAC d’Épinal s’était trouvé dégradé par un jet de pierre. Comme quoi il est devenu dangereux de pique-niquer un soir de printemps. (Source, Vosges Matin, 5 juin 2012)

Pandore menteur
En mai 2011, a Joué-les-Tours (Indre et Loire), un gendarme, qui conduisait un fourgon, à vitesse excessive, fauchait un groupe d’écoliers, faisant un mort et douze blessés. Dans un premier temps, le pandore avait affirmé aux enquêteurs qu’il roulait a une vitesse de 30 à 40 km/h, dans une zone limitée à 50 km/h. En fait, l’enquête permettra de démontrer que le militaire roulait à une vitesse estimée à 72 km/h. Le 7 juin 2012, le gendarme était mis en examen pour homicide involontaire, blessures involontaires et défaut de maîtrise de son véhicule. Cet excellent gendarme étant malgré tout laissé en liberté, sous contrôle judiciaire, bien que des analyses avaient révélé qu’il avait consommé des médicaments dangereux pour un conducteur. (Source, Vosges Matin, 8 juin 2012)

Tu veux mon portrait ?
L’association  »Stop au contrôle au faciès ! » se réjouit du projet lancé par le premier ministre de délivrance d’un récépissé par les policiers après chaque contrôle d’identité, tout en s’étonnant du refus opposé à cette mesure par les forces de l’ordre. Cette association répond aux policiers frondeurs que cette formalité n’est en rien une perte de temps, avec cet argument de poids : « Tous ceux qui ont dé jà eu des contrôles d’identité le savent : il s’écoule plusieurs minutes entre le moment où le policiers appelle le central, et le retour. Cela laisse le temps de remplir un petit reçu. » Avec quelques mots doux, à l’occasion… (Source, Le Canard Enchaîné, 13 juin 2012)

Villiers-le-Bel : la BAC prend l’eau
Les témoignages recueillis après « l’accident » survenu à Villiers-le-Bel, le 9 juin, se multiplient, alors que le conducteur du scooter se trouve toujours à l’hôpital, dans un état grave. Dans le même temps, le procureur de Pontoise explique : « I1 ne s’agissait en rien d’une course poursuite », tandis que le passager de la moto affirme : « Les baqués disent que ce n’est pas une course poursuite parce qu’ils n’ont pas allumé le gyrophare mais ils nous ont chassés clairement. Ils ont fait demi tour au feu rouge, et emprunté une vingtaine de mètres en sens inverse. Avant de tomber par terre, j’ai entendu que leur voiture accélérait brutalement. » Une riveraine confirme ce témoignage : « Je ne vois pas comment les policiers ont pu ne pas voir le scooter puisque la visibilité est ici totale. » De son côté, un travailleur social, présent à Villiers-le-Bel depuis quinze ans fait ce constat : « Les courses poursuites entre des deux roues et la police ont lieu tous les jours. C’est même devenu un jeu !… Les forces de l’ordre ont aussi une attitude intolérable. Elles provoquent, se comportent comme des gamins. On parle quand même de la force publique, là. »(Source, Libération, 13 juin 2012)

L’affaire Merah revient à la surface
On se souvient de Mohamed Merah, ce garçon qui, en mars 2012, avait assassiné sept personnes à Toulouse et à Montauhan. Il semblerait que le jeune homme aurait été manipulé par les services secrets pour partir participer au Jihad en Irak, au Pakistan et en Syrie. Les meurtres, commis en pleine campagne électorale auraient-ils dû permettre à Nicolas Sarkozy de justifier sa politique ultra-sécuritaire ? A suivre. (D’après Libération, 13 juin 2012)

Dijon : mascarade policière
Déjà, au début des années 1970, 1e ministre de l’Intérieur, Raymond Marcellin, faisait appel à ses troupes d’élite lorsque de dangereux gauchistes se permettaient de manifester à vélo dans Paris. En ces circonstances, la tribu tape-dur cognait fort sur les inconscients qui imaginaient défier les autorités en circulant en groupe sur leur deux roues. On appelait cela la « vélorussion ». Il semble que ce passé soit revenu en mémoire chez nos forces de l’ordre. En effet, le 2 juin, des jeunes à 1’esprit libertaire, de Dijon, avaient décidé d’organiser une variété de jeu de piste à vélo dans la ville, depuis le lieu autogéré des Tanneries, pour une « course d’orientation ludique et décalée ». Manque de chance, ce jour-là, le directeur départemental de la sécurité publique s’était déplacé en personne, en compagnie d’une forte escorte, pour annoncer aux organisateurs qu’un arrêté préfectoral interdisait fermement ce jeu de piste qualifié de « manifestation anarcho-libertaire ». Ce 2 juin, vers 18 heures, une demie douzaine de fourgons de la gendarmerie mobile et quelques équipes des BAC, s’étaient déplacés pour bien s’assurer que la « manifestation vélocipédique » n’aurait pas lieu. Une compagnie de gendarmes mobiles était même arrivée en renfort… de Bordeaux. Face à cette démonstration de force, les organisateurs préféraient annuler la course. Une certitude : le ridicule ne tue pas dans les hautes sphères policières. Peut-être que Manuel Valls n’avait pas été informé. (D’après Le Monde Libertaire, 14 Juin 2012)

Quand c’est fini, ça continue !
Le Réseau éducation sans frontières (RESF) et la CIMADE ont publié un communiqué commun, le 14 juin, pour déplorer que les placements d’enfants, en compagnie de leurs parents en situation irrégulière dans des centres de rétention administrative, se poursuivent malgré l’engagement électoral de François Hollande, qui avait affirmé qu’ il y mettrait fin. (Source, Libération, 15 juin 2012)

Les états d’âme du syndicat Alliance
Le 14 juin, 300 délégués du syndicat Alliance des policiers en tenue étaient en congrès dans la région de Marseille. S’inquiétant de la « démotivation des troupes », le secrétaire général de ce syndicat carrément de droite) réclame toujours un « Grenelle de la sécurité ». Désireux d’en arriver à des relations Police/Justice apaisées, Jean-Claude Delage n’en continue pas moins à jeter de l’huile sur le feu. Exemple : « Il faut en finir avec tout ce qui peut être vécu comme un signal en faveur des délinquants ! » L’un des responsables de ce syndicat abondait dans le même sens :  » La pression délinquante ne facilite pas le travail des policiers. » (Source, La Provence, 15 juin 2012)

Ouvrir la cage aux oiseaux
Dans une interview donnée au Journal du Dimanche, le 17 juin, Dominique Baudis, Défenseur des droits, indiquait avoir demandé au ministre de 1’Intérieur, Manuel Valls, que les enfants d’immigrés sans papiers ne soient plus placés dans des centres de rétention administrative. Certes, François Hollande avait promis de faire cesser cette pratique, mais depuis son élection à la présidence de la République, huit à dix cas ont été recensés. Il convient de rappeler que, le 19 janvier, la France avait été condamnée, à ce sujet, par la Cour européenne des droits de l’homme. (Source, Libération, 18 juin 2012)

Une information négligée par la presse nationale
On se souvient que, le 8 mars 2012, le jeune Louis Sarkozy s’était diverti en lançant des billes et des tomates sur une policière en faction, face au palais de l’Elysée. (Que fait la police ? mai 20I2) Le lendemain, la policière avait été reçue par le directeur de cabinet du président de la République, avant que Nicolas lui-même ne présente ses excuses. Selon une source policière, évoquée par Médiapart, il y aurait eu négociations pour que la policière ne dépose pas plainte. La jeune femme aurait demandé, en échange, à être mutée à Biarritz, sa ville d’origine. Généralement, une telle démarche n’aboutit favorablement qu’au bout d’une vingtaine d’années, car cette circonscription est très demandée. C’est pourquoi, après l’incident, la policière avait repris son travail sans rien dire. Son silence a été récompensé. (D’après Sud Ouest.fr, 8 juin 2012)

Efficacité ?
Le nouveau préfet de police de Paris, Bernard Boucault, n’a pas jugé utile de reconduire les arrêtés anti mendicité pris par son prédécesseur, Michel Gaudin. Cette mesure manquait, dit-il, d’efficacité, car les contraventions d’un montant de 38 euros, pour les étrangers, n’étaient que rarement payées. Comment ne pas rappeler que cette mesure visait essentiellement « certaines formes de mendicité ». En fait les Roms. (Source, Libération, 21 juin 2012)

Gabelous-ripoux
Un certain nombre de douaniers, en poste à l’aéroport de Roissy, avaient pris la mauvaise habitude de visiter les valises des passeurs de drogues, signalées par leurs indics. C’est ainsi qu’il arrivait à ces braves fonctionnaires d’autorité de prélever de fortes sommes d’argent dans des valises de trafiquants qui leur avaient été signalées, amassant ainsi un pactole collectif de plu sieurs millions d’euros. Sept d’entre eux étaient rapidement placés en garde à vue avant d’être présentés à un juge d’instruction. (Sources, France Info et Libération, 22 et 23 juin 2012)

Matraques pandores
Dans l’après midi du 21 juin, plusieurs dizaines d’opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (près de Nantes), bloquaient l’accès à la mairie de cette petite ville. Avec la volonté d’empêcher l’ouverture d’une enquête d’utilité publique. Au cours de l’intervention de la gendarmerie mobile, rapidement dépêchée sur les lieux, l’un des manifestants était blessé à la tête par un coup de matraque. Les commissaires enquêteurs pouvant accéder à la mairie sous la protection des pandores qui, au préalable, avaient brisé une vitre de la mairie. (Source, Sud Ouest, 22 juin 2012)

Alertez les bébés !
Le 23 juin, à La Verrière, près de Trappes (78), des policiers s’affrontaient avec des jeunes du quartier de Bois-l’Etang. Au cours de la confrontation, agrémentée de tir de grenades lacrymogènes, une fillette, âgée de 18 mois, était atteinte à un Å“il. Comme aurait dit l’un de nos anciens ministres de l’Intérieur, Raymond Marcellin, la petite fille s’était trouvée au mauvais endroit, au mauvais moment. (D’après Direct Matin, 26 juin 2012)

Très haute tension
Le 25 juin, à Montabol (Manche), la population manifestait contre l’installation d’une ligne électrique à très haute tension. Au cours d’un affrontement avec les gendarmes mobiles, deux opposants au projet devaient touchés à la tête. Selon la préfecture, les gendarmes auraient essuyé des jets de pierres, ce que les organisateurs ont démenti. (Source, Direct Matin, 26 juin 2012)

La haine de la police
Le 25 juin, à Sceaux (92), cinq policiers qui n’étaient pas en service, venant au secours d’un collègue blessé, étaient agressés à leur tour. Ces cinq membres des forces de l’ordre se trouvaient dans un supermarché lorsqu’ils ont été reconnus, puis attaqués par trois jeunes « défavorablement connus des services de police », lesquels allaient être interpellés. (Source, 20 Minutes, 26 juin 2012)

Suicide
Dans la nuit du 24 juin, un jeune adjoint de sécurité se donnait la mort, avec son arme de service, au commissariat d’Etampes (91). Selon une source policière, le suicidé avait connu « une rupture sentimentale ». Sans autre commentaire. (source, Libération 26 juin 2012)

Comment allez-vous ?
Intervenant, le 25 juin, à l’Ecole nationale supérieure de la police de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls affirmait : « Le risque fort existe que certains contrôles d’identité ne fassent qu’alimenter le ressentiment d’une partie de la population ! » Ah bon. Au cours de son intervention, le ministre déclarait vouloir « bannir le tutoiement, qui dégrade les relations entre les forces de l’ordre et les citoyens. » Affirmant ensuite sa volonté de sanctionner les manquements. C’est là un premier pas avant, peut être, d’interdire les mauvais gestes. (D’après Direct Matin, et 20 Minutes, 26 juin 2012)

La police fait peur
Interrogés sur le comportement des policiers, à Villiers-le-Bel, (95) quelques habitants de cette cité répondaient avec colère : « Aujourd’hui, la police fait peur. Comment peut-on lui faire confiance ? Ce n’est plus un service public. Ils n’indiquent pas le chemin. Ils ne t’aident pas si tu es en panne. L’autre jour, j’ai vu un petit de sept ans s’en aller en courant en voyant une voiture de la BAC. A sept ans, tu n’es pas encore un délinquant mais un enfant. Et pour qu’un enfant ait peur, soit il a entendu des histoires, soit ses parents lui ont appris à se méfier. » Entre autres réactions, celle de cet habitant réclamant l’exemplarité et le respect : « Des flics nous insultent, nous font des bras d’honneur. C’est inadmissible. Ils représentent l’Etat. Alors, si eux qui se comportent comme des gamins, comment voulez-vous que l’on raisonne les petits ? » Plus violemment encore, à propos des jeunes condamnés suite aux émeutes de Villiers-le-Bel, en 2007, après des témoignages obtenus sous X : « Quand vous voyez les pincettes qu’ils prennent avec Eric Woerth dans l’affaire Bétancourt… Il y a la justice des hommes et celle des cochons ». (Source, Libération, 27 juin 2012)

Fumette tragique : un mort !
Dans la nuit du 25 juin, a Millau (Aveyron), un homme de 26 ans, qui transportait 2 kilos de cannabis dans sa voiture, décède des causes d’une course poursuite conduite par des hommes de la BAC. Selon les enquêteurs policiers, le suspect aurait tenté de prendre la fuite à bord de son véhicule, en fonçant sur les agents. Lesquels ouvraient alors le feu dans sa direction, mais sans le toucher. C’est alors que le trafiquant présumé percutait deux poteaux et trouvaient la mort. (Source, Direct Matin, 27 juin 2012)

Convivialité
Il paraît que le gouvernement Hollande a modifié sa politique envers les sans papiers. Voire. En fait, c’est un véritable permis de chasse aux immigrés que Manuel Valls a renouvelé aux forces de 1’ordre, le 27 juin, avec cette affirmation : « I1 n’y aura pas de régularisation massive des sans papiers ». Suivait ce sinistre constat : « Etre de gauche, c’est pas régulariser tout le monde, et se retrouver dans une impasse. » Nous touchons ici les limites de la soi-disant générosité du ministre de l’Intérieur. Certes, il y a eu la suppression du « délit de solidarité » mais la rigueur sécuritaire est toujours de saison, et les expulsions resteront toujours à un niveau élevé. Bien sûr, les familles avec enfants ne seront plus enfermées dans les centres de rétention administrative, c’est encore heureux. Pourtant, dans ses grandes lignes, le rejet de l’immigré est toujours à l’ordre du jour (D’après Le Monde, 28 juin, 2012)

On expulse, comme avant le 6 mai !
Cela n’a pas fait les grands titres dans la presse nationale. Le 22 juin, soit six semaines après l’élection de François Hollande à la présidence de la République, un père de famille Rom, originaire de Macédoine, était expulsé. Cet homme, qui avait fuit les persécutions subies par sa communauté, laissait derrière lui son épouse et son fils, âgé de 17 ans. I1 avait été placé en rétention le 29 mai. N’y aurait-il rien de changé depuis que la France a été libérée de Sarkozy et de Claude Guéant ? (D’après Tout est à nous ! 28 juin 2012)

Pour juger un policier, le temps ne presse pas
Décidemment, les policiers ne sont pas des justiciables comme les autres. Les avocats, à la rescousse de leurs syndicats, s’ingénient toujours à prolonger les procédures, voire à freiner les enquêtes. C’est ainsi que le policier impliqué dans la mort de deux adolescents à Villiers-le-Bel (95), en novembre 2007, finalement mis en examen en 2011, après que le juge d’instruction avait conclu à 1’absence de responsabilité du chauffard et d’abord obtenu le non lieu. Comme si cela ne suffisait pas, ce policier n’a pas été jugé le 29 juin 2012, par la cour d’appel de Pontoise, comme prévu. C’est ainsi que ce policier, qui avait tué les deux garçons, a obtenu le renvoi, en juin 2013, du procès pour « homicide involontaire » et « faux témoignage ». Entre temps, et très rapidement cette fois, les jeunes de Villiers-le-Bel qui s’étaient indignés violemment lors de la mort des deux jeunes, avaient été rapidement condamnés à de lourdes peines de prison. (D’après Libération, 30 juin 2012)

La police serait de moins en moins estimée…
Selon un sondage réalisé par l’Institut français de l’opinion publique (IFOP), seulement un Français sur deux considère que la police serait efficace. Cet indice a perdu treize points, depuis 1975. De même, le sentiment de confiance diminue d’année en année. C’est ainsi, alors que 53% des personnes interrogées disaient avoir confiance en la police, elles ne sont plus que 44%, en 2011. Dans le même registre, La réputation d’honnêteté des policiers est en berne : passant de 77 à 67%, en moins de quinze ans. (Source, Direct Matin, 2 juillet 2012)

Calais : la répression se poursuit
La situation des migrants qui campent dans les environs de Calais, avec l’espoir de passer en Angleterre, ne s’est guère améliorée. « Il faut arrêter la pression policière », insiste la coordinatrice de médecins du Monde, à Dunkerque. En fait, après la victoire de la gauche aux élections présidentielles, puis aux élections législatives, rien ne semble avoir changé : « la pression policière y est plus forte qu’ailleurs. La ville est un peu une zone de non-droit… La police se permet des comportements qui ne seraient pas tolérés ailleurs. Nous demandons simplement que les dispositifs du droit commun soient appliqués ! » (Source, Métro, 4 juillet 2012)

Fumette préfectorale !
Un sous-préfet, âgé de 44 ans, était interpellé à Paris dans la nuit du 2 au 3 juillet. I1 était en possession de cannabis et de cocaïne. Détaché auprès du ministère des Finances, ce haut fonctionnaire d’autorité a été placé en garde à vue, puis déféré au parquet où il a reçu une obligation de soins. (Source, Direct Matin, 5 juillet 2012)

Formation et encadrement
Le 5 juillet, Christiane Taubira, ministre de la Justice, soulignait : « la dégradation continue de la qualité des procédures de police judiciaire ». Ce qui ne peut que poser la question de « la formation et de l’encadrement » des policiers. (Source, Libération, 6 juillet 2012)

Un frein aux expulsions ?
Etre sans papiers ne constitue plus un motif suffisant pour être placé en garde à vue. C’est la cour de cassation qui en a ainsi décidé, le 5 juillet 2012. I1 n’en reste pas moins que les clandestins resteront toujours la cible des policiers -lesquels seront encore en mesure de les garder quatre heures durant pour contrôler leur identité. Pour la CIMADE, le véritable problème réside dans la politique du chiffre, et cette décision de la cour de cassation représente l’occasion de marquer une rupture avec la politique d’expulsion conduite depuis plusieurs années. Avec cette réflexion d’un porte parole de la CIMAD : « Cela va changer le regard des forces de police, et de l’opinion, sur les sans papiers. » Ce revirement s’effectue à la grande fureur de certains syndicats de policiers, qui veulent ignorer qu’en droit européen le séjour irrégulier ne peut être sanctionné par une peine de prison. (Source, Libération, 6 juillet 2012)

Moins grave que pire…
Ce sont 500 mineurs qui ont été placés en rétention administrative, dont 356 accompagnés d’au moins un de leurs parents, en 2011. Sous haute surveillance policière bien évidemment. Chiffres fournis par la CIMADE. Durant sa campagne pour les élections présidentielles, François Hollande avait pris l’engagement de mettre fin à la rétention des enfants, et donc des familles avec enfants. Engagement apparemment tenu puisque les préfets auraient reçu, le 6 juillet, une circulaire émanent du ministère de l’Intérieur leur indiquant que les familles en situation irrégulière devaient désormais être placées en résidence surveillée, et non plus en centre de rétention. Ce qui ne modifie en rien la situation des sans papiers sans enfants, toujours menacés d’enfermement et d’expulsion. (Source, Libération, 7 juillet 2012)

Mauvais contacts

l Dans la soirée du 7 juillet, un policier de la BAC était blessé, à Vitry-sur-Seine (94), après avoir été percuté par le conducteur d’un scooter qui aurait tenté d’échapper à un contrôle routier. (Source, Direct Matin, 9 juillet 2012)

l Le 7 juillet, en Haute-Savoie, un homme avait foncé sur un policier, à bord d’un taxi volé, alors qu’il tentait d’échapper à son interpellation. L’homme à été mis en examen pour « tentative de meurtre à l’encontre d’un fonctionnaire de police », et écroué. (Source, Métro, 9 juillet 2012)

Surtout, ne pas rire de la police
En janvier 2012, l’humoriste Nicolas Bedos avait raconté, sur la chaine TV Canal +, ses deux nuit passées en cellule de dégrisement, avec des « flics odieux », dotés d’un QI de poulpe mort. » Jugé le 5 juillet pour « injures publiques » envers les policiers, le rigolo devait écoper de 2 000 euros d’amende. A la grande satisfaction du syndicat Alliance de la police en tenue. (Source, Métro, 9 juillet 2012)

Halte au feu !
La mairie de Marseille a décidé de doter de flash-ball ses policiers municipaux. (Source, France Info, 9 juillet 20I2)

Tueries de Montauhan et de Toulouse
Le jeune islamiste Mohamed Merah, abattu par les hommes du RAID, à Toulouse, le 22 mars dernier, était-il un indic, un « tonton », comme on dit en jargon policier ? A-t-il été manipulé par les services de la DCRI ? Ce qui est certain, c’est que ce jeune homme de 22 ans était en contact, sinon « suivi de près » par la police depuis son voyage initiatique au Pakistan et en Afghanistan, à l’automne 2011. Autre certitude : ses conversations téléphoniques, enregistrées à la veille de sa mort, avec un agent de la DCRI, ne peuvent que révéler les liens troubles existant entre certains secteurs du ministère de l’Intérieur et celui qui allait se révéler comme un assassin au nom de Dieu. Un extrait de ces entretiens ne manque pas d’intérêt : le policier référent s’adresse à Mohamed Merah : « On se connaît depuis un petit moment, quand même… Peut-être que tu t’es foutu de ma gueule au mois de novembre, quand on s’est revus. Moi, j’avais bien apprécié cette audition… Ta personnalité est très intéressante… » Finalement, l’abominable dérive de celui qui venait d’assassiner sept personnes, dont deux enfants, restait toujours une variété d’interlocuteur pour la police. Ce qui conduisait un éditorialiste de Libération à s’interroger sur « la nature des relations qu’entretenaient les services secrets et le futur tueur », tout comme il est difficile de comprendre ces mêmes services qui « ont pu à ce point dysfonctionner, être roulés dans la farine par un jeune homme dont le parcours ressemblait caricaturalement à celui, tant de fois décrit, des apprentis jihadistes. » A suivre, bien évidemment. (Sources, Le Monde et Libération, 10 juillet 2012)

A propos des centres de rétention
Le 10 juillet, dans une lettre ouverte adressée au Premier ministre, les associations d’aide aux sans papiers ont demandé l’abrogation du décret restreignant, depuis 2011, leur accès aux centres de rétention administrative, tout comme aux zones d’attente des aéroports. Décret permettant aux geôliers policiers de monter une garde encore plus vigilante de ces lieux d’enfermement, sans le contrôle de ces associations, rejetées par le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant. (D’après Libération, 11 juillet 2012)

Contrôles au faciès
Il semble que le ministre de l’Intérieur socialiste soit résolument hostile aux récépissés délivrés par les policiers lors des contrôles d’identité. Ces récépissés ayant pour objet d’éviter les contrôles au faciès. Le 11 juillet, en effet, Manuel Valls déclarait : « Je ne veux pas imposer un dispositif qui, très vite, tournerait au ridicule ! » Motifs de cette évolution ? Les contraintes techniques mais, surtout, l’opposition des syndicats de police. En revanche, le ministre de l’Intérieur serait plus ouvert au retour du numéro matricule sur la tenue des fonctionnaires de police. Dans l’attente, le ministère de l’Intérieur annonce qu’il prendra sa décision après la publication du rapport du Défenseur des droits, qui sera rendu à l’automne. (Sources, Direct Matin et Métro, 12 juillet 2012)

Rougeaud de l’île
Il ne semble pas que l’enfermement en centre de rétention administrative (CRA) soit en voie de disparition. Particulièrement dans l’île de Mayotte, ce 101ème département français, situé dans l’océan indien. Dans ce bout du monde, il y a également l’un de ces lieux de non-droit, d’où ont été expulsés, en 2011, 26 405 personnes dont 5 389 enfants. Cet unique CRA, qui ne contient « que » 60 places, serait complété par une seconde de ces prisons, d’ici la fin de 2014. Il convient de rappeler que l’actuel lieu d’enfermement « héberge » essentiellement des Maorais, en provenance des autres îles de cet archipel, considérés comme des étrangers. Ce qui donne du travail aux nombreux policiers geôliers, venus de la métropole pour prêter main forte aux CRS et gendarmes mobiles déjà présents à Mayotte pour protéger de « l’invasion étrangère », ce territoire redevenu français. (D’après Libération, 14 juillet 2012)

Vos papiers !
Au beau pays de France, il existe toujours l’obligation de disposer d’un véritable passeport intérieur pour ceux que nos autorités qualifient de « gens du voyage ». Ce document, pudiquement baptisé de « carnet de circulation », depuis 1969, concerne entre 400 000 et 600 000 personnes, dont la très grande majorité sont français. C’est ainsi que, dès l’âge de 16 ans, les jeunes Tsiganes doivent posséder ce véritable passeport, en plus de leur carte d’identité nationale, et pointer tous les mois au commissariat de leur commune de rattachement. Curieusement, c’est un sénateur UMP qui devrait déposer prochainement une proposition de loi tendant à reconnaître la caravane comme logement. Ce qui permettrait de supprimer les titres de circulation actuels. Avec la gauche au pouvoir, il serait temps de mettre fin a cette odieuse pratique, relevant de méthodes tristement nationalistes, procurant du travail de contrôle à nos policiers et gendarmes. (D’après Libération, 16 juillet 2012)

Amateurisme
Toujours à propos de l’affaire Merah, et des assassinats commis par ce « fou de dieu », connu des services de DCRI, l’éditorialiste de Libération comnente : « Quand on compare le luxe de moyens mis en Å“uvre pour surveiller une épicerie de Tarnac, et l’amateurisme qui a entouré le suivi de Merah, une évaluation sereine et sérieuse du renseignement français devient urgente. Les socialistes au pouvoir en auront-ils le courage ? » (Source, Libération, 17 juillet 2012)

Retour à Mayotte
Le 7 octobre 2011, à Mayotte, dans la commune de Longoni, des gendarmes mobiles sont dépêchés pour briser une manifestation. Un adjudant tire avec son flahs-ball sur un gamin âgé de 9 ans, mesurant 1,34 mètres. C’est un tir tendu qui va atteindre ce dangereux manifestant, lui faisant perdre l’usage d’un Å“il. Le 3 avril 2012, 1e Défenseur des droits, Domininue Baudis, demandait que ce courageux gendarme soit l’objet de sanctions disciplinaires. Dans l’attente, l’adjudant pandore a été mis en examen pour « violence avec arme sur un mineur de moins de 15 ans par personne dépositaire de l’ordre public. » Suite à cette affaire, le Défenseur des droits demandera peut-être le retrait du flash-ball de la dotation des forces de l’ordre. A suivre. (Source, Libération, 17 juillet 2012)

Les policiers n’aiment pas trop les Roms !
Cela se passe dans le quartier d’Arenc, dans le 3è arrondissement de Marseille, le 22 novembre 2011. Une équipe de quatre policiers, dont une femme, agresse un groupe de Roms dans leur campement. Ils détruisent des stocks de nourriture, gazent hommes, femmes et même les enfants. L’un des policiers exhibe son arme. Ils insultent leurs victimes, et frappe l’une d’elle au point qu’elle se casse le col du fémur. Tous raconteront par la suite qu’ils connaissaient bien ces agresseurs en uniforme qui viennent régulièrement les harceler ou les menacer. En janvier 2012, suite à un courrier de Médecins du Monde, le procureur transmettait le dossier à l’IGPN. Le 8 février, l’un des « bœuf-carottes » décidait d’auditionner une personne, blessée par les forces de l’ordre. Le problème, c’st que la virée sauvage de ces policiers, en uniforme, n’a pas été signalée au commissariat dont ils dépendent. Finalement, ces quatre policiers seront identifiés, et peut-être prochainement convoqués par un juge d’instruction avant, éventuellement, de comparaître devant un tribunal. (Source, CQFD, juillet-août 2012)

Y-a-t-il des policiers maîtres-nageurs ?
Trois jeunes hommes, qui tentaient de piller une voiture, étaient poursuivis par des policiers, dans la nuit 17 au 18 juillet, au Perreux (94). En tentant de leur échapper, deux des fuyards vont se jeter dans la Marne, où l’un d’entre eux va se noyer. Selon une source judiciaire, « aucune faute » n’aurait été commise par les forces de l’ordre. (Sources, France 3, 18 juillet et Libération, 19 juillet 2012)

Citoyens vigilants
Le 22 juillet, à Niort, trois hommes étaient interpellés pour en avoir enlevé un autre, l’avoir ligoté, puis conduit nu en pleine rue, vers le commissariat de police. L’homme était soupçonné d’escroquerie. Avec de tels auxiliaires bénévoles, nos gardiens de la paix peuvent se distraire en tapant le carton ! (D’après Libération, 24 juillet 2012)

On peut tirer, chef ?
L’ancien commissaire divisionnaire, Georges Moréas, tient un blog sur Internet. Le 15 juillet, à propos de l’usage des armes à feu par les policiers, il suggère un meilleur encadrement des cow-boys, qui dégainent sans hésiter. Au passage, il affirme : « Rappelons que le policier ne fait pas de sommations. Il ne peut, par exemple, tirer sur un délinquant qui s’enfuit, qu’il soit à pied ou en voiture. Tout au plus pourrait-on tolérer un tir d’avertissement… » Il semble que le commissaire honoraire manque singulièrement d’information. Nombreux, en effet, sont les petits voleurs de voiture qui, en fuite, ont reçu l’une de ces balles « d’avertissement » dans le dos ou dans la tête. Ce qui prouve en tout cas que le flingueur n’était pas en situation de légitime défense. (Source, Moreas.blog.lemonde.fr, 15 juillet 2012)

Les mauvaises leçons ne s’oublient pas
Manuel Valls ne semble pas avoir tiré les leçons du discours de Nicolas Sarkozy stigmatisant les Roms, le 30 juillet 2010, à Grenoble. Le 25 juillet 2012, en effet, le ministre de l’Intérieur se disait « inquiet de la concentration dans une série de campements. » Ajoutant même : « LA situation, aujourd’hui, à Lyon, Aix-en-Provence, en Seine-Saint-Denis, et dans une partie de l’agglomération lilloise, nous oblige à prendre des mesures de démantèlement. » Etant bien entendu que les CRS et gendarmes commis à cette tache ne manqueront pas de déployer le zèle qu’on leur connaît. Ce même jour, la Ligue des droits de l’homme, dans un communiqué, estimait que : « Le prétendu problème Roms n’est que le reflet de notre propre intolérance. (D’après Libération, 27 juillet 2012)

Marseille : les policiers chassent les voiles
Le 24 juillet, à Marseille, contrôle d’identité effectué sur une femme intégralement voilée, dans le cadre de la législation anti-burka. La femme refusant d’obtempérer, une échauffourée se produit, au cours de laquelle trois policiers seront légèrement blessés et, parmi eux, un fonctionnaire de la BAC mordu par la femme voilée. Quatre personnes seront bientôt jugées pour violences à agents de la force publique. Par ailleurs, une enquête administrative est également ouverte, suite aux plaintes déposées par les personnes impliquées, qui affirment avoir été victimes de violences illégitimes de la part des policiers. (Source, Libération, 28 juillet 2012)

Rigolo
Pas content, le syndicat de policiers Unité SGP-Police. Dans un courrier adressé au préfet des Pyrénées-Atlantiques, le 27 juillet, il demande que soient retirées les affiches du groupe volaillé Loué. L’affiche met en scène un policer en uniforme conduisant un tracteur équipé d’un gyrophare, avec pour légende : « Depuis 1958, un bon poulet est un poulet libre ! » Pour l’un des représentants de ce syndicat, qui se dit indigné : « Nous avons le sentiment que Loué se fait de l’argent sur notre dos, à un moment où notre profession n’a pas la tâche facile. » Par ailleurs, cet important syndicaliste rappelle qu’il y a récidive dans la démarche, avec la mauvaise intention de nuire à la famille « saute dessus ». (D’après Libération, 30 juillet 2012)

Les meilleurs ennemis du monde
Le très sécuritaire député UMP des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, s’est réjoui des annonces de Manuel Valls – évoquant à son tour le démantèlement de certains camps de Roms avec, à la clé, des reconduites à la frontière. C’était le 30 juillet, deux ans jour pour jour après le calamiteux discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy où l’ex-président de la République demandait la fin des « implantations sauvages de campements de Roms ! » A cette occasion, Eric Ciotti lançait un gros clin d’œil au nouveau ministre de l’Intérieur : « Je le soutiendrai, c’est un extraordinaire désaveu à tout ce que ses amis ont dit. Rappelez-vous des hurlements poussés par les socialistes, après le discours de Grenoble. » (Source, Libération, 31 juillet 2012)

Moins grave que pire (2)
Il paraît que les CRS et leurs collègues de la PAF se conduisent moins mal avec les migrants, dans la région de Dunkerque, ces temps derniers. Il n’en reste pas moins qu’une enquête, pour des faits remontant à 2009, suite à des privations d’eau et de soins, ainsi que des insultes raciales et religieuses, des harcèlements et des courses-poursuites entre policiers et étrangers, n’a toujours pas été résolue. Le fonctionnaires de police en cause n’ont pas été identifiés par les services du Défenseur des droits. Plus récemment, un lieutenant de la PAF confirmait qu’il était arrivé à ses subordonnés d’être venus, en pleine nuit, aux abords des camps de migrants en mettant de la musique africaine avec le volume sonore maximum. Comme le reconnaît cet officier de la police aux frontières : « La méthode n’était peut-être pas opportune, ni professionnelle. » En effet. (Source, Le Monde, 1er août 2012)

Rétention, quand tu nous tiens…
Le 27 mars 2012, interrogé sur la politique répressive conduite contre les Roms, par Sarkozy, le candidat Hollande avait écrit aux associations de soutien : « On ne peut pas continuer à accepter que des familles soient chassées d’un endroit, sans solution… » Qu’en est-il quelques mois plus tard ? Le 5 juillet, la cour de cassation allait dans le bon sens en décidant d’interdire le placement en garde à vue des sans papiers. Peu importe pour Manuel Valls, lequel n’a pas tardé à formuler une solution de rechange approximative. Le 31 juillet, devant les préfets, le ministre de l’Intérieur annonçait un projet de loi prévoyant douze heures de rétention administrative pour les clandestins. Motif de ce revirement ? Depuis le 5 juillet, la police ne disposait plus que de quatre heures – temps normal pour effectuer un contrôle d’identité – avant d’engager une procédure d’expulsion. Délai qui serait impossible à tenir. A suivre. Par ailleurs, il faut bien constater que, depuis ce 5 juillet, le nombre de reconduites à la frontière aurait baissé de façon significative, à la fureur d’Eric Ciotti, qui évoque « Un effondrement de près de la moitié des reconduites. » Il semble en effet, selon le président de France Terre d’Asile, Pierre Henry, que : « Le taux d’occupation des centres de rétention administrative est tombé entre 35 et 45 %. » Encore un effort, pourrait-on conseiller à Manuel Valls, qui n’a avancé aucun objectif d’expulsions pour 2012. (Sources, Libération, 1er août et Le Monde, 2 août 2012)

Roms dehors !
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Le 1er août, vingt familles Roms étaient expulsées d’une unité d’urgence de Marseille, qui ne pourra plus les accueillir que la nuit. Suite à une décision de la ville et de la préfecture, les 54 Roms expulsés, précédemment délogés des pelouses de la porte d’Aix, restaient encore sur le trottoir, ce 1er août, près d’un autre campement de 150 personnes dont la municipalité demande l’expulsion.
. Plusieurs associations dénonçaient, ce même 1er août, la menace d’expulsion de deux campements rassemblant près de 200 personnes, dans la région de Lille. La communauté urbaine, présidée par Martine Aubry (PS), et l’Etat, ont demandé des démantèlements, notamment en raison de « réactions les plus vives des riverains ». (Source, Libération, 2 août 2012)

Au viol !
Le 1er août, quatre douaniers de Polynésie française était mis en examen, pour viol aggravé sur une collègue. Ils ont néanmoins été laissés en liberté sous contrôle judiciaire. Les faits se seraient déroulés en avril 2012, à bord d’un patrouilleur, au large de Tahiti. La douanière aurait été attachée, puis violée avec des bouteilles de bière. (Source, Libération, 3 août 2012)

Mulhouse : quand la police cherche le conflit
Dans la soir&e du 10 juillet, à Mulhouse, un contrôle d’identité devait dégénérer, du fait des forces de l’ordre. Alors que des policiers tentaient de vérifier l’identité de deux jeunes, âgés de 16 et 17 ans, qui poussaient un scooter, leur manière s’avérait des plus brutales. C’est à ce moment que les policiers étaient pris à partie par d’autres jeunes du quartier, selon les forces de l’ordre. Résultat de ce contrôle hasardeux, dans le quartier de Bourtzwiller : trois personnes, dont deux mineurs, étaient interpellés et placés en garde à vue. Victimes de jets de pierres, des policiers utilisaient les flash-ball pour se dégager, blessant l’un des jeunes , qui sera hospitalisé. A la préfecture du Haut-Rhin, on expliquait : « Il s’agissait de contrôler un scooter sans plaque. Il y a eu une réaction, dans un premier temps, d’une quinzaine de jeunes, qui ont pris à partie les forces de l’ordre, qui ont été amenées à être renforcées pour se dégager. » Le calme devait revenir au milieu de la nuit, après l’arrivée sur les lieux d’une trentaine de CRS. Finalement, comme il se doit, force devait rester à la loi mais après qu’une dizaine de véhicules soient incendiés, alors qu’un hélicoptère appelé en urgence, surveillait les opérations. Par la suite, d’autres personnes qui avaient lancé des pierres et un objet incendiaire sur un collège voisin, étaient à leur tour interpellés. Par ailleurs, comment négliger le fait que, depuis le début de l’été, plusieurs incidents avaient déjà opposé la police et des jeunes de ce quartier ? (Source, Le Nouvel Obs en ligne, 1er août 2012)

Acharnement en rétention
Le 30 juillet, une femme marocaine, âgée de 39 ans, « retenue » dans un centre de rétention de Marseille, était hospitalisée en urgence. Le parquet de Marseille a donc ouvert une enquête préliminaire confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), après avoir été alerté par le bâtonnier d’un « grave incident » au centre de rétention. La jeune avait été placée à l’isolement après avoir refusé à deux reprises son embarquement vers le Maroc. L’avocat indiquant qu’elle avait tenté de mettre fin à ses jours par l’absorption de médicaments lui procurant de violentes douleurs. Laissée sans soins, elle essayait d’attirer l’attention en se tapant la tête contre les parois, et n’avait reçu comme seule réponse que la mise en place d’un casque. L’enquête devrait déterminer « quels sont les fonctionnaires de police qui pourraient être mis en cause », selon le procureur adjoint. Pour le forum des réfugiés, « l’exécution de la mesure d’éloignement ne saurait prendre la forme d’un acharnement, au péril de l’intégrité des personnes. » (Source, Libération, 4 août 2012)

Roms, dehors !
Le 7 août, à Villeurbanne (Rhône), vers 7 H 30, de nombreux policiers, arrivés à bord d’une dizaine de fourgons, s’appliquaient à expulser des familles de Roms de leur campement. Après les habituels contrôle d’identité, tous étaient jetés sur le trottoir, et priés d’aller voir ailleurs. A 9 H 30, l’opération de nettoyage ethnique se poursuivait non loin de là et un campement d’une trentaine de personnes évacué à son tour. Ces deux descentes suivaient une opération identique, , intervenue à Vaux-en-Velin, le 6 août. Rappelons que, le 25 juillet, Manuel Valls faisait annoncer par ses services que : « Ces démantèlements doivent se faire en concertation avec les élus locaux et les associations. » Ce qui est loin d’être le cas. (Source, Libération, 8 août 2012)

A vos maques…
Le 7 août, un policier de Montmorency (95) était condamné deux ans de prison dont un ferme. Motif : proxénétisme aggravé. Devant le tribunal correctionnel de Pontoise, il ;était accusé d’avoir soutiré 60.000 euros à une prostituée, entre 2011 te 2012. (Source, Libération, 9 août 2012)

Que fait la police ?
Selon les documents déclassifiés de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), récemment remis aux juges d’instruction, il apparaît que les services du Renseignement avaient repéré Mohamed Merah, dès 2009. Déjà, depuis plus de deux ans, son frère était répertorié comme membre de la mouvance islamiste radicale de Toulouse. En 2010, la DCRI, dans une note, le décrivait comme un « individu au lourd passé de délinquant, en phase de radicalisation. » Il n’en reste pas moins que, après Mohamed soit passé à l’acte, avec six assassinats, à Montauban et à Toulouse, le patron de la DCRI, Bernard Squarcini, affirmait que ses services avaient conclu que, dans le dossier « il n’y avait pas d’activisme idéologique. » En fait, la technique de « longue corde », avec pour objectif de réaliser un « flag », ayant échoué tragiquement, il ne fallait pas que la police puisse être soupçonnée d’avoir manqué son coup. (D’après Libération, 10 août 2012)

Dehors, les Roms ! (suite)
Le 9 août, deux campements de Roms, installés sur des terrains appartenant à l’Etat et à la Communauté urbaine de Lille, étaient évacués par la police. Motif ? Insalubrité et insécurité. C’est ainsi que 167 personnes résidant dans un campement, à Hellemmes, et 40 à Villeneuve d’Ascq, étaient expulsés. Le 8 août, Manuel Valls avait déjà prévenu que des expulsions de campements, considérés comme illicites, seraient effectués avec « fermeté », les préfets ayant reçu pour instruction de « mener systématiquement un travail de concertation préalable. » Il semble que cela n’a pas été le cas, dans le Nord. L’un des animateurs de l’association Aréas, présent lors des évacuations, commente avec ironie : « Si la concertation se résume à passer un coup de fil, la veille, alors oui, il y a eu concertation ! » Constat identique d’une responsable de la Ligue des droits de l’homme : « Ce qui est inconcevable, c’est qu’on jette les gens sans leur dire où ils peuvent aller. On attendait mieux, après les déclarations du président sur les solutions alternatives. » Au passage, comment ne pas relever le compliment empoisonné du très sécuritaire Eric Ciotti sur la « lucidité » du ministre de l’Intérieur. (Source, Libération, 10 août 2012)

Douai : un mort au commissariat !
Dans la matinée du 9 août, un homme est mort dans les locaux de l’hôtel de police de Douai. Interpellé en état d’ivresse manifeste, les policiers l’avaient conduit à l’hôpital, avant de la placer en cellule de dégrisement. Le lendemain matin, cet homme était retrouvé inanimé, à genoux et affalé contre un mur. En absence de cause évidente du décès, une in formation judiciaire était ouverte. La victime, un sans abri, était inconnue des services de police locaux. (Source, Le Progrès, 10 août 2012)

Quand la BAC castagne
Dans la soirée du 11 août des heurts éclataient entre les jeunes d’un quartier d’Amiens et les forces de l’ordre. L’intervention de la police étant jugée « excessive » par certains riverains, selon la préfecture. En fait les échauffourées ont eu lieu après des fonctionnaires de la BAC ont procédé à un contrôle routier peu amical. (Source, Libération, 14 août 2012)

Sans trop de procédure
Dans la nuit du 12 au 13 août, à Toulouse, des affrontements éclataient entre deux bandes rivales. Suite à l’intervention des forces de l’ordre, un jeune du quartier du Mirail, qui avait résisté aux policiers, lors de son interpellation musclée, était jugé en comparution immédiate, et condamné à huit mois de prison ferme. (Source, Libération, 14 août 2012)

Chez nos voisins, aussi
Le 14 août, le tribunal de police de Montebon (Canton de Vaud), en Suisse, jugeait une policière accusée d’abus d’autorité. Le 23 août 2011, à Lausanne, une femme, soupçonnée de vol, était conduite à l’hôtel de police. Cette personne étant agitée, cinq ou six policiers la plaquaient au sol. Dans la soirée, quatre autres policiers arrivent pour procéder à une fouille. La femme reçoit alors des gifles, puis des coups dans le dos. C’est une femme policière qui s’illustre particulièrement dans l’administration des claques. Pour le directeur de l’Académie de police, , il s’agissait d’une « frappe contrôlée, enseignée quotidiennement, et autorisée, à la différence d’une gifle, qui est humiliante. » Quoiqu’il en soit, lorsz de cette intervention brutale, la jeune femme était menottée, à terre. Acquittement ont décidé les juges, la policière n’ayant fait que son devoir… (Source, 24 Heures, Lausanne, 16 août 2012)

Amiens : terrain d’expérience pour Manuel Valls
Suite à l’intervention des forces de l’ordre sans les quartiers nord d’Amiens, le 12 août, une flambée de violence avait déferlé sur la vile au cours de la nuit qui allait suivre. Résultat d’une confrontation dont la violence policière paraît être à l’origine : une école maternelle incendiée, une salle de sport en partie détruite, des voitures brûlées. Le lendemain, Manuel Valls débarquait à Amiens, sous les bousculades et les bordées d’injures, après sa sortie de voiture. D’où l’annulation de sa visite à pied dans le quartier où il venait pour « rétablir l’ordre républicain ». Cette visite laissant le sentiment que pour les habitants de ce quartier, le sort des policiers passait avant le leur. Le ministre semblait avoir oublié le décès d’un jeune motard, quelques jours plus tôt, tout comme la soirée d’hommages à sa mémoire, le 11 août, qui avait dégénéré en affrontements avec les CRS et les fiers-à-bras de la BAC. Ces derniers intervenant avec les gaz lacrymogènes et leurs flash-ball. Pour la mère et la sœur de la victime, qui attendaient une « condamnation des pratiques policières, le ministre n’a évoqué que les policiers blessés, pour dire que c’était intolérable. » Cela dans un quartier où les « provocations » policières sont un sujet majeur. Pour certains riverains, « sans la police, tout ça ne serait pas arrivé », les CRS étant jugés « racistes », provocateurs, violents ». Résultat du comportement policier : des millions d’euros de dégâts matériels. Ensuite des renforts policiers ont été envoyés, qui devaient être maintenus durant plusieurs jours. Certes, une enquête a été diligentée par la préfecture de la Somme pour éclaircir le déroulement des premiers incidents. Tristes débuts, sur le terrain, pour le 1er flic de France. Le 17 août, trois jeunes étaient jugés en comparution immédiate. (Sources, Libération, 16 août, France-Inter et Le Monde, 17 août)

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