quefaitlapolicelogo QUE FAIT LA POLICE ? – Bulletin d’information anti-autoritaire – Nouvelle série Numéro 2 – Août 2006

Editorial : Le parti de l’ordre

Il paraît que notre pays dispose d’une police décrite comme républicaine. On nous affirme que les défenseurs de l’ordre public sont constamment attentifs à notre sécurité. Curieusement, pourtant, un certain nombre de ceux que l’on appelait jadis les gardiens de la paix se comportent bien plus en prédateurs que comme des protecteurs de la veuve et de l’orphelin. On ne comptabilise plus les actes délictueux de policiers déviants. On a appris, le 10 avril 2006, qu’ils avaient été près de 3000 à comparaître devant les Commissions de discipline de la police, en 2005.

Au temps de Vichy, le gouvernement de Pétain avait instauré les ordres de médecins, des avocats, des architectes, etc. Jamais il n’avait été envisagé de créer un ordre de la police. En fait, il ne pouvait être question de contrôler cette institution qui satisfaisait tant les autorités nazies, tout au long des quatre années d’occupation. Ce vide devait être partiellement comblé par la promulgation d’un Code de déontologie de la Police, en mars 1906. Il est vrai que ce document, que chaque policier doit avoir dans une poche de sa vareuse, n’est guère pris au sérieux. Pas plus que n’est respectée, au quotidien, la déclaration des Droits de l’homme et du citoyen.

Lorsque l’on rappelle le policier à son sens du devoir, il répond par l’affirmation de ses droits. Se considérant comme au-dessus des lois qu’il est censé faire appliquer, le policier se persuade qu’il est un citoyen à part. Qu’on lui doit le respect et, comme l’avait affirmé Nicolas Sarkozy en 2003 qu’on doit l’aimer. Faute d’être au service de la société, le policier est surtout le serviteur du parti de l’ordre. En effet, de plus en plus, la police contrôle la société mais qui contrôle vraiment la police ?

Maurice Rajsfus

Les brutes

Le 6 juin, le procureur de Valence (Drôme) a saisi l’IGPN, suite à la plainte déposée par un habitant de Romans qui affirme avoir été brutalisé par des policiers de cette ville.

(Source, 20 Minutes, 7 juin 2006)

Les tricheuses

Trois fonctionnaires de la préfecture de police de Paris, poursuivies pour aide à la tricherie lors d’un concours interne, ont été condamnées à des peines de un et deux mois de prison avec sursis. Ces trois femmes ont néanmoins été révoquées. C’était la moindre des choses.

(Source, 20 Minutes, 7 juin 2006)

Escrocs !

Ce n’est pas une première. Une fois de plus, des gestionnaires de la Mutuelle des Orphelins de la police se sont fait épingler pour des malversations diverses et, plus particulièrement, leurs « indemnités élevées », tout comme leurs »dépenses somptuaires ». Au détriment, bien sûr, des orphelins des collègues morts pour le devoir, comme ils disent. Joli monde quand même.

(D’après Libération, 10 juin 2006)

Pédophile en uniforme

Le 6 juin, à Roanne, un CRS, brigadier-chef, âgé de 50 ans, a été condamné à deux ans de prison avec sursis, et 4 500 euros d’amende. Quel délit pouvait bien avoir commis cet excellent défenseur de l’ordre public ? Très simplement, il avait imposé des attouchements sexuels à sa fille, entre 9 ans et 14 ans, à son domicile, pendant les droits de garde de sa fille car il était séparé de son épouse. Ce fonctionnaire, chargé de la sécurité des personnes et des biens, est également soumis à une mise à l’épreuve de deux ans comportant une obligation de soins. On ne nous a pas dit si ce salaud a été révoqué.

(Source, La liberté de l’Est, 7 juin 2006)

Big CRS

Le 2 juin, à Grenoble, c’est l’inauguration de Minatec, centre de recherche des nano-technologies. Un millier d’opposants manifestent aux cris de « nous ne voulons pas de l’homme-machine. » Ils sont dispersés par les CRS à coups de flash-ball et de gaz lacrymogènes.

(Source, Le Canard Enchaîné, 7 juin 2006)

La France montrée du doigt

Dans la nuit du 6 au 7 août 1993, Pascal Taïs était littéralement massacré au commissariat d’Arcachon, où il avait été placé en cellule de dégrisement. Malgré les preuves apportées par l’autopsie, deux non-lieux successifs, en 1996 et 2003, permettaient de sauver l’honneur des forces de l’ordre, suite à une plainte déposée par la famille de la victime. Saisie en 2004, 1a Cour européenne des droits de 1’homme a finalement rendu son arrêt le 5 juin 2006, condamnant la France pour violation de l’article 2 (droit à la vie) dans la Convention des droits de l’homme, et absence d’enquête effective sur les circonstances de la mort de Pascal Taïs. (Sur cette bavure, se reporter au livre de Maurice Rajsfus, L’affaire Pascal Taïs, L’Esprit Frappeur 2004)

(Source, Le Figaro, 6 juin 2006)

Petite poétesse

« Vois-tu, mon gars ! Le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont le pistolet bien chargé par la manne du Ministère et ceux qui creusent toute leur vie, pelle et pioche en main. Toi, tu creuses… »

(Colette Eglantier dans Oeil de Fennec, juin 2006)

Comptine

Nos lecteurs ont toujours du talent, et l’un d’eux nous envoie ce texte adapté d’une ancienne comptine savoyarde :

« Nicolas, place Beauvau

Dans son bungalow

La maison s’écroule

Nicolas débagoule… »

(Courrier reçu le 13 juin 2006)

Dans le dos

Le 13 juin, à Aulnay-sous-Bois (93) un véhicule tente d’échapper à un contrôle de vitesse. N’écoutant que son courage, un policier ouvre le feu tendis que la voiture s’échappe. Résultat, un garçon de 17 ans est blessé d’une balle dans le dos. Les syndicats de police évoquant pourtant la légitime défense.

(Source, 20 Minutes et France Inter,14 juin 2006)

Convivialité

« Quand vous montrez votre carte d’identité à un policier, il vous demande votre carte de séJour… »

(Basile Boli, ancien champion de football de Marseille et de l’équipe de France, sur Canal +, 14 Juin 2006)

Qui a vu ?

De temps à autre, il arrive que les victimes de l’arbitraire policier se rebiffent et fassent appel à témoin par la voie des petites annonces. Exemple à imiter : « Particulier cherche témoin arrestation musclée survenue le 7 Juin 2006, rue Claude Bernard, Paris 5ème, à 19 H 45 »

(Source, Libération, 15 juin 2006)

Désordre public

Dans une tribune intitulée « Policiers incontrôlés, danger ! », Aicha Chouk, présidente du Syndicat de la Magistrature, et Alain Vogelwerth, juge des enfants au tribunal de Bobigny, mettent le doigt sur les dérapages policiers les plus visibles. Extraits « …Certains jeunes ne sont connus de la justice que pour des affaires d’outrages et de rebellion. Ils ne sont délinquants qu’en raison de leurs relations avec la police. Ce qui en dit long sur la fiction du ministère de l’Intérieur réduisant la question police-jeunesse au seul affrontement de policiers, soucieux de l’ordre public, et d’une minorité de voyous, racaille des cités. La grande majorité des jeunes déférés devant la justice, dans le cadre des événements de l’automne dernier, n’étaient pas des délinquants… » A lire intégralement.

(Source, Libération, 21 juin 2006)

Code de la route

Le 22 juin, un garçon de 18 ans qui, selon la police circulait dangereusement dans le centre-ville de Rennes, a été blessé par balle par un policier qui se déplaçait à moto. Chacun sait que le non-respect du Code de la route ne peut se régler qu’à coups de revolver.

(D’après Libération, 23 juin 2006)

Frais divers

Le 23 juin, un député PS du Gers interpellait Dominique de Villepin, lui demandant de chiffrer le coût du déploiement des forces de l’ordre, présentes le 22 juin à Albi, lors d’un meeting « à caractère exclusivement privé » de Nicolas Sarkozy. Ce jour-là, environ 200 policiers (CRS et gendarmes mobiles) assuraient la protection du ministre de l’Intérieur. D’où cette question du députés : « Jusqu’à quand les contribuables vont devoir financer la campagne électorale de M.Sarkozy ?

(Source, Libération, 24 Juin 2006)

Pas fait exprès !

Dans la soirée du 24 juin des policiers lyonnais poursuivent deux hommes qui viennent de braquer un hypermarché, à Vaulx-en-Velin. Ces deux hommes ont pris en otage un automobiliste, et son bébé (une fillette) âgé de trois mois. Vers 21 H 30,1a voiture termine sa course dans un terre-plein et les deux hommes sortent du véhicule. L’un d’eux tient une arme dans une main et le siège du bébé dans l’autre. Selon le procureur, les policiers qui pensent (est-ce que les policiers en action se laissent aller à penser ?) qu’il s’agit d’un sac, ouvrent le feu. Le braqueur qui tient le couffin est mortellement blessé, tandis que le bébé reçoit une balle dans une épaule et une autre au fémur. Toujours selon le procureur, il s’agit « d’un accident tragique. »

(Source, Libération, 27 Juin 2006)

Pif-Paf à l’aéroport

Le 25 juin, dans la soirée, un député grec, membre d’un parti de gauche, est débarqué manu-militari d’un avion en partance de l’aéroport d’Orly. Motif : erreur sur l’attribution d’une carte d’embarquement. Alerté par l’équipage, trois policiers de la PAF mettent le député à terre, et le frappent à coups de matraque, l’attachent puis le traînent hors de l’avion. Selon les policiers de la PAF, « l’individu refusait de décliner son identité et de sortir de l’avion » et qu’ils ont dû le « bloquer pour le menotter, tellement il était agité, afin de l’extraire de son siège et le descendre… » Plus tard, au vu du passeport diplomatique du député, Air-France s’est excusé. Les amis politiques du député se demandent quel sort pourrait être réservé à un simple citoyen, grec ou étranger. »

(Source, Libération, 27 juin 2006)

Paradis artificiels

En Guyanne, plusieurs policiers ont été mis en examen, le 27 juin, pour trafic de drogues « empruntées » dans les scellées.

(Source, France 3, 28 Juin 2006)

La peur de la police

Le 23 Juin, un jeune Rom, âgé de 19 ans, est retrouvé noyé dans le canal de l’0urq, à Aubervilliers. (93)Dans la nuit du 19 au 20 juin, le garçon avait sauté dans l’eau avec un de ses amis pour échapper aux policiers qui les avaient surpris siphonnant de l’essence dans des camions. Il faut croire que la police fait peur, surtout lorsque l’on apprend que le jeune Rom rescapé a été lourdement maltraité après avoir été sorti de l’eau. Selon le président de l’association La Voix des Roms,« Les policiers le repêchent, le sortent de l’eau, et le frappent tellement qu’il en perd connaissance. » Ce même porte-parole des Roms rappelle, à cette occasion, qu’au mois de septembre 2005, « Trois policiers de Saint-Denis, qui avaient bu, sont venus tirer plusieurs coups de feu avec leur arme de service sur un terrain rom à Aubervilliers, en criant »Sales Tziganes, tirez-vous d’ici !  » Avec coeur et humanité, comme dirait Nicolas Sarkozy.

(Source, Libération, 28 juin 2006)

Patience et longueur de temps

Le 17 octobre 2001, des habitants de Saint-Denis (93) descendent au pied de leur immeuble pour tenter d’apaiser la tension entre des policiers et quelques jeunes de ce quartier du centre-ville. Le ton monte, des renforts en képi arrivent qui matraquent et arrosent de gaz lacrymogène les habitants. Plusieurs des personnes, embarquées au commissariat vont ensuite porter plainte…à la brigade de gendarmerie. Il faudra attendre le printemps 2003 pour que trois des policiers brutaux soient mis en examen pour »violences par personnes dépositaires de l’autorité publique « . Après bien des procédures, le procès de ces brutes -laissées en liberté- devait avoir lieu le 28 juin 2006, mais les plaignants devaient apprendre, en arrivant au tribunal de Bobigny, que l’audience était reportée au 26 septembre. La justice est bien plus rapide lorsqu’elle s’exerce contre des citoyens de la France d’en bas.

(D’après Libération, 29 juin 2006)

Triste coïncidence

Le 28 juin, un Marocain sans papiers était retrouvé dans le coma dans une cellule du centre de rétention administrative d’Allonnes, dans la Sarthe. Les policiers n’y sont certainement pour rien. I1 est même certain qu’ils n’ont pas prêté attention au geste désespéré qui se préparait.

(D’après Libération, 29 Juin 2006)

Commissaire pochtron

Le 2 juillet, un commissaire de police, en poste au ministère de l’Intérieur, a été placé en garde à vue, à Pontault-Combault (77). Cet excellent fonctionnaire, qui circulait en état d’ivresse, avait provoqué un accident avec un motard, lequel a été grièvement blessé. Le policier a été suspendu de ses fonctions.

(Source, 20 Minutes, 5 Juillet 2006)

Intimidation policière

Le 4 juillet, deux policiers marseillais, reconnus coupables d’avoir intimidé la victime d’un viol pour qu’elle revienne sur ses déclarations, ont été condamnés à un et deux ans de prison ferme. Peines assorties d’une interdiction d’exercer toute fonction publique durant cinq ans.

(Source, Métro, 5 juillet 2006)

Rapport de force

Interpellé le 30 juin, un lycéen marocain, âgé de19 ans, est placé en centre de rétention, avant d’être expulsé le 7 juillet vers son pays d’origine. I1 ne correspond pas aux critères définis par Nicolas Sarkozy pour rester en France. Dans l’après-midi du 8 juillet, une petite manifestation de protestation se déroule sur la place du Palais de Justice de Paris. I1 y à peut-être une vingtaine de militants des droits de l’homme sur ce terre-plein. Sans doute très inquiète la préfecture de police a dépêché une centaines de policiers pour encercler le petit groupe de manifestants.


(D’après un courrier indigné reçu à l’Observatoire des libertés publiques, le 11 juillet 2006)

Pas trop coupable

Le 24 juin 2004, un policier parisien manipule son arme de service. Cela se passe dans son studio. Explication : il voulait simplement recharger son revolver. Sauf qu’un policier n’a pas à ramener l’arme de dotation à son domicile. Pendant la manipulation, un coup part à travers la cloison de l’appartement voisin.

La balle blesse mortellement un petit Ibrahim, âgé de 6 ans, qui paiera de sa vie cette imprudence. Le 12 juillet, lors du procès devant le tribunal correctionnel de Paris, le policier a été condamné à trente mois de prison avec sursis, plus une forte amende. I1 convient de signaler que si le nom de famille de la victime a été communiqué à la presse, ce n’est pas le cas pour l’ex-policier, qui a été jugé pour « homicide involontaire », et non pour faute professionnelle. Par ailleurs, au moment des faits, les parents avaient été écartés de la procédure judiciaire. I1 a été signalé, au cours du procès que la maman d’Ibrahim, de nationalité sénégalaise, et séparée de son époux, ne bénéficiait pas d’un titre de séjour. Encore heureux que les services de Nicolas Sarkozy n’envisagent pas son expulsion. !

(D’après Libération, 13 juillet 2006)

Les mots et les coups

Trois policiers de Romans-sur-Isère (Drôme) sont soupçonnés d’avoir frappé un père de famille d’origine maghrébine. Cela s’est passé au domicile de cet homme où les policiers s’étaient rendus pour lui remettre une simple convocation. Pour ne pas s’être déplacé gratuitement, les policiers auraient frappé leur victime avec des matraques télescopiques. Cette information est peut-être donnée au conditionnel, mais l’homme s’est vu prescrire 21 jours d’ITT. Le procureur de Valence a ouvert une enquête. C’était bien le moins !

(Source, Libération,15 juillet 2006)

Acharnement policier

Le 28 octobre 2005, Clichy-sous-Bois, deux jeunes qui fuient la police, par simple peur, se réfugient dans un transformateur électrique, et y trouvent la mort. Un de leurs amis, présent avec eux dans ce lieu, bien que grièvement blessé, survivra. Cette bavure indirecte sera le déclencheur de ce que la presse qualifiera d’émeutes des banlieues.Peu désireuse de porter le chapeau de ces deux décès, la police va s’acharner sur le survivant pantelant, dès le lendemain de son hospitalisation. Deux jeunes Français, prénommés Bouna et Zyed sont morts. Un troisième mineur, Muhittin se trouve dans un état grave. Peu importe. La police veut persuader l’opinion publique qu’elle n’est en rien responsable de ce drame.

La Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS), saisie le 20 janvier 2006 par le député PS Claude Evin,va rendre un avis très critique sur les conditions dans lesquelles les policiers se sont livrés à un interrogatoire illégal de Muhittin, alors âgé de 17 ans. Le 18 juillet 2006, Claude Evin a rendu publics les dysfonctionnements relevés par le CNDS. Tout d’abord, « une absence totale d’égards » pour le blessé. Ensuite, les policiers n’ont jamais avisé les parents de ce garçon mineur de cette audition. De plus, pour éviter cette démarche, les policiers ont porté une date de naissance erronée sur la réquisition présentée aux médecins, fixant l’âge du garçon à 21 ans. Pourquoi cette précipitation à interroger le jeune homme ? Dans sa conclusion, le CNDS a noté :  »Le fait qu’il a été interrogé pendant une heure et demie, alors qu’il était grièvement blessé, en état de détresse psychologique et morale évidente, et sans l’assistance de ses parents, par des fonctionnaires munis d’un document comportant des données erronées, constitue un manquement à la déontologie.« Comme l’a souligné Muhittin devant le CNDS : »Vues les questions que les policiers me posaient, on aurait dit que j’étais accusé… »

(Sources, Le Monde et Libération,19 juillet 2006)

Sécurité socialiste

Nous avons trouvé, par hasard, dans notre boite aux lettres, un « Bulletin des socialistes », dont le titre constitue tout un programme : La sécurité à gauche. La responsable de cette publication, Delphine Batho a dû oublier qu’en décembre 1986, elle faisait partie de ces leaders étudiants qui dénonçaient les violences policières et le quasi-assassinat de l’étudiant marocain Malik Oussekine. Avec un joli mouvement de menton, Delphine, qui a passé par pertes et profits les lois édictées par Jean-Pierre Chevènement et Daniel Vaillant, qui ont frayé la voie aux lois Sarkozy, nous indique une belle feuille de route : « Nous proposerons aux Français de rétablir une sécurité durable en étant durs avec la violence et durs avec les causes de la violence… »A suivre attentivement.

Racolage policier

Depuis le vote de la loi sur la Sécurité intérieure de mars 2003, 1es policiers ne cessent de provoquer les prostituées des bois de Vincennes et de Boulogne. En faisant la confusion entre prostitution et racolage, en procédant éventuellement à des subordinations de témoins, en proférant des injures, en multipliant les gardes à vue abusives, les policiers n’ont cessé depuis plus de trois ans de se livrer à des dérives insupportables. C’est cette situation qui a été dénoncée, le 22 juin, par la Ligue des droits de l’homme, le MRAP, le Syndicat des avocats de France et le Syndicat de la Magistrature, qui à cette occasion, ont créé une Commission nationale Citoyens-Justice-Police.

(Source, L’Est Républicain, 23 juin 2006)

Maffia policière

Le 23 Juin, le chef de la police municipale de Nice a été placé en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur un trafic d’influence lié à un programme immobilier de luxe sur la Promenade des Anglais.

(Source, La Provence, 24 juin 2006)

Les enfants d’abord

Le 27 juin, les deux principaux syndicats de magistrats ont accusé Nicolas Sarkozy « d’atteinte à l’indépendance de la Justice », suite aux accusations de laxisme lancées par le ministre de l’Intérieur à l’encontre du tribunal pour enfants de Bobigny (93) le 19 juin. Ces deux syndicats se sont adressés au garde des Sceaux et au Conseil supérieur de la Magistrature pour que soit respectée la séparation des pouvoirs.

(Source, La liberté de l’Est, 28 juin 2006)

Les chevaliers du guet à l’oeuvre

Le 8 juillet, dans la banlieue parisienne, près de Corbeil (91) un chauffeur d’autobus stationne à un arrêt. Juste avant de redémarrer, il voit dans son rétroviseur un policier courir vers le bus, et puis y monter, très énervé, en hurlant : « Vous faites chier… J’en ai marre, descend ! », avant d’insulter bassement le chauffeur, dont le profil maghrébin ne lui convenait peut-être pas. Ensuite, d’autres policiers arrivent en renfort, tous très remontés. Comme la majorité des voyageurs tentent de calmer les policiers, le ton monte. Finalement le chauffeur est menotté puis embarqué vers le poste de police de Corbeil où il va passer une heure en garde à vue. Sans véritable motif. Une voyageuse, elle aussi molestée, et qui souffre d’hématomes dus à quelques coups de matraque, portait plainte contre les policiers, le 10 juillet, en compagnie du chauffeur. Côté policier, on explique que le chauffeur du bus avait refusé la priorité à un véhicule de police.

(Source, Le Parisien, 10 Juillet 2006)

La chasse continue

La « bienveillance » de Nicolas Sarkozy envers les jeunes sans papiers scolarisés à se lilites. Une fois de plus, des jeunes majeurs sont raflés le 11 juillet, dans le quartier de Belleville, à Paris. Il s’agit de deux jeunes Chinois, âgés de 19 ans, immédiatement placés au centre de rétention de Vincennes, avec le risque d’une expulsion rapide.

(Source, Réseau éducation sans frontières, par Internet, 17 juillet 2006)

Débrouillez-vous !

A l’aube du 19 juillet, à Cholet (49), une jeune femme sans papiers, de nationalité marocaine est interpellée et conduite dans un centre de rétention. Problème, elle laisse derrière elle un bébé prématuré âgé de quelques mois, qui doit être exclusivement nourri au sein. Au père qui, lui est régularisé, et qui s’inquiète du devenir de l’enfant, les policiers répondent. « Vous n’avez qu’à vous débrouiller ! »

(Source FR3, 20 juillet 2006)

Suite à l’intervention d’un comité de soutien, la jeune femme sera libérée.

Arme blanche et arme à feu

Lundi 31 juillet, 8 H 45, place de la Bastille, à Paris. Un homme ayant en main une arme blanche menace un passant. Arrive une patrouille de policiers et l’un d’eux, qui dira ensuite qu’il s’est senti menacé, ouvre le feu, et blesse l’homme. Légitime défense expliquent les syndicats de policiers.

(Source FF 3, 31 juillet 2006)

Crustacés

Suite à la mobilisation contre le CPE, plusieurs militants CGT de Bagnolet (93) ont été convoqués au commissariat, à la mi-juillet. Motif : une enquête sur de prétendus incidents survenus au lycée professionnel de cette ville de la banlieue parisienne. Bien qu’aucune dégradation n’a pu être constatée, ce qui est surtout reproché aux militants syndicalistes, c’est de s’être interposés entre les lycéens et des policiers de la BAC déguisés en crustacés, mais armés de flash-ball, lors d’un rassemblement devant le lycée. A noter que l’administration de cet établissement avait fait appel aux forces de l’ordre.

(Source, Rouge, 27 juillet 2006)

Lu dans la presse

Question posée au sociologue Loïc Vaquant, qui enseigne aux USA : « Pensez-vous que la France se rapproche des Etats-Unis, en matière de politique sécuritaire ? » Réponse très directe : « La dérive vers le sécuritaire est évidente. Quand on parle d’émeutes de banlieues, on n’a encore rien vu. Cela va continuer, s’amplifier, et on va aussi durcir les réponses pénales. On va déclencher une dynamique de conflits urbains très durs entre la jeunesse, la police et l’Etat. »

(Source, Rouge, 20 Juillet 2006)

Les humanistes à l’ouvrage

Le 25 juillet dans le quartier bien nommé du Clapier, à Saint-Etienne, la police débarque dans un camp de Roms, avec pour mission de les expulser de ce lieu. Comme le travail doit être fait salement, les policiers ajoutent la punition à la sanction. Non contents d’expulser les parias, les archers du Roy détruisent les pauvres caravanes, sans laisser le temps à leurs occupants de récupérer leurs effets personnels. Commentaire de l’une des victimes :  »Nous n’avons pas choisi d’être Roms. Pourquoi nous traite-t-on comme des animaux ?  »

(Source, Libération, 4 août 2006)

Tentative de viol en rétention

Une jeune femme Serbe, âgée de 20 ans, retenue au centre de rétention de Bobigny (93), en juin 2005, accuse un fonctionnaire de police de l’avoir agressée sexuellement, puis tenté de la violer dans les locaux de police, avec cette réflexion : « toi, la nouvelle, tu connais pas le règlement !. » Suite à cette agression, l’arrêt d’expulsion avait été bloqué, dans le même temps que les mauvaises manières du policier étaient classées sans suite. Le 31 mai 2006, la jeune femme -toujours expulsable- a porté plainte, avec constitution de partie civile, contre le salaud, pour tentative de viol. Pourtant, regrette son avocat, il y a « la lenteur de la procédure et la mauvaise fois des autorités. »

(Source, Libération, 9 août 2006)

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