QUE FAIT LA POLICE ? – Bulletin d’information anti-autoritaire – Nouvelle série – numéro 65 – décembre 2012
Editorial La police n’est pas la solution C’est seulement le problème !
De juin 1994 à ce mois de décembre 2012, nous avons publié, mois après mois, avec une ponctualité d’horloge, 187 numéros de Que fait la Police ? En version papier jusqu’en juin 2006, puis sur Internet, notre volonté ne s’est jamais démentie : présenter la police pour ce qu’elle est, une force d’intervention ayant toujours ignoré la prévention, préférant la brutalité opérationnelle. Durant les dix-huit années écoulées, quelque 7 000 informations ont été regroupées dans ce bulletin unique en son genre. Mis à part l’éditorial mensuel, nous avions fait le choix délibéré de nous limiter à fournir une information brute, collectée dans la presse, en évitant de trop la commenter. Pour faire connaître les exploits d’une police qui se voudrait tutrice d’une société suspecte à ses yeux, nous nous sommes simplement contentés de réaliser un travail d’agence de presse.
En rassemblant ces « faits divers », dus à une police, plus souvent hors-la-loi que réellement républicaine, nous avions estimé nécessaire de bien montrer le danger représenté pour nos libertés d’une police qui prétend disposer de droits sans accepter les devoirs qui lui incombent. A de nombreuses reprises, nous avons tenté d’alerter l’opinion publique sur la violence des forces de l’ordre, particulièrement au travers d’une pétition demandant la dissolution des BAC, qui devait recueillir plusieurs milliers de signatures. Au fil des mois et des années, notre travail a semblé porter ses fruits puisqu’à l’heure où nous modifions le contenu de ce bulletin, notre site Internet reçoit près d’un millier de visites par jour. Certes, si nous sommes persuadés avoir fait Å“uvre de salubrité publique, il n’en reste pas moins que nous n’avons peut-être pas fait évoluer une société de plus en plus policière – il faut être lucide. Pourtant, la certitude est forte que notre intervention n’a pas été inutile. S’il y a un souhait à exprimer, c’est que d’autres – plus jeunes – prennent la suite du chercheur fatigué…
A partir du 1er janvier 2013, nous changeons de formule. Tous les quinze jours, sous ce même titre de Que fait la Police ?, nous tenterons d’analyser, de façon informelle, la nature du monde policier opérant sous un pouvoir plus ou moins socialiste…
Maurice Rajsfus
Violences policières à Evry
« Les policiers ont le droit d’user de la force de façon proportionnée pour réaliser une interpellation ! » Cette explication du procureur d’Evry (91) ne peut masquer une « interpellation qui s’est mal passée », le 21 octobre, à Corbeil-Essonne. Il est vrai que ce même magistrat avait pris le soin d’ajouter : « Mais si les violences sont gratuites, ce n’est pas acceptable et il y aura des poursuites ! » Le suspect, interpellé ce jour-là était, paraît-il, « très agité ». En garde à vue, cet homme, qui avait blessé un policier, indiquait à son avocat avoir été victime de violences, avec coups de poing et coups de pied, précisant même que les policiers lui avaient fait enfiler un casque avant de le projeter sur le sol. Présenté devant un juge d’instruction, le 23 octobre, il est accusé de « tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique. »(Source, 20 Minutes, 24 octobre 2012)
Forte pensée
« Tant qu’une société n’aura pas découvert un nouveau système pour remplacer la police, elle ne sera pas nouvelle. Elle ne sera qu’une vieille chaussure raccommodée. On y marche encore à l’aise parce qu’elle est faite au pied. Mais elle prend l’eau et, à force de pièces, de coutures et de réparations, elle finira par provoquer de telles blessures que les hommes préféreront aller pieds nus. » (In, La Police, de Casamayor)
SDF, circulez !
Manuel Valls aurait demandé aux services de police du XIème arrondissement de Paris de faire partir les SDF installés près de son domicile. Il répondait, semble-t-il, à une demande de son épouse, qui aurait été importunée par un mendiant alors qu’elle faisait ses courses. Depuis, la présence policière se serait accrue dans cette rue animée, proche de la place de la Bastille. Le ministre de l’Intérieur ne tardait pas à démentir cette information, tout en expliquant néanmoins que « ce secteur populaire et festif connait depuis longtemps des problématiques d’insécurité et d’installation d’individus dans l’espace public. » D’où « des demandes légitimes et récurrentes de riverains appelant les autorités à mettre en place des mesures de sécurité, le ministre de l’Intérieur, qui est aussi un citoyen, ne saurait en être exclu. » (Sources, Le Canard Enchaîné, 23 octobre et Libération, 25 octobre 2012)
Atteint par un tir de taser, le Malien est mort d’une maladie rare
A la fin du mois de novembre 2010, un Malien sans papiers décédait suite à une interpellation plutôt rude par des policiers, à Colombes (92). Selon certains témoins, cet homme, âgé de 38 ans, serait mort après avoir été atteint par plusieurs décharges de pistolet à impulsion électrique taser. Le 10 octobre 2012, pourtant, une juge d’instruction du tribunal de Nanterre rendait une instruction de non-lieu, avec cette explication que les tirs de taser, « n’ont pas joué un rôle direct et certain… et aucune faute ne peut être reprochée aux policiers intervenant… » En se basant sur le rapport d’autopsie, la juge soulignait que ce décès était lié à une maladie de l’hémoglobine d’origine génétique. Sauf que si les policiers n’avaient pas utilisé leur taser, il n’y aurait peut-être pas eu mort d’homme. (D’après Vosges Matin, 16 octobre 2012)
Proximité
Une policière en poste à Montreuil (93) était mise en examen, puis écrouée, le 25 octobre. C’est à la suite d’une enquête sur un trafic de cannabis que cette fonctionnaire, âgée d’une trentaine d’années a été arrêtée. Elle avait permis à son compagnon et partenaire de trafic d’être informé sur les enquêtes le concernant, et de repérer les voitures de police banalisées. (Source, Direct Matin, 25 octobre 2012)
Kleptomanie
Le 25 octobre, une policière de la brigade de protection des mineurs, de la police judiciaire, était prise en flagrant délit de vol dans un magasin de la rue de Rivoli, à Paris. Placée en garde et vue et poursuivie, elle s’est mise aussitôt en arrêt maladie. (Source, Libération, 27 octobre 2012)
Vient de paraître
Sous le titre, Je n’aime pas la police de mon pays, Maurice Rajsfus s’est intéressé aux mille et une raison de ne pas apprécier ce qu’il est convenu de désigner sous l’appellation de forces de 1’ordre. D’une génération à l’autre de policiers, les protecteurs du régime en place participent à l’oppression, bien plus qu’a la protection des citoyens. De la période de l’occupation nazie à la guerre d’Algérie, de la répression des étudiants, en mai 1968, à la traque aux sans papiers, la police de ce pays s’est toujours appliquée à réprimer sans état d’âme. D’où cette réflexion fournissant le titre de ce petit livre, qui relate également l’aventure de Que fait la Police ? (Je n’aime pas la police de mon pays, Editions libertalia, 124 pages, 7 euros)
Comptine
Qui, mieux que l’un de nos plus fidèles correspondants, aurait pu nous offrir cette joyeuse comptine en l’honneur de ces tuniques bleues que nous côtoyons chaque jour ?
« Les argousins
Nous filent le train
Les coqueurs
Nous font peur
La gradaille
Nous les caillent
Les ripouilles
Nous dérouillent
La rousse
Fout la frousse ! »
La maison tape-dur toujours présente
Pour les CRS et les gendarmes mobiles, la consigne n’a pas de couleur politique. Tant que la hiérarchie ne tiendra pas compte de la chute de la maison Sarkozy, les mauvaises manières des serviteurs de l’ordre resteront identiques. C’est ainsi que, dans la matinée du 27 octobre, à Roissy, des salariés d’Air France manifestaient paisiblement, mais l’intervention des CRS, rapidement alertés, devait être des plus violentes. (D’après France 2, avec images significatives, 27 octobre 2012)
Roms : les supplétifs de Manuel Valls
Le 27 octobre, quelque 200 habitants de la ville d’Hellemmes, dans la banlieue de Lille, manifestaient contre l’implantation prochaine d’un village d’insertion pour cinq familles de Roms. A cette occasion, le maire de cette cité du Nord était violemment pris à partie par les manifestants. « Je suis surpris et choqué par un tel déferlement de haine », devait-il déclarer. (Source, Direct Matin, 29 octobre 2012)
A l’attaque !
Dans la matinée du 30 octobre, à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, CRS et gendarmes mobiles s’appliquaient, une nouvelle fois, à expulser violemment les occupants des petites maisons non encore détruites sur le territoire du futur aéroport. Selon le communiqué de la préfecture : « Ces interventions se sont déroulées face à des opposants très déterminés, dont le nombre a notablement augmenté ce week-end, suite aux nombreux appels sur les sites internet. » En fait, de véritables scènes de guérilla devaient opposer les forces de l’ordre aux manifestants, avec jets de projectiles divers, d’un côté et de l’autre, utilisation de grenades explosives et de bombes lacrymogènes. Le tout se terminant au corps à corps. Plusieurs policiers étant blessés, le bilan côté opposants à l’aéroport restant inconnu. Pour cette opération ressemblant à une action guerrière, la préfecture de Loire-Atlantique avait mis sur le terrain quelque 300 CRS et gendarmes mobiles, équipés lourdement, face à 200 manifestants. Ce rapport de force était inégal car force devait rester à la loi ! (Sources, Libération et Direct Matin, 31 octobre 2012)
Non coupables : jusqu’Ã quand ?
Le 27 octobre 2005, à Clichy-sous-Bois (93), deux adolescents, âgés de 15 et 16 ans, poursuivis sans raison par des policiers désireux de faire du chiffre, se réfugiaient dans un transformateur électrique, et y trouvaient la mort. Le 31 octobre 2012, après sept ans de procédure retardataire, ponctuée de non-lieux et d’appels, la cour de cassation a pris finalement un avis de renvoi en correctionnelle contre les deux policiers harceleurs mis en cause. L’un d’eux ayant dit par téléphone à son collègue : « S’ils sont entrés dans le transformateur, je ne donne pas cher de leur peau! » D’où la plainte explicite de non-assistance à personnes à danger. (Source, France Inter 1er novembre 2012)
Arrestation d’Aurore Martin
Le 1er novembre, à Mauléon (Pyrénées-Atlantiques), lors d’un contrôle routier, la militante basque Aurore Martin était interpellée par des policiers, qui la livraient rapidement aux autorités espagnoles.
Sous le coup d’un mandat d’arrêt européen, la jeune femme est accusée d’appartenir au mouvement Batasuna, interdit en Espagne mais légal en France. Finalement, ce que les services de Claude Guéant n’ont pas réalisé, la police de Manuel Valls n’a pas hésité à le faire. (D’après France Inter, 2 novembre 2012)
Les ratés de la DCRI
Le 1er novembre, à Toulouse, François Hollande évoquait les ratés de Claude Guéant, suite aux assassinats commis par Mobamed Merah. Grosse indignation immédiate de l’ancien ministre de l’Intérieur qui affirme encore que le comportement du jeune islamiste ne « relevait pas de dangerosité ». Propos démenti par deux policiers toulousains, qui ont affirmé aux juges, enquêtant sur cette affaire, qu’ils avaient envisagé, dès le mois de mai 2011, la transmission au parquet du dossier du futur tueur, mais que leurs supérieurs les en avaient dissuadés. Il est vrai qu’a la même époque, les hommes de la DCRI espéraient encore « retourner » Mohamed Merah pour en faire un indic. (D’après Libération, 2 novembre 2012)
Menace d’expulsion
Le 31 octobre, un jeune Rom, âgé de 15 ans, traversait à bicyclette une bretelle de l’autoroute près au campement installé à Champs-sur-Marne (77). Il était renversé et tué sur le coup par un automobiliste. Le 1er novembre, on apprenait que la famille de ce jeune garçon, comme tous les occupants du campement faisaient l’objet d’une demande d’expulsion par le tribunal de Meaux. Bel encouragement pour les chauffards. (D’après 20 Minutes, 5 novembre 2012)
Dernière comptine
Les Évangiles nous ont enseigné qu’il y avait plusieurs demeures dans la maison du Dieu miséricordieux. Ce dont s’est souvenu le mauvais sujet auteur de cet indispensable rappel.
« La maison bourreman
mane mane
La maison cogne dur
dur dur
La maison poulardin
din din
La maison j’t’argougne
gougne gougne
La Grande Maison
zon zon
(Que de logis pour ce placard où officient en grand nombre les « Bourreaux de tabac »…)
Dehors !
Dans la nuit du 4 au 5 novembre, dans le XIème arrondissement de Paris, les CRS expulsaient 46 personnes, dont 10 enfants, qui squattaient un immeuble insalubre, rue de Charonne, depuis le 30 octobre. Tous étaient en attente de l’attribution d’un logement social. Plusieurs de ces squatteurs étaient conduits au commissariat de police, pour contrôle d’identité, en compagnie de membres de leur comité de soutien. En cette occasion, la brutalité policière ne s’est pas démentie, comme en témoignent les images vues à la télévision. (Sources, France Inter et Canal +, 5 novembre 2012)
Ignominie
Dans une interview, Manuel Valls affirme n’avoir pris aucune décision pour l’extradition d’Aurore Martin, le 1er novembre 2012. Le ministre de l’Intérieur se contente de constater l’exécution du mandat d’arrêt européen visant la militante basque. A qui fera t’on croire que les policiers français, qui avaient effectué le contrôle routier, avant de la conduire à la frontière pour la remettre à la police espagnole aient pu prendre cette décision sans en référer aux services du ministère de l’Intérieur ? « C’est pas moi, c’est l’autre ! », semble laisser entendre Manuel Valls, qui n’a exprimé aucun regret pour cette opération, tout en évoquant la « séparation des pouvoirs », impliquant indirectement Christiane Taubira, ministre de la Justice, dans cette mauvaise action. (D’après Sud Ouest, 4 novembre et Libération, 5 novembre 2012)
Mauvaises manières
Suite à l’expulsion « agitée » d’une cinquantaine de squatteurs d’un immeuble insalubre, rue de Charonne, dans le 11è arrondissement de Paris, une militante, solidaire des sans logis, était placée en garde à vue pour « violence volontaire » sur un policier – elle l’aurait mordu. Par ailleurs, la préfecture de police dément la présence d’enfant dans cet immeuble. (Source, France Inter, 5 novembre 2012)
Pour les migrants de Calais, rien n’a changé !
Quelques mois après son arrivée au ministère de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy décidait la fermeture du centre de Sangatte, géré par la Croix Rouge. Ce centre d’accueil était situé à 12 kilomètres de Calais. Les migrants qui tentaient de gagner l’Angleterre y trouvaient un lit, deux repas, des douches et les soins de première urgence. C’était le 5 novembre 2002. Suite à la fermeture brutale de ce centre, des centaines de clandestins devaient continuer à errer le long des côtes, dans des abris de fortune, sur un terrain vague connu sous l’appellation de « Jungle ». Ces refuges précaires seront démontés, en 2009, par le ministre de l’immigration, Eric Besson. Il s’agissait, une fois encore, de « limiter l’appel d’air ». Depuis, les candidats à l’immigration n’ont cesser d’affluer, et chaque squat découvert est systématiquement évacué par les forces de l’ordre, tandis que les contrôles d’identité n’ont cesser de se multiplier, avec des dérives policières nombreuses. Finalement, le problème n’a fait que se déplacer et, bon an mal an, la police aux frontières (PAF) effectue quelque 7.000 interpellations. En 2012, les « candidats » à l’immigration viennent surtout d’Afghanistan (25 %), d’Iran (25 %), d’Erythrée (25 %) et d’autres nationalités dont de nombreux albanais. Il parait que la préfecture du Pas-de-Calais négocie avec les associations de soutien mais, sur le terrain, les policiers restent en conformité avec leurs vieilles pratiques… (Source, Le Monde, 6 novembre 2012)
La haine de la police
Dans la soirée du 5 novembre, à Montpellier, des policiers de la BAC interpellaient quelques jeunes, réunis au pied d’un immeuble. L’information brute ne nous dit pas sur quel ton, et de quelles manière devait se dérouler le contrôle d’identité. Toujours est-il que les policiers de la BAC, rapidement encerclés par les jeunes du quartier, devaient battre en retraite, l’un d’eux étant grièvement blessé à un genou. (D’après France Info, 6 novembre 2012)
Les grands moyens
Depuis le 18 octobre, les 1.800 hectares de la ZAC de Notre-Dame-des-Landes ont été envahis par quelque 1.200 policiers et gendarmes. Ce qui correspond à une approche répressive de grande ampleur. Pour bien illustrer cette information, la photo d’un amas de 250 douilles de grenades lacrymogènes, rassemblées autour du lieu-dit « Le Sabot », pour la seule journée du 18 octobre. (Source, Tout est à nous ! 8 novembre 2012)
Sur la « livraison » d’Aurore Martin à la police espagnole
Selon le site Médiapart, le président de la République, François Hollande, aurait lui-même validé l’extradition d’Aurore Martin, le 8 novembre 2012. Sans après avoir reçu l’avis de Manuel Valls. Réaction de la ministre de la Justice, Christiane Taubira : « la procédure exclu toute intervention du président et du gouvernement. » Faudrait-il comprendre que la décision de livrer la militante basque n’aurait été que le fait des gendarmes de Mauléon ? (D’après 20 Minutes, 9 novembre 2012)
Est-ce la guerre à Notre-Dame-des-Landes ?
Le 7 novembre, à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), des CRS et des gendarmes mobiles étaient dépêchés en nombre pour démanteler les barricades établies sur la route traversant la zone d’aménagement du futur aéroport. Les incidents habituels ne tardaient pas à survenir. C’est ainsi que les militants opposés à l’aéroport affirment avoir été visés par des tirs de grenades lacrymogènes, et de grenades assourdissantes, lancées à tir tendu. (Ce qui, semble-t-il, est interdit.) De son côté, dans un communiqué, la préfecture de Loire-Atlantique indiquait que des gendarmes avaient été touchés par des projectiles lancés par une « quarantaine d’assaillants particulièrement résolus. » Lesquels utilisaient des « bouteilles incendiaires et des projectiles métalliques ». Au cours de cet affrontement, six gendarmes étaient blessés. Ce qui conduisait le préfet à condamner « avec la plus grande fermeté ces agressions contre les forces de l’ordre », tout en appelant « tous les habitants de ce territoire à se désolidariser de ces minorités violentes venues d’ailleurs. » Nulle trace dans le communiqué du préfet du nombre de blessés relevé côté manifestants. (D’après 20 Minutes, 8 novembre 2012)
Suicide sur le terrain
Le 10 novembre, un gendarme du peloton d’autoroute de Sainte-Marie de Cuisnes (Savoie), se suicidait avec son arme de service sur son lieu de travail. En fait, dans son véhicule professionnel garé dans l’enceinte du peloton d’autoroute. (Source, Libération, 12 novembre 2012)
En solidarité avec Notre-Dame-des-Landes
Le 10 novembre, à Rennes, quelque 3.000 à 3.500 personnes (500, selon la police), manifestaient contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Pour une fois, police et gendarmerie devaient s’abstenir d’intervenir. Il est vrai que les agriculteurs de la région étaient venus en nombre à bord de leurs tracteurs. (Source, Direct-Matin, 12 novembre 2012)
Coup de balai à l’IGS
Moins d’un mois après l’arrivée de la gauche au pouvoir, une première épuration était effectuée au sein de la hiérarchie policière. Etaient rapidement dégagés de leur fonction : Frédéric Péchenard, directeur général de la police nationale, Michel Gaudin, préfet de police de Paris et Bernard Squarcini, patron de la DCRI. Six mois plus tard, c’était le départ de Claude Bard qui dirigeait l’IGS (Inspection générale des services), exigé par Manuel Valls. , cette institution, dite « police des polices », était impliquée dans un scandale d’Etat : la mise en cause de fonctionnaires de police, classés à gauche, qui avaient eu le tort de déplaire à Nicolas Sarkozy. Fait rare, le Conseil supérieur de la magistrature vient de lancer une procédure contre la juge chargée de cette affaire. Il convient de noter que Claude Bard avait joué un rôle notoire dans l’affaire dite des « fadettes », qui avait mis à jour cette volonté malsaine de connaître les sources de deux journalistes du Monde qui avaient enquêté sur les relations entre Mme Bettencourt et Nicolas Sarkozy, pour les mettre en cause. Peut-être doit-on trembler dans la hiérarchie policière. Question ; le coup de pied de Manuel Valls dans la fourmilière policière va-t-il donner des résultats au sein de la hiérarchie intermédiaire ? A suivre. (Source, Le Monde, 13 novembre 2012)
Tristes compliments
Suite à une bronca, provoquée à l’Assemblée nationale, le 13 novembre, lorsque Manuel Valls, accusant la droite d’être responsable du retour du terrorisme en France, le ministre de l’Intérieur ne tardait pas à faire son auto critique, regrettant ses propos. Ce qui lui valait les applaudissements des élus de l’opposition. Au premier rang d’entre eux, l’ancien premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, ne manquait pas de commenter : « C’est le ministre le plus à droite. Ce n’est pas de notre intérêt de le fragiliser… » (Source, Libération, 15 novembre 2012)
Grande sécurité
Le 15 novembre, le gouvernement annonçait la création de 49 nouvelles de sécurité prioritaires s’ajoutant aux 15 déjà mises en place depuis septembre 2012. Au total, les 64 territoires, bientôt concernés, rassembleront 1,6 millions d’habitants dont les quartiers seront placés sous haute surveillance de la police. (Source, Le Monde, 16 novembre 2012)
Les exploits de la BAC nord de Marseille (Suite)
Selon une note de l’IGPN (Inspection générale de la police nationale), des policiers de la BAC nord de Marseille seraient impliqués dans le meurtre d’un de leurs indics, en 2008. Les faits sont brutaux : ces braves défenseurs de l’ordre public auraient trempé dans un règlement de comptes mortel avec pour victime un petit dealer, en « balançant » aux tueurs sa qualité d’indic. Le jeune homme, âgé de 21 ans, sera retrouvé, criblé de balles, le 16 novembre 2008. Le 22 octobre 2012, l’avocat de la famille de la victime déposait plainte pour « complicité d’assassinat ». Pour l’avocat, il convient de vérifier si certains policiers ont « donné des renseignements, ou des directives » aux meurtriers. Ce qui serait confirmé, à posteriori, dans une note datée du février 2012, où il est dit « …qu’il s’agit d’une divulgation, hors du milieu policier de l’identité d’un informateur de la BAC nord. » En 2008, la mort de l’indic avait été présentée comme un énième règlement de comptes entre truands, la police s’étant bien gardée de révéler que la victime n’était autre qu’un « tonton ». Le dossier d’homicide était alors fermé par un non-lieu.
Le rebondissement de cette affaire date du 7 novembre 2011. A cette époque, l’IGPN de Marseille avait alors alerté le procureur sur « des faits d’extorsions de fonds publics imputables à des fonctionnaires de police affectés à la BAC nord. » Dans cette note, il avait été fait allusion au meurtre de l’indic, mais « pour des fraisons d’urgence personnelle », l’opération s’était concentrée sur le racket et la corruption au sein de l’unité de jour de la BAC nord. La justice recherche désormais les possibles complices policiers de ce meurtre. (Source, Libération, 17 novembre 2012)
Pandore étrangleur
En 1995, une étudiante était retrouvée, étranglée dans son studio. Dix-sept ans plus tard, grâce aux empreintes génétiques, finement analysées, l’assassin a pu être retrouvé. Il s’agit d’un gendarme, en poste à Nice interpellé le 14 novembre, mis en examen et écroué le 16 novembre 2012. (Source, Libération, 17 novembre 2012)
Suicide
Le 18 novembre, une policière, âgée de 42 ans, en poste à Caen, se suicidait avec son arme de service, dans les vestiaires du commissariat central. (Source, France-Inter, 19 novembre 2012)
Mais où était la police ?
Le 18 novembre, dans l’après-midi, à Pairs, le mouvement intégriste catholique Civitas organisait une manifestation contre « le mariage pour tous ». A cette occasion d’authentiques nervis d’extrême-droite et, parmi eux, quelques gros bras du GUD qui devaient agresser les partisans de ce projet, venus manifester pacifiquement. Ces braves gens s’attaquant particulièrement aux jeunes femmes. Sur les écrans de télévision, il était possible de constater la violence déchaînée sur des supporteurs des curés en soutane et de la messe en latin. Curieusement, la police était absente, ne serait-ce que pour tenter de s’interposer, alors que la moindre délégation syndicale devant un ministère est accueillie par des policiers ou des gendarmes mobiles dépêchés en nombre. (D’après France-Inter et Canal +, avec images significatives de brutes opérant en toute impunité, 19 novembre 2012)
On ne se quitte pas !
A partir du 1er janvier 2013, au rythme d’une chronique tous les 15 jours, nous nous retrouverons pour commenter l’actualité policière, sous le thème générique : « Quand la police entre en socialisme… »
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