quefaitlapolicelogo Outrage ?

Nous rappelions, dans un précédent numéro de Que fait la police ?, qu’il était désormais interdit de citer le nom d’un policier en mission sensible, sous peine d’une amende de 100000 F. Belle occasion pour noter que le nom de Jacques Franquet, ex-directeur central de la police judiciaire, principal intervenant lors des écoutes mises en place dans la provocation montée contre le docteur Maréchal, a été largement cité par la presse écrite, les stations de radio et les chaînes de télévision. II est donc évident que l’amendement voté à la sauvette, le 22 décembre 1994, est devenu obsolète. Comment ne pas évoquer également Philippe Massoni, préfet de police de Paris, qui vient d’annoncer la mise en place d’unités légères d’intervention, pour mieux matraquer les manifestants, à l’image des pelotons de voltigeurs motocyclistes des années 80. Ceux-là mêmes qui avaient assassiné Malik Oussekine en décembre 1986. Mise dans le vent par de nombreuses malversations, au plus haut niveau, la police se déclare outragée. Montré du doigt, le ministre de l’Intérieur hausse le ton, furieux d’apparaître pour ce qu’il est : un maître manipulateur n’ayant rien à apprendre de ses devanciers. Longtemps persuadé d’arriver au faîte du pouvoir, Charles Pasqua s’imaginait que tout lui était permis, grâce sans doute au fameux « Secret défense », ainsi qu’à « l’urgence absolue », utilisée pour mettre au pas ses détracteurs et les immigrés dont il désire nettoyer la France.

Avril 1995

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