Métro-police
Nous vivons dans une société à la dérive, malade d’une crise économique et sociale, une société malade de ses immigrés, souvent venus dans ce pays pour participer à son développement. Depuis la fin des années 70, le modèle « tout consommation » bat de l’aile et, d’année en année, de plus en plus violemment, le pouvoir ne connaît que le recours à la police pour rassurer les uns et terroriser les autres. Objectif prioritaire, les banlieues. On réactive alors, sous couvert de lutte contre le terrorisme, le plan Vigipirate. Ce remède à nul autre pareil conduira bientôt le ministre de l’Intérieur à décupler les effectifs des forces de l’ordre. L’armée est déjà sur le terrain, à la rescousse. Très visible dans le métro, les gares et les lieux publics définis comme sensibles. La « fracture sociale », décrite par le candidat Chirac, au printemps 1995, est oubliée, et le tout sécuritaire revient au premier plan, comme remède miracle. De Raymond Marcellin, à Jean-Louis Debré, en passant par Charles Pasqua, rien n’a changé depuis mai 1968. Simplement, à la matraque et aux gaz lacrymogènes, l’actuel ministre de l’Intérieur a ajouté les fusils à balles en caoutchouc. Ce qui peut signifier : feu à volonté. Avant de banaliser le tir à balles réelles, plus efficace !
Décembre 1995
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