Demain la Gestapo !
La police républicaine existe-t-elle encore ? Avec la bénédiction du ministre de l’Intérieur, le Front national a eu la possibilité de présenter ses propres candidats aux récentes élections professionnelles de la police. Plus de cinquante ans après les événements qui avaient vu la police française collaborer avec l’occupant nazi, nous assistons à la revanche posthume des épurés. Ces élections dont les résultats ont été connus le 16 décembre 1995 nous le confirment. Il y avait déjà la FPIP (Fédération professionnelle indépendante de la police), proche de Claude Cornillaud président du PNFE, qui plafonne aux alentours de 6 % des voix. Avec l’arrivée du Front national de la police dans l’arène électorale, avec 7,4 % des voix, l’extrême droite fasciste représente désormais plus de 13,5 % des voix – en toute légalité – dans la police en tenue.
Sur les 92000 policiers en tenue (sur les 120000 que compte la police nationale), ce sont 12000 d’entre eux qui osent afficher publiquement leur choix pervers. Si l’on ajoute à ces forcenés ceux dont le comportement, sur le terrain, correspond aux attentes d’une extrême droite cannibale, il faut bien considérer que la France ne dispose plus de cette mythique police républicaine dont on nous rebat les oreilles. N’oublions jamais que, de 1940 à 1944, lorsque la police française s’est mise délibérément au service de la Gestapo, la base policière n’était pas nécessairement nazie, mais le travail de rabatteurs pour les camps d’extermination a été accepté sans états d’âme.
Janvier 1996
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