1 octobre 2013
Depuis son arrivée au ministère de l’Intérieur, Manuel Valls n’a cessé de se lamenter à propos de la baisse des effectifs de la police nationale (et de la gendarmerie). Nos anges-gardiens ne seraient plus que 130.000, au lieu de 145.000 encore en service, il y a quelques années. Il est vrai que pour Nicolas Sarkozy, homme d’ordre s’il en est, la logique comptable dominait, pourtant, et la RGPP (Révision générale des politiques publiques) frappait aussi bien les forces de l’ordre, les personnels hospîtaliers que le corps enseignant. En fait, le vibrion qui régnait à l’Elysée, de 2007 à 2012, comptait faire confiance également aux sociétés privées de sécurité, tout comme à ces « voisins vigilants » qui, dans son imagination fertile, devaient compenser – aux moindres frais – la diminution des uniformes bleus dans nos rues. Finalement, il s’agissait tout autant de transformer chaque citoyen en un possible auxiliaire bénévole de la police.
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Publié par Observatoire des Libertés Publiques
16 septembre 2013
Forces de l’ordre. Voilà une double expression, définissant bien l’objet, tout à la fois d’une démarche et d’une volonté de fermeté. La force ne peut qu’exprimer la brutalité légale, quant à l’ordre, il signifie la volonté d’interdire à quiconque de s’éloigner d’un mode de conduite obligé. L’ordre ne peut que sous-entendre la force, c’est-à-dire, surtout, la violence d’Etat. Ces réflexions, qui devraient aller de soi, ne sont pourtant pas évidentes pour le commun des citoyens. Lesquels estiment nécessaire de faire régner l’ordre par la force nécessaire. L’usage de la fore n’inquiète nullement ceux qui jugent son utilisation indispensable pour protéger un ordre nullement menacé.
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28 août 2013
Selon une enquête de la CNIL, les fichiers de la police nationale (STIC) et de la gendarmerie (Judex), contiendraient toujours autant d’erreurs. Cette enquête, rapportée par Libération, daté du 14 juin 2013, indique que rien n’a changé depuis 2009, lorsqu’il était possible de constater que 83 % des fiches contrôlées comportaient des informations inexactes ou non-actualisées. Dans 40 % des cas, les erreurs relevées étaient conséquentes : fichage non justifié ou durée excessive de conservation des données. Quatre ans plus tard, la situation ne s’est nullement améliorée. C’est là un dysfonctionnement alarmant cars ces deux fichiers, additionnés, comporteraient plus de dix millions de fiches, visant neuf millions de personnes.
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17 juin 2013
Depuis le mois de janvier 2013, les bonnes âmes qui agitent des bannières où figurent le cœur et la croix, recherchent délibérément la « castagne » avec les fonctionnaires de l’ordre public. Ces nouveaux « sauvageons » comme disait Jean-Pierre Chevènement, ne manquent pas d’être étonnés car, par tradition, lorsqu’il y avait confrontation entre manifestants, décrits comme des gauchistes excités, et des nervis du GUD ou du Bloc Identitaire, ces derniers trouvaient refuge derrière le cordon policier. Pire, même : il nous revient en mémoire que lors d’une altercation entre militants du réseau Ras l’Front et des ressortissants de la droite extrême, ceux-là s’étaient mis au chaud derrière les CRS. C’était le 21 janvier 1992 et il était possible de voir les membres du DPS (service d’ordre du Front national), ces courageux mercenaires à la solde de Jean-Marie Le Pen, côte à côte avec les policiers de la République, nous arrosant de gaz toxiques – sans doute pour nous apprendre à respecter les fachos.
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27 mai 2013
Le 1er mai 1995, les nervis qui accompagnaient le défilé du Front national avaient assassiné le jeune marocain Brahim Bouarram, en le jetant à la Seine. Depuis, chaque année, la mémoire de cette victime du racisme était réactivée, près du pont du Carrousel. Ce 1er mai 2013, alors qu’un rassemblement se préparait en ce lieu, les militants d’un collectif antifasciste unitaire étaient attaqués par une trentaine de petits salauds armés de cutters, de matraques et de bombes d’acide. Cela sans que la police, présente non loin, se garde d’intervenir. Arrivés finalement au pont du Carrousel, après que les nervis se soient repliés, les policiers ne trouveront rien de mieux que d’encercler les militants antifascistes, comme pour faciliter la fuite de leurs agresseurs. Ni la grande presse, et pas davantage les chaînes de radio et de télévision n’ont trouvé d’opportunité à relater cet exploit des racistes de l’extrême droite. Seul, semble-t-il l’hebdomadaire Tout est à nous, daté du 9 mai 2013, devait relater cette agression qui démontre à l’évidence que si les groupuscules proches du Front national sont toujours aussi déterminés, la police, de son côté, est toujours aussi indifférente à leurs dangereuses gesticulations.
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14 mai 2013
Dans l’après-midi du 15 avril, deux militants du réseau « Résistons ensemble contre les violences policières et sécuritaires » qui diffusaient le bulletin mensuel de leur association dans la cité du Luth, à Gennevilliers (92), étaient interpellés par la police. Pas moins que huit policiers de la BAC surgis de trois véhicules, en compagnie d’une voiture sérigraphiée « police » qui s’étaient garés en travers de la chaussée, bloquant la circulation. Les deux militants étaient ensuite conduits, sous la contrainte, au commissariat de police de Gennevilliers dans des véhicules séparés, avant d’être placés en cellules de garde à vue, après prises d’empreintes digitales et photos anthropométriques. Lors de leur audition, il leur était signifié l’accusation d’avoir détenu des tracts et des affiches dont le contenu serait diffamatoire envers la police. Il leur était également signifié qu’ils pourraient être convoqués pour la poursuite de cette affaire, après cette garde à vue de deux heures, qualifiée « d’audition libre ».
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22 avril 2013
Le 21 avril 21012, Amine Bentounsi était abattu d’une balle dans le dos par un policier. Le 26 avril suivant, le flingueur ayant été mis en examen pour « homicide volontaire », une centaine de véhicules de police, gyrophares allumés, bloquaient es Champs-Elysées, pour soutenir leur collègue. Suite à cette manifestation, et comme pour justifier la colère des petites casquettes, Nicolas Sarkozy avait suggéré la nouvelle notion de « présomption de légitime défense ». Face à la morgue policière, sourdement soutenue en haut lieu, la sœur de la victime, Amal Bentounsi, ne pouvait manquer de réagir sur son blog « urgence-notre-police-assassine », où elle attaque : « Si on laisse passer une balle dans le dos, c’est qu’il n’y a pas de justice en France ! » Ce qui lui valait une plainte de Manuel Valls pour « diffamation envers une institution représentant l’ordre public ». Plainte suivie d’une convocation devant la police le 21 février 2013. Depuis, la procédure scandaleuse suit son cours.
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15 avril 2013
Quitte à être accusé de faire un mauvais procès aux défenseurs de l’ordre public, comment ne pas rappeler cette autre manifestation familiale, avec femmes et enfants. Tous étaient endimanchés et tentaient de défiler pacifiquement dans Paris, pour protester contre le couvre-feu qui leur était imposé. C’était il y a un peu plus de cinquante ans, le 17 octobre 1961. La télévision n’avait pas diffusé d’images et, à part quelques rares journaux, la presse était restée pratiquement muette. Il y avait eu quelque deux cents morts ce soir-là …
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2 avril 2013
Les Mulots sont toujours parmi nous. Simplement, leurs missions répressives sont moins visibles ou, tout au moins, peu récriées. Ils sont lancés à la chasse aux sans papiers, aux « Bougnoules » et aux Roms. Ce qui ne peut que satisfaire une population qui parfois, n’hésite pas à se reconnaître xénophobe, et peut-être même un peu raciste. Comme le leur suggère les grands esprits du Front National et de la droite, dite populaire, « Nous ne sommes plus chez nous ! », ce qui doit justifier la plus grande vigilance face aux « hordes » étrangères qui envahissent le territoire national. Ce rejet s’exprimant publiquement, et sans retenue, pourquoi nos Mulots seraient-ils en retrait face à une opinion publique satisfaite de voir les étrangers expulsés par dizaines de milliers ?
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18 mars 2013
Lorsqu’on déambule dans certains quartiers de Paris, le sentiment est fort de vivre dans une ville assiégée. Pour ne prendre, par exemple, que le quartier du Forum des Halles, le passant ou le touriste peut légitimement s’inquiéter. Pourquoi cette abondance d’uniformes bleus, alors qu’il ne se passe rien ? Pourquoi, à l’occasion, ces policiers déguisés en crustacés ? Pourquoi, en sous-sol, dans l’échangeur du RER Châtelet-les-Halles, cette horde quasi permanente de bravaches du Groupe de protection et de sécurité du réseau (GPSR), armés, guettant les possibles fraudeurs aux portillons, en compagnie de contrôleurs de la RATP – dont c’est le métier – et en arrière-plan des policiers ou des gendarmes mobiles ? Y-a-t-il véritablement danger de trouble à l’ordre public, en surface comme en sous-sol, ou une volonté d’inspirer la crainte ou de créer l’incident permettant de démontrer que la présence policière est nécessaire en ce lieu. Il en va de même dans les halls de la gare du Nord où les patrouilles de parachutistes paradent, mitraillette en main. Plan Vigipirate oblige !
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