quefaitlapolicelogo Du grain pour les perdreaux

La police a peur. Les policiers ont faim. De plus, curieusement, nos képis réclament également du « respect » et de la « considération ». Se sont-ils jamais interrogés sur la manière dont ils traitent les « individus » que sont à leurs yeux les citoyens de ce pays ? Le suspect est systématiquement tutoyé lorsqu’il n’est pas maltraité. Les policiers réclament aujourd’hui du « blé pour les poulets », mais leur première manifestation, à la fin du mois d’octobre 2001, avait pour objet leur colère après la mort de deux de leurs collègues. Ont ensuite suivi des revendications concernant les gilets pare-balles, puis l’amélioration des matériels, et, au final, une forte hausse de leur salaire. (N’oublions jamais qu’un policier débute dans la carrière à un indice supérieur à celui d’un instituteur.) De leur côté, l’ensemble des salariés de la fonction publique ne peut guère espérer plus de 1,5 % d’augmentation des traitements, en 2002. Pourtant, lorsque le ministre de l’Intérieur propose aux policiers de base 400 francs de plus par mois, soit environ 5 %, la colère gronde car nos défenseurs de l’ordre public réclament 2000 francs, soit 25 % d’augmentation – sans doute pour mieux assurer notre sécurité ! À ce prix-là, les policiers n’auront plus peur, ils pourront dégainer « instinctivement » contre les jeunes des banlieues, depuis longtemps considérés comme des terroristes. Au fait, est-ce que le préfet de police envoie les compagnies de CRS pour canaliser ces policiers qui manifestent bruyamment pour quelques grains de blé de plus ?

Décembre 2001

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