quefaitlapolicelogo Quelle sécurité ?

Si l’on se risquait à faire le compte des braquages de banques, de guichets de caisses d’épargne, de fourgons de transport de fonds, d’agences de change ou de magasins de joaillerie, depuis que Nicolas Sarkozy officie au ministère de l’Intérieur, il y aurait de quoi être stupéfait. Curieusement, la police arrive toujours trop tardivement. En revanche, il ne manque jamais de défenseurs de l’ordre public dans les banlieues dites « sensibles », les gares ou les échangeurs du RER parisien. C’est un choix. Il faut bien faire régner l’ordre républicain, et assurer la sécurité des citoyens, même lorsqu’il n’y a pas de menace. L’histoire ne fait pourtant que se répéter, et les truands ont toujours la voie libre dès lors que la police est braquée contre un ennemi intérieur trop bien désigné : les étudiants et les lycéens, de 1968 à 1974, les jeunes des banlieues depuis une vingtaine d’années. Par ailleurs, comme le grand banditisme utilise des armes lourdes, tels les lance-roquettes, la volonté est forte de faire l’amalgame. C’est ainsi que les syndicats de policiers expliquent qu’il faut en finir avec le trafic d’armes dans les cités. Six mois après avoir vu Sarkozy arriver tel un sauveur, présentant sa nuque raide à la France profonde, le marketing sécuritaire bat toujours son plein. Pourtant, on ne voit jamais le ministre de l’Intérieur devant la vitrine dévastée d’un célèbre joaillier de la place Vendôme ou d’un important agent de change des Champs-Élysées. Pendant ce temps, la police de proximité et les BAC harcèlent les jeunes des banlieues, jusqu’à provoquer ces outrages à leur personne qui permettent de gonfler les statistiques des délits.

Octobre 2002

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