quefaitlapolicelogo Sarkozy… moins le quart

La marée bleue charrie des bactéries dangereuses pour l’homme libre. Cette maladie nosocomiale, qui résulte du culte de l’ordre public, se transmet dans les locaux de police. Elle se nomme actuellement syndrome de Nicolas Sarkozy. Sous couvert de lutte contre la délinquance, cette affection contagieuse, endémique bientôt, menace notre société démocratique. Le simple contact avec un policier dérivant suffit pour être infecté. Comment ne pas rappeler cette réflexion de Denis Langlois, en un temps où Charles Pasqua officiait au ministère de l’Intérieur : « On rêve d’uniformes bleus et on découvre des chemises brunes ! » (Le Monde, 3 mai 1986)

69-petard-grille.jpg

À la fin de 2003, à propos de la journée de travail gratuit offerte au patronat « pour nos vieux », un humoriste proposait : « une journée sans Sarkozy… ». Il est de fait que, depuis le 6 mai 2002, il ne s’est pas passé de jour sans que le vibrion de la Place Beauvau ne fasse parler de lui, tandis que sa police s’activait pour faire respecter ses ordonnances, bien au-delà de leur contenu. Profitons de l’autorisation de rire pendant qu’il en est encore temps, et citons le comédien Loran Deutsch, en verve en ces premiers jours de janvier 2004, et lui-même d’origine hongroise, qui nous expliquait qu’en langue magyare Sarkozy signifie : « au cœur de la boue » ou « sortir de la boue ». Ce n’était que de l’humour, bien sûr.

Sécurité et prospérité, nous promet le ministre de l’Intérieur, mais peut-être conviendrait-il de se méfier de cette promesse qui n’engage que le pékin naïf. C’est dans ce sens que, le 19 janvier 2004, un autre rigolo estimait, avec toute la gravité nécessaire : « Sarko a une tête de panier à salade ! » On parle beaucoup de Sarko-mania et, moins drôle, de Sarko-phage. Et pourquoi pas se risquer à envisager le Sarcome, cette tumeur maligne qui se développe aux dépens du tissu conjonctif et peut provoquer aussi bien un cancer que la cécité.

Soyons sérieux. En 2004, nous avons un ministre de l’Intérieur qui ne rêve que de résultats, de baisse de la délinquance, de dossiers bien ficelés, de prisons surpeuplées et de lieux publics encombrés d’uniformes bleu marine. Pas un souffle, pas une ride sur le paysage. Et si le calme risque de produire l’ennui, quelques bonnes provocations viendront rappeler utilement aux citoyens de ce pays – aux immigrés surtout – que l’ordre est une religion à laquelle il convient de ne jamais déroger.

« Nous sommes tous des enfants d’immigrés. Première, deuxième, troisième générations… », psalmodiaient en chœur les participants aux manifestations antiracistes, au temps où Jean-Louis Debré tonitruait depuis le ministère de l’Intérieur. Réaction sans doute accueillie avec un sourire carnassier par des policiers haineux qui, toutes générations confondues, se sont toujours érigés en rempart contre la menace représentée par ceux qui franchissent illégalement nos frontières. Pourtant, fils d’immigré ne veut pas toujours dire victime, et Nicolas Sarkozy ne peut que vanter la capacité intégrationniste de la France républicaine. L’ascenseur social a bien fonctionné pour cet immigré hongrois de la deuxième génération, tout comme pour son ministre délégué aux Libertés locales, Patrick Devedjian, issu d’une famille d’Arméniens persécutés. Sarkozy ne sera certainement pas en poste sur la longue durée, mais ce fils d’immigré aura suffisamment marqué de son empreinte ce ministère de l’Intérieur qu’il a transformé en Ministère de la peur. Les libertés mises à plat depuis deux ans ont transformé le pays des droits de l’homme en une démocratie sous haute surveillance. Attention : il peut y avoir pire que Sarkozy. Le petit Nicolas n’a fait qu’ouvrir la voie…

Partagez et diffusez:
  • Envoyer cet article par Email !
  • Facebook
  • Twitter
  • del.icio.us
  • Google Bookmarks
  • Identi.ca
  • Live
  • Netvibes
  • Technorati
  • Viadeo
  • Wikio FR
  • Zataz
  • Digg France

----------

----------

Les commentaires sont fermés.