quefaitlapolicelogo QUE FAIT LA POLICE ? – Bulletin d’information anti-autoritaire – Nouvelle série – numéro 18 – Mars 2008

Editorial

Charité chrétienne

Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes xénophobes possibles. Brice Hortefeux, notre ministre de l’Identité nationale, n’a peut-être pas pu respecter les quotas d’expulsions imposés par Nicolas Sarkozy. Seulement moins de 24 000 étrangers sans papiers raccompagnés vers leur pays d’origine, en 2007. Cela sera peut-être plus difficile en 2008, car les Roms de Bulgarie et de Roumanie ne sont plus expulsables. Il n’empêche, les centres de rétention administrative affichent complet, et leur capacité « d’accueil » sont même dépassés. Les policiers de la PAF veillent avec des attentions d’assistantes sociales sur tous ces parias dont la France de Nicolas Sarkozy désire se séparer. Ce qui n’est pas pour déplaire aux vrais blancs de ce vieux pays Gaulois. Il convient de faire place nette, pour assurer le plein emploi au profit de ceux qui sont invités à travailler plus pour ne pas gagner davantage. D’ailleurs, nos policiers surchargés par cette lourde mission savent très bien ce que travailler dur peut signifier. Surtout lorsque l’on met du cÅ“ur à l’ouvrage. Nous savons tous que leur tâche est lourde, et comme ces braves serviteurs de l’ordre public ne sont pas xénophobes, et encore moins racistes, la situation des parias serait moins préoccupante que dans un vulgaire pays totalitaire. Chacun pour soi et Dieu pour tous -comme pourrait l’exprimer notre président, lequel a redécouvert les racines chrétiennes da la France, mais en oubliant au passage la notion de charité qui s’attache à la foi, et plus encore celle de la convivialité, qui relève du simple humanisme. Tristement, nos policiers de la PAF travaillent beaucoup pour le plaisir de mal faire, semble t’il. A moins que ne leur soit attribué une juste prime de rendement. Ce serait bien le moins !
Maurice Rajsfus

Rigolo

Il faut se retenir de rire, lorsque l’on a les lèvres gercées. La Haute autorité de lutte contre les discriminations (HALDE), et la Police nationale, viennent de réaliser un guide pratique. Ce mode d’emploi doit permettre aux policiers de mieux recevoir, et traiter plus efficacement les plaintes déposées pour discrimination. Ce guide contient les textes applicables en matière de droit des discriminations, des conseils pratiques et des modèles de procès-verbaux. Ce guide répond également aux demandes des policiers pour faire face aux difficultés rencontrées sur le terrain. Et si les policiers s’appliquaient à eux-mêmes ce mode d’emploi. (D’après un communiqué de la HALDE, 15 Janvier 2008)

Bizarre

Le 16 Janvier, un médecin qui allait être mis en garde à vue, pour viol, au commissariat d’Asnières (92), demande à aller aux wc, où il se tire une balle dans le cÅ“ur. Naïvement, nous avions toujours cru que toute personne qui doit être placée en garde à vue se voit retirer ses lacets, sa cravate ou sa ceinture, après qu’on lui a fait vider ses poches. Alors que, pour cette affaire, l’IGS va être chargée d’une enquête, on apprend que le commissariat d’Asnières n’était pas pourvu de portique de sécurité -d’où cette arme introduite subrepticement dans les locaux de police. Toujours est-il que des zones d’ombre existent toujours quand il y a mort d’homme dans un commissariat. A suivre. (Source, 20 Minutes, 16 janvier 2008)

Préoccupant

Le 18 janvier, le directeur de la police générale de la préfecture de police de Paris a fait l’objet d’une sanction. En poste depuis 2005, il était notamment chargé de l’expulsion des sans papiers. N’ayant pas atteint les objectifs de 3 680 expulsions pour Paris, en 2007, avec un taux de réussite de 78% « seulement », il a été remplacé par le sous-directeur du Conseil juridique et du Contentieux au ministère de l’Intérieur. Certainement un fonctionnaire très pointu… (Source, Métro, 21 janvier 2008)

Tragi-comique

En septembre 2007, Jean Sarkozy, fils cadet du président de la République, circulant sur un scooter, avait embouti une BMW sur la place de le Concorde, à Paris. L’automobiliste n’avait pas manqué de porter plainte, mais avait sans doute le tort d’être doté d’un patronyme maghrébin. La procédure va donc durer. Depuis, cette victime a reçu de nombreuses menaces anonymes, par téléphone, du genre : « T’as bien trois enfants ? », mais la main courante déposée en décembre 2007, auprès de la gendarmerie, est restée lettre morte. Plus tard, la mère des enfants, qui vit en Suède, a reçu à son tour un appel anonyme : « On s’occupera de vous ! » Toujours est-il que la justice préfère entendre les dénégations du fils Sarkozy, plutôt que les plaintes de la victime. Il convient de rappeler qu’en janvier 2007, lorsque le même Sarkozy junior s’était fait dérober son scooter, l’auteur du vol avait été retrouvé en moins de dix jours, grâce à un efficace dépistage ADN. (Source, Libération, 22 janvier 2008)

Policiers sous pression

En quelques mois, trois policiers du commissariat central de Tours se sont suicidés. Le dernier en date est décédé le 19 janvier, après huit jours de coma. Le 27 décembre 2007, un autre policier avait été découvert, agonisant, en forêt, mais il devait survivre. Quelques mois plus tôt, c’est au volant de sa voiture qu’un policier de Tours s’était tiré une balle dans le cÅ“ur. Comme il n’y avait pas eu d’enquête judiciaire, ces suicides étaient considérés comme des faits « d’ordre privé ». Il semble, finalement, que le commissaire de police mettait ses fonctionnaires sous pression : instauration de quotas d’interpellations ou de contraventions. Toutes démarches aujourd’hui qualifiées « d’erreurs » par le directeur central de la sécurité publique. (Source, Le Monde, 24 janvier 2008)

Qui se ressemble…

A la mi-janvier, Michèle Alliot-Marie nommait un porte-parole de son ministère. Il se trouve que celui qui va désormais parler au nom de la police, un certain Gérard Gachet, n’est autre qu’un ancien militant d’un parti de type fasciste, au cours des années 1970, le PFN (Parti des Forces nouvelles) qui n’était rien d’autre qu’un résidu du mouvement d’extrême droite Ordre nouveau. (Source, Le Monde, 25 janvier 2008)

Comptine

Gentille plaisanterie émanant d’un anonyme :
« Une pour moi,c’est la prune
Deux pour toi, c’est la claque
Trois pour nous, c’est les boeufs
Quatre, bien fait tête de nœud
 »
Continuez d’alimenter cette gentille rubrique…

Course-poursuite

Ce n’est pas la première fois, ni sans doute la dernière, qu’une course-poursuite mettant au cause les forces de l’ordre se termine tragiquement. Le 24 janvier, un groupe de gendarmes s’applique à poursuivre le conducteur d’une voiture volée, à Neufchâteau (Vosges). Pris de panique le voleur cafouille, et stoppe sur un passage à niveau où un train est en vue. Aussitôt, les pandores, n’écoutant que leur courage, se transforment en « saute dessus », mais un autre train arrive, qui fauche tout à la fois la voiture du petit voleur et les gardiens de l’ordre publique. Bilan : quatre morts dont trois jeunes gendarmes. (D’après France Inter, 25 Janvier 2008)

Epidémie ?

Un gardien de la paix se donne la mort, chez lui, en région parisienne, le 24 janvier. Ce qui porte à six le nombre de policiers qui se sont suicidés depuis le 1er janvier 2008. Selon des chiffres officiels, une cinquantaine de policiers se sont donnés la mort en 2006, et un nombre identique en 2007. Le plus souvent avec leur arme de service… (Source, Libération, 26 janvier 2008)

Travelo

Nous savions que nombre de policiers pratiquent ce qu’ils définissent eux-mêmes comme la « Tricoche », c’est à dire du travail au noir, en dehors de leurs heures de service. Certains font de la plomberie, de la peinture ou même du gardiennage. Le cas qui nous occupe ici est très particulier. Un brigadier en poste à Strasbourg a été placé en garde à vue, le 25 janvier. Ce brave policier avait répondu à la petite annonce d’un octogénaire qui désirait rencontrer une possible femme de compagnie. Pourtant, après quelques rendez-vous, le vieillard, intrigué par le comportement de cette « Dominique » l’avait faite filer par un détective privé. Lequel devait rapidement comprendre qu’il s’agissait d’un travesti qui, de surcroît, n’était autre qu’un policier. Peut-on envisager que ce serviteur de l’ordre public s’intéressait peut-être aux économies du vieil homme ? (D’ après 20 Minutes, 28 janvier 2008)

Urbanisme policier

Curieusement, l’application d’un dispositif de la loi Sarkozy de mars 2007, sur la prévention de la délinquance, a des retombées sur les plans d’urbanisme des banlieues  »difficiles ». Ainsi, il ne faudrait plus construire de dalles d’où les « Ã©meutiers » pourraient lancer des pierres. I1 serait également nécessaire de positionner des plots de béton devant les commerces risquant d’être visés par une voiture bélier. De même, il conviendrait de supprimer les auvents devant les halls d’immeubles, pour empêcher les rassemblements des jeunes. Un commissaire de police, responsable du bureau du Conseil en sécurité urbaine, au ministère de l’Intérieur, explique : « les policiers de terrain connaissent leur territoire, et les erreurs d’aménagement qui compliquent leur travail, ou facilitent celui des délinquants! » Tout un programme.
I1 serait donc indispensable de modeler les villes, en fonction des caprices de l’autorité policière. I1 est vrai que, de plus en plus, les urbanistes demandent l’avis des directions départementales de la sécurité lors des grands chantiers de rénovation urbaine. I1 faut être au service des policiers, qui demandent que les toits plats soient remplacés par des toits pointus. En clair, il faudrait éviter les constructions gênant le travail quotidien de la police. De même, grands urbanistes paysagers, les policiers attirent l’attention sur les effets pervers des haies trop hautes dans les cités, qui pourraient masquer éventuellement une agression. Au secours ! Urbanisme et police même combat parait être la nouvelle orientation pour loger ceux que les champions de la sécurité intégrale éloignent des villes, tout en les tenant malgré tout sous haute surveillance, avec une proximité policière déconcertante. (Source, Le Monde, 28 Janvier 2008)

Le « connard » et le pandore

Les châtiments corporels sont prohibés à l’école…depuis 1887. Ainsi en avaient justement décidé les pères de l’Ecole laïque.
I1 n’en reste pas moins que, de tous temps, un certain nombre de brutes se sont révélées à l’école primaire comme au collège -sans que les parents réagissent vraiment. C’est surtout après mai 1968 que le comportement envers les garçons allait réellement s’améliorer. I1 n’en reste pas moins que, parfois, dans une classe surchargée, et face à des élèves par trop insolents, une gifle peut s’égarer. Dans le pire des cas, lorsque les parents s’émeuvent, cela peut se terminer par un blâme.
Il en va différemment lorsqu’un fils de gendarme, fort de 1’autorité de son père, se laisse aller à traiter son professeur de « connard » -basse injure ponctuée par une claque. Ici, toute une dramaturgie se met en place : le pandore, qui vient au collège, en uniforme, porte plainte, et les policiers déboulent en force pour interpeller le professeur, et le placer en garde à vue.
Qui ne se souvient de 1’incident survenu au cours de la campagne électorale pour les présidentielles de 2002. Au cours d’une intervention de François Bayrou dans une rue populaire, un gamin avait cru possible de faire les poches de l’honorable candidat. Lequel avait aussitôt administré une gifle au « délinquant », à la grande satisfaction du bon peuple, avec pour conséquence une forte remontée dans les sondages du président de1’UDF.
Passons sur cette péripétie, présentée alors comme un geste civique. Cette claque étant considérée comme hautement éducative -d’autant plus que le sacripan était un jeune Français visiblement originaire du Maghreb. En revanche, il ne peut être question d’effleurer les joues roses d’un fils de pandore, qui a dû recevoir tellement de leçons de morale au domicile familial qu’il peut se hasarder à injurier celui qui a la lourde charge de l’instruire.
Cela s’est passé à Maubeuge, le 28 janvier dans la matinée et, dès le début de l’après-midi, le professeur était interpellé après un dépôt de plainte pour « violence aggravée sur mineur », suivie d’un test d’alcoolémie (négatif) et peut-être même d’un prélèvement ADN. Pour cet incident jugé gravissime, l’enseignant comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Maubeuge. A suivre. (Sources, France Info, Libération, Métro,1er février 2008)

Etonnant

Il y aurait un ras-le-bol des policiers à participer aux reconstitutions demandées par les juges d’instruction, pour tenir les rôles des victimes. « On n’est pas payé pour ça ! », grogne un responsable syndical de la police. D’où, de plus en plus souvent, l’appel fait à des comédiens pour jouer les figurants. Ce qui n’empêche nullement nombre de fonctionnaires d’autorité de participer à certaines séries policières télévisées où, cette fois, ils sont payés. C’est peut-être ce qui fait la différence. (D’après Libération, 2 février 2008)

Consternant

Il y a cinq ans, la petite Estelle disparaissait, à Guermantes (77) . Depuis, les pistes se sont multipliées. Le 31 janvier, une rumeur accréditait l’idée que le corps de la fillette aurait peut-être été retrouvé sous la dalle d’un restaurant chinois, à Brie-Comte-Robert. Sans la moindre hésitation, les forces de l’ordre faisaient retourner le terrain, interpellant également plusieurs salariés chinois, avec la brutalité qui sied au sérieux d’une enquête policière : menottes bien serrées dans le dos et tête fortement pliée en avant de ceux qui étaient embarqués, puis malmenés avant d’être placés en garde à vue. Ce n’était pourtant qu’un mauvais tuyau, transmis par un journaliste peu scrupuleux. Au cours des fouilles, il n’était retrouvé que des os de mouton. (Source, Libération, 2 février et images significatives sur France 3, 1er et 2 février 2008)

Pétaradant

Le 1er février, à Franconville (95), deux policiers qui ne sont pas de service utilisent leur arme contre un client, dans un établissement de boisson. L’un des deux fonctionnaires se trouve dans u état d’ébriété avancé. Le débitant du café avait rappelé aux deux policiers qu’il était interdit de fumer dans ce lieu public. Un étudiant présent près du comptoir est grièvement blessé à la gorge. Les deux policiers ont été immédiatement suspendus sur ordre de la ministre de l’Intérieur, et placés en garde à vue. Pour Michèle Alliot-Marie, il s’agit d’un comportement contraire à l’honneur. (Source, France 3 et France Info, 2 février 2008)

Désespérant

C’était une jeune adjointe de sécurité, âgée de 23 ans, affectée dans un commissariat parisien. Le 27 janvier, à Aubervilliers, sans doute lassée d’un travail sous pression, la jeune femme s’est jetée du 10ème étage de son immeuble, avec son bébé dans les bras. (Source, Le Monde, 4 février 2008)

Photographiquement

Le 22 janvier, une photo du président de la République, en visite en banlieue, à Sartrouville (78), paraissait dans plusieurs quotidiens nationaux. Photo non signée. Explication : cette photo a été prise par un gendarme, missionné pour cette tache, car Nicolas Sarkozy, apparemment, ne souhaitait pas voir les photographes de presse à son arrivée à Sartrouville, craignant peut-être que l’accueil ne soit pas très chaleureux. Question : est-ce que le gendarme sera rémunéré pour cette photo, diffusée par l’agence Reuters, quelques jours plus tard ? Il est vrai que, depuis longtemps, les policiers des RG sont munis du meilleur matériel photo pour fixer sur la pellicule les éventuels trouble-fête. (D’après Le Monde, 4 février 2008)

Très salement !

Au fil des jours, il est possible d’en apprendre davantage sur la bavure de Franconville. Tout d’abord, le flingueur a été mis en examen, le 3 février, pour « menaces et violences avec arme ayant entraîné une invalidité permanentes. » Son collègue étant, lui, poursuivi pour « non-assistance à personne en danger », et placé sous contrôle judiciaire. Quant à la victime, un jeune Indou de 22 ans, qui a été touché à la moëlle épinière, elle restera tétraplégique. Revenons-en au flingueur qui était chauffeur pour la mission interministérielle de lutte contre la toxicomanie. Son taux d’alcoolémie était de 2,2 grammes d’alcool dans le sang.
Après cette bavure, se pose, une fois de plus, la question du port d’arme des policiers, hors service ; les policiers n’étant autorisés à garder leur arme qu’entre leur domicile et leur lieu de « travail ». Ce qui n’était pas le cas à Franconville où la brute avinée, qui aurait absorbé cinq ou six Picon-bière, et plusieurs whisky-coca à son domicile, avant de continuer à siroter au restaurant, lieu de ses exploits, où il consommera encore deux doubles whisky et deux bouteilles de vin au cours du dîner. Peu de choses pour un alcoolique.
Il faudra cette agression pour apprendre que ce policier était déjà connu pour des différends avec son voisinage, en raison de problème avec l’alcool. Et puis, assez lourdement, les services de police nous font savoir que la victime était un sans papier qui devait être reconduit à la frontière…Dans quel état désormais ? Finalement, il est possible de trouver d’excellents fonctionnaires parmi ces policiers recrutés pour assurer l’ordre public, et le font salement lorsqu’ils sont livrés à leurs bas instincts ! (D’après 20 Minutes, 5 février et Le Monde, 6 février 2008)

Sauvagement

Le 5 février, les forces de gendarmerie conduisaient une sinistre opération de contrôle dans un campement de Roms roumains, à Saint-Denis (93). Selon des militants associatifs, les gendarmes ont fiché les 300 occupants du lieu. Prétexte invoqué : cette opération se serait déroulée dans le cadre d’une Commission rogatoire émise pour « vol en bande organisée ». Trois hommes et une femme auraient été interpellés. Décidément, la vieille légende des « voleurs de poules » n’est pas oubliée. (D’après Direct-Matin et Métro, 6 février 2008)

Sportivement

A l’occasion, les policiers savent trouver la possibilité de s’entraîner au tir et vide utilement le chargeur de leur revolver. Le 4 février, à Villetaneuse (95), un sanglier a été abattu, à l’issue d’une course poursuite dans les rues de la ville, mais après que ce porc sauvage eût le mauvais goût, à deux reprises, de charger les bœufs de service. (D’après Libération, 6 février 2008)

Inquiétant

Le 5 février, un policier, en poste à Dunkerque, a été retrouvé mort dans sa voiture. Il s’était suicidé avec son arme de service. L’UNSA-Police précise qu’il s’agit du neuvième policier qui a mis fin à ses jours depuis le début de l’année 2008. Pour le syndicat Alliance de la police, il faudrait « améliorer » l’accompagnement des policiers. (Sources, Libération et 20 Minutes, 6 février 2008)

Photographiquement

Dans les premiers jours de février, deux policiers municipaux de Valenciennes ont été suspendus pour avoir invité une star du cinéma X à filmer des scènes dénudées dans leurs locaux. Une requête aurait été déposée pour retirer l’assermentation des deux policiers municipaux concernés. (Source, 20 Minutes, 7 février 2008)

Violemment

En avril 2003, lors d’une perquisition conduite au domicile d’un habitant de Cannes, un commissaire de police, accompagné d’un autre fonctionnaire de police, se livraient à des violences « illégitimes », comme ils disent. Le 6 février, le commissaire, qui, depuis, a quitté le service, et son complice, comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Grasse, accusés de s’être « acharnés » sur leur victime, aujourd’hui décédée – peut-être des suites de cette intervention musclée. Il n’en reste pas moins que le représentant du parquet ne désirait pas prendre de réquisition, estimant que « la mêlée expliquait les traces de coups… » (Source, Métro, 7 février 2008)

Pratiquement

Le 6 février, le syndicat Synergie-Officiers, de la police nationale, réclamait que les policiers franciliens soient équipés de la carte Navigo, comme les vulgaires pékins. En effet, expliquent ces braves syndicalistes, il faut pouvoir se déplacer plus facilement dans les transports en commun, lors des filatures, car les délinquants « sauront vite seuls les policiers n’ont pas encore de carte à puce. » A méditer. (Source, 20 Minutes, 7 février 2008)

Alarmant

Le 6 février, un policier en poste à Lens, est mort après une tentative de suicide le 21 janvier, à son domicile, avec son arme de service. (Source, Libération, 7 février 2008)

Strictement

Le 8 février, depuis l’Elysée, Nicolas Sarkozy dévoilait son plan banlieue. Mesure phare annoncée… La présence de quelque 4.000 policiers supplémentaires dans les quartiers et les cités dites « sensibles ». Très clairement, le président de la République entend régler le problème des banlieues à l’aide de solutions sécuritaires qui devront prendre le relais de l’approche sociale, bien plus onéreuse que l’appel aux forces de l’ordre. En complément à ce programme, une autre solution est avancée : développer les écoles dites de la « Deuxième chance »., fonctionnant sous discipline militaire. (D’après France 3, 8 février 2008)

Des nazis dans la BAC

Dans la nuit du 1er au 2 février, à Amiens, cinq « individus », comme ils disent, entrent dans un bar, « passablement énervés » mais pas « soûls ». Parmi eux, trois policiers de la BAC, dont un brigadier, qui n’étaient pas en service. Après quelques verres, les esprits s’échauffent, et les propos tenus ne laissent aucun doute sur l’état d’esprit de cette équipe. Selon le tenancier du bar, les policiers tiennent des « propos racistes, antisémites et xénophobes. » Paroles injurieuse accompagnées de gestes en rapport. L’un des policiers aurait lancé : « Je suis prêt à foutre ma carrière en l’air pour éviter la colonisation de mon pays par les négros et les bougnoules. » On entend ces policiers de la République hurler : « Mort aux Juifs ! » ou « Il faudrait rouvrir les chambres à gaz ! » Ces invectives étant entrecoupées du salut nazi, aux cris de « Sieg Heil ! » Il est également fait référence au « White Power », slogan de ralliement des skinheads néo-nazis. S’adressant à un consommateur qui proteste, l’un des policiers éructe : « On est des flics, tu n’es qu’une sous-merde ! » Ce n’est pas encore terminé.
Lorsque le patron du bar demande à ces voyous racistes de quitter les lieux, les policiers finissent par partir, tout en le menaçant de représailles s’il se hasarde à révéler ce qui vient de se passer. Bien évidemment, comme il se doit, les trois policiers étaient bien notés par leur hiérarchie, deux d’entre eux ayant même été décorés récemment. Selon une source policière, ces trois hommes de la BAC étaient proches de ou affiliés de la FPIP (Fédération professionnelle indépendante de la police), syndicat d’extrême droite. Par ailleurs, l’un d’eux était connu pour avoir fait campagne pour le Front national, en 2007, son épouse étant conseillère régionale du FN. Très tranquillement, au commissariat d’Amiens, ces policiers n’avaient jamais fait mystère de leur appartenance.
Les syndicats de policiers ont plutôt fait silence radio sur cette affaire. Seul UNSA-Police a réellement réagit, et son secrétaire général s’est risqué à claironner : « Des gens qui tiennent de tels propos n’ont plus rien à voir avec la police nationale, qui a un Code de déontologie et affiche la Déclaration des Droits de l’Homme dans chaque commissariat ! » Ce qui est étonnant, c’est surtout que de tels éléments puissent être recrutés dans la police et y sévir tant qu’il n’y a pas de grosses dérives constatées. De plus, il est bien connu que les BAC, recrutées sur la base du volontariat, n’ont pas la réputation d’être constituées d’enfants de chœur. Plus généralement, il est bien connu qu’il y a davantage de racistes que d’authentiques républicains dans ces unités qui ont pour vocation d’entretenir la haine des policiers dans les quartiers « sensibles ». Dans l’immédiat, ces trois néo-nazis ont été mis en examen et suspendus de leur fonction mais laissés en liberté sous contrôle judiciaire car jugés peu dangereux, sans doute… (Sources, France Inter et France Info, 8 février, Libération 9 février et Le Monde, 11 février 2008)

Grosse rafle dans Paris

Le 12 février, dès quatre heures du matin, dans le 13ème arrondissement de Paris, quelque 400 policiers se préparent à donner l’assaut au foyer de travailleurs africains de la rue des Terres-à-Curé. Le quartier est bouclé dans un large périmètre, et trois autobus aux vitres givrées attendant leur cargaison. Vers six heures du matin, la rafle commence – même si cette expression est considérée comme un gros mot par les princes qui nous gouvernent. L’intervention est des plus brutales : les portes du foyer sont enfoncées à coups de bélier. Sur les 300 résidents, 114 personnes sont interpellées, et rapidement placées en garde à vue dans différents commissariats de la capitale. Cela sans même que la mairie de Paris, et pas davantage celle du 13ème arrondissement ne soit informée – ce qui sera fait passé neuf heures du matin. Après le départ des policiers, des témoins, membres du réseau RESF, peuvent constater les dégâts : outre vingt-neuf portes brisées, le matériel informatique a été dégradé.
Les policiers disent avoir agi sur commission rogatoire d’un juge parisien. Cette information visait des faits « d’hébergement de personnes dépendantes dans des conditions incompatibles avec la dignité humaine. » Les témoignages des résidents sont assez terrifiants. L’un d’eux raconte : « …J’ai vu les forces de l’ordre ouvrir une malette contenant des papiers, à la tronçonneuse… » Ce comportement ne pouvant que provoquer la panique. C’est ainsi que deux résidents , qui se sont jetés dans le vide, du premier étage, devaient être conduits à l’hôpital. Commentaire plein de sobriété de la police : « Il y a eu des bousculades au cours de l’interpellation. » Des témoins affirment : « Les policiers auraient saisi les papiers personnels des travailleurs étrangers, ainsi que l’argent trouvé dans leurs affaires. » Toujours est-il que ceux des résidents qui ont échappé à la rafle sont encore sous le choc. Une certitude : cette opération, qui intervenait quatre semaines avant le premier tour des élections municipales, n’était peut-être qu’un gros clin d’œil à l’attention des électeurs du Front national qui commencent à s’éloigner de Nicolas Sarkozy. Sur le plan « pratique », il apparaît que différents centres de rétention de la région parisienne, et même de Rouen et de Lille, avaient été préventivement « vidés » de leurs occupants pour libérer des places, en vue de cette rafle authentique – il n’y a pas d’autre mot ! (Sources, 20 Minutes, Métro, Libération, 13 février et Le Monde, 14 février 2008.

Au centre de rétention de Vincennes

Les sans papiers « retenus » au centre de rétention de Vincennes ne cessent de subir les violences des policiers de la PAF. Le 13 février, l’un d’eux a pu joindre, par téléphone, son correspondant d’un comité de soutien : « (Dans la nuit du 12 février) tout a commencé vers 23 h 30, suite à une provocation de la police. Nous étions dans la salle de télé. LA police a éteint la télé, sans rien dire. Sans explication. On a demandé qu’ils la rallument. Le ton est monté très vite. Ils ont voulu prendre une personne pour la mettre à l’isolement. On a empêché la police la prendre. Ils nous ont demandé de monter dans les chambres, pour le comptage. On a refusé. Ils étaient plus de cinquante, des CRS et des policiers. Ils ont voulu nous séparer en deux groupes, puis ils nous ont tabassé dans l’escalier, dans les couloirs, dans les chambres. Il y a eu cinq personnes blessées, dont deux sérieusement. L’un semble avoir le bras cassé. Pour celui qui a eu le nez cassé, ils sont rentrés dans a chambre, et ils l’ont tabassé. Il y avait plein de sang dans le couloir. Certains sont à l’hôpital , d’autres sont à l’isolement. »
Un autre « retenu » raconte ce qui est arrivé mardi 12 février : « …Entre 3 h 30 et 4 heures, ils nous ont tous sortis dehors. Certains n’ont pas eu le temps de s’habiller. On a attendu une demi-heure, dans le froid. Pendant ce temps, ils ont fouillé les chambres, puis ils nous ont fouillés, dix par dix. Quand nous sommes rentrés dans les chambres, on a trouvé un Coran déchiré et piétiné, des chargeurs de portables détruits, des téléphones disparus… » Source, Libération, 14 février 2008)

Est-ce la guerre ?

Le 18 février, à partir de 6 heure du matin, environ 1.500 policiers investissent Villiers-le-Bel, Gonesse et Sarcelles. A l’évidence, la volonté est forte de faire payer aux jeunes de ces cités du Val d’Oise leur sursaut de révolte, suite à la mort de deux adolescents, heurtés par un véhicule de police en novembre 2007. Ce n’est pas en enfonçant les portes à coups de bélier dans les quartiers dits « sensibles » que sera réglé le mal de vivre des banlieues. De plus, cette opération, montée à moins de trois semaines des élections municipales exprime de forts relents nauséabonds alors que la cote de popularité de l’homme qui règne à l’Elysée est au plus bas.
L’Observatoire des libertés publiques

Devoir de mémoire pour la police !

Entre le 16 juillet 1942 et le 31 juillet 1944, 11.000 enfants dont les parents étaient désignés comme Juifs devaient être raflés puis déportés vers les camps de la mort. Pour Nicolas Sarkozy, il faudrait que chaque élève de CM2 prenne en charge la mémoire de l’une de ces victimes de la haine raciale.
Il y a une autre approche possible, en se posant la question essentielle : qui a arrêté ces jeunes enfants ? Ce sont nos policiers et gendarmes français, qui n’ont jamais hésité à les confier rapidement aux bons soins des bourreaux nazis ! Il serait donc cohérent que dans chaque commissariat de police, cantonnement de CRS ou brigade de gendarmerie, soit rappelé régulièrement les exploits des anciens de nos forces de l’ordre.
De tels rappels à l’histoire seraient tout à fait salutaires en un temps où policiers et gendarmes
Sont constamment missionnés pour traquer les sans papiers et, à l’occasion, de les séparer de leurs enfants. Sans que cela ne les traumatise particulièrement. Bien sûr, il ne peut être question de comparer les périodes car le temps de la barbarie nazie est heureusement révolu. Pourtant, les mauvaises manières n’en perdurent pas moins, et les fonctionnaires d’autorité de la République ne se risquent jamais à transgresser des ordres qui ne sont en rien compatibles avec les traditions humanistes du pays des Droits de l’homme.
Une fois encore, on m’objectera : « Ce n’est pas pareil ! » Belle façon de faire l’impasse sur des dérives insupportables. Tout serait donc permis, dès lors qu’un régime se proclame démocratique et que ses dirigeants procèdent du suffrage universel ?
Une certitude : les policiers et les gendarmes de la République pourraient grand profit de l’étude des périodes noires de notre histoire, et des missions dont les forces de l’ordre étaient investies, de l’été 1940 à l’été 1944.
Maurice RAJSFUS raflé par les policiers français le 16 juillet 1942

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