quefaitlapolicelogo QUE FAIT LA POLICE ? – Chronique anti-autoritaire de Maurice Rajsfus – 1 avril 2013

Pour mémoire
LA DERATISATION ATTENDUE N’A PAS EU LIEU !
Il s’appelait Mulot. C’était un policier identique à tant d’autres, durant les années noires de l’occupation nazie. Peut-être étaient-ils cent mile, à cette époque, fiers d’exhiber l’uniforme de la honte, orné de la francisque de Pétain. Marcel Mulot était fidèle à la consigne. Ce sergent de ville comme on disait encore en ces temps de barbarie moderne, exécutait sans vergogne les missions les plus infâmes. Comme la plupart de ses collègues restés en poste, il est vrai. Un véritable rat, ce mulot. Destructeur par destination. D’une froide inhumanité. Sans le moindre sentiment envers ses semblables. Peut-être était-il terrorisé à l’idée de désobéir aux ordres reçus. Peut-être même désireux d’en faire plus qu’il ne lui était demandé. Alors comme tous les autres, comment n’aurait-il pas été fidèle à la consigne ?
Véritable face de rat, ce Mulot n’était en rien semblable aux gentils campagnols de nos campagnes, qui se contentent de grignoter quelques grains de blé, à moins qu’ils ne se risquent à planter leurs dents de rongeurs dans des cageots de pommes entreposés dans un hangar abrité de l’humidité. Ceux-là détalent au moindre bruit. Ce qui n’est pas le cas des mulots, et moins encore des surmulots, véritables fléaux, rats de grande taille, également désignés sous l’appellation de rats d’égouts. Petit Robert nous enseigne que ce mammifère rongeur, à museau pointu, répandu sur tout le globe terrestre, est vorace et prolifique. Comme ses semblables, la Libération venue, Mulot avait justifié la formule bien connue : « Les rats quittent le navire… » Abandonnant la francisque de Pétain pour la Croix de Lorraine, exhibée fièrement sur la vareuse de policier devenu républicain.
De toute éternité, les rats ont envahi nos villes, créant des dégâts souvent considérables. Ce sont vraisemblablement des rats qui furent à l’origine de la Grande peste noire de Paris, en 1348. Six siècles avant la rafle du Vel’ d’Hiv, les « gaspards » étaient les maîtres d’œuvre d’un fléau qui restera dans les mémoires. Dans le cas présent, des dizaines de milliers de victimes portées au débit de ces rats. Il en ira de même en 1562, toujours dans la capitale, puis à Londres, en 1655, sans oublier la peste qui devait décimer Marseille , en 1720.
Le développement du réseau d’égouts de Paris, et de sa proche banlieue, ne fera que participer à la multiplication de ces rongeurs qui, généralement bien nourris par les citadins, commençaient à ressembler de plus en plus à de petits monstres, craints par les égoutiers. L’ingénieur Belgrand, qui avait présidé à la rénovation des égouts de Paris, au XIXè siècle, avant de créer un réseau moderne, ignorait peut-être qu’il mettait en place un immense vivarium. Plus avant, alors que les Halles de Baltard quittaient le centre de Paris, au début des années 1970, les promoteurs des halles de Rungis pouvaient-ils envisager l’immense migration des rongeurs, jusqu’alors installés non loin des bords de la Seine. En nous risquant à une comparaison paradoxale, , il est possible d’estimer qu’à partir du mois de juin 1940, les Mulots, dans leur quasi-totalité, devaient émigrer des rives de la R2publique aux berges malfaisantes du IIIè Reich d’Adolf Hitler. Nul ne les avaient obligés à faire ce choix mais leur conscience ne les avaient pas tourmentés outre-mesure.
Les Mulots sont toujours parmi nous. Simplement, leurs missions répressives sont moins visibles ou, tout au moins, peu récriées. Ils sont lancés à la chasse aux sans papiers, aux « Bougnoules » et aux Roms. Ce qui ne peut que satisfaire une population qui parfois, n’hésite pas à se reconnaître xénophobe, et peut-être même un peu raciste. Comme le leur suggère les grands esprits du Front National et de la droite, dite populaire, « Nous ne sommes plus chez nous ! », ce qui doit justifier la plus grande vigilance face aux « hordes » étrangères qui envahissent le territoire national. Ce rejet s’exprimant publiquement, et sans retenue, pourquoi nos Mulots seraient-ils en retrait face à une opinion publique satisfaite de voir les étrangers expulsés par dizaines de milliers ?
De l’été 1940 à l’été 1944, il était demandé aux Mulots de l’époque, en gage de fidélité à l’Occupant et à l’ordre nouveau, de traquer les communistes, puis les Juifs et, accessoirement, les petits trafiquants du marché noir et les francs-maçons. Ce qui ne leur faisait ni chaud, ni froid. De plus, comme depuis le printemps 1941, il leur avait été demandé de « ramasser », prioritairement, des Juifs étrangers, tous avaient le sentiment de participer à une opération de salubrité publique. Cela ne leur posait guère de problème car, par tradition policière malsaine, les policiers de la R2publique n’aimaient pas les étrangers. Les difficultés morales étaient d’autant moins absentes que les victimes désignées étaient non seulement juives mais également métèques…
Le plus souvent, le gibier désigné était rapté à l’aube, hors de la vue de ceux qui, peut-être, auraient pu s’indigner. Les Mulots ont toujours préférer agir entre chiens et loups, à l’heure où le commun des mortels ne va pas tarder à se réveiller. Comme s’il leur était nécessaire de ne pas trop se faire remarquer dans le milieu où ils opèrent. Le poète Henri Michaux, qui en était resté à l’analyse du mode de vie du simple rongeur, nous donnait sans doute la clé de cette honteuse discrétion, dans son livre, Passage : « Le rat, après deux heures en plein soleil, est perdu. Il va faire du cancer solaire. Qui ne l’excusera, après cela, de préférer à la lumière l’ombre fortifiante des égouts » Ne surtout pas croire que les gendarmes, leurs collègues en répression active, se posaient davantage de questions. Les uns et les autres, tels des bœufs de labour, se gardaient bien de s’écarter du sillon boueux constituant leur terrain de chasse.
J’avais eu l’occasion de connaître Marcel Mulot. D’abord comme voisin de palier de mes parents. Ensuite, lors de son intrusion dans notre pauvre logement, à l’aube du 16 juillet 1942. C’est sans la moindre difficulté morale que ce rat était venu nous capturer au logis, s’adressant à mes parents comme à des « individus » dont il était urgent de débarrasser la société. Peu importait qu’à cet instant c’est l’ordre nazi qu’il était chargé de protéger. Pour un policier fidèle à la consigne, que peut-il y avoir de plus urgent que de maintenir cet ordre, bien plus important qu’un minimum de morale La société, quels que soient ses fondements, ne peut fonctionner convenablement si l’ordre est mis à mal.
En la circonstance, Mulot était au service de la pire dérive que le mode moderne avait pu connaître jusqu’alors. Les donneurs d’ordre, depuis Berlin, relayés par le pouvoir de Vichy, et ses exécutants en zone occupée, avaient clairement défini leurs adversaires et, au premier d’entre eux, les Juifs, prioritairement étrangers. Il était donc indispensable d’en rafler un maximum pour réaliser cette Solution Finale, rêve des nazis, et rendre la France Judenreîn. C’est ainsi que, l’esprit tranquille, les Mulots s’appliquaient à « ramasser » un maximum de ces indésirables, pour faire place nette sur le territoire encore décrit comme national. Bien sûr, il y avait les inévitables dégâts collatéraux, et les enfants, tous Français, étaient également embarqués vers un voyage dont nul n’était censé connaître la destination.
Notre Mulot Vincennois, plutôt inculte, ne devait pas connaître la légende du « Joueur de flute de Haarlem ». Ce conte des frères Grimm ou un flutiste avait proposé aux autorités locales de les débarrasser des rats qui pullulaient – contre une récompense, raisonnable, évidemment. Promesse tenue, et le flutiste, grâce à son talent, avait réussi à éloigner les rongeurs de cette cité, qui pouvait enfin retrouver sa tranquillité passée. Reste qu’à l’heure de passer. Au stade du règlement de ses services l’artiste se voyait expliquer qu’il n’était pas question de monnayer quelques notes de musique. Faute de pouvoir exiger ce qui lui était dû, le flutiste reprenait son instrument mais cette fois-ci, il était suivi par les enfants de Haarlem que nul ne devait plus revoir.
Fait-il imaginer que les Mulots, et leurs chefs, dépités de ne pas avoir reçu les primes promises pour leurs exploits, aient décidé d’améliorer la performance en capturant les enfants, pour bien montrer de quoi ils étaient capables. Les adultes étaient désespérés, tandis que les enfants ne comprenaient même pas ce qui leur arrivait. Comme il leur fallait faire du chiffre pour se faire reconnaître tels de bons serviteurs de l’ordre désormais établi, nos Mulots, et leurs collègues pandores, devaient s’en donner à cœur-joie. Renvoyant les exploits du joueur de flûte de Haarlem à une simple bluette, nos auxiliaires du nazisme triomphant participaient, sans augmentation de salaire, à la purification ethnique en débarrassant la France des possibles héritiers du génocide. Plus de témoins, plus de témoignages, plus de traces du crime contre l’humanité auquel les Mulots participaient activement.
Durant les quatre années de l’Occupation, les rats n’étaient pas seuls au fond de l’égout de la coopération raciale. Plus souvent qu’à l’ordinaire, les Mulots étaient toujours prêts à en sortir, parfois même sas attendre les ordres pour s’en extirper, accomplissaient-ils cette tache comme une corvée obligée, ou avec la satisfaction du devoir accompli ? La seconde interrogation n’étant pas exclue. Toujours est-il que, comme ses collègues rats d’égout, notre Mulot Vincennois se nourrissait benoîtement du pain de l’ennemi héréditaire. Avec beaucoup d’appétit sans doute, attendant peut-être l’opération suivante pour se voir féliciter de son zèle et se voir attribuer une médaille. A l’approche de la Libération, avait-il cherché des contacts avec la Résistance ? Ce n’est pas impossible, imitant en cela ses nombreux camarades de trahison qui n’allaient pas tarder à rejoindre la CGT, en grand nombre, après le 25 août 1944, et peut-être même venir grossir les rang du Parti communiste. C’est ainsi que quelques semaines après la Libération il m’avait été possible de voir Marcel Mulot à une réunion des militants des cellules de Vin cennes. Cela se passait deux ans environ après la rafle du Vel’d’Hiv’. Nous nous étions regardés rapidement, sans qu’il fasse mine de me reconnaître. On prétend pourtant que les bons policiers, outre leur qualité répressive, seraient de parfaits physionomistes. Ne désirant pas provoquer d’esclandre dans cette assemblée, je m’étais contenté de l’observer, me demandant s’il n’était pas là pour accomplir quelque sombre mission pour une faction aux ordres des nouveaux maîtres du pays. A chaque fois que nos regards avaient pu se croiser, Marcel Mulot détournait rapidement la tête. Comme agacé de mon insistance à le dévisager. Durant ces quelques minutes, j’éprouvais un grand sentiment de détresse. Ce Mulot avait été en capacité d’effectuer les taches les plus abominables durant les années d’angoisses que nous venions de traverser. Pourtant, il était là, tranquille parmi les militants qui le considéraient sans doute comme l’un des leurs, alors qu’il aurait pu les arrêter, quelques mois plutôt, pour les livrer à la Gestapo. Ma présence devant ce rat, qui m’avait raflé avec mes parents et ma sœur, sans que cela puisse vraiment le tourmenter prenait un aspect tragiquement vomique, et j’étais le seul à partager une douleur qu’il m’était impossible d’exprimer. Et dire qu’à cette époque l’épuration était au premier rang des préoccupations de tous ceux qui avaient tellement souffert d’une répression impitoyable conduite par les auxiliaires du bourreau. A l’avant-garde de ces rats, prêts à tout pour s’attirer les bonnes grâces de l’occupant nazi, il y avait eu les trop nombreux salauds qui s’étaient activés aux pitres heures que nous avions connues. Parmi eux, le rat que j’avais eu le malheur de connaître : un certain Mulot qui n’allait pas tarder à monter en grade.
Finalement, la grande opération de dératisation, indispensable à cette époque, n’aura pas vraiment lieu, car le sacro-saint ordre public ne l’aurait pas supporté. C’était un temps où l’homme de Londres, devenu héros national incontournable, faisait pleine confiance aux corps constitués qui avaient fidèlement servi le pouvoir de Vichy et ses parrains nazis, durant les quatre années écoulées. Ceux-là avaient pu, sans difficulté, prêter serment d’allégeance à Pétain, avant de trouver naturel de rallier de Gaulle, à la 25è heure. L’un et l’autre de ces grands soldats étaient persuadés que les mercenaires des nazis deviendraient les plus fidèles soutiens de la démocratie enfin de retour. Un peu à la manière de Joseph Prudhomme, ce personnage imaginé par Henri Monnier, au XIXè siècle, qui, recevant son sabre de garde national, s’exclamait : « Je jure de m’en servir pour défendre les institutions, et au besoin pour les combattre ! »

Morale policière
VOUS AVEZ DIT DEONTOLOGIE ?
Nos défenseurs de l’ordre public seraient-ils désormais tenus à mieux se comporter en toute occasion, malgré leur volonté d’en découdre en toute occasion ? Ce n’est qu’une illusion. Le 6 mars, à l’exception du syndicat de policiers en tenue Alliance, classé à droite, qui a voté contre, et du syndicat Synergie officiers, qui s’est abstenu, les « partenaires sociaux » ont adopté le nouveau Code de déontologie, commun à a police et à la gendarmerie. Entre autres innovations, par rapport au Code de déontologie de mars 1986, les policiers pourraient ne plus tutoyer les personnes interpellées. En attendant d’assister à l’application de cette nouvelle approche dans les rapports police/population, dans les banlieues dites « sensibles », imaginons la qualité du dialogue entre un policier et un jeune Français visiblement originaire d’un pays du sud de la Méditerranée :
– Eh vous là-bas, le Bougnoule, vos papiers, s’il vous plait !
– Mais je n’ai rien fait, m’sieu l’agent ; sur la tête de ma mère…
– Veuillez bien me suivre au poste, sinon il vous en cuira !
– Mais, j’suis Français, m’sieu l’agent…
– Fermez votre gueule et tout ira bien !
Finalement, il ne s’agit qu’une d’une pauvre utopie car, suite aux réticences de certains syndicats de policiers, le tutoiement n’est pas proscrit, comme initialement prévu. Plus simplement, le vouvoiement est conseillé. L’honneur policier est donc sauf, et il sera toujours possible de tutoyer un suspect, traité tel un délinquant avant qu’il ne prouve son innocence. Il en va de même pour le numéro matricule, qui devait être bien visible sur la vareuse du fonctionnaire de l’ordre public. Là encore, policiers et gendarmes devaient s’accorder pour estimer qu’il s’agissait d’un dispositif des plus « discriminant ». Là encore, Manuel Valls n’avait pas prévu cette disposition dans une première version de ce Code présentées en décembre 2012. Finalement, c’est le numéro administratif du fonctionnaire qui sera utilisé. Sans doute pour ne pas permettre aux « malveillants » de remonter jusqu’à l’identité des défenseurs de l’ordre public. Il en va de même de la palpation, dite de sécurité, qui ne devrait jamais revêtir un « caractère systématique ». Ce qui revient à dire qu’il n’y a rien de changé dans ce domaine, s’il n’t a pas de témoin de ladite palpation.
Si l’on a bien compris, sous la pression des syndicats de policiers les soi-disant avancées du nouveau Code de déontologie des forces de l’ordre seraient nulles et non avenues – simplement de la poudre aux yeux destinée à ceux qui n’ont rien à craindre de la vindicte policière. Il sera toujours possible de tutoyer un « individu » ou de procéder aux palpations dénoncées par le Défenseur des droits, tout comme l’identification d’un policier ou d’un gendarme brutal ou injurieux ne sera pas facilitée. Finalement, ce nouveau Code de déontologie des forces de l’ordre n’est guère différent du précédent, à cette exception près qu’il est désormais commun aux deux corps répressifs. Et puis, peut-être, « l’individu » pourra-t-il rappeler à son interpellateur que celui-ci n’a plus le droit de le tutoyer…éventuellement.

Renseignement intérieur. Qui surveille qui ?
Lorsqu’il était au sommet du pouvoir, Nicolas Sarkozy n’avait confiance en personne, et n’aimait même pas ses courtisans. Comme tous les monarques absolus, il se contentait de la présence à ses côtés de quelques bouffons politiques, rapidement remisés au magasin des accessoires. Il se méfiait des militaires, trop intelligents à son gré. C’est ainsi qu’en arrivant à l’Elysée, en mai 2007, il avait immédiatement remplacé l’unité de gendarmerie, chargée de veiller sur la présidence, par des policiers. Plutôt Vidocq que Pandore… C’est ainsi que l’on vit se succéder au ministère de l’Intérieur, Brice Hortefeux, ami de jeunesse, puis Claude Guéant, après son passage comme grand chambellan à l’Elysée. De la même façon, il avait choisi, au poste de directeur général de la police nationale, son condisciple de lycée, Frédéric Péchenard.
Nicolas Sarkozy avait en horreur les services spéciaux qui fonctionnaient sans qu’il intervienne pour donner le tempo. C’est ainsi que, dès 2008, il avait manifesté sa volonté de fusionner la DST (Direction de la sécurité du territoire) et les RG (renseignements généraux), ce qui lui permettait de créer de la méfiance entre les fonctionnaires de ces deux services réunis. A la tête de la nouvelle structure, baptisée Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), était placé un proche du patron, Bernard Squarcini, dit « le squale », pour ses intimes. Ce personnage considérable, déjà en vedette, avec Alain Bauer, dans l’affaire rocambolesque de Tarnac, sera mis en examen, en octobre 2011, pour « collecte de données à caractère personnel » » et « recel de violation de secrets professionnels », dans l’affaire des « fadettes », lors de la mise sous surveillance, par la DCRI, de deux journalistes du Monde. En mars 2012, le « squale » aurait été impliqué, selon Le Canard Enchaîné, dans un éventuel « trafic d’influence » le compromettant avec le sulfureux sénateur PS des Bouches-du-Rhône, André Guérini. A cette occasion, l’hebdomadaire paraissant le mercredi avait jugé utile de rappeler que le fils de Bernard Squarcini avait été l’employé d’André Guérini au Conseil général des Bouches-du-Rhône.
En avril 2010, une rumeur tenace se répandait dans les milieux considérés comme « bien informés ». Il n’était pas exclu que Mohamed Merah auteur de sept assassinats avant d’être exécuté par les policiers du RAID, le 20 mars 2012, aurait été manipulé par les services de la DCRI. D’où, peut-être, son élimination pour qu’il ne soit pas trop bavard au cours d’un possible interrogatoire s’il avait été arrêté. Suite à la défaite de Nicolas Sarkozy aux élections présidentielles, en mai 2012,, Bernard Squarcini s’apprêtait à rejoindre le secteur privé, avant même l’annonce de son éviction.
A l’automne 2012, il était possible de prendre connaissance d’un document publié dans Libération, daté du 25 septembre 2012, prouvant que Mohamed Merah aurait pu être neutralisé, par la DCRI, avant les meurtres commis à Montauban, puis à Toulouse, en mars 2012. A cette époque, la surveillance sur ce jeune homme, qui figurait au fichier des personnes recherchées, depuis 2006, avait été relâchée – sans doute dans l’attente d’un flagrant délit.
Un an après ces évènements, un député PS, Jean-Jacques Urvoas, était chargé par Manuel Valls de conduire une mission d’évaluation sur la qualité des services de la DCRI. Il était temps. Cela permettra peut-être de révéler les responsabilités des hommes de main de l’ancien président de la République. Peut-être d’apprendre qu’un certain nombre de ceux-là se trouveraient toujours en poste au siège de la DCRI, à Levallois, voire dans d’autres services où leur utilité pourrait être considérée comme nécessaire.

Pour le livre des records !
Le 13 mars, rappelant qu’en 2012 le ministère de l’Intérieur avait établi le chiffre record de 38.200 étrangers reconduits à la frontière, Manuel Valls tenait à expliquer : « Nous tenterons toujours de réaliser un maximum d’éloignements, mais dans un cadre transparent. » Sans doute « avec cœur et humanité », comme le disait si gentiment Jean-Louis Debré, en août 1996, après l’évacuation de l’église Saint-Bernard par les gendarmes mobiles et les CRS.

Plus ça change…
Dans l’après-midi du 21 mars, une vingtaine de militants du collectif Stop le contrôle au faciès, qui manifestaient place Beauvau, devant le ministère de l’Intérieur, étaient interpellés et conduits au commissariat de police du IVè arrondissement, pour vérification d’identité. Ils devaient y être retenus jusque tard dans la soirée. Devaient se succéder un interrogatoire en règle, prise d’empreinte digitale et photo anthropométrique. Le tout sans explication du motif de leur interpellation, rappelait Libération daté du 22 mars 2013. Il est vrai que ces militants étaient intervenus à l’occasion de la Journée de lutte contre les discriminations. Ils comptaient déposer une couronne mortuaire pour l’Egalité devant les services de Manuel Valls – mauvaise pioche ! Cette manifestation n’étant pas autorisée – cela va de soi – le petit groupe était rapidement encerclé par ses CRS. Un militant qui avait pu filmer la scène raconte : « Ils ont été plaqués contre un mur pendant une demi-heure puis emmenés au commissariat. »

Partagez et diffusez:
  • Envoyer cet article par Email !
  • Facebook
  • Twitter
  • del.icio.us
  • Google Bookmarks
  • Identi.ca
  • Live
  • Netvibes
  • Technorati
  • Viadeo
  • Wikio FR
  • Zataz
  • Digg France

----------

----------

Les commentaires sont fermés.