quefaitlapolicelogo Archive(s) pour la catégorie 'Observatoire des Libertés Publiques'

quefaitlapolicelogo Demain la Gestapo !

mardi 30 janvier 1996

La police républicaine existe-t-elle encore ? Avec la bénédiction du ministre de l’Intérieur, le Front national a eu la possibilité de présenter ses propres candidats aux récentes élections professionnelles de la police. Plus de cinquante ans après les événements qui avaient vu la police française collaborer avec l’occupant nazi, nous assistons à la revanche posthume des épurés. Ces élections dont les résultats ont été connus le 16 décembre 1995 nous le confirment. Il y avait déjà la FPIP (Fédération professionnelle indépendante de la police), proche de Claude Cornillaud président du PNFE, qui plafonne aux alentours de 6 % des voix. Avec l’arrivée du Front national de la police dans l’arène électorale, avec 7,4 % des voix, l’extrême droite fasciste représente désormais plus de 13,5 % des voix – en toute légalité – dans la police en tenue.

Lire la suite

quefaitlapolicelogo Métro-police

samedi 30 décembre 1995

Nous vivons dans une société à la dérive, malade d’une crise économique et sociale, une société malade de ses immigrés, souvent venus dans ce pays pour participer à son développement. Depuis la fin des années 70, le modèle « tout consommation » bat de l’aile et, d’année en année, de plus en plus violemment, le pouvoir ne connaît que le recours à la police pour rassurer les uns et terroriser les autres. Objectif prioritaire, les banlieues. On réactive alors, sous couvert de lutte contre le terrorisme, le plan Vigipirate. Ce remède à nul autre pareil conduira bientôt le ministre de l’Intérieur à décupler les effectifs des forces de l’ordre. L’armée est déjà sur le terrain, à la rescousse. Très visible dans le métro, les gares et les lieux publics définis comme sensibles.

Lire la suite

quefaitlapolicelogo La vigie et le pirate

jeudi 30 novembre 1995

Depuis la récente vague d’attentats, les pouvoirs publics ont remis à l’honneur le langage sécuritaire, et renforcé des pratiques malsaines. De plus en plus, il convient de se méfier des étrangers, ou supposés tels, lorsqu’ils sont colorés. Depuis trois mois donc, les Maghrébins rasent les murs. Seule solution à l’affolement des vrais Blancs, le plan Vigipirate a été ressuscité par Jean-Louis Debré. La police, partout présente, quadrille les villes mais les attentats n’ont pas cessé pour autant. Certes, les gendarmes parachutistes ont tué Khaled Kelkal (avec des balles utilisées pour la chasse au sanglier) et les déclarations du ministre de l’Intérieur accréditaient la certitude que la mort de ce garçon réglait tous les problèmes. Ce qui aurait pu lui valoir un entonnoir d’honneur.

Lire la suite

quefaitlapolicelogo À propos : que fait la police ?

lundi 30 octobre 1995

Depuis deux mois, près de 20000 hommes des forces de l’ordre quadrillent la capitale. Cette mobilisation sans précédent a surtout pour finalité, dans les faits, de harceler davantage encore les immigrés bronzés qui, par nécessité, utilisent le métro parisien. Les contrôles d’identité, qui se sont multipliés, permettent sans doute d’améliorer le score des expulsions. Sans plus. A-t-on jamais vu un terroriste se faire arrêter dans le métro ? On ne rassure pas une population que l’on traumatise à coups de communiqués vengeurs, tout en promettant des primes scandaleuses aux délateurs éventuels. La véritable question est toujours celle que se pose le patron du bistrot du coin : Que fait la police ? La sécurité des biens et des personnes est-elle vraiment assurée ? Il y a plus préoccupant : rien ne prouve que le pouvoir chiraquien ne soit pas en phase de négociation discrète avec les commanditaires des assassins masqués. Comme après la vague d’attentats de 1986-1987.

Lire la suite

quefaitlapolicelogo Bien dire et laisser faire

samedi 30 septembre 1995

La Place Beauvau a changé de locataire. Les déclarations tonitruantes de Charles Pasqua semblent dater d’un passé lointain. Comme lorsque Jacques Chirac était ministre de l’Intérieur, il y a une vingtaine d’années, les apparences sont au retour au calme. Si le déploiement des forces de l’ordre est très visible depuis les récents attentats (métro Saint-Michel et place de l’Étoile), les provocations policières se font plus rares au terme des manifestations, lors de la dispersion. Depuis la mi-mai 1995, le pouvoir tente de faire dans le social, et l’accent est mis sur le dialogue. Rien n’a changé pourtant dans les petites habitudes quotidiennes de la police. Même brutalité avec les « suspects », même morgue avec les « innocents ». Il y a toujours autant de policiers ripoux connus et d’autres, plus habiles, qui ne se font pas prendre.

Lire la suite

quefaitlapolicelogo Même en disponibilité Pasqua pas mort !

vendredi 30 juin 1995

Les lois Pasqua, dispositions policières au service de l’exclusion, ont toujours un bel avenir devant elles. Tout au long de la récente campagne électorale, Jacques Chirac n’a pas fait dans l’ambiguïté, affirmant qu’il s’agissait de bonnes lois, expliquant que « l’immigration clandestine nourrit l’intolérance et les extrémistes », tout en prévenant ses futurs sujets : « Notre arsenal juridique et nos moyens répressifs doivent être complétés et adaptés aux enjeux ! » Gardons-nous donc de pousser un soupir de soulagement, accompagné d’un joyeux « Good bye, Charlie ! ». Nous ne connaissons pas encore les capacités de Jean-Louis Debré dans le domaine répressif, mais il serait étonnant que ce magistrat n’ait pas hérité de son père l’entonnoir qui l’a rendu célèbre, il y a vingt ans, lors des grèves lycéennes.

Lire la suite

quefaitlapolicelogo Il y a 50 ans

mardi 30 mai 1995

Le 8 mai 1945, l’Allemagne nazie capitulait. Depuis quelques jours, les trains ramenaient en France les rares rescapés des camps de la mort. En ces heures de gloire, les drapeaux fleurissaient aux fenêtres dans les rues de Paris et l’on ne prêtait guère attention à ces squelettes vivants qui arrivaient à l’hôtel Lutetia. Qui se serait alors risqué à rappeler que ces hommes et ces femmes qui revenaient de l’enfer avaient été livrés à la Gestapo par la police française, avant d’être déportés ? Cinquante ans plus tard, la commémoration est tout aussi amnésique et nos autorités policières hurlent à l’outrage lorsque l’on évoque le rôle joué par la police de notre pays au service du régime de Vichy et de l’État hitlérien.

Lire la suite

quefaitlapolicelogo Outrage ?

dimanche 30 avril 1995

Nous rappelions, dans un précédent numéro de Que fait la police ?, qu’il était désormais interdit de citer le nom d’un policier en mission sensible, sous peine d’une amende de 100000 F. Belle occasion pour noter que le nom de Jacques Franquet, ex-directeur central de la police judiciaire, principal intervenant lors des écoutes mises en place dans la provocation montée contre le docteur Maréchal, a été largement cité par la presse écrite, les stations de radio et les chaînes de télévision. II est donc évident que l’amendement voté à la sauvette, le 22 décembre 1994, est devenu obsolète. Comment ne pas évoquer également Philippe Massoni, préfet de police de Paris, qui vient d’annoncer la mise en place d’unités légères d’intervention, pour mieux matraquer les manifestants, à l’image des pelotons de voltigeurs motocyclistes des années 80. Ceux-là mêmes qui avaient assassiné Malik Oussekine en décembre 1986.Nous rappelions, dans un précédent numéro de Que fait la police ?, qu’il était désormais interdit de citer le nom d’un policier en mission sensible, sous peine d’une amende de 100000 F. Belle occasion pour noter que le nom de Jacques Franquet, ex-directeur central de la police judiciaire, principal intervenant lors des écoutes mises en place dans la provocation montée contre le docteur Maréchal, a été largement cité par la presse écrite, les stations de radio et les chaînes de télévision. II est donc évident que l’amendement voté à la sauvette, le 22 décembre 1994, est devenu obsolète. Comment ne pas évoquer également Philippe Massoni, préfet de police de Paris, qui vient d’annoncer la mise en place d’unités légères d’intervention, pour mieux matraquer les manifestants, à l’image des pelotons de voltigeurs motocyclistes des années 80. Ceux-là mêmes qui avaient assassiné Malik Oussekine en décembre 1986.

Lire la suite

quefaitlapolicelogo Le chantage au service de l’ordre musclé

jeudi 30 mars 1995

Par différentes sources d’information, il nous revient – et très récemment depuis Besançon – les échos de curieuses dérives policières. Des vendeurs de journaux militants sont interpellés, à qui il est signifié une soi-disant interdiction de diffuser des feuilles critiquant le gouvernement ou tel homme politique. De même pour les affiches. Bien au-delà des ukases de Charles Pasqua, des policiers se permettent d’inventer des lois, et de créer ainsi un secteur de non-droit camouflé sous un label de légalité. Plus grave encore, de jeunes militants sont soumis au chantage. On les arrête au cours de manifestations (autorisées) et on agite la menace de prévenir les parents ou les chefs d’établissements des lycées qu’ils fréquentent; en espérant ainsi les intimider. La peur engendrée est souvent telle – et pas seulement chez les esprits fragiles – que le silence risque de devenir la seule attitude envisageable face à un pouvoir policier qui ne connaît plus ses limites.

Lire la suite

quefaitlapolicelogo Interdit …

samedi 25 février 1995

Le projet de loi Sécurité a été définitivement adopté, dans ses derniers articles, le 22 décembre 1994. En complément des textes sur la vidéo surveillance et autres artifices sécuritaires, un « détail », comme dirait Le Pen, est presque passé inaperçu, et en tout cas peu commenté par la presse. II s’agit de l’interdiction de révéler « par quelque moyen d’expression que ce soit » sous peine de 100000 francs d’amende, l’identité des policiers, gendarmes ou douaniers ? « dont les missions exigent, pour des raisons de sécurité, le respect de l’anonymat ». Vu l’imprécision de cette mise en garde à la presse, tout acte policier, même le plus banal, peut être désormais couvert par une véritable censure conduisant donc à une autocensure de rigueur.

Lire la suite