quefaitlapolicelogo La moyenne des Français

La vague de suicides qui traverse la police depuis le début de l’année ne préoccupe guère le minis-tre de l’Intérieur. À deux reprises en effet, ces dernières semaines, Jean-Louis Debré nous a expliqué que les policiers ne se suicidaient pas plus que la moyenne des Français. Cette sentence n’est pas nouvelle. À chaque méfait d’un policier, c’est le même refrain qui nous est servi. Il n’y a pas plus de délinquants dans la police que parmi la moyenne des Français (la moyenne des Français n’est pas armée). Il n’y a pas plus de racistes dans les commissariats que dans le bistrot du coin, etc. Cela signifie qu’il convient de s’habituer au comportement policier. Si l’homme – ou la femme – chargé de veiller à l’ordre public sort de la normalité, c’est que le citoyen ne se trouve pas davantage sur le bon rail. Lorsque 15 % des policiers se prononcent ouvertement pour l’extrême droite lors de leurs élections professionnelles, il ne faut pas s’en effrayer : … comme la moyenne des Français ! Curieuse conception, qui oublie en chemin les critères de sélection devant présider au recrutement d’éléments armés, livrés à leur propre initiative en maintes circonstances, sous les ordres d’une hiérarchie seulement soucieuse de productivité. Curieuse police dont on dira demain que si elle cède à la tentation fasciste, c’est qu’elle est comparable à la moyenne des Français.

Avril 1996

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