1 avril 2014
Il fallait bien terminer (peut-être provisoirement), cette aventure de Que fait la police ? Après la création de l’Observatoire des libertés publiques, le 6 avril 1994, un an jour pour jour après le véritable assassinat du jeune Makomé M’Bovolé (17 ans) au commissariat des Grandes Carrières, dans le 18ème arrondissement de Paris, bien connu pour sa tendresse immodérée envers la population issue de l’immigration colorée. Nous étions bien seuls avec mon camarade Jean-Michel Mension (Alexis Violet), pour montrer la police de la République pour ce qu’elle est réellement, et non pas une troupe de gardiens de la paix destinée à apaiser les conflits au sein de la population.[…]
Ce n’est peut-être qu’un au-revoir
Que fait la police ? prend momentanément congé de ses lecteurs, avec ce constat : sous la gauche, comme sous la droite, le comportement policier ne s’est guère amélioré. Il n’en reste pas moins qu’avec le retour probable de la droite au pouvoir nos policiers se sentiront bientôt de plus en plus légitimes pour représenter la colonne vertébrale d’un Etat fort. Au service de ceux qui ne songent qu’à remettre au pas ceux qui ont eu l’audace de les marginaliser.
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Publié par Observatoire des Libertés Publiques
27 février 2014
le 26 janvier 2014, à Paris, toutes les tendances du catholicisme traditionaliste, associées aux groupuscules fascistes, n’avaient pas manqué de rappeler que la bête immonde est de retour. Côté catho, il y avait les zélatrices de tous les combats d’arrière-garde, attachées à la sauvegarde de fœtus non-désirés : SOS-Tout Petit, SOS-Maternité, Chrétiens solidaires, Laissez-les vivre, SOS-Futures mères, les débris de la trop célèbre Trêve de Dieu, ainsi que les traîne-lattes de la Confédération des familles chrétiennes. Ces braves mères de famille n’étaient nullement gênées de défiler aux côtés des pires voyous politiques qui, profitant de l’occasion, transformaient ce prétendu « Jour de Colère » en une démonstration voulant ressembler à ce 6 février 1934, qui avait fait trembler la IIIème république. Pou les groupes dits « identitaires », il semblerait que la tribu des Le Pen ne rassemblerait que de dangereux gauchistes…
Il y a bien plus grave, pour les citoyens épris de liberté : l’esprit fasciste qui commence à gangréner nombre de nos contemporains qui ont la mémoire courte. […]
Il est vrai que des nervis « nationaux » sont toujours estimés moins dangereux pour les institutions que ces supposés gauchistes qui ont pour seule ambition de changer le monde.
La Justice de ce pays et ceux qui nous gouvernent, ont-ils pris la mesure de cette montée d’une nouvelle forme de fascisme qui prend forme au pays de la Liberté, bien au-delà de ce que représente actuellement le Front National ? Comment ne pas s’inquiéter lorsque l’on assiste aux gesticulations d’une Béatrice Bourges, matrone de la politique du berceau, agitatrice du « Printemps Français », laquelle exigerait bien la guillotine pour celles et ceux qui s’évertuent à défendre l’IVG comme une conquête sociale majeure. Il convient de bien entendre les vociférations des zélateurs de Dieudonné, bras-dessus, bras-dessous avec les affidés d’Alain Soral, authentique fasciste, porte-parole d’une nouvelle vague qui ne paraît pas inquiéter outre-mesure une opinion publique anesthésiée.
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Publié par Observatoire des Libertés Publiques
31 janvier 2014
Tous les moyens sont bons pour rétablir un ordre nullement menacé, la plupart du temps. D’où cette volonté affirmée, dans certains quartiers, considérés comme « sensibles », d’interdire la distribution de ces petits brûlots censés remettre en question leur autorité que nul ne doit contester.
C’est le cas du bulletin Résistons ensemble, qui porte ce sous-titre, sans doute jugé outrageant par nos forces de l’ordre : « Contre les violences policières et sécuritaires ». Ce bulletin qui en est à son numéro 126, paraît être l’objet de la sollicitude des policiers de Gennevilliers (93). Nous avions déjà relaté que, le 15 avril 2013, deux diffuseurs de cette feuille, apparemment hautement subversive, avaient été interpellés, dans la cité du Luth, lieu d’intervention fréquent des policiers de la BAC locale. Depuis que ce quartier a été déclaré ZSP (Zone de sécurité prioritaire), en novembre 2012, les cerbères y sont de plus en plus nombreux, et il faut bien qu’ils se trouvent une occupation, même lorsque le quartier est calme. C’est sans doute pourquoi, le 16 décembre 2013, deux militants du réseau Résistons ensemble, en compagnie d’une responsable du syndicat Sud-Education, étaient interpellés à la sortie de la station de métro Courtilles par quatre policiers de la BAC, puis immédiatement conduits au commissariat de Gennevilliers. A chacune de ces interventions policières, les personnes interpellées sont placées en cellule, avec interdiction de téléphoner. Raison de ces interventions ? Le contenu de ce bulletin serait diffamatoire envers les forces de l’ordre.
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Publié par Observatoire des Libertés Publiques
13 janvier 2014
Il fallait bien qu’une telle intervention de groupe se produise. La mèche a été allumée au travers d’une tribune libre publiée dans Libération, daté du 23 décembre 2013. Ce texte, signé pas par plusieurs victimes de policiers utilisateurs du flash-ball, sous ses différentes variantes, vaut d’être connu bien au-delà du cercle des lecteurs de ce quotidien. Déjà, pourtant, l’Etat venait d’être condamné, le 18 décembre 2013, suite à la plainte d’une victime de la hargne policière qui avait eu la mâchoire fracturée par un tir de cette arme, le 21 juin 2009. Il faut s’attendre aux réactions indignées des syndicats de policiers, après cette tribune de libre, à moins qu’un silence honteux ne confirme leur peu d’inquiétude à user de ce flash-ball, sans que cela puise poser à ces humanistes en uniforme le moindre cas de conscience. Le témoignage de ces « estropiés » de l’ordre public vient à son heure. En voici quelques extraits des plus significatifs
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Publié par Observatoire des Libertés Publiques
29 décembre 2013
Soyez rassurés, braves gens, l’année 2014 s’annonce sous les meilleurs auspices. Les zones de sécurité prioritaires (ZSP) ne cessent de s’étendre (voir plus bas) et les effectifs des forces de l’ordre sont de nouveau à la hausse. Paris, plus particulièrement, bénéficie désormais de 300 policiers supplémentaires, et le XXè arrondissement de la capitale sera désormais doté d’une ZSP. Il ne faut donc plus céder à l’inquiétude ambiante, et les bons citoyens verront de plus en plus d’uniformes bleus dans les lieux sensibles de notre beau pays de France. Serait-ce que le manque de vocations pour la prêtrise a permis d’orienter les chômeurs potentiels vers la fonction de chaussettes à clous ? Bientôt, peut-être, le ministère du Travail sera en mesure d’annoncer une baise tendancielle du chiffre des sans travail…
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12 décembre 2013
C’est devenu, hélas !, une sinistre habitude. La tentation d’exclusion des minorités visibles est restée la règle incontournable dans notre cinquième République. Ce qui s’exprime, de nos jours, par l’ignoble chasse aux Roms. Cette pratique initiée sous le régime de Nicolas Sarkozy, n’a guère varié depuis l’arrivée d’une certaine gauche au pouvoir. Risquons une triste plaisanterie empruntée à Victor Hugo : « Déjà Manuel perçait sous Nicolas… » Certes, on se contente d’expulser et, comme l’exprimait cyniquement Brice Hortefeux : « Ce n’est pas Auschwitz, quand même ! »
Depuis le discours haineux du 30 juillet 2010, à Grenoble, au cours duquel Nicolas Sarkozy sonnait la charge, appelant au démantèlement de centaines de campements de Roms venus de Roumanie ou de Bulgarie, voire du Kosovo, dans l’espoir de trouver un havre d’accueil au pays de la liberté, les Droits de ‘homme ont été sévèrement bousculés. Il se trouve pourtant, circonstance aggravante, que sous la houlette de du ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, propulsé à ce poste par François Hollande, la traque de ces nouveaux parias n’a jamais été aussi efficace. Peu importe que l’on saccage des vies, l’ordre républicain, assuré par des socialistes purs et durs, doit être assuré.
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Publié par Observatoire des Libertés Publiques
1 décembre 2013
En pleine quasi-insurrection bretonne contre l’Ecotaxe, nombreux étaient ceux qui s’étonnaient du lourd silence de Manuel Valls. Impitoyable avec les ans papiers, tout comme envers les Roms, le ministre de l’Intérieur paraissait ignorer la vandalisation des portiques implantés sur les toutes de Bretagne. Cet apparent manque d’intérêt, face à une violence qu’il ne jugera inacceptable que bien après des heurts avec les force de l’ordre, à Quimper, le 3 novembre, étonnera son collègue Vincent Peillon, qui ne manquait pas de remarquer qui si les jeunes des banlieues « sensibles » s’étaient livrés à de telles dépradations, les forces de l’ordre auraient été bien plus actives sur le terrain. Il est bien évident, en effet, que se heurter à un groupe de pression composé de camionneurs et de syndicats paysans de droite (avec à leurs côtés des salariés en détresse) n’est en rien comparable. D’où la prudence du matador de la place Beauvau. De plus, les « sauvageons » de banlieue ne pourraient en aucun cas devenir des « partenaires sociaux ». D’où, sans doute, ce manque de réactivité.
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12 novembre 2013
Le lundi 14 octobre 2013, des militants du DAL (Droit au logement) avaient installé un campement sur la place de la République, à Paris. Ils avaient décidé d’y passer la nuit, en compagnie de familles de mal-logés. C’était la quatrième fois, en quelques semaines, qu’une telle manifestation, statique, était organisée sans que cela pose problème. En cette occasion, il devait en aller différemment. La relation des brutalités policières par le responsable du DAL, Jean-Baptiste Ayraud, est rien moins qu’édifiante, dans une interview donnée à l’hebdomadaire L’Anticapitaliste, daté du 31 octobre 2013
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Publié par Observatoire des Libertés Publiques
28 octobre 2013
Le 17 octobre 2013, sur le pont Saint-Michel, la mairie de Paris organisait une commémoration officielle de la tuerie des Algériens – noyés par balles – par des policiers haineux, le 17 octobre 1961. Le passage du pont était interdit (côté préfecture de police), pour des raisons mystérieuses. Entre les chevaux de frise, barrant la route aux piétons, des policiers amés jusqu’aux dents, harnachés de gilets pare-balles, patrouillaient comme si la République était en danger. Au pied du pont (côté Palais de justice), stationnait une vedette de la police fluviale – au cas où. Toute cette mise en scène pour intimider la centaine de personnalités invitées.
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Publié par Observatoire des Libertés Publiques
14 octobre 2013
Nous y sommes. Jusqu’au 18 septembre 2013, les policiers municipaux n’avaient pas le droit d’utiliser les gaz lacrymogènes. Un décret de Manuel Valls, daté de ce même jour, leur donne désormais l’autorisation d’arroser leurs contemporains de cette substance qui fait larmoyer les récalcitrants à l’ordre public. Tout comme les grands de la police nationale ! Bien souvent, pourtant, nos braves policiers municipaux sont déjà suréquipés, étant dotés fréquemment de pistolets automatiques dernier modèle et même, parfois, de flash-ball. Il leur viendra peut-être, bientôt, l’idée de revendiquer l’usage du Täser, cette arme à impulsion électrique. Normal : on n’arrête pas le progrès répressif ! Que ne ferait-on pour faire respecter l’ordre public républicain ? Enfin, nos policiers municipaux, héritiers des gardes champêtres de jadis, pourront désormais parader avec une bombinette de lacrymo accrochée au ceinturon. Ainsi encombrés, seront-ils plus respectés pour autant ? Il faut en être bien certain : peu à peu les passerelles techniques vont se multiplier entre les « nationaux » et les « municipaux ».
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Publié par Observatoire des Libertés Publiques