quefaitlapolicelogo QUE FAIT LA POLICE ? – Bulletin d’information anti-autoritaire – Nouvelle série – numéro 61 – juin-juillet 2012


Editorial : De la sinistre réalité au rêve

Tout un pan de l’Etat policier, qui se mettait en place depuis le printemps 2002, est en passe de s’effondrer. La France était entre les mains d’une droite ultra-sécuritaire, avec à sa tête Nicolas Sarkozy, menaçait gravement les libertés fondamentales du pays des droits de l’homme. Bientôt, nous serons peut être débarrassés des hommes de main de l’ex-président : les Guéant, Hortefeux, Ciotti. Ces excellents citoyens, qui étaient décidés à mettre le pays en coupe réglée, vont sans doute gagner leur droit à une retraite anticipée mal gagnée. Il y avait volonté de transformer chaque Français en flic d’un autre. La tentative perverse de l’instauration de l’institution des  »voisins vigilants » en est la meilleure preuve. Il n’en reste pas moins que chaque instant de notre vie est déjà sous haute surveillance, avec les dizaines de fichiers policiers en place (voire l’information ci-dessous), tandis que des dizaines de milliers de caméras de vidéo surveillance ont pour vocation de capter tous les instants de notre vie.
C’en serait terminé de ces déplacements présidentiels, avec des centaines de policiers en protection, et des badauds refoulés loin de la vue du « chef ». Terminé les « casse-toi pov’con ! », la racaille la mise au ban du pays et le Karcher brandi contre quiconque oserait manifester sa volonté d’en finir avec ce système conçu par des nantis pour des nantis. Terminée la présence de ces nombreux fourgons de CRS, à la moindre délégation syndicale devant un ministère. Terminées cette arrogance policière, en toute occasion, face aux citoyens, en espérant que ces hommes d’ordre (de désordre à l’occasion) cessent de se considérer comme la colonne vertébrale du pays. Terminé cet Å“il suspicieux du policier, triant le bon grain de l’ivraie, c’est à dire s’apprêtant à opérer des contrôles d’identité, sans motif, sur des passants colorés plutôt que sur des bons blancs. Bien sûr, le policier lambda n’est pas plus xénophobe que raciste mais il ne faut pas oublier les habitudes malsaines, tenaces, dont il lui est difficile de débarrasser.
Risquons néanmoins quelques gros bémols. Sans cacher notre satisfaction possible, n’oublions pas que le parti socialiste a déjà été en capacité de propulser au ministère de l’Intérieur un « sauvageon » comme Jean-Pierre Chevènement, qu’il y a toujours en son sein quelques hommes d’ordre à la nuque raide…
Maurice Rajsfus

Matraques citoyennes
Une loi votée en mars 2011, entrée en vigueur à la fin de cette même année, permet de créer une « réserve citoyenne » pour la police nationale. Cette ouverture aux forces de l’ordre visait, pour le ministère de l’Intérieur, à renforcer les liens entre la police et la population, en permettant aux citoyens de s’impliquer et d’agir au quotidien pour la sécurité. On respire, pourtant, car sur le terrain, ces braves défenseurs de l’ordre public -comme force d’appoint – ne sont pas armés. Selon le directeur du cabinet du Préfet délégué pour la détense et la sécurité de l’Est de la France : « Pour beaucoup de candidats à la réserve, il y a l’envie d’être utiles à la société, et de rendre service. » Comme on reste prudent, au ministère de l’Intérieur, ces bons fonctionnaires d’autorité estimaient nécessaire d’ajouter : « Le risque zéro n’existant pas, les réservistes ne sont donc pas utilisés pour des patrouilles ou pour des missions sur la voie publique. » Ah bon. Bien entendu, peuvent postuler tout citoyen français de 18 à 65 ans, ayant un casier judiciaire vierge. C’est rassurant. Il est rappelé qu’il peut être fait appel à ces réservistes jusqu’à 90 jours par an, ces bons citoyens étant affectés à proximité de leur lieu de résidence, les rémunérations pouvant varier de 50 à I50 euros par vacation. Les dossiers de candidatures seraient nombreux. (Source, Vosges Matin, 10 avril 20I2)

Des fichiers comme s’il en pleuvait
Nous savions déjà que nous étions sous la haute surveillance de dizaines de fichiers de police, certains d’entre eux fonctionnant même clandestinement. Comme cela avait été le cas du sinistre STIC (Système de traitement des infractions constatée), durant plusieurs années. Il ne se passe pas de mois sans qu’apparaisse un nouveau fichier. Ainsi, le Journal Officiel daté du 16 mars, nous informait de la naissance du petit dernier : ARES (Automatisation du registre des entrées et sorties des recours en matière de contravention). Ce fichier ayant pour objet de recenser les données des personnes contestant leur contravention. Dans une interview donnée à Libération, l’avocat William Bourdon, rappelait que le fichier STIC contenait des fiches concernant près de 34 millions de personnes dont 835 d’informations inexactes ou non-actualisées, voire touchant la vie privée. Ce fichier paraît de plus en plus utilisé sans le cadre d’enquêtes privées, avec la complicité de policiers (voir la récente affaire IKEA). Ces trois dernières années, le nombre de fichiers de police aurait augmenté de 70% et, suivant un récent rapport parlementaire, la moitié d’entre eux fonctionnant illégalement, c’est à dire sans le moindre contrôle officiel. D’où cette réflexion de l’avocat : « Chaque citoyen laisse derrière lui ce que les chercheurs appellent l’ombre numérique, qui s’élargie de jour de jour », et cet avertissement : « les nouvelles technologies, associées à l’obsession sécuritaire du sarkosisme, sont devenues très inquiétantes pour la protection de la vie privée. » (Source, Libération, 17 avril 2012)

Point de suspension
Pour cause de consultation électorale, la rubrique « accrostiche », concernant Claude Guéant, a dû être abandonnée…

Comptine
Un humoriste parisien, très au fait des mœurs de nos policiers républicains, comme de leur niveau de connaissances, nous a fait parvenir ce petit bijou de concision :
« La police
Pas trop lisse
Fait pas dans la malice
Crisse, crisse
Et comme aurait dit la Palice
Cinq et six
Ne font pas dix… »
(N’hésitez pas à prendre la suite car il est toujours sain de persifler)

Rigolo
Il s’en passe de belles dans les garages à ciel ouvert de la police marseillaise. A la mi-avril, après la disparition d’une moto Yamaha, de scooter et de véhicules banalisés, dont une Alfa-Roméo, les malfrats étaient de retour sur le lieu de leur délit, emportant un fourgon, des gilets pare-balles et des plaques d’immatriculation. On n’ose croire que des fonctionnaires de la Grande Maison auraient pu faciliter la manÅ“uvre. (D’après Métro et Le Figaro, 19 avril 2012)

La police n’aime pas les « indignés » !
Le 18 avril, vers 16 heures, une vingtaine de militants « indignés », qui participaient à la marche partie de Bayonne et de Toulouse dans les premiers jours d’avril, s’étaient installés devant le parc de la mairie de Montrouge (92), avec pour destination finale Paris, le 21 avril. Vers 19 heures, des policiers de la Direction de l’ordre public et de la circulation, intervenaient pour les déloger, au prétexte que ce parc serait un lieu privé. Au moins sept des marcheurs étaient interpellés par la police et conduits au commissariat. (Source, Le Parisien Hauts de Seine, 19 avril 2012)

Villiers-le-Bel : faux témoignage policier
Le policier impliqué dans la mort de deux adolescents, à Villiers-le-Bel (93) de 25 novembre 2007, sera jugé le 29 juin 2012. Il est poursuivi pour « homicide involontaire ». A l’époque des faits, le véhicule conduit par ce policier avait heurté les deux garçons, le conducteur prétendra lors de l’enquête initiale de rouler à 50 km/h et, en 2009, 1e juge d’instruction de Pontoise avait conclu à un non-lieu, mais depuis, il a été avéré que le véhicule circulait à 64 km/h. En revanche, les trois autres policiers, présents lors de 1’accident, ne seront pas poursuivis. Rappelons que ce drame avait déclenché deux jours d’émeute et d’échauffourées avec les forces de l’ordre, qui verront plusieurs jeunes condamnés à de lourdes peines de prison. (D’après Métro, 20 avril 2012)

Flingueur perso
Le 19 avril, un policier grenoblois, soupçonné d’avoir abattu son ex-compagne, à son domicile, en Savoie, a été interpellé à Voos, en Norvège.(Source, Le Figaro, 20 avril 20I2)

Police et droits de l’homme
Le 19 avril, le Comité européen pour la prévention de la torture dressait un bilan mitigé des conditions d’enfermement en France. Concernant les commissariats de police et les locaux de garde à vue, il y aurait de nombreux progrès à réaliser mais le ministère de l’Intérieur n’en aurait pas les moyens. Le Comité note que, dans certains commissariats de police les plus récents comme Lille et Rouen on trouve, « des locaux d’une saleté repoussante : flaques de sang coagulées au niveau du sol, vomissures séchées sur les bats-flancs », et constate même « un froid ambiant et l’impossibilité d’obtenir une couverture voire un matelas. » Au pays des droits de 1’homme, il semble que l’on respecte toujours aussi peu la sacro-sainte présomption d’innocence. (D’après Le Monde, 20 avril 2012)

Dehors les indignés !
Dans la soirée du 21 avril, à Paris, quelques 300 « indignés » qui occupaient brièvement l’esplanade du Trocadéro, se dispersaient à l’arrivée des forces de l’ordre. Il convient de noter qu’un important cordon policier avait été formé autour des manifestants, lesquels espéraient camper sur place jusqu’au 12 mai, journée d’action internationale de tous les « indignés ». (Source, Direct Matin, 23 avril 2102) .

Pandore attachant
Le 24 avril, à Saint-Etienne, un gendarme, âgé de 39 ans était condamné à six mois de prison avec sursis, et cinq années d’interdiction d’exercice de son activité. Il avait menotté et attaché à un arbre un garçon de 17 ans, pour lui faire avouer un cambriolage qu’il n’ avait pas commis. (Source, Direct Matin, 25 avril 2012)

Flingueur décoré
Les policiers du RAID, qui ont participé à l’assaut contre l’appartement de Mohamed Merah, et l’on pratiquement éxécuté, le 22 mars, à Toulouse, ont été décoré de la Légion d’honneur par le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant. (Source, Direct Matin, 25 avril 2012) l

Noisy-le-Sec : un mort !
Le 21 avril, à Noisy-le-Sec (93), un homme était interpellé par des policiers. Soupçonné de vol à main armée, l’agresseur présumé aurait lancé une grenade en plâtre (qui n’aurait pas explosé), en direction des policiers, avant de prendre la fuite en pointant un revolver sur les forces de l’ordre, mais sans en faire usage. Un policier se sentant menacé ouvrait alors le feu à quatre reprises, blessant grièvement cet homme, qui devait décéder quelques heures plus tard à l’hôpital Georges Pompidou, où il avait été transporté en urgence. Les syndicat de police n’hésitaient pas à parler de « riposte ». Une enquête était immédiatement ouverte par l’IGS pour déterminer si le policier, auteur des quatre coups de feu, était bien en état de légitime défense.
Affirmation rapidement démentie par les résultats de l’autopsie, où il était avéré que l’homme avait reçu une balle dans le dos. D’où la mise en examen du policier pour « homicide volontaire », et son placement sous contrôle judiciaire le 25 avril. Dans la soirée du même jour, des centaines de policiers partaient en manifestation depuis Bobigny, avant de bloquer les Champs-Elysées à bord de nombreux véhicules de fonction, gyrophares allumés et sirènes hurlantes, pour protester contre la mise en examen de leur collègue. Le 26 avril, pour ne pas être en reste, le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, venait au secours du policier flingueur, expliquant que celui-ci était effectivement en situation de légitime défense, ajoutant que le parquet annulerait la mise en examen -ce qui ne sera pas le cas. Pour parfaire le tableau, les syndicats de police s’impliquaient dans la campagne électorale, reprenant la proposition de Nicolas Sarkozy de la notion de « présomption de légitime défense », qui lui avait été soufflée par Marine Le Pen. En fait, le droit de tuer impunément ! Ce que suggère le secrétaire général du syndicat des policiers en tenue (sarkozyste) lorsqu’il demande que ses collègues puissent bénéficier du privilège des gendarmes qui ont le droit d’ouvrir le feu sur un suspect, après un tir de sommation. (Sources, Direct Matin, Métro et 20 Minutes, 23 avril, Libération 26 avril, Le Figaro et Libération 27 avril 2012).

Forte pensée
« De même que l’étude des poissons est étroitement liée à l’étude de la mer, on n’imagine pas le policier sans le malfaiteur. » In La police, de Casamayor, Gallimard, l973, page 47.

Mouchardage patronal
Le 11 avril, à Nanterre, des policiers s’invitaient à une audience de conciliation du Conseil de Prud’hommes. But de l’intrusion des forces de l’ordre ? Se livrer à l’arrestation d’un travailleur Malien venu faire valoir ses droits. Licencié d’une entreprise de restauration collective, où il travaillait depuis 2010, il avait assigné son employeur pour obtenir le paiement de ses indemnités légales. C’est ce même employeur qui avait porté plainte pour usurpation d’identité contre ce sans papiers, tout en prévenant la police du jour et du lieu de l’audience. (Source, Le Monde Libertaire, 26 avril 2012) I

Est-il illégal de distribuer des tracts ?
A Poitiers, des policiers se donnent le droit de contrôler l’identité des militants anarchistes qui distribuent des tracts sur la voie publique. (« Nous avons reçu des ordres… « ) L’escalade ne s’arrête pas là puisque le 13 avril, vers 17 heures, des policiers se permettaient de contrôler l’identité de personnes qui avaient eu le seul tort d’avoir pris un tract des mains du distributeur. Deux policiers, qui avaient dû guetter ces passants, les abordaient et leur enjoignaient de les leur remettre. Ce qu’ils devaient faire, avant de subir la fouille de leur sac. (Source, Le Monde libertaire, 26 avril 2012)

Villageois vigilants ?
Il semblerait que les infréquentables « Voisins vigilants », qui ne rencontrent pas le succès attendu, ont malgré tout donné des idées malsaines à quelques préfets soucieux de prévenir une insécurité qui n’existe pas. C’est le cas du préfet du Loiret, s’exerçant à encourager d’excellents habitants de la petite cité de Meung-sur-Loire, à développer un « dispositif de prévention de la délinquance par la participation citoyenne. » Pour ne pas être l’objet de la critique, ce haut fonctionnaire prenait soin d’ajouter : « I1 ne s’ agit pas d’autorité autonome, et moins encore de milice. » Avec, malgré tout une incitation à signaler à la gendarmerie « les véhicules inhabituels », comme des gens « au comportement inhabituel », bien qu’il ne se passe rien dans ce gros bourg. Les habitants se sont étonnés, l’un d’eux réagissant : « Il y a bien quelques petits trafics mais rien de grave. Je ne vois pas pourquoi la police fait appel à des balances… » De même la gardienne d’un groupe de logements sociaux en poste depuis sept ans : « si les gens ne se sentent pas en sécurité, j’aimerais bien le savoir, qu’on ne m’ait pas prévenue de cette mesure, j’en suis surprise et vexée ! » S’agirait-il d’effrayer les bons citoyens à la veille des consultations électorales ? (Source, Libération, 23 avril 2012)

Apprendre le geste qui sauve
Il paraît qu’en garde à vue au commissariat, le délinquant ou même le suspect se voient confisquer leurs ceinture, lacets et cravate. I1 n’en reste pas moins que, le 28 avril, à Béziers, un automobiliste âgé de 25 ans, contrôlé en légère alcoolémie, s’est pendu, à l’aide de sa ceinture dans les locaux de garde à vue. Le jeune homme ne serait resté seul que « moins de cinq minutes », indiquait de procureur de la République de Béziers. Ce jeune homme, dont le sang ne contenait 0,6 gramme d’alcool par litre de sang était conduit, en état comateux à l’hôpital mais, fort heureusement, son pronostic vital ne serait pas engagé. (D’après, Le Figaro, 30 avril 2012) s

Sécurité
A l’occasion des diverses manifestations et défilés, dans Paris, la préfecture de police avait déployé quelque 1.500 policiers. Sans doute pour protéger le rassemblement sur l’esplanade du Trocadéro, où devait se produire Nicolas Sarkozy, le 1er Mai. En revanche, les forces de l’ordre étaient pratiquement invisibles sur le parcours emprunté par le cortège syndical, de la place Denfert-Rochereau à la place de la Bastille. (D’après France 3, 1er mai 2012)

Suicide
Le 30 avril, le corps sans vie d’un policier, ancien CRS, était retrouvé à son domicile, à Cergy-Pontoise (95). Ce fonctionnaire, âgé de 35 ans, récemment muté à Aulnay-sous-Bois (93) ; aurait mis fin à ses jours avec son arme de service pour des raisons sentimentales, selon certaines sources, suite à des réprimandes de sa hiérarchie, selon d’autres. (Sources, Libération et Métro, 2 mai 2012)

La haine de la police
Dans la nuit du 29 au 30 avril, à Amiens, trois CRS et un agent de la police aux frontières étaient frappés devant une discothèque. Les agresseurs auraient reconnu ces fonctionnaires, qui circulaient en civil. L’un d’eux a eu le nez cassé. (Source, Métro, 2 mai 2012)

Prévisions
Encore en poste place Beauvau, le ministre de l’Intérieur publiait un communiqué, le 2 mai, prévoyant l’expulsion de 40.000 étrangers sans papiers, pour l’année 2012. (Source, France Inter, 2 mai 2012)

Pas de menaces sur la rétention…
Opposé à Nicolas Sarkozy dans un débat sur TF1 et France 2, François Hollande assurait qu’il ne fermerait pas les centres de rétention. (2 mai 2012)

Feu à volonté !
Depuis le 25 avril, suite à la mise en examen, pour « homicide volontaire », du policier qui avait abattu d’une balle dans le dos un jeune homme de Noisy-le-Sec (93), il ne se passe pas de jour sans que les syndicats de policier appellent leurs mandants à manifester conte cette décision de justice. Après une démonstration massive sur les Champs-Elysées, ce 25 avril, ce sont à nouveau une cinquantaine de véhicules de police qui se sont rassemblés, le 30 avril, gyrophares allumés, devant la préfecture d’Evry (91). Immédiatement après, le syndicat SGP-Police FO (majoritaire chez les policiers en tenue), annonçait un grand rassemblement pour le 10 mai, à Paris, tandis que le syndicat Alliance (minoritaire) appelait à une manifestation nationale, devant toutes les préfectures, le 11 mai, sous le signe d’une « mobilisation nationale », pour réclamer l’application du « principe de présomption de légitime défense » pour les tueurs instinctifs. (D’après Libération, 2 et 3 mai 2012)

Protection des centrales nucléaires
760 gendarmes, triés sur le volet sont affectés à la protection des centrales nucléaires. Cela n’a pas empêché Greenpeace d’envoyer l’un de ses militants, en parapente, au cœur même de la centrale du Bugey (Ain), le 1er mai, tandis qu’une autre centrale, celle de Civeau (Vienne), voyait un homme s’y introduire par une sortie réservée aux véhicules. Faudrait-il doubler ou tripler le nombre de pandores pour assurer la protection de nos sites nucléaires ? (D’après Le Figaro, 3 mai 2012)

Dehors les Roms ! (Suite sans fin ?)
A Ris-Orangis, le 3 mai, un campement de Roms, où s’étaient installés 56 personnes, dont de nombreux enfants, était évacué par les forces de l’ordre. (Source, France Inter, 3 mai 2012)

Grogne policière (suite)
Le 3 mai, quelque 400 policiers se réunissaient à Bordeaux et à Pau, pour soutenir leur collègue, mis en examen pour « homicide volontaire », en Seine-Saint-Denis. Ce même jour, à Lyon, ils étaient environ 200 à manifester, pour la troisième fois en moins d’une semaine. Dans la matinée du 4 mai, à Paris, devant le Palais des Congrès de la porte Maillot, 200 policiers se réunissaient pour protester contre la décision des juges de Bobigny. Il semble que les syndicats de policiers ont été dépassés par leur base. (Sources, Libération et Canal +, 4 mai 2012)

Requiem pour un ex – et ses affidés
La soirée du 6 mai 2012 a dû provoquer de forts traumatismes dans les rangs de la police nationale. Le congé signifié au ci-devant président de la République, Nicolas Sarkozy, et donc à tous ses obligés, devrait, espérons-le, provoquer un coup de frein à la mécanique policière. Toujours est-il que le changement espéré n’a provoqué aucun commentaire de la part des responsables des syndicats de police. Il est vrai que, par tradition, ces gens-là n’aiment pas trop se fâcher avec ceux qui commandent la manœuvre…encore que. Attendons pour voir si les mœurs de nos « gardiens de la paix » vont se modifier suite à l’incident de parcours survenu. Place de la Bastille, l’annonce du résultat de l’élection présidentielle était ponctuée par de nombreux « casse-toi, pov’ con ».
Dans le numéro de juin 2002 de Que fait la police ?, alors que le maire e Neuilly accédait au ministère de l’Intérieur, nous écrivions : « Nicolas Sarkozy, c’st comme Tatie Danielle. Il ne vous connait pas encore mais il vous déteste déjà ! » Au cours des dix années qui allaient suivre, place Beauvau puis à l’Elysée, un étonnant catalogue de lois, plus sécuritaires l’une que l’autre, voyaient le jour. Textes ponctués sur le terrain par des amabilités témoignées envers les « racailles », comme à Argenteuil, ou le « Karcher » promis aux résidents de la cité des 4000, à La Courneuve, avec l’intention de corseter moralement l’ensemble des banlieues « sensibles ». Il y avait eu le ministère de l’Identité nationale, où se signaleraient Eric Besson et Brice Hortefeux (condamné deux fois pour injures raciales). Au ministère de l’Intérieur, le dernier titulaire du poste, Claude Guéant, s’illustrait par d’élégants propos sur l’inégalité des races, tandis qu’il se flattait de faire expulser plus de 30.000 étrangers « en situation irrégulière » chaque année, promettant de faire mieux lors de l’exercice suivant. En fond sonore, comment oublier le discours xénophobe du 30 juillet 2010, à Grenoble. Sans négliger, très récemment, cet abominable permis de tuer donné aux policiers avec cette étrange notion de « présomption de légitime défense », suite à la grosse bavure de Noisy-le-Sec, le 25 avril.
Attendons la suite pour juger du changement. LA justice restera-t-elle encore sous contrôle policier ? Le pays des droits de l’homme continuera-t-il à se déshonorer avec ces lieux de non-droits que l’on appelle centres de rétention administrative, où des enfants sont également enfermés, Les policiers de la République pourront-ils toujours s’attribuer des pouvoirs qu’ils n’ont pas, et traiter avec une extrême arrogance une population, qu’ils voudraient voir soumise ?
Maurice Rajsfus, 7 mai 2012

Invariance du comportement policier
Dans la soirée du 6 mai, alors que les résultats des élections présidentielles sont déjà connus, des jeunes « colorés », comme ne les apprécient pas nos policiers républicains, manifestent leur joie, à Clichy-sous-Bois (93) et bloquent un rond point en chantant. Arrivent cinq véhicules de police dont les occupants font aligner les garçons, mains en l’air, contre un mur. Devant ce spectacle, un militant associatif commente : « On est dans la merde ! » Aucune autorité n’avait sans doute averti ces policiers que leurs méthodes devaient changer. (D’après Le Monde, 8 mai 2012)

Oubli d’un massacre
Le 8 mai, à Paris, quelque 500 personnes défilaient entre le quartier Barbès et la place du Châtelet, pour rappeler le massacre de Sétif et du Constantinois, accompli par l’armée française, secondée par des colons. En cette circonstance, peu de policiers visibles à l’horizon, alors que la manifestation se terminait à un jet de pierre de la préfecture de police. (D’après Métro, 9 mai 2012)

Nom d’un chien !
Dans la matinée du 9 mai, dans le hall de la gare du Nord, à Paris, un homme déambule, suivi par un chien non-muselé – ce qui constitue effectivement une infraction. Le chien, sans doute effrayé par la foule, mord deux personnes. C’est alors qu’un policier du réseau ferré sort son arme de service, abat le chien et blesse dans le même temps une voyageuse qui avait le tort de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. (Source, France Inter, 9 mai 2012)

Provocation ?
Près d’une semaine après les élections présidentielles, et la victoire de François Hollande, il semblerait que les forces de l’ordre n’aient pas perdu leurs mauvaises manières. A quelle fin les états majors des robots tape-dur continuent-ils à afficher leurs mercenaires dans les rues de nos villes ? A Paris, le samedi 12 mai, vers 19 heures, l’ancien quartier des Halles est calme. Pourtant, une douzaine de fourgons de la gendarmerie mobile stationnent le long d’un trottoir, sur le boulevard Sébastopol. En approchant du Forum des Halles, nombreux sont les occupants de ces véhicules qui patrouillent, ou se tiennent devant un mur, paraissant attendre d’éventuels perturbateurs. Tous sont déguisés en crustacés, et armés comme s’ils partaient en guerre contre les ennemis de la République : matraque, revolver, bombe lacrymogène à la ceinture, casque et bouclier. Comme s’il était nécessaire de mater une possible émeute. Les Parisiens, nombreux, passent indifférents. Le lendemain, 13 mai, toujours en fin d’après-midi, même présence policière, au même endroit. Pourquoi ? Il est vrai que ce soir-là, non loin, devant la Fontaine des Innocents, quelques dizaines de militants manifestent contre la répression que subissent ,les Palestiniens dans leur propre pays. (Source, témoin étonné, 15 mai 2012)

La police française sous l’occupation nazie
Soixante-dix ans après les faits, les Editions du Cherche-Midi viennent de rééditer deux ouvrages de Maurice Rajsfus, rappelant les exploits d’une police alors entièrement dévouée à l’occupant nazi. Dans Opération étoile jaune est relatée l’implication coupable de nos forces de l’ordre, suite à l’obligation faite aux Juifs de la zone occupée de porter ce signe distinctif infâmant, dès le 7 juin 1940. Drancy, un camp de concentration très ordinaire, rappelle que, de l’été 1941 à l’été 1943, c’est la police française qui gérait fidèlement ce camp d’où plusieurs dizaines de milliers de parias seront déportés, sous son contrôle, vers les camps d’extermination. Ce qui n’empêchera pas les gendarmes de ce pays d’exercer une surveillance attentive autour du camp, jusqu’à la libération de Paris. Ce sont deux livres à charge sur le comportement des forces de l’ordre, dont les institutions n’ont jamais été jugées pour leurs forfaits, tout comme elles n’ont jamais témoigné le moindre regret. (Opération étoile jaune et Drancy, un camp de concentration très ordinaire, Le Cherche-Midi, avril 2012)

Rumeur
Frédéric Péchenard, directeur général de la police nationale, jusqu’à la défaite de Nicolas Sarkozy, et ami de jeunesse de ce dernier, devrait quitter rapidement ses fonctions pour devenir responsable de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues. En fait, un lieu de pantouflage. Il n’en reste pas moins que, le 14 mai, le Réseau français des réductions des risques estimait que c’était là « une nomination qui ferait tache ! » Au-delà des frasques du fils Péchenard (se reporter au n° 60 de Que fait la police ?) il convient de rappeler qu’il y a quelques années, alors préfet de Seine-Maritime, Frédéric Péchenard avait suggéré que l’ensemble des Français puisse être soumis au prélèvement de leur ADN, afin de faciliter la recherche des suspects des différents délits. (D’après Libération, 15 mai 2012)

Plus ça change…
Suite à la défaite de Nicolas Sarkozy aux élections présidentielles, le 6 mai, les langues commencent à se délier sur les mauvaises habitudes policières. C’est ainsi qu’un ancien directeur de la formation de la police, également ex-directeur de l’Institut des hautes études de la sécurité intérieure, Jean-Marc Erbès, déplore enfin, « l’exercice des missions telles qu’elles ont été imposées dans le nouvel ordre policier instauré par N ; Sarkozy… » Ajoutant, pour faire bonne mesure, « …La nouvelle politique de sécurité a été un échec. Absente de l’espace public, ou intervenant de manière inappropriée, les polices urbaines se sont coupées de la population. LA droite a imposé au policier de vivre sa profession uniquement comme régalienne et non plus également sociale. » Et encore, pour bien montrer que nous venons de changer d’époque : « Le policier doit chercher à gagner la confiance de la population pour agir dans la proximité et le partenariat afin d’être efficace et vivre positivement son métier… » Pourquoi cet éminent citoyen ne l’a-t-il pas dit bien plus tôt ? (D’après Libération, 15 mai 2012)

Malchance policière
Le 15 mai, à Dijon, un fourgon de police partant en intervention fauchait trois lycéennes, après avoir été projeté sur un trottoir par un autre véhicule, à un carrefour. La plus âgée de ces lycéennes – 20 ans – aurait été grièvement blessée. Question : à quelle vitesse circulaient les policiers ? (D’après Métro, 16 mai 2012)

Suicides
Le 14 mai, une policière, basée à Castres (Tarn) s’est suicidée avec son arme de service. Le 15 mai, c’est un policier de la PAF, en poste à Orly, qui a mis fin à ses jours, sur son lieu de travail, avec son arme de service. (Source, Direct-Matin, 16 mai 2012)

Jean-Pierre Chevènement aurait trouvé son héritier
Manuel Valls est donc devenu ministre de l’Intérieur. Il en avait très envie. Désormais installé place Beauvau, cet homme d’ordre se plaignait, il y a quelques mois, de voir trop de commerçants forains, colorés, sur les marchés de sa bonne ville d’Evry. Il n’y a jamais de hasard en matière de rejet. Ainsi, dans le cadre de la loi Sécurité intérieure de Nicoals Sarkozy, cet élu local, fils de républicains espagnols, avait voté sans états d’âme, le 23 janvier 2003, l’amendement instituant un nouveau délit : celui « d’outrage au drapeau tricolore et à l’hymne national. » Alors député de l’Essonne, Manuel Valls se faisait pédagogue pour expliquer : « L’intention est bonne. L’objet difficilement contestable. Il s’agissait de faire passer un message fort, et aussi de montrer qu’au PS on ne laisse pas ce terrain là à la droite… » C’est ainsi que le groupe socialiste, dans sa majorité, avait voté cet amendement liberticide, bien que certains élus, plutôt hostiles à ce texte, courageux, mais pas téméraires, avaient préféré quitter l’hémicycle. Suite à ce vote déshonorant, le cinéaste Bernard Cerf, dans une tribune parue dans Le Monde du 8 février 2033, et titrée « Outrageons le drapeau », poussait un cri de colère : « Je suis Français, et si je dois respecter un drapeau, c’est celui des révolutionnaires qui crachaient sur la monarchie ; celui des Français qui s’opposaient au drapeau de Vichy ; le drapeau de ceux qui étaient torturés en Algérie. Le respect ne s’impose pas par la force, il se gagne ! Manuel Valls était habillé pour l’hiver…
Attendons pour vois ce que sera l’action du nouveau ministre de l’Intérieur, vis-à-vis des sans papiers, par exemple. En espérant que les centres de rétention administrative vont peu à peu se vider, et que les expulsions nombreuses dont se flattait Claude Guéant ne seront bientôt plus qu’un mauvais souvenir. Il faut pourtant rester circonspect car, parmi les proches de Manuel Valls se trouve l’incontournable Alain Bauer, ancien socialiste, ex grand maître du Grand Orient de France et surtout, encore récemment, conseiller à la sécurité de Nicolas Sarkozy. N’oublions pas, également, que le député-maire d’Evry avait développé une police municipale – armée – forte de 40 membres, complétée par un système de vidéosurveillance très au point. (D’après Le Monde, 27 janvier et 8 février 2003, 18 mai 2012)

Un caprice de l’ancien pouvoir
Récemment, le trop célèbre criminologue Alain Bauer, avait obtenu de Nicolas Sarkozy la création d’une chaire de criminologie au CNAM (Conservatoire national des Arts et Métiers). LE 5 mai, pourtant, à la veille des élections présidentielles, l’Association française de droit pénal déposait au Conseil d’Etat un « recours pour excès de pouvoir », afin de faire annuler les deux arrêts du 13 février 2012 faisant de la criminologie une discipline universitaire. Le 15 mai, le conseil scientifique du CNAM adoptait une motion demandant au futur ministre de l’Enseignement supérieur de revenir sur la création de 4 postes d’enseignants pour un pôle de criminologie, à la demande d’Alain Bauer. « Actuellement, il y a une seule unité d’enseignement de ce type au CNAM avec seulement 16 auditeurs, et un professeur en sous-service. » Il s’agit d’Alain Bauer, évidemment, rémunéré à ce titre, suite à un « caprice du pouvoir », Nicolas Sarkozy, évidemment. Il faut garder en mémoire que ce même Alain Bauer est l’initiateur tristement connu de ces fameux contrats locaux de sécurité, vendus clés en main aux communes qui étaient incitées à y souscrire. (D’après Libération, 17 mai 2012)

Sardines de circonstance
Avant de quitter l’Elysée, Nicolas Sarkozy avait tenu à distinguer plusieurs de ses bons serviteurs policiers. C’était le cas pour le secrétaire du syndicat Synergie-officiers, Patrick Ribère, et de Frédéric Lagache, numéro deux du syndicat Alliance des policiers en tenue –l’un et l’autre étant inféodés à la droite dure, étant décorés de l’ordre national du Mérite. Toutes ces décorations étant attribuées à la grande colère des autres syndicats de policiers. Particulièrement lorsqu’il a été possible d’apprendre qu’un haut gradé de la DCRI, à Toulouse, avait également reçu le ruban bleu. Cet important personnage, le capitaine Christophe Staefler, condamné en 1999 à quinze mois de prison avec sursis pour « coups et violences volontaires illégitimes », avait néanmoins bénéficié d’une promotion, en étant élevé au grade de commandant à Toulouse. Par ailleurs, la Légion d’honneur a été attribuée à plusieurs officiers du renseignement, ayant « travaillé » sur l’affaire Merah, le 8 avril. Ces « rosettes » sont restées dans la gorge de leurs collègues. (Source, Libération, 18 mai 2012)

Pan, pan, sur le pandore !
Le 14 avril 2012, un major de la gendarmerie nationale, en poste dans la région Aquitaine, avait eu le mauvais goût d’accepter la vice-présidence de l’Association « Gendarmes et citoyens », oubliant le sobriquet qualifiant l’armée de Grande Muette. Mauvaise pioche don. Trois jours plus tard, la Direction de la gendarmerie signifiait sa suspension au major, avant que n’intervienne une procédure disciplinaire – sans appel possible. Seule issue envisageable : renoncer à cette vice-présidence. Ce qui fut fait, et le pandore retrouvait l’intégralité de son salaire. (Source, Marianne, 8 mai 2012)

Chaises musicales
Après le départ annoncé de Frédéric Péchenard, ami d’enfance de Nicolas Sarkozy, de la Direction générale de la police nationale, Bernard Squarcini (dit « le squale ») par ailleurs mis en examen, patron de la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur), s’apprête à rejoindre le secteur privé, tandis que Michel Gaudin, préfet de police de Paris, serait également sur le départ. Ce petit personnel, trop proche du président sortant devenait tache dans le nouveau décor. Il reste à espérer que la base policière soit en mesure de changer de nature. (D’après France-Inter, 18 mai 2012)

Les dernières boules puantes de Claude Guéant
Avant de quitter le ministère de l’Intérieur, Claude Guéant tenait à démontrer, une dernière fois, sa capacité de nuisance. Le 6 mai, le Journal, Officiel publiait un décret, signé le 4 mai. Objet de cette mauvaise manière sécuritaire ? La fusion des fichiers STIC, de la police nationale et Judex, de la gendarmerie. Cette fusion scelle le fichage systématique de personnes, avec un dispositif de reconnaissance faciale permettant d’exploiter les images captées par les caméras de vidéosurveillance. Ce fichier unifié devant également comporter des données sur les origines raciales et ethniques, ainsi que les opinions politiques, l’appartenance syndicales, les choix philosophiques et religieux, sans oublier la santé et l’orientation sexuelle des « individus ». Le 8 mai, tout en expédiant les affaires courantes, le futur ex-ministre de l’Intérieur s’illustrant encore en créant, par décret, un fichier d’analyse sérielle devant permettre aux enquêteurs d’exploiter tout l’environnement d’une infraction (punie d’au moins 5 ans de prison), en collectant les appels téléphoniques, les réseaux sociaux – que les sources soient ouvertes ou fermées. Par ailleurs, la durée de consultation de ces données seraient de cinq ans pour les mineurs, et de vingt ans pour les majeurs – avec des « dérogations » pouvant prolonger cette durée à trente ou même quarante ans. Finalement, ce méga fichier pourrait concerner la moitié de la population. Question : Manuel Valls va-t-il abroger ces décrets liberticides ? Faute de quoi, il nous faudrait bien considérer que cet arsenal répressif de complément ne peut que lui convenir. (Source, Le Monde Libertaire et Tout est à nous, 17 mai 2012)

Manuel Valls en rétention…
Le 19 mai, le nouveau ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, visitait le centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot (77). Il désirait « faire le point » sur les conditions d’accueil et vde fonctionnement de ce CRA, le plus important de France. Ce lieu de non-droit avait l’objet de vives critiques, lors de son ouverture, en août 2011, étant désigné comme « centre de la honte ». Il faut souhaiter que, dans un premier temps, le ministre n’oublie pas l’engagement pris au cours de la campagne présidentielle, par François Hollande, de mettre fin à la pratique de la rétention des familles étrangères avec des enfants. Par ailleurs, si le ministre de l’Intérieur a rencontré des policiers, des médecins et des étrangers « retenus », est-ce un hasard si aucun bénévole de la CIMADE, association d’aide autorisée à intervenir dans ce CRA n’était prévu dans son carnet de rendez-vous ? (D’après 20 Minutes, 21 mai 2012)

Continuité de l’Etat…
Il semble que les cabinets ministériels vont compter un certain nombre d’anciens fidèles de Nicolas Sarkozy. C’est ainsi qu’au cabinet du ministère de l’Intérieur, particulièrement, on trouve un énarque qui, depuis une dizaine d’années, a fait sa carrière à l’ombre de Michel Gaudin, aussi bien à la Direction générale de la police nationale qu’au cabinet de ce dernier, à la préfecture de police de Paris. Sans négliger que cet important fonctionnaire d’autorité est également un protégé d’Alain Bauer, ancien conseiller sécurité de Nicolas Sarkozy, et ami de trente ans de Manuel Valls. C’est sans doute ce qu’en langage convenu on appelle la continuité de l’Etat… (Source, Le Monde, 22 mai 2012)

Le prochain bulletin de Que fait la police sera publié en septembre 2012

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