La réalité peut dépasser la fiction !
Après avoir vu des gendarmes mobiles et des CRS défoncer à la hache les portes de l’église Saint-Bernard, nous savons désormais que, dans un avenir proche, les forces de l’ordre n’hésiteront pas davantage, le cas échéant, à s’attaquer aux portes des locaux syndicaux ou des partis politiques. À ce stade, il ne s’agit que d’échelons à franchir dans l’escalade répressive. Lorsque de telles interventions paraissent naturelles à des hommes chargés d’assurer la sécurité des personnes et des biens – mission de base de la police –, il y a de quoi être inquiet.
En effet, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ne stipule-t-elle pas dans son article 12 : « La garantie des Droits de l’homme et du citoyen nécessite une force publique. Cette force est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux à qui elle est confiée… » ? Un autre rappel nous paraît important : l’article 7 du Code de déontologie de la police nationale, décrété le 18 mars 1996, est sans équivoque : « Placé au service du public, le fonctionnaire de police se comporte envers celui-ci d’une manière exemplaire. Il a le respect absolu des personnes, quelles que soient leur nationalité ou leur origine, leur condition sociale ou leurs convictions politiques, religieuses ou philosophiques. » Encore une petite, pour la route ? Dans le même Code de déontologie, il est dit, à l’article 8 : « Toute personne appréhendée est placée sous la responsabilité et la protection de la police, elle ne doit subir, de la part des fonctionnaires de police ou de tiers, aucune violence, ni aucun traitement inhumain ou dégradant. » Hélas, la réalité peut dépasser la fiction…
Octobre 1996
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