1 avril 2001
Lorsqu’on a le droit de tuer ou de laisser mourir un jeune garçon malade, on ne peut pas être coupable si l’on est policier. Les juges censés délivrer leurs sentences au nom du peuple français ne considèrent que rarement les défenseurs de l’ordre comme des justiciables ordinaires. Sauf cas de flagrant délit évident, avec témoins, de crimes avec preuve de forfaiture visible, le policier ne risque pas la même rigueur que le citoyen ordinaire. Le policier peut tuer, brutaliser, insulter, se laisser aller à des injures racistes ou sexistes, presque impunément. Cela ne regarde personne : « Circulez ! Il n’y a rien à voir ! »
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Publié par Observatoire des Libertés Publiques
1 mars 2001
Cinq policiers sont morts ces dernières semaines (dont un abattu par ses collègues) dans la région Languedoc-Roussillon. Des policiers, comme à Montpellier, le 1er février 2001, ont tenu à manifester pour rappeler leurs conditions d’insécurité. On ne peut jamais se réjouir lorsqu’il y a mort d’homme, mais ces mêmes gardiens de l’ordre public ne se soucient jamais du sort de leurs victimes et s’appliquent à conduire des opérations retardataires pour protéger ceux des leurs qui se conduisent en assassins légaux. Par ailleurs, selon un rapport publié le 2 février 2001, la délinquance aurait augmenté de 5,72 %. Il n’est pas question de nier cette évolution (même s’il est nécessaire de faire le tri), mais pourquoi masquer constamment l’augmentation évidente de la délinquance policière ?
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Publié par Observatoire des Libertés Publiques
1 février 2001
On ne viole pas plus que l’on ne tue dans les commissariats de la douce France. Simplement, cela arrive quelquefois. Grande différence, quand un policier tue un suspect – en situation de légitime défense, naturellement –, une excuse peut être invoquée. Il n’en va pas de même lorsque l’un de ces gardiens de l’ordre public se laisse aller à violer une femme. C’est encore bien plus grave s’il s’agit d’un officier de police. Ces choses-là sont peut-être moins rares qu’on ne le croit et, en tout cas, lorsqu il n’y a pas flagrant délit, le violeur peut toujours arguer que seules la fatalité et une pulsion incontrôlée peuvent être coupables de ses débordements.
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1 janvier 2001
La police doit se faire respecter, dit-elle. Lorsqu’un agent de la force publique s’estime outragé, il porte plainte contre le pékin censé avoir manqué au minimum de considération obligée. Cela se termine, bien souvent, sur le banc d’infamie, et la justice est impitoyable envers quiconque est accusé d’enfreindre un protocole à sens unique, car le policier peut toujours insulter ses victimes : il est assermenté et sa parole ne peut être mise en doute.
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1 décembre 2000
La police bénéficie du droit exorbitant de faire régner sa propre loi. Confortée par la justice, elle ne peut que poursuivre dans cette voie. Jugeons-en plutôt au travers d’un fait divers, tristement banal hélas ! « S’il y a un principe à respecter, c’est que lorsqu’on subit un contrôle de police, qu’il soit légal ou non, on s’y soumet et on le conteste ensuite… » Cette réflexion d’un avocat général, devant le tribunal correctionnel de Tours, en septembre dernier, est révélateur. Une fois de plus, il est démontré que la justice est bien souvent à la remorque de policiers qui, étant assermentés, peuvent se permettre tous les abus de droit, en toute immunité.
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Publié par Observatoire des Libertés Publiques
1 novembre 2000
Jeunes des banlieues, faites attention à votre niveau de langue. En effet, les policiers peuvent être de redoutables linguistes. N’utilisez donc le verlan qu’à bon escient, et en tout cas hors de leur présence. Me trouvant récemment à Lyon, pour un débat plein d’intérêt sur le comportement habituel de notre police démocratique, un jeune beur, vivant dans un quartier dit « sensible », nous a fait un récit révélateur sur la perception du langage des banlieues par un humaniste de la police lyonnaise.
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Publié par Observatoire des Libertés Publiques
1 octobre 2000
Jean-Pierre Chevènement nous a fait un gros caprice et s’est en allé. Son successeur Place Beauvau, un certain Daniel Vaillant, lui ressemble comme un frère – côté matraque. Même volonté de renforcement des effectifs policiers, mépris identique envers les immigrés venus du Sud. Il n’y aura donc rien de changé dans le domaine d’un ordre public qui se veut impitoyable. Il est certain que le nouveau ministre de l’Intérieur voudra faire aussi bien, sinon mieux, que son prédécesseur. (Qui ne se souvient de l’intermède Jean-Jack Queyranne, à la fin de l’année 1998 ?) On nous promet donc une police plus proche des citoyens. Qu’elle se contente de passer au large, et tout ira pour le mieux.
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1 septembre 2000
Il faut en finir avec cette détestable habitude des policiers de se considérer comme le centre du pouvoir. Les policiers ont, bien souvent, les droits qu’ils se donnent et les lois qu’ils inventent, selon les circonstances. Leur supériorité proclamée tient surtout à l’uniforme et à l’arme dont ils sont dotés. Curieusement, ces pseudo-gardiens de la paix ignorent de plus en plus leurs devoirs et le sens de la mission qui leur est confiée : la protection des personnes et des biens. Ces fonctionnaires se plaisent à considérer, prioritairement, que leur rôle consiste à protéger l’État, bien plus que de se soucier des citoyens. Finalement, ils ont sans doute le sentiment d’être l’État; la France représentant à leurs yeux un territoire de chasse où tout leur serait permis.
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1 août 2000
Le 31 août 1998, un policier de la BAC, en poste à Tarbes, prend la décision de faire régner la justice à sa manière. Ce gardien de l’ordre public, à une heure où il n’est pas de service, abat de sang-froid un SDF qui a eu le culot de lui demander une cigarette. Mais, dans cette petite ville, le maire – communiste – a décrété que la mendicité est interdite. Décidé à faire respecter les édits, le policier dégaine posément son arme et tire quatre balles dans le dos du guenilleux. 1 à O pour le policier, et le SDF n’aura plus à souffrir des rigueurs de l’hiver. Près de deux ans après cet assassinat – il n’y a pas d’autre mot pour qualifier cette intervention policière –, les jurés de la cour d’assises des Hautes-Pyrénées ont condamné le flingueur à dix ans de prison ferme mais en requalifiant les faits, homicide volontaire, en coups et blessures sans intention de donner la mort.
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Publié par Observatoire des Libertés Publiques
1 juin 2000
C’est nouveau. Ça vient de sortir. La Documentation française publie un ouvrage préparé sous la haute direction du ministère de l’Intérieur, le Guide pratique de la police de proximité. Quelques têtes de chapitres de ce livre indispensable sont édifiantes : créer les conditions d’une véritable tranquillité publique, anticiper et prévenir les difficultés, répondre aux attentes de la population, etc. Nous trouvons, entre autres, cette déclaration de principe qui ne laisse d’inquiéter : étendre le territoire répressif où les policiers s’activent.
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Publié par Observatoire des Libertés Publiques