1 avril 2002
Policiers et gendarmes se sont adaptés à la mode skinhead la plus visible. En effet, nombre d’entre eux, tout comme les parachutistes, ont le crâne rasé. Comme si, à l’ordre musclé, devait correspondre un look obligé. Avoir le sommet de la tête passée à la tondeuse à chiens procure sans doute le profil indispensable : faisant craindre celui qui a choisi de paraître redoutable. Il faut faire peur. C’est le credo de forces de l’ordre de moins en moins conviviales. Cela ne doit rien au hasard car, depuis quelques décennies, les nostalgiques des régimes forts sont convaincus qu’en éliminant leur chevelure, ils seront considérés comme des incorruptibles. De plus, le crâne rasé a certainement pour fonction d’ajouter à la dureté du regard. Déjà les paras avaient suivi l’exemple des fachos, lorsqu’ils torturaient les Algériens, de 1954 à 1962.
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Publié par Observatoire des Libertés Publiques
1 mars 2002
Après la destruction des deux tours jumelles du World Trade Center, à New York, le 11 septembre 2001, le plan Vigipirate (renforcé) avait été réactivé. La police, plus nombreuse, et plus hargneuse, s’affichait dans les lieux publics. Dans le métro parisien, dans le même temps, toutes les poubelles, sur les quais comme dans les couloirs de correspondance, étaient aussitôt obturées – un terroriste aurait pu y déposer une bombe aux effets meurtriers. Cette perspective ne doit plus être envisagée puisque, depuis quelques semaines, ces poubelles sont peu à peu rouvertes. Ce qui signifie clairement qu’il n’y a plus de terroristes dans le collimateur. Pourtant, les policiers sont toujours aussi présents, plus vigilants que jamais, jouant même les contrôleurs près des portillons.
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1 février 2002
Que peut bien signifier ce simple mot pour un corps répressif dont la fonction essentielle consiste à priver leurs contemporains des éléments de base de la Déclaration des droits de l’homme ? Les forces de police et de gendarmerie n’ont jamais été aussi nombreuses et choyées, aussi bien payées. Depuis la période de l’occupation nazie, les policiers n’ont jamais eu autant de pouvoir ! Poursuivons : les policiers, dans leur majorité, n’ont jamais été aussi arrogants, aussi racistes, aussi brutaux. Chargé d’assurer l’ordre public, le policier n’a pas à être haineux. Les policiers ne se sont jamais aussi peu inquiétés de la vie de la Cité, préférant traquer les jeunes des banlieues, les SDF ou les sans-papiers bien plus que les truands du grand banditisme ou les éventuels terroristes.
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1 janvier 2002
Le citoyen qui lit les gazettes, de droite comme de gauche, est de plus en plus persuadé qu’il est en situation d’insécurité permanente. On lui répète à longueur de colonnes qu’il doit avoir peur. Les sondages confirment donc que les policiers sont le dernier rempart de la République. Il y a, certes, des malfrats, mais pas plus que du temps de la droite au pouvoir. Plus généralement, nous le savons, la police s’intéresse bien plus aux jeunes des banlieues qu’aux truands du grand banditisme. Il est vrai que des policiers meurent, parfois, « victimes du devoir », comme on dit. Nul ne peut s’en réjouir, mais il y a beaucoup plus d’accidents du travail meurtriers, et cela n’encombre pas les pages de la presse écrite ou les écrans de télévision.
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1 décembre 2001
La police a peur. Les policiers ont faim. De plus, curieusement, nos képis réclament également du « respect » et de la « considération ». Se sont-ils jamais interrogés sur la manière dont ils traitent les « individus » que sont à leurs yeux les citoyens de ce pays ? Le suspect est systématiquement tutoyé lorsqu’il n’est pas maltraité. Les policiers réclament aujourd’hui du « blé pour les poulets », mais leur première manifestation, à la fin du mois d’octobre 2001, avait pour objet leur colère après la mort de deux de leurs collègues. Ont ensuite suivi des revendications concernant les gilets pare-balles, puis l’amélioration des matériels, et, au final, une forte hausse de leur salaire.
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1 novembre 2001
Nos policiers se comportent déjà comme si la droite était de retour au pouvoir. L’optimisme est de rigueur puisque, sous la gauche, les policiers meurtriers sont purement et simplement acquittés. Dans les commissariats, comme au sein des compagnies de CRS, on astique l’artillerie. On frétille d’aise, et les plus joyeux colportent la bonne nouvelle : « Chirac va gagner ! » Avec cette arrière-pensée : « Nous aurons de nouveau un ministre de l’Intérieur musclé ! » Dans quelques mois, il n’y aura plus rien à justifier, et la répression banale ira de soi.
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1 octobre 2001
Depuis le colloque de Villepinte, à l’automne 1997, on nous rebat les oreilles avec cette sacro-sainte sécurité, qui serait une « valeur de gauche » incontournable. Dans ce cadre, Jean-Pierre Chevènement s’était plu à mettre l’accent sur ces « délits d’incivilité » censés gangrener les établissements scolaires dans les quartiers dits « sensibles ». Pour les tenants de cette idéologie de la répression, qualifiée de « tolérance zéro », ou théorie du « carreau cassé » aux USA, la France profonde serait menacée par ces hordes qui remettraient en cause les fondements même de l’État républicain. Il serait peut-être temps de prendre conscience de la sinistre réalité.
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1 septembre 2001
La police est mal lotie, et crie misère. Les policiers se sentent mal aimés et calment leur chagrin en retournant leur hargne contre les jeunes des banlieues. Le mal de vivre des défenseurs de l’ordre public est pourtant bien ordinaire. Qui peut prétendre, en effet, se sentir tout à fait à l’aise sur son lieu de travail ? Les commissariats de police seraient-ils plus infects que certains ateliers ou usines où l’on travaille dans le bruit et la pollution, avec des cadences infernales ? Les policiers aimeraient, comme tout un chacun, disposer d’horaires de travail à leur convenance et « travailler » dans des locaux aseptisés. Quoi de plus naturel. Dans cette « profession », où nul ne peut craindre les licenciements (révocations) sauf faute professionnelle très lourde, il est rarissime de voir les képis prendre fait et cause pour protester contre les conditions de vie et de travail des autres salariés.
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1 juillet 2001
Lorsque la gauche se veut plus répressive, la droite fait la moue. Nos socialistes étant persuadés d’avoir perdu les élections municipales à cause de leur faiblesse dans le domaine du sécuritaire, il leur paraît indispensable de faire de la surenchère et d’agiter plus vigoureusement le bâton que d’offrir des roses – sinon du pain. Au premier plan de ses préoccupations, la délinquance des mineurs. D’où cette volonté de Lionel Jospin et de son équipe de rompre avec un discours qualifié d’« angélique ». Ce qui devrait réjouir les partis de droite, mais ces formations témoignent d’une insatisfaction permanente, qualifiant la gauche de faible. En effet, même si la gauche se veut aussi répressive que la droite, elle sera toujours jugée incompétente.
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1 mai 2001
L’Europe de Schengen prend de l’ampleur. Les pays scandinaves, ainsi que l’Islande, ont rejoint cet espace où la police est reine, bien qu’en principe la libre circulation des hommes y soit assurée. À l’intérieur de ce demi-continent, la convivialité des pays démocratiques tend à disparaître. À l’inverse, la violence des forces de l’ordre à destination des exclus, et son ampleur, pourrait bientôt s’estimer en euros si l’on calculait les dommages et intérêts dus aux victimes des bavures.
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