1 avril 2003
Plus de policiers = plus de délits constatés = plus de condamnations = plus de taulards = prisons surpeuplées = plus de gardiens de prison = plus de délinquants potentiels à la sortie des prisons = plus d’insécurité = plus de policiers. C’est la logique infernale dans laquelle nous ont enfermés les gouvernements qui se sont succédé depuis une vingtaine d’années. Il a donc été nécessaire d’admettre la validité d’une autre équation : Pasqua = Debré = Chevènement = Vaillant = Sarkozy, caricature d’un Marcellin mâtiné de Jules Moch, avec un zeste de Clemenceau en prime.
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Publié par Observatoire des Libertés Publiques
1 mars 2003
Nos policiers exigent du respect à leur égard. Comment cela serait-il possible alors qu’ils inspirent surtout de la crainte ? Jamais les membres des forces de l’ordre n’ont été aussi arrogants envers les citoyens que depuis le 21 avril 2002 – et plus rugueux encore pour ceux qui ont le front d’avoir la peau colorée. Le policier trouve naturel de s’adresser vulgairement à celui qu’il interpelle – et il voudrait être respecté. Il tutoie et rudoie ceux qu’il tient à sa merci. Il ne comprend pas le rejet dont il fait l’objet.
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1 février 2003
Pour la police de la République, drivée par Nicolas Sarkozy, le pays est peuplé par 60 millions « d’individus ». Pas par des citoyens dignes du minimum de respect. 60 millions de possibles suspects hantent nos villes et nos campagnes. Au premier rang d’entre eux, les jeunes des banlieues – surtout s’ils sont colorés –, les précaires et les chômeurs mécontents de leur sort. Bien sûr, les sans-papiers tiennent une place de choix parmi ceux qui sont déjà désignés comme victimes habituelles, mais il s’agit là d’un décompte supplémentaire.
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1 janvier 2003
Il semblerait, à l’analyse des réactions des syndicats de policiers, que l’on n’a plus le droit de dire ce que l’on pense des forces de l’ordre de ce pays. Même en évitant les mots qui fâchent, comme le fameux « Mort aux vaches » des anars de la Belle Époque. Nous n’en sommes plus là. Le syndicat Alliance de la police nationale s’est récemment indigné du fait que les usagers de la ligne 6 du métro parisien ont pu lire, sur une affichette artisanale, que les policiers faisaient de nous des bâtards. Ce n’est là qu’une opinion libre, parmi d’autres, n’induisant pas nécessairement la véracité du propos. Bientôt, nous n’aurons peut-être plus le droit de dire que nombre de policiers sont racistes, brutaux, sexistes, sensibles à l’idéologie autoritaire.
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1 décembre 2002
Nicolas Sarkozy ne rêve que de sécurité intérieure. Ce qui veut signifier clairement que l’ennemi n’est plus aux frontières mais bien plutôt chez nous. Il ne prétend même plus rétablir l’ordre, comme ses prédécesseurs socialistes. Le ton est encore plus ferme : il fait la guerre (déclaration du ministre de l’Intérieur, le 25 octobre, à Strasbourg). Pourquoi serait-il donc question de prévention ? Ce n’est pas son métier. Certes, placer vingt ou trente policiers supplémentaires dans un quartier désigné comme « sensible » coûte bien plus cher que d’y faire travailler des éducateurs de rue, ou des pions dans les lycées. Bagatelle. Seul compte l’effet d’annonce !
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1 novembre 2002
Monsieur Sarkozy, si vous appreniez la politesse à vos fonctionnaires, la banlieue serait peut-être plus calme. Outre le tutoiement, quasi habituel, destiné aux « individus » que nous sommes, de plus en plus de policiers s’attribuent le droit d’injurier ceux qu’ils interpellent. Il nous revient, de sources multiples, chaque jour plus nombreuses, que le traitement verbal réservé aux immigrés colorés, en général, et aux Maghrébins en particulier, atteint désormais un niveau insupportable pour les oreilles d’un citoyen élevé dans les principes de la République des droits de l’homme.
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1 octobre 2002
Si l’on se risquait à faire le compte des braquages de banques, de guichets de caisses d’épargne, de fourgons de transport de fonds, d’agences de change ou de magasins de joaillerie, depuis que Nicolas Sarkozy officie au ministère de l’Intérieur, il y aurait de quoi être stupéfait. Curieusement, la police arrive toujours trop tardivement. En revanche, il ne manque jamais de défenseurs de l’ordre public dans les banlieues dites « sensibles », les gares ou les échangeurs du RER parisien. C’est un choix. Il faut bien faire régner l’ordre républicain, et assurer la sécurité des citoyens, même lorsqu’il n’y a pas de menace. L’histoire ne fait pourtant que se répéter, et les truands ont toujours la voie libre dès lors que la police est braquée contre un ennemi intérieur trop bien désigné : les étudiants et les lycéens, de 1968 à 1974, les jeunes des banlieues depuis une vingtaine d’années.
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1 août 2002
La loi LOPSI (Loi d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure) adoptée en juillet 2002 par une Assemblée nationale bleu marine est encore plus scélérate que les textes précédents – telle la LSQ léguée par la gauche plurielle. La situation est on ne peut plus claire. Au premier plan, nous trouvons Sarkozy, la trique, et Perben, le fouet. Le premier indiquant la marche à suivre au second. C’est la police dictant son « devoir » à la justice. Dans cette société sous haute surveillance qu’est devenue la France, le droit est de plus en plus violé par les lois, et nombreux sont nos concitoyens qui auront bien du souci à se faire. Nous vivons désormais des temps incertains. Toute personne peut devenir suspecte aux yeux des policiers de la République.
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1 juin 2002
Nous y sommes. Le 6 mai, au lendemain de la « brillante » réélection de Jacques Chirac à la présidence de la République, le Premier ministre, immédiatement nommé, Jean-Pierre Raffarin, prenait comme directeur de cabinet le patron de la gendarmerie nationale. C’était déjà plus qu’un clin d’œil. Ce même 6 mai, Éric Raoult revendiquait la création de centres fermés pour les « sauvageons ». Le 7 mai, nous apprenions la nomination de Nicolas Sarkozy à la tête d’un grand ministère de l’Intérieur, flanqué de Patrick Devedjian, chargé des libertés locales. (Tiens ! deux rejetons d’immigrés pour nous protéger de l’ennemi clairement désigné : les jeunes des banlieues issus de l’immigration maghrébine.) Décidément, nous sommes chaudement habillés pour les semaines à venir.
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1 mai 2002
Il semble que les CRS ont très mal pris les manifestations anti-Le Pen qui se sont déroulées à Paris, dans la nuit du 21 au 22 avril dernier. Plusieurs manifestants (il ne s’agissait pas de petits casseurs) ont été lourdement tabassés. C’était la punition naturelle décidée contre ceux qui prenaient position, dans la rue, contre le führer du Front national. Ces militants spontanés de la résistance étaient sans doute ressentis comme des rebelles par certains défenseurs de l’ordre public. Ces manifestants agressés ont tout naturellement porté plainte contre la police, il y avait largement matière à le faire.
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